Journal de bord

lundi 15 septembre 2003

France, pays de merde

Et oui, que voulez-vous, la France, c’est un pays de merde, rétrograde et immobiliste. Oh, la France est loin d’être toute seule, vraiment très loin. Seuls quelques pays peuvent se vanter d’avoir une bonne longueur d’avance. Mais il se trouve que j’ai une idée de la France, une grande idée. Une France qui fut un temps à la tête des progrès sociaux, même si ce fut parfois au prix du sang, une France généreuse qui pouvait afficher sans honte sa devise : liberté, égalité, fraternité. Mais, force est de constater que ces mots ne tiennent plus aujourd’hui que du formalisme républicain et sonnent désespérément creux. La France se laisse distancer à cause d’une classe politique en déphasage avec la société, qui ne sait que grenouiller sous les lambris dorés et poussiéreux, et jouer devant les caméras la saynète du débat démocratique. La France sent le renfermé.

J’attends tellement mieux de ma patrie, nation qui ne fait guère preuve reconnaissance envers ses plus fidèles zélotes, où la citoyenneté est à plusieurs vitesses. J’ai rempli mes devoirs de citoyens, je me suis investi dans la société, je participe à ma mesure au développement national, mais je n’ai en retour que des demi-droits à un tel point que je suis aujourd’hui contraint à envisager l’exil.

Je me fais l’effet d’un amoureux trompé. C’est ça d’aimer avec trop de passion, l’amour rend aveugle et l’on attend trop de l’être aimé. Le retour au réalisme est cruel, alors, forcément, je suis aigri.

P.S. Que je sois clair, ce ne sont pas des passe-droits, ou des demi-droits auxquels j’aspire, c’est des droits pleins et entiers à vivre ma vie, comme les autres, dans le respect de ma personne et de ma dignité.

1. Le 15 septembre 2003,
merriadoc

D’une certaine manière, vous êtes une “génération sacrifiée”. Moins qu’il y a une centaine d’années, mais peut être plus que dans un siècle. Chacune doit jouer on rôle, pour la suivante, non ? Et l’exil, est ce la meilleure chose ?

2. Le 15 septembre 2003,
zboob

Est-il plus courageux de partir ou de rester ? Doit-on continuer la “lutte” ou repartir à zéro ? Je n’ai malheureusement pas de réponse…

Billet reçu 5/5 et 100% d’accord avec toi. Je partage ta “mauvaise humeur” et là non plus, ma réflexion ne m’a pas apporté pour l’instant, de solutions satisfaisantes…

3. Le 15 septembre 2003,
Guy

Je comprends ta douleur, Laurent. Mais si tu choisis l’exil, tu le sais bien, tu auras ton lapin pour te creuser un joli terrier. De plus, malgré ce qu’on peut dire du Québec, plusieurs Français arrivent et demeurent. J’en connais plein qui font leur niche et qui y sont heureux (le tout dernier en liste, Olivier: http://www.carnetsdimages.org/index.php?p=7&pb=128&debut=0). Le Québec est, dit-on, à cheval entre l’Amérique et l’Europe. Je crois plus juste de dire que le Québec est un pays d’Amérique parlant français. Il est rude, parfois ignare et inculte, il est cependant curieux, et n’a pas peur d’explorer (je parle ici des artistes, surtout). Nous passons pour des latins aux yeux des anglos, mais les Français qui débarquent nous trouvent joliment britannisés… Bref, peut-être le Québec est-il une terre d’exilés. Nous pouvons être rudes avec les étrangers, surtout avec les Français?, sans doute, mais j’imagine que, toutes proportions gardées, il y a plus de Français qui ont la chance de venir s’établir ici que de Québécois qui obtiennent la permission de le faire en France… Je dis ça à tout hasard, je n’ai pas vérifié, mais le cas du Lapin en est un bon exemple. Encore là, ce ne sont que des conjectures. On peut se poser la question suivante: comment se fait-il que certains y parviennent et d’autres pas? (et ce, dans les deux sens). Ce n’est pas tout le monde qui a la couenne assez dure pour vivre en exil. Point à la ligne?

4. Le 15 septembre 2003,
Laurent

Guy : “il y a plus de Français qui ont la chance de venir s’établir ici que de Québécois qui obtiennent la permission de le faire en France”, c’est bien le noeud du problème. La bonne fée de l’hétérosexualité ne s’étant pas penchée sur mon berceau, je n’ai aucun droit dans mon pays à vivre ma vie et je me me fais jeter pour ce que je suis intimement. En tout cas merci pour le gentil message.

5. Le 15 septembre 2003,
Guy

Laurent: « La bonne fée de l’hétérosexualité ne s’étant pas penchée sur mon berceau, je n’ai aucun droit dans mon pays à vivre ma vie et je me me fais jeter pour ce que je suis intimement. » De ce côté, en effet, c’est presque un jeu d’enfant de se faire accepter ici par le gouvernement provincial, et bientôt, Cour suprême oblige, par le fédéral. L’union civile vient d’être adoptée et offre protection légale aux couples homosexuels. Olivier est tombé en amour avec Jean-Marc. Jean-Marc a fait sa demande et a été accepté. Le processus aura duré moins d’un an. La même chose pour Marc, graphiste français, dont le copain belge est arrivé, neuf mois plus tard. Et même avant l’union civile, ces couples étaient considérés comme tels par l’immigration québécoise. Bref, si on vous considérait vraiment maudits, vous les Français! En passant, le terme « maudit » ici n’a pas le même sens qu’en France. Il se rapproche plus du « cré », « satané » que de « maudit ». En fait, il se situe entre les deux… On le dit souvent par indulgence. J’ai pour preuve un certain Philippe qui est venu s’établir ici. Le pauvre collait à ses habitudes françaises comme à sa petite culotte. Il était vraiment pauvre, au début, n’avait pas de quoi manger. Or, il refusait systématiquement nos invitations à venir partager nos repas parce que nous ne mangions pas à la même heure que lui!!!! Ça, c’est un maudit Français! :-) :-) :-) Et, bien entendu, il est reparti chez lui. Bref, il faut, un temps, conserver la tête basse, quand on arrive dans un pays différent (oui, le Québec est vraiment différent de la France, et n’est pas la terre d’accueil que plusieurs croient, oui, le Québec est rude, oui, nous n’avons que deux semaines de vacances officielles par année, mais, oui, le Québec s’éveille de plus en plus, s’invente son terroir, aime bien rire, aime être entre amis, nous avons du vin de tous les pays du monde, le confort occidental profite ici de la présence américaine, tout près même si nous détestons les maudits « amaricains », j’ai un oncle qui vit là-bas, il est pro-Bush, imaginez!). Tout se fait, et l’exil s’invente.

6. Le 15 septembre 2003,
neige

La France est une vieille société où tout est plus long et lent à transformer. Ses habitants semblent moins ouverts aux valeurs pouvant remettre en question l’ordre des choses. C’est aussi une société statifiée, figée dans ses classes sociales, sa mâlitude et hétérosexualitude et le sentiment de privilèges qui leur correspondent.

7. Le 15 septembre 2003,
Martine

J’ai voulu me prononcer plus tôt sur toute cette histoire du Québec et de son lien avec les maudits français mais j’ai manqué de temps. Je le ferai donc ici.

Je suis à 100% d’accord avec Guy. Le mot “maudit” au Québec, n’a pas de connotation lourde, bien au contraire. Ma mère me disait souvent “maudite Martine” quand je faisais quelque chose de très typiquement moi. C’est à la fois un terme d’attachement, de reconnaissance d’une différence et oui, probablement d’un peu d’impatience. Je ne dirais jamais “maudit Robert” si je détestais un certain Robert. Ça serait être trop gentil envers lui.

Quelqu’un d’autre l’a déjà dit avant moi dans un commentaire: le québécois sont souvent des gens complexés qui ont dans leur karma un sentiment d’infériorité assez fort (même si ça change), et se sentiment se manifeste souvent envers les français.

Ceci étant dit, je comprends qu’on puisse en avoir assez de se faire traiter de “maudit quelque chose” ou d’entendre les pires clichés à son propos. Je pense que je vais développer sur le sujet sur mon carnet parce que je vais prendre trop de place ici…

8. Le 29 septembre 2003,
moimême

Bonjour,

Je partage votre avis d’autant plus que je suis venu de Tunisie pour faire mes études universitaires et actuellement je travaille ici. Aujourd’hui je suis très déçu de la conjoncture dans ce pays et de l’état d’esprit de certaines personnes. Beaucoup d’immobilisme … la roue ne peut pas tourner comme ça … je paye cher mes impots aujourd’hui + PV de stationnement + différentes taxes … je le fais avec plaisir, c’est le prix de la solidarité, malgré que vue mon statut d’étranger non communautaire, je n’ai droit à aucun privilège … mais si c’est pour que ça soit mal géré ou pour payer des gens qui trichent ou qui ne veulent pas travailler, là je dis non… je quitte prochainement ce pays, ça devient insupportable avec tout mon grand respect à ce beau pays !!

9. Le 5 octobre 2003,
Anne Onyme

La France, est effectivement un pays rétrograde qui tente de se faire passer pour une démocratie, un pays qui a soutenu de nombreuses dictatures…un pays dont les citoyens semblent s’être résignés à se laisser gouverner par une poignée d’individus qui les méprisent plutôt que de prendre leur destin en main, un pays ou ne comptent que les apparences, où le fascisme sévit toujours il semblerait comme au québec, et où il est encore permis de dire qu’un être humain est inférieur à un autre… La France n’est plus. Rest in peace.

10. Le 9 novembre 2003,
Olivier

“De ce côté, en effet, c’est presque un jeu d’enfant de se faire accepter ici par le gouvernement provincial, et bientôt, Cour suprême oblige, par le fédéral. L’union civile vient d’être adoptée et offre protection légale aux couples homosexuels. Olivier est tombé en amour avec Jean-Marc. Jean-Marc a fait sa demande et a été accepté. Le processus aura duré moins d’un an.” Attention, Guy, les critères d’immigration du Québec n’ont rien à voir avec notre relation. Jean-Marc a fait ses démarches comme tout nouvel immigrant, et a été choisi pour son expérience professionnelle, parce qu’il est francophone et qu’un officier de l’immigration de la Délégation du Québec l’a trouvé “bon pour le service”. Il n’a jamais été question de regroupement familial, en ce qui nous concerne. En revanche, ce sera sans doute plus facile pour nous de vivre “socialement” notre homosexualité, grâce à la Charte des Droits et Libertés. Sinon, je me demande comment va réagir l’officier de l’Etat-civil de ma commune de naissance, quand le consulat de France va lui envoyer la copie de l’acte de notre futur mariage, célébré à Montréal. ;o)

11. Le 9 novembre 2003,
Olivier

“Guy : “il y a plus de Français qui ont la chance de venir s’établir ici que de Québécois qui obtiennent la permission de le faire en France”, c’est bien le noeud du problème. La bonne fée de l’hétérosexualité ne s’étant pas penchée sur mon berceau, je n’ai aucun droit dans mon pays à vivre ma vie et je me me fais jeter pour ce que je suis intimement.”

Tu sais, Laurent, je crois que c’est plus une question de nationalité que de sexualité. Nos Etats sont en retard pour tout ce qui touche aux relations “internationales”. Ton lapin est Canadien, tu es Français. Ma cousine est Française, son mari est Américain. Tous les quatre, vous êtes confrontés au même problème. Et bien qu’hétérosexuelle et mariée devant môssieur le maire avec son ti-gars d’Atlanta, ma jolie cousine n’a pas pour autant plus de droits que ton Lapin gourmand et toi. Elle attend son visa “d’épouse” depuis des mois à Paris, pendant que son mari l’attend de l’aiutre côté de l’océan. Une autre de mes cousines, mariée avec un Anglais d’Angleterre n’a pas eu ces mêmes soucis. Ton lapin serait une Afghane ou une Pakistanaise, je pense que ça serait beaucoup plus difficile, hétérosexualité ou pas.

En attendant, si tu passes par la Belle-Province, ça me fera plaisir de te rendre le souper que tu m’as offert, il y a déjà 4 ans, en Bretagne! ;-)

Olivier

Blah ? Touitter !

C’est pas tous les jours dimanche

Le lapin qui braille dans la salle de bain, le visage dévasté, et qui dit sans un hoquet de douleur “J’trouve ça dur”.

Bien oui, c’est dur. C’est la vie. je suis bien placé pour en savoir quelque chose.

Mais l’important, c’est que nous sommes vivants, bien portants, puis il y a toujours ça.

1. Le 15 septembre 2003,
Le lapin

Merci mon doux ami de me rappeller ça.

2. Le 15 septembre 2003,
Guy

Oui, il y a ce « ça », comme tu dis. Le plus merveilleux est quand ce « ça » réussit à nous rendre fou et nous donne l’intelligence de nous libérer. Bonne chance à vous deux.

3. Le 15 septembre 2003,
Martine

Capitaine, capitaine, capitaine. Vous me brisez le coeur. Navire.net c’est ça aussi; une honnêteté en coup de poing, présente dans les billets politiques comme dans ceux plus personnels.

“Ça”, cette qualité de lien que tu décris, c’est rare et du coup, extrêmement précieux. “Ça” n’est pas tout ce qui compte dans la vie, mais “ça” peut donner du vent dans les voiles, pour rester dans la métaphore navale. Et puis rien n’est pour toujours, tu es encore jeune et il y aura probablement d’autres exils et d’autres retours… de même que des changements de gouvernement, même si ça n’a pas l’air de bouger vite.

Ne te fais pas une idée de nous trop rapide, malgré tes nombreuses visites au Québec. Vivre ici devrait t’apporter une autre lumière, si ce n’est que sur toi-même et ta capacité/volonté à t’adapter. Ta franchise sera un trait de personnalité très apprécié ici, de sorte que tu ne verras plus que des sourires à la place des “maudits français”. D’ailleurs, je m’engage personnellement à vider un verre de Labatt Bleue sur la tête de quiconque te dira “maudit français” devant moi.

J’imagine que la semaine qui vient ne sera pas facile. Je penserai à vous. Bon courage.

4. Le 15 septembre 2003,
neige

C’est touchant le « ça », j’aime bcp.

Blah ? Touitter !

Beau Cul

Je passais ce matin dans un bureau, à la recherche d’un directeur artistique, mais il n’était pas dans les lieux. Seule sa collègue féminine était présente, me regardant d’un air interrogatif. Je lui dis alors : “il n’est pas là, beaucul ?”. Elle fit semblant de ne pas relever l’inhabituel surnom et me répondit qu’il était probablement à l’étage. Sans avoir à me le demander, elle avait tout de suite compris de qui je parlais.

Il faut que je précise que le jeune homme en question a un cul très mignon (entre autres) et que je sais fort bien que sa collègue est l’une des principales animatrices de Radio Couloirs. C’est donc tout à fait à dessein que je plaçais de façon badine et inopinée ce petit qualificatif, sachant bien qu’il ne serait pas perdu pour tout le monde.

De retour de déjeuner, voilà tout le monde de pouffer de rire dans les couloirs, de s’enquérir de Monsieur Beaucul à la porte du bureau des DA. Toutes les filles étant unanimes sur l’appellation : “comme cela lui va bien”. Comme un pantalon bien moulant, préciserai-je.

Et bien, figurez-vous que le principal intéressé ne prend pas du tout l’affaire d’un bon oeil. Il paraît vexé de se voir ainsi réduit à une partie peu glorieuse, mais ô combien palpable et aguicheuse, de son anatomie. J’y sens même une atteinte à sa virilité et une certaine trace de machisme blessé. Dire qu’il y a des filles qui supportent ce regard réducteur tous les jours…

En tout cas, Beaucul, cela va faire long feu dans l’agence… car, au vu de la majorité féminine, qu’il se prépare à l’entendre encore souvent. Les mâles n’ont plus le pouvoir.

P.S. Bien sûr, ce billet sur mon collègue callipyge entre en écho avec “Regardez-le dans les yeux”.

1. Le 15 septembre 2003,
manu

Sans vouloir faire mon chieur, il me semble bien que justement, ca ne va pas faire long feu.

2. Le 15 septembre 2003,
Emmanuel

quoiqu’il en soit, on peut dire que c’est un juste retour des choses…

3. Le 15 septembre 2003,
Mr Peer

mouhahaha :))

4. Le 16 septembre 2003,
Beauferie Caviar

Nos amis ” Gais ” aussi sexistes qu’une bande de beaufs avines au bal du village. Interessante approche ! Ca fait du bien , au nom du ” Juste Retour des Choses “, d’humilier son prochain ?

5. Le 16 septembre 2003,
Laurent

Toi, t’es mûr pour fonder la ligue de défense de la condition masculine opprimée par les femmes et les tapettes ;-) Il n’y avait ni insulte ni mépris dans mon “beaucul”, c’était un cri d’admiration partagé par toute la gente féminine de l’entreprise. Et il faut avoir de l’humour dans la vie et accepter de se faire parfois mettre en carafe si cela n’est pas méchant ou insultant.

Je m’assume parfaitement en tant que mâle et j’aurai adoré recevoir le surnom de beaucul car je ne me formalise pas d’être considéré comme un objet sexuel :-)

C’est étrange cette péréquation entre anonymat et manque d’humour…

6. Le 16 septembre 2003,
Vincent

Moi j’aimerais bien qu’on m’appele “beaucul”!

Entre parenthèses, hop! les voilà (qui soit gai ou non, un homme ne peut être sexiste envers un autre homme…c’est pas la bonne définition…)

7. Le 16 septembre 2003,
Rousette

J’espère pour lui que ce surnom ne vas pas rester trop longtemps, parce que c’est le genre de truc drôle qui ne l’est plus trop au bout d’un moment mais qui reste. Les surnoms débiles c’est pas la chose la plus agréable.

8. Le 16 septembre 2003,
Anne Onyme

“Et il faut avoir de l’humour dans la vie et accepter de se faire parfois mettre en carafe si cela n’est pas méchant ou insultant”

et il faut parfois aussi arreter de donner des lecons( clavier qwerty, desole !)a 100 sous.

Gardons la meme structure et changeons qq elements. Admettons que tu sois le temoin de cette meme affaire hormis que le “UN” beau cul soit une “UNE” beaux seins. Un goujat entre dans ton bureau et te demande ou se trouve : - Belles Peches - Gros nichons - Melons de Cavaillons ( avec gestes suggestifs a l’appui ) et j’en passe……Tu dois ajouter a cela que la gente masculine de l’entreprise au grand complet est d’accord avec lui. La jeune femme concernee ne vit pas tres bien la situation….Est-elle mure pour fonder la ligue de défense de la condition feminine opprimée par les blaireaux et les beaufs ? Peut-etre manque-t-elle simplement d’humour ? Quand cela devient-il mechant et/ou insultant ?

9. Le 16 septembre 2003,
Laurent

Ma victime est un grand garçon intelligent, qui pratique la boxe, et qui est tout à fait capable de se défendre tout seul, même avec 10 femelles et un pédé en chaleur. ;-)

Il se trouve aussi que, dans le cas présent, il n’y avait vraiment aucune trace de méchanceté et que “la victime” est unanimement appréciée par tout de monde pour plein d’autres raisons que son physique de rêve. Et que ce genre de plaisanteries est monnaie courante dans mon entreprise. Et je précise que c’est avec le sourire qu’il a joué le vexé.

L’inversion des rapports hommes/femmes est toujours très édifiant. Je pense au contraire que c’est très instructif de faire à un homme ce qu’une femme subit souvent, car cela n’arrive d’ordinaire jamais. Ce renversement de situation est souvent drôle et même instructif, il met en relief de nombreuses choses. C’est tout le sens à retirer de ce billet.

Ta transposition ne dit rien, parce que tu décris le lot commun de ce qui se passe déjà hélas souvent, et ce ne serait en rien une blague, mais de la goujaterie pure et simple. Un exemple symétrique à trouver serait plutôt de faire à une femme ce que l’on réserve généralement à un homme, et ce, toujours dans le cadre d’une blaque, avec humour (et j’ai pas trouvé, si quelqu’un a des idées, je teste).

10. Le 16 septembre 2003,
Laurent

Et je ne suis vraiment pas réputé pour la pruderie et le politiquement correct dans mon entreprise…

11. Le 16 septembre 2003,
péréquation entre anonymat et manque d’humour...

“Ma victime est un grand garçon intelligent, qui pratique la boxe” - S’il te met son poing dans la gueule, on ne pourra pas dire que tu n’as pas ete prevenu…

“qui est tout à fait capable de se défendre tout seul, même avec 10 femelles et un pédé en chaleur. ;-)” -Violences physiques vs violences morales?

“Et je précise que c’est avec le sourire qu’il a joué le vexé.” -Ca, c’est aujourd’hui……

“Et bien, figurez-vous que le principal intéressé ne prend pas du tout l’affaire d’un bon oeil. Il paraît vexé de se voir ainsi réduit à une partie peu glorieuse, mais ô combien palpable et aguicheuse, de son anatomie. J’y sens même une atteinte à sa virilité et une certaine trace de machisme blessé….” - Ca, c’etait hier…..

“L’inversion des rapports hommes/femmes est toujours très édifiant….” - Tous egaux dans la betise ?

“Je pense au contraire que c’est très instructif de faire à un homme ce qu’une femme subit souvent, car cela n’arrive d’ordinaire jamais” - Tu n’es donc pas grossier, tu es un hardi explorateur des rapports humains….:-)

“C’est tout le sens à retirer de ce billet.” - Voir a “inversion des rapports hommes/femmes”

“Ta transposition ne dit rien” - Certes non. Je te laisse la couronne de Champion du Monde des Certitudes. En ce qui me concerne, je fais en sorte de ne nuire a personne dans le cadre de mon travail.Je reconnais que ce genre d’attitude manque serieusement d’humour.

“Un exemple symétrique à trouver serait plutôt de faire à une femme ce que l’on réserve généralement à un homme, et ce, toujours dans le cadre d’une blaque, avec humour ” -Le revoila ce fameux humour. Tu penses vraiment que cela merite une seance de brainstorming ? Es-tu sur que ton homosexualite puisse te mettre a l’abri d’une accusation d’harcelement ?

Putain, je m’en veux de ne pas avoir d’humour!!!

12. Le 16 septembre 2003,
péréquation entre anonymat et manque d’humour

“Et je ne suis vraiment pas réputé pour la pruderie et le politiquement correct dans mon entreprise…” - Mais tu fais partie d’une minorite opprimee. Ca doit donc fermer sa gueule dans le landernau, sourireforcer a outrance histoire de ne pas en prendre plein la tronche. A vaincre sans peril…………:-)

13. Le 17 septembre 2003,
Laurent

Cher anonyme, je vois que ton IP est aux États-Unis, pays où les relations entre sexes sont plus codifiées et où ce genre de blague serait parfaitement inenvisageable. Pays dont j’ai visité quelques vaisseaux de guerre où il y avait plus d’avertissements sur le harcèlement sexuel sur les cloisons que d’instructions relatives à la sécurité du navire.

Mes collègues mâles hétérosexuels ne se privent pas de faire des observations sur leurs collègues féminines. Je pourrais leur dire “cela n’est pas très correct” et ils me riraient au nez, genre “t’es vraiment trop coincé”. C’est bien plus efficace et parlant de renverser la situation. Parfois plus risqué aussi, mais généralement drôle.

Par ailleurs, quand les femmes commencent à charrier les mecs, à ne pas hésiter à les renvoyer dans les cordes, à se moquer d’eux, il n’y a plus de problème de harcèlement sexuel, car le rapport de domination est rompu. Et, j’ai la chance de travailler dans une entreprise moderne où tout cela est possible. Une employée peut très bien faire une remarque sur le postérieur du patron au milieu d’une réunion, si c’est fait avec esprit et humour (si c’était dit agressivement, ce serait autre chose). Après, chacun est assez intelligent pour voir la limite entre taquinerie et méchanceté. Il se trouve que nous sommes tous très taquins et que c’est l’esprit de l’entreprise, et qu’au quotidien, c’est vraiment agréable et permet de gérer le stress du travail. Évidemment, si l’on est très prude, ce genre de cadre où la parole sur le sexe est très libérée, peut choquer, mais le problème ne s’est jamais posé.

Ce n’est pas en construisant des barrières étanches, en multipliant les interdits et les codifications que l’on résout les problèmes. C’est en faisant évoluer les esprits en les confrontant à la réalité.

Et, il ne t’échappe pas non plus le fait qu’il s’agit aussi pour moi de militance que de m’affirmer comme gay dans le cadre du boulot. Don’t ask, don’t tell, non merci.

14. Le 17 septembre 2003,
Cher anonyme...

” Cher anonyme, je vois que ton IP est aux États-Unis, pays où les relations entre sexes sont plus codifiées et où ce genre de blague serait parfaitement inenvisageable…”

  • Tu m’etonnes…… :-)

“Mes collègues mâles hétérosexuels ne se privent pas de faire des observations sur leurs collègues féminines.”

  • Ne penses-tu pas que cela releve du panurgisme que de reproduire le meme schema ?

“Par ailleurs, quand les femmes commencent à charrier les mecs, à ne pas hésiter à les renvoyer dans les cordes, à se moquer d’eux, il n’y a plus de problème de harcèlement sexuel, car le rapport de domination est rompu.”

  • Je n’en suis pas convaincu. J’ai plutot l’impression que cela risque de provoquer, a longs termes, des situations conflictuelles abracadabrantes. Il serait interessant de poser la question a l’inspection du travail ( s’il s’agit bien la du service concerne ! )

charrier v.

I. v. tr. 1. Transporter. Charrier du fumier. 2. Entraîner dans son courant, en parlant d’un cours d’eau. La rivière charrie des glaçons. 3. Fig. , fam. Charrier qqn, le tourner en dérision. II. v. intr. Fam. Il charrie: il exagère. Faut pas charrier!

  • lE TOURNER EN DERISION…En language de rue, bien se foutre de sa gueule.

“Une employée peut très bien faire une remarque sur le postérieur du patron au milieu d’une réunion, si c’est fait avec esprit et humour (si c’était dit agressivement, ce serait autre chose)”

  • Qui decide de cela ? Le patron lui-meme ? L’equipe au complet ? Y-a-t’il, dans ton contrat de travail, un article stipulant que tu peux donner ton opinion sur le physique d’une personne en risquant de lui nuire et ce sans encourir des sanctions ?

“Après, chacun est assez intelligent pour voir la limite entre taquinerie et méchanceté”

  • AieAieOuille !!!!!! Alors la, vraiment, je n’adhere PAS DU TOUT a ton point de vue. Nous pourrions disserter a l’envi sur la nature humaine et le fait, pour moi indeniable, qu’il faut savoir poser qq limites a nos contemporains histoire de ne pas se faire devorer tout cru.

“Évidemment, si l’on est très prude, ce genre de cadre où la parole sur le sexe est très libérée, peut choquer, mais le problème ne s’est jamais posé.”

  • vous avez instantanement botte le cul a l’Apprenti Torquemada/Taliban ?…. :-)

“Ce n’est pas en construisant des barrières étanches, en multipliant les interdits et les codifications que l’on résout les problèmes”

  • Le Laisser-Faire est-il susceptible, sinon de les resoudre, au moins de les reduire ?

” Et, il ne t’échappe pas non plus le fait qu’il s’agit aussi pour moi de militance que de m’affirmer comme gay dans le cadre du boulot. Don’t ask, don’t tell, non merci.”

  • Cette mesure, prise par par un President Democrate et partisan des droits aux homosexuels, ne s’appliquait si je ne me trompe qu’au strict cadre des forces armees. Grand coupeur de cheveux en quatre, il n’a reussi a satisfaire personne. J’ai souvenir d’une sombre histoire ou un Marines s’est fait tabasse a mort par un ( ou plusieurs ) de ses compagnons parce qu’il avait une relation suivie avec un transgender. -Attention cependant a ce que ton militantisme ne soit pas une base de depart vers de nouvelles tyrannies….;-)

Apres tout, cela ne casse pas trois pattes a un canard.J’exprime mon opinion, celle-ci issue d’une culture et d’un Background sans doute differents. Aucune pudibonderie la-dedans, je ne fais tout simplement pas aux autres ce que je n’aimerais pas qu’ils me fassent. Mes blagues et commentaires salaces, je les garde pour ma girlfriend qui ne se prive pas de me les renvoyer Puissance 10 dans la tronche et ca me va comme ca!

:-)

15. Le 19 septembre 2003,
Daniel Glazman

Hey Laurent, tu connaissais ton monde et savais jusqu’où tu ne pouvais pas aller, si j’ose dire. Ailleurs, tu pourrais effectivement mettre quelqu’un dans une situation professionnelle TRES désagréable parce, bah oui, tu es homosexuel et que tu l’affiches. Un “beaucul” de ta part n’a pas exactement le même effet que venant d’une femme, surtout si l’intéressé n’est pas lui homo, désolé. Ce que je voulais juste dire, c’est que le gap entre humour et attaque peut être fin, et ne dépend QUE de la sensibilité de la personne en face. Bref, c’est imprévisible, et c’est donc dangereux…

Blah ? Touitter !

Un bâton de craie et de la poésie

Après le coup des canards, Montréal remet ça une deuxième fois.

Poétique, simple, imaginatif, créatif et sans médiatisation excessive. Bill du New York City’s Mob Project disait à Wired : “Really, the idea is so simple that it’s hard to mess up. What’s really been cool is seeing the ways that organizers in different cities have interpreted the idea differently.” Clairement, à mes yeux, Montréal remporte la palme.

Le libertarien révolté

Par la voix de Melodius, les libertariens pur-jus se révoltent contre certains amalgames, et ils ont bien raison car cela leur fait un tort considérable. À lire ici.

Comment se fait-il alors que, sur le web francophone, il y a tellement de “libertariens” dont l’idéologie semble se résumer à un soutien inconditionnel aux néo-conservateurs américains défenseurs d’un impérialisme US et à la droite sioniste israélienne, le tout nappé d’islamophobie rabique ? Pourquoi diable ces gens qui professent, il est vrai, un certain libéralisme économique (ah, le libéralisme économique !) défendent-ils le USA Patriot Act, la guerre en Irak, la colonisation des territoires occupés, et j’en passe et des meilleures, le tout en lançant force anathèmes contre les libertariens américains, qui ont le mauvais goût de ne pas partager leurs vues.

Bonnes questions en effet.

À lire également chez Pierre, le libertarianisme pour les nuls.

1. Le 16 septembre 2003,
Railtenzes

L’auteur de ces sottises ne sait pas ce que c’est qu’une analyse politique :

une analyse politique bien menée conduit à soutenir les entreprises qui vont dans le bon sens, même quand elles sont conduites par des gens dont on ne partage pas les autres opinions.

Et elle s’appuie sur des informations exactes, et non sur des sources qui répètent les préjugés qu’on a envie d’entendre.

Les libertariens américains ont l’excuse de devoir payer des impôts supplémentaires pour libérer les Irakiens ; ceux qui ne sont pas résidents des États-Unis, en revanche, ont vraisemblablement pour oppresseurs directs des gens qui, comme eux, soutenaient le régime de Bagdad — et ce serait une autre preuve d’analphabétisme politique que de nier qu’ils l’ont fait.

En conséquence, ils devraient, eux, soutenir la libération de l’Irak non seulement parce que c’est là que le liberté peut progresser, mais par hostilité envers leurs propres oppresseurs — et en rêvant de leur faire subir le même sort qu’à Saddam et sa clique.

Je crains bien que le soi-disant “Mélodius” ne soit un de ces produits récents de la soi-disant “éducation nationale”, qui ne savent plus penser logiquement. Il est par trop évident qu’il ne fait que répéter comme un perroquet les opinions d’autrui.

Et malheureusement pour lui, cet autrui-là n’est pas beaucoup plus compétent sur ce sujet.

2. Le 17 septembre 2003,
melodius

Je tiens à signaler à l’auteur de ce post méprisant que je ne suis pas un produit de l’EN, pour la simple et bonne raison que je suis Belge, une fois. Ancien élève des jésuites, qui plus est.

Peut-être ce Monsieur, ou cette Dame, pourrait-il également songer à pratiquer le libéralisme dans sa manière de dialoguer, plutôt que de mettre en doute mes maigres capacités intellectuelles pour tout argument. Le bolcho-nazisme de la manière ne peut mener que vers le bolcho-nazisme du fond.

Je trouve par ailleurs piquant qu’on me reproche, il est vrai sur d’autres forums, de ne pas distinguer Saddam de Bush (la bonne blague !) lorsqu’on est soi-même incapable de distinguer entre Chirac et Saddam.

Le soi-disant “melodius”, qui ne comprend pas très bien pourquoi “soi-disant”, mais ce doit être dû à ma profonde méconnaissance du français.

PS : “autrui”, c’est évidemment Justin Raimondo de http://www.antiwar.com avec qui on ne peut que sympathiser (à défaut, en ce qui me concerne, d’être toujours d’accord avec lui) quand on voit de quelle manière on l’attaque.

3. Le 17 septembre 2003,
nanonyme

“En conséquence, ils devraient, eux, soutenir la libération de l’Irak non seulement parce que c’est là que le liberté peut progresser, mais par hostilité envers leurs propres oppresseurs”

Help, help, I’m being oppressed! Did you see him oppressing me? You saw it, didn’t ya?

4. Le 1 octobre 2003,
Le prof d’éco

C’est con de vouloir diviser les Libertariens en jouant le “je suis plus Libertarien que toi”. Franchement un mail qui lance la polémique comme cela en voulant écarter les admirateurs de l’esprit de 1776 est tout sauf constructif. Je regrette bien de l’avoir lu un autre devrait regretter de l’avoir écrit. Je sais il va répondre censure, mais ce serait là lancer une polémique tout aussi peu constructive

5. Le 1 octobre 2003,
melodius

Voici l’esprit de 1776 :

In the execution of such a plan, nothing is more essential than that permanent, inveterate antipathies against particular nations, and passionate attachments for others, should be excluded; and that, in place of them, just and amicable feelings towards all should be cultivated. The nation which indulges towards another a habitual hatred or a habitual fondness is in some degree a slave. It is a slave to its animosity or to its affection, either of which is sufficient to lead it astray from its duty and its interest. Antipathy in one nation against another disposes each more readily to offer insult and injury, to lay hold of slight causes of umbrage, and to be haughty and intractable, when accidental or trifling occasions of dispute occur. Hence, frequent collisions, obstinate, envenomed, and bloody contests. The nation, prompted by ill-will and resentment, sometimes impels to war the government, contrary to the best calculations of policy. The government sometimes participates in the national propensity, and adopts through passion what reason would reject; at other times it makes the animosity of the nation subservient to projects of hostility instigated by pride, ambition, and other sinister and pernicious motives. The peace often, sometimes perhaps the liberty, of nations, has been the victim.

So likewise, a passionate attachment of one nation for another produces a variety of evils. Sympathy for the favorite nation, facilitating the illusion of an imaginary common interest in cases where no real common interest exists, and infusing into one the enmities of the other, betrays the former into a participation in the quarrels and wars of the latter without adequate inducement or justification. It leads also to concessions to the favorite nation of privileges denied to others which is apt doubly to injure the nation making the concessions; by unnecessarily parting with what ought to have been retained, and by exciting jealousy, ill-will, and a disposition to retaliate, in the parties from whom equal privileges are withheld. And it gives to ambitious, corrupted, or deluded citizens (who devote themselves to the favorite nation), facility to betray or sacrifice the interests of their own country, without odium, sometimes even with popularity; gilding, with the appearances of a virtuous sense of obligation, a commendable deference for public opinion, or a laudable zeal for public good, the base or foolish compliances of ambition, corruption, or infatuation.

As avenues to foreign influence in innumerable ways, such attachments are particularly alarming to the truly enlightened and independent patriot. How many opportunities do they afford to tamper with domestic factions, to practice the arts of seduction, to mislead public opinion, to influence or awe the public councils 7 Such an attachment of a small or weak towards a great and powerful nation dooms the former to be the satellite of the latter.

Against the insidious wiles of foreign influence (I conjure you to believe me, fellow-citizens) the jealousy of a free people ought to be constantly awake, since history and experience prove that foreign influence is one of the most baneful foes of republican government. But that jealousy to be useful must be impartial; else it becomes the instrument of the very influence to be avoided, instead of a defense against it. Excessive partiality for one foreign nation and excessive dislike of another cause those whom they actuate to see danger only on one side, and serve to veil and even second the arts of influence on the other. Real patriots who may resist the intrigues of the favorite are liable to become suspected and odious, while its tools and dupes usurp the applause and confidence of the people, to surrender their interests.

The great rule of conduct for us in regard to foreign nations is in extending our commercial relations, to have with them as little political connection as possible. So far as we have already formed engagements, let them be fulfilled with perfect good faith. Here let us stop. Europe has a set of primary interests which to us have none; or a very remote relation. Hence she must be engaged in frequent controversies, the causes of which are essentially foreign to our concerns. Hence, therefore, it must be unwise in us to implicate ourselves by artificial ties in the ordinary vicissitudes of her politics, or the ordinary combinations and collisions of her friendships or enmities.

Our detached and distant situation invites and enables us to pursue a different course. If we remain one people under an efficient government. the period is not far off when we may defy material injury from external annoyance; when we may take such an attitude as will cause the neutrality we may at any time resolve upon to be scrupulously respected; when belligerent nations, under the impossibility of making acquisitions upon us, will not lightly hazard the giving us provocation; when we may choose peace or war, as our interest, guided by justice, shall counsel.

Why forego the advantages of so peculiar a situation? Why quit our own to stand upon foreign ground? Why, by interweaving our destiny with that of any part of Europe, entangle our peace and prosperity in the toils of European ambition, rivalship, interest, humor or caprice?

It is our true policy to steer clear of permanent alliances with any portion of the foreign world; so far, I mean, as we are now at liberty to do it; for let me not be understood as capable of patronizing infidelity to existing engagements. I hold the maxim no less applicable to public than to private affairs, that honesty is always the best policy. I repeat it, therefore, let those engagements be observed in their genuine sense. But, in my opinion, it is unnecessary and would be unwise to extend them.

Taking care always to keep ourselves by suitable establishments on a respectable defensive posture, we may safely trust to temporary alliances for extraordinary emergencies.

Harmony, liberal intercourse with all nations, are recommended by policy, humanity, and interest. But even our commercial policy should hold an equal and impartial hand; neither seeking nor granting exclusive favors or preferences; consulting the natural course of things; diffusing and diversifying by gentle means the streams of commerce, but forcing nothing; establishing (with powers so disposed, in order to give trade a stable course, to define the rights of our merchants, and to enable the government to support them) conventional rules of intercourse, the best that present circumstances and mutual opinion will permit, but temporary, and liable to be from time to time abandoned or varied, as experience and circumstances shall dictate; constantly keeping in view that it is folly in one nation to look for disinterested favors from another; that it must pay with a portion of its independence for whatever it may accept under that character; that, by such acceptance, it may place itself in the condition of having given equivalents for nominal favors, and yet of being reproached with ingratitude for not giving more. There can be no greater error than to expect or calculate upon real favors from nation to nation. It is an illusion, which experience must cure, which a just pride ought to discard. (George Washington’s farewell address, 1796)

Qui trahit cet esprit ?

Je n’ai pas refusé l’embrigadement dans le troupeau bien pensant pour m’imposer la ligne du parti, que ce soit “la” droite, “les” libéraux ou même “les” libertariens, a fortiori s’ils sont français.

6. Le 1 octobre 2003,
Railtenzes

Voici ce que les gens compétents et honnêtes reprochent au soi-disant “Justin” Raimondo :

http://www.upjf.org/documents/showthread.php?s=&threadid=3152&highlight=Raimondo “comment se fait-il que le lobby wahhabite cautionne International ANSWER, lequel soutient des régimes athées qui oppriment les musulmans? Le ”mouvement pour la paix” a aussi reçu le soutien des néo-fascistes de l’infâme “antiwar.com”, dont les opinions sur la Yougoslavie se trouvent résumées par le titre d’un éditorial du répugnant Justin Raimondo : “Vas-y, Slobo, vas-y!” Raimondo est, en Amérique, le promoteur numéro un du mensonge selon lequel Israël serait derrière les attentats du 11 septembre, et c’est un admirateur de Pat Buchanan, dont la paranoïa xénophobe devrait être anathèmatisée par le CAIR, mais qui, curieusement, ne l’est pas. Le CAIR recycle fréquemment les ordures de Raimondo. Le mariage skank [http://radicalskank.free.fr/], d’International ANSWER et d’antiwar.com est une expression classique de l’alliance rouge-brun entre les Staliniens et les fascistes, à laquelle s’ajoute désormais le “noir” des drapeaux que brandissent Osama Ben Laden et les soutiens wahhabites de CAIR. Cela rappelle Elijah Muhammad, fondateur des “Black [anti-] Muslims”, qui, après avoir accaparé la terminologie islamique à l’imitation des Shriners [http://www.canadapost.ca/personal/c…artl&detail=317], fit obstacle à la conscription aux États-Unis pendant la Seconde guerre mondiale, en tant que partisan des Japonais, avant de se faire gloire de ses relations cordiales avec les nazis américains.

7. Le 1 octobre 2003,
melodius

Je ne partage pas les opinions de Justin Raimondo sur Slobodan Milosevic et je l’ai écrit à plusieurs reprises déjà, comme tu le sais sans doute.

Ceci étant, j’ai lu bien pire sous la plume de tes potes, j’ai nommé l’UPJF, , dont la crédibilité et l’objectivité ne peuvent être comparés qu’à celles de la Pravda, pré-Gorbatchev j’entends.

J’en ai d’ailleurs marre de relire le même mensonge partout. Raimondo a écrit - à tort ou à raison, j’en sais foutre rien - que le Mossad tenait les terroristes qui ont commis 9/11 à l’oeil et n’a pas averti ses homologues américains. Ca n’est pas la même chose que d’écrire que ce sont les Israéliens qui ont fait sauter les Twins Towers, du moins quand on possède encore un petit reste de cerveau et/ou de bonne foi.

Conclusion, si t’allais lire ce qu’écrit Raimondo plutôt que de contenter de faire le robinet pour la merde que d’autres produisent ?

9. Le 7 octobre 2003,
NightEye

“Ceci étant, j’ai lu bien pire sous la plume de tes potes, j’ai nommé l’UPJF, , dont la crédibilité et l’objectivité ne peuvent être comparés qu’à celles de la Pravda, pré-Gorbatchev j’entends.”

A noter que l’article en question n’est pas de l’UPJF mais de FrontPage Magazine.

Ceci étant, il est certain que l’UPJF (ex réinfo-Israel) n’est pas objectif. Ce qui ne veut pas dire qu’ils fassent dans le mensonge ou dans l’outrance : ils sont partisans tout simplement.

La critique est d’autant plus cocasse venant d’un pro-Palestinien radical tel que toi Melodius : ceux qui te connaissent un peu ont pu constater que tes grands principes inébranlables disparaissent comme par enchantement dès qu’il s’agit de défendre mordicus la cause palestinienne… et l’objectivité et la neutralié peuvent alors rester chez elles.

La paille et la poutre vous dis-je…

10. Le 7 octobre 2003,
melodius

Il n’y a guère que les ultra-sionistes islamophobes dans ton genre qui me trouvent “pro-palestinien radical”. Pour info, être un “pro-palestinien radical”, c’est estimer qu’Israël devrait revenir aux frontières de 1967.

J’aimerais par ailleurs savoir quels sont mes “grands principes inébranlables” qui ficheraient le camp dès qu’il s’agirait des Palestiniens. Le droit de propriété ? Le droit de résistance face à un état, étranger de surcroît ? J’attends avec impatience, bien que je sais que je ne lirai rien, et pour cause.

Je ne te cache pas que ça me déçoit que tu t’abaisses à ce genre d’accusations que tu sais sans fondement. Laisse ça à ceux dont c’est la spécialité, il y en a suffisamment.

11. Le 7 octobre 2003,
NightEye

Je suis navré de t’avoir bléssé (si tel est le cas) mais je ne m’excuserai pas.

Effectivement, parler de pro-palestinisme radical pour désigner quelqu’un voulant revenir aux frontières de 1967 serait un abus. Mais justement : il me semble que ce n’est pas tout ce que tu demandes n’est-ce pas ? J’ajoute que sur la question des frontières, il t’est arrivé de te montrer plus ou moins ambigu, nettement moins clair que ce que tu dis aujourd’hui. Pour info, être un “ultra-sioniste islamophobe”, c’est souhaiter que le matraquage violemment antisémite dans les médias, les livres scolaires palestiniens et les prêches du vendredi cessent.

En ce qui concerne tes grands principes inébranlables, nous en avons déjà débattu : ton affirmation selon laquelle le nationalisme ne nait que par la volonté d’un Etat (afin d’annihiler les volontées individuelles) disparait (abracadabra !) quand il s’agit de glorifier le “mouvement national palestinien” dont tu regrettes par ailleurs qu’il ne puisse (encore) s’exprimer au sein d’un Etat souverain. Tu n’y vois pas une petite contradiction là ? (surtout pour un anarcho-capitaliste, qui est donc supposé être foncièrement anti-Etat).

Idem pour le “droit au retour” : tu es pour le même statut pour tous devant les lois (ce qui est fort bien), tu n’as pourtant aucun problème avec le fait que les réfugiés palestiniens disposent d’un statut onusien spécial (et hautement partisan) rien que pour eux. Tu en veux encore ?

Ah oui, je pourrais aussi ajouté ton double langage Etats/individus : quand ça t’arrange, ce sont LES Palestiniens (sous-entendu l’Etat palestinien) qu’il faut prenen compte et quand ça ne t’arrange pas (la responsabilité des guerres de 1948 et 1967), ils faut blâmer les Etats arabes mais en aucun cas les individus palestiniens dont les leaders, c’est bien connu, était farouchement opposés à ces agressions contre Israel.

Et bien tu vois, tu as lu ma réponse contrairement à ce que tu laissais entendre (j’ai pour ma part peu apprécié que tu me traites d’affabulateur). Et pour revenir au terme de “pro-palestinien radical”, étant donné que tu ne te prives pas de qualifier de “propagande (ultra-)sioniste” toute idée ou information contraires à tes vues, je me sens autorisé à te renvoyer la politesse.

Enfin, si cette discussion devait se poursuivre, j’apprécierai que cela se passe ailleurs qu’ici (Laurent me pardonnera j’espère) : on lave son linge sale en famille.

12. Le 8 octobre 2003,
melodius

Désolé, “it ain’t over ’til the fat lady sings”. J’aurais d’ailleurs en effet préféré que tu laves le linge sale ailleurs.

Indique-moi ne serait-ce qu’un seul endroit où j’ai écrit qu’il fallait réduire Israël à des frontières plus étroites que celles de 1967. Bonne chance.

Ensuite, je ne glorifie pas le mouvement national palestinien, ni encore moins son idéologie, mais je me borne à constater qu’il existe et qu’il possède une grande légitimité au sein du peuple palestinien, légitimité qui n’est contestée que par les islamistes. Je peine à voir des libertariens ou même des libéraux au Proche Orient, y compris en Israel (hors le Shinui, malheureusement plutôt marginal). C’est regrettable mais c’est comme cela.

Il y a, me semble-t-il, une différence entre contester l’idéologie nationaliste, ce que je fais, et contester son existence même, ce qui serait idiot et que je ne fais donc pas.

On n’a jamais parlé du statut onusien des palestiniens et je n’en vois de toute façon pas la pertinence. J’ai aussi clairement précisé qu’à mon avis, le droit au retour impliquait, pour les propriétaires de biens qui se trouvent en Israel même, le droit à une compensation financière correcte et non au “retour” contre la volonté des habitants actuels.

En ce qui concerne les guerres de 1948 et de 1967, il n’y a guère que les propagandistes sionistes imperméables aux faits qui font mine d’ignorer qu’elles ont été menées par les états limitrophes et non par les populations palestiniennes. Je ne vois donc pas quel argument anti-palestinien tu prétends en tirer, en admettant que le droit de conquête soit un droit réel.

Finalement, je n’ai jamais défendu les pogromes ou les discours antisémites, mais par contre, je me suis toujours opposé au discours “antisionisme = antisémitisme”, même si je ne nie pas que les deux peuvent se superposer. C’est trop commode de parer à toute critique en traitant son contradicteur de génocidaire par défaut.

Ce genre de comportements ne justifie en tout cas pas des comportements identiques mais à signes inversés. Mon “slogan” est donc très simple : ni pogromes, ni ratonnades.

Blah ? Touitter !