Journal de bord

samedi 29 mars 2003

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Hier soir, mon lapin et moi, nous avons bien ri. Et en ces temps troublés, le rire est vraiment précieux. Affligés par l’offre de programmes des chaînes nationales (ni câble ni satellite chez nous), nous avions décidé de revoir un film en DVD. Une comédie légère, qui ne nous avait pas laissé un grand souvenir à l’époque, mais qui aujourd’hui prend un tout autre relief : Canadian Bacon, de Michael Moore, avec John Candy (1994).

Pourquoi ce film est devenu exceptionnellement drôle aujourd’hui ? Son histoire : l’économie américaine est au plus mal et la cote de popularité du président est en baisse. Il faudrait une bonne crise internationale pour occuper l’esprit des Américains, mais le camp de la paix semble l’emporter dans le monde entier. Le problème majeur est que la guerre froide est terminée et que la Russie n’a plus qu’une envie : manger des hamburgers et vivre les joies du libéralisme sauvage. Avant, diriger le pays était facile, il suffisait à chaque problème de déclarer que c’était la faute des communistes, et maintenant, les industries de l’armement licencient à tour de bras et il n’y a plus de bouc-émissaire à l’étranger. C’est à ce moment qu’un conseiller du président (un faucon soutenu par un fabricant d’armes) à une idée brillante : faire croire aux Américains que le Canada représente une menace majeure pour la sécurité du pays. Et… ça marche !

Bref, si vous voulez passer une bonne soirée, je vous recommande chaleureusement ce film…

(Ce DVD n’est disponible en France qu’en importation, zone 1, mais comporte un sous-titrage français. Nous l’avions acheté à la FNAC Ternes, peut-être l’ont-ils encore.)

P.S. Qui peut m’expliquer ce que les Étatsuniens ont après le bacon canadien ?

1. Le 16 juillet 2005,
Cristal Wille

site pour les jeunes amateurs de lecture et qui voudraient écrire. Mais vous trouverez aussi quelques images : des illusions optiques, des images amusantes etc !

Blah ? Touitter !

Vers un enlisement ?

L’état-major a décrété une pause de quatre à six jours dans la progression terrestre de l’armée américaine en direction de Bagdad, ont annoncé des officiers américains. Cette “pause opérationnelle” , décrétée vendredi, signifie que la progression au sol sera mise entre parenthèses, le temps que l’armée résolve les problèmes de logistique liés aux longueslignes de ravitaillement qui s’étirent sur des centaines de kilomètres. Les forces américano-britanniques continueront d’attaquer par voie aérienne l’armée irakienne durant cette pause.
[Le Monde]

Donald Rumsfeld se livre à des attaques répétées à l’égard de la Syrie, le prochain pays sur la liste ?

Hier soir, au moins 50 civils irakiens ont été tués et de nombreux autres blessés dans le bombardement d’un marché de Bagdad.

Pendant ce temps là, les script kiddies continuent de s’attaquer à la liberté de l’information : Al-Jazira.

Si vous y arrivez, les horreurs de la guerre vues par Al-Jazira (coeurs sensibles d’abstenir).

Et la liste des Fallen Heroes Of Operation Blood for Oil s’allonge.

Une analyse intéressante dans le Devoir : Gil Courtemanche, une guerre aux effets pervers.

Bombes à fragmentation

Deux marines ont été tués aujourd’hui après avoir marché sur des bombes à fragmentation américaines dans le sud de l’Irak. Je n’ai pas envie de dire que c’est bien fait, mais cela ressemble fort à l’arroseur arrosé. Ces bombes sont une honte, et leur utilisation devrait être totalement bannie.

Les bombes à fragmentation (type CBU-87, CBU-103, Cluster Bomb Unit) relâchent 202 minibombes (BLU-97) sur une large étendue. La chute de ces petites bombes est contrôlée par des mini-parachutes. Elles sont sensées exploser au contact du sol. Il existe un “taux de défectuosité initial” qui allié aux conditions de largage (altitude, vents, nature du sol) permet à environ 7 à 10 % de ces bombes de ne pas exploser (voir plus, notamment sur le sable). Ces munitions hautement instables se transforment de facto en mines antipersonnel qui visent en premier lieu les populations civiles et plus particulièrement les enfants. Ces bombes BLU-97 ressemblent à des canettes de soda de couleur jaune ou a des sphères fluorescentes de la taille d’une balle de tennis, leur aspect inoffensif est de nature à exciter la curiosité des enfants, leur petite taille les fait rapidement recouvrir par les sables du désert.

Les bombes à fragmentation sont fabriquées par les États-Unis et la Grande-Bretagne, mais aussi le Chili et l’Afrique du Sud.

Faut-il souhaiter de nombreuses autres victimes des bombes à fragmentation parmi la coalition americano-britannique ? Dans l’absolu, on peut être tenté de dire oui tant les victimes civiles innocentes de ces bombes en Afghanistan et au Kosovo n’ont aucunement influencé les instances internationales et les pays fabricant ces armes. Deux GI américains sont hélas beaucoup plus significatifs que 1000 enfants afghans, kosovars ou irakiens.

Infographie Reuters bombe type CBU-87.

Lire aussi : Jean Chrétien défend l’utilisation des bombes à fragmentation.