Journal de bord

mercredi 19 mars 2003

French Letter

Finally, we love France. Yes, they have pulled some royal screw-ups. Yes, some of them can be pretty damn annoying. But have you forgotten we wouldn’t even have this country known as America if it weren’t for the French? That it was their help in the Revolutionary War that won it for us? That our greatest thinkers and founding fathers — Thomas Jefferson, Ben Franklin, etc. — spent many years in Paris where they refined the concepts that lead to our Declaration of Independence and our Constitution? That it was France who gave us our Statue of Liberty, a Frenchman who built the Chevrolet, and a pair of French brothers who invented the movies? And now they are doing what only a good friend can do — tell you the truth about yourself, straight, no b.s. Quit pissing on the French and thank them for getting it right for once. You know, you really should have traveled more (like once) before you took over. Your ignorance of the world has not only made you look stupid, it has painted you into a corner you can’t get out of.
[ A Letter from Michael Moore to George W. Bush on the Eve of War, Monday, March 17, 2003 ]

C’est ça la guerre…

Télérama, photo David Turnley

Chaque mercredi matin, c’est presque un rituel, avant de me rendre au bureau, j’achète les deux paquets de tabac à pipe qui feront ma semaine et Télérama. Dans le métro, je feuillette le magazine. Je commence généralement par le courrier des lecteurs puis je passe à la rubrique “Signes du temps”.

Dans mon métro qui me conduit jusqu’à Concorde, je plonge le 29 février 1991, dernier jour de la guerre en Irak. Du vacarme de la rame, je passe à celui de l’hélicoptère qui survole le désert. Je sens le vent chaud et poussiéreux qui s’engouffre par la porte latérale. En face de moi, Ken Kozakiewicz, un soldat âgé de 23 ans. Son blindé a été détruit par un missile américain. Une erreur technique. Il vient d’apprendre que son meilleur ami y est resté. C’est le corps qui est dans le sac à viande à droite.

Ma poitrine est étreinte, je sens le suffoquement monter à ma gorge, je regarde les visages éteints qui m’entourent. Mes yeux s’embrument, une larme perle.

Les portes s’ouvrent, station Concorde. Je me déplie et me précipite vers l’air libre. J’ai déjà vécu cela.

Je n’avais pas trente ans que mon meilleur ami m’a fait le partage de sa mort dans mes bras. Je sais l’ineffable de ces moments suspendus en ciel et terre. J’en garde les stigmates invisibles au plus profond de mon âme.

Je connais l’instant de silence stupéfait qui succède à l’explosion. Une bombe palestinienne. Je n’avais pas douze ans. Les gens qui se regardent hagards, le visage ensanglanté. Ce moment tragique entre plénitude d’être encore vivant et effroi d’être survivant. Puis la clameur de la douleur, les cris d’horreur.

Il y a des moments où tout ressurgit tel un torrent incoercible. La douleur enfouie.

Des photos comme celle-là, vous n’en verrez pas dans les semaines qui vont venir, mais ces moments là vont exister, quelque part là-bas.

Non à la guerre.

[ photographie David Turnley ]


Post-scriptum.

Ten years later, both mother and son say they still think of the war every day. For the former soldier, all it may take is a change in the weather, an ache in his left hand. (…)

With five years in the Army, he once had planned for a long military career. That changed abruptly.

“I saw too much,” he says. “I saw more than anybody should ever see.”

After setting aside plans to become a state trooper, Kozakiewicz, 33, works for Home Depot. Since the war, he has been married and divorced. (…)

Life, he says, will never be the same.

“Nothing could really come back to normalcy after a war like that, seeing what I saw,” he says. “Nothing’s normal any more.”

[ CBS News ]

1. Le 19 mars 2003,
Martine

Blah ? Touitter !

Les leçons du 11 septembre

“The terrorists have won. They have successfully convinced America to attack itself.”

Steve Kirsch, The six key lessons of 911 [ via Daypop ]

Un texte à lire. Steve Kirsch est le fondateur de Infoseek en 1994, aujourd’hui il dirige Propel. Il est également à la tête d’une fondation caritative à son nom.

Autres articles politiques de Steve Kirsch : Steve Kirsch’s Political Home Page.

P.S. Autre lien : PeaceBlogs.org, liste des blogues pour la paix.