Journal de bord

dimanche 4 septembre 2005

Ville orageuse

Après dix minutes, ils décident de partir ensemble. Peut-être iront-ils faire l’amour sur un coup de tête, une rencontre subite et un désir de samedi matin, l’odeur du café au lait se glissant encore entre les corps accompagné du parfum humide de la nuit.

Peut-être se quitteront-ils d’un dernier baiser quelques heures après et ne se reverront plus jamais. Montréal, c’est aussi cela, une ville qui vous saisit simplement dans un orage de désirs. [Karl.]

Help Non Grata

Il semblerait que l’administration Bush ne soit pas prête à accepter l’aide de Cuba (1 100 médecins et infirmiers et du matériel médical). VoteNotWar ne mâche pas ses mots :

Bush’s racist and cavalier conduct towards the dying and suffering in New Orleans has been criminal. For him to withhold this medical support from people in need is cruel and outrageous. He will let even more people die needlessly just to support his right-wing political agenda against Cuba.

Mais était-il possible un instant qu’il en soit différemment ? C’est toute l’ironie de la proposition de Fidel Castro. Il est évident que l’orgueil étasunien ne permet pas d’accepter une aide de Cuba, une aide qui serait pourtant sans doute bienvenue sur les lieux du désastre.

1. Le 4 septembre 2005,
Louis

L’iran aussi vient de proposer son aide aux U.S.A, je crois qu’une sorte de revanche par le biais des aides humanitaires va submerger le sud du pays.

Quelle autre démonstration pacifique pourrait faire basculer l’opinion publique? J’ai hâte d’entendre la réaction des américains et que les secours se dépêchent un peu bordel!

2. Le 4 septembre 2005,
Chris W.

Depuis cet après-midi heure de Paris je commence à voir des dépêches qui disent qu’ils acceptent enfin de l’aide. Juste quelques heures après d’autres qui parlaient de refus. Quelqu’un a dû pousser un GROS coup de gueule.

3. Le 5 septembre 2005,
Xavier

L’Iran ? Que dire de l’Afghanistan, qui n’a pas un sous mais promet 100 000 dollars ? Clairement, ça sent la revanche par l’aide humanitaire. How ironic.

4. Le 5 septembre 2005,
Louis

…C’est qu’est ce que je dis!

5. Le 5 septembre 2005,
JP

Et Chavez qui leur a offert du pétrole….

Blah ? Touitter !

Des nouvelles d’Alain

Vous vous souvenez d’Alain ? Non ? Allez, soyez charitables, faites un effort de mémoire.

Je dois avouer que j’avais oublié jusqu’à son existence, et c’est grâce à mon blogueur dominical officiel, j’ai nommé Imbloglio, qu’Alain s’est rappelé à mon bon souvenir.

Mais oui, vous voyez de qui je parle, Alain du Québec, cette charmante province qui accueille tous les détritus de la France, nos écrivains ratés (pas de noms…) comme nos politiques cramés (Philippe Séguin…), en échange de chanteuses bruyantes et/ou hystériques.

Et bien, apprenez que le nouvel immigrant a pris ses quartiers à… je vous laisse deviner… Outremont ! Quel choix surprenant… (Un mec comme Alain, ca va quand même pas Côte des Nègres…)

Il kiffe à donf Montréal, ses charmes et son salaire de 93 000 euros annuels, très loin de sa condamnation à 14 mois d’emprisonnement avec sursis et de son inéligibilité… Même qu’il a découvert l’épluchette de blé d’Inde et le “Smoked Meat” de chez Schwartz…

Et pour s’occuper un peu, Alain va assister au colloque annuel de l’Institut d’Administration Publique du Canada à Saskatchewan. Après le “scandale des commandites”, on ne pouvait pas mieux choisir qu’Alain en tant qu’expert international de l’administration du denier public. Je ne doute pas qu’il donnera de judicieux conseils à ses nouveaux amis canadiens qui découvrent, avec beaucoup de naïveté, des pratiques dont la France peut fièrement s’enorgueillir d’avoir une connaissance fort ancienne et approfondie.

Bon, je cesse le fiel. Chers amis québécois, si vous êtes sages, on vous envoie en charter Houellebecq et Sarkozy, les vedettes de notre rentrée pas littéraire pour deux cennes. Mais, ça se mérite.

1. Le 4 septembre 2005,
Michel D.

T’es gentil aujourd’hui. Je t’ai déjà connu avec plus de mordant.

2. Le 5 septembre 2005,
magoua

à condition que vous preniez Jeff Filion et Jean Charest en échange.

3. Le 5 septembre 2005,
Laurent

Ah, non ! Au secours ! Ok, avec des menaces pareilles, on garde Sarkozy.

4. Le 5 septembre 2005,
Marc

Et ben, on a bien fait de quitter Outremont pour Hochelaga ! Au moins, on est sûr qu’il ne viendra pas de ce côté-ci !

5. Le 5 septembre 2005,
magoua

Et on vous renvoie Dantec ?

6. Le 5 septembre 2005,
Dam

“Alain va assister au colloque annuel de l’Institut d’Administration Publique du Canada à Saskatchewan.”

Hmm je me permet de préciser que Saskatchewan est une province donc pas “à Saskatchewan” mais plutot “en Saskatchewan” (à Regina précisement)

Une region que je conseille au visiteurs surtout une rando autour du lac Waskesiu pour retrouver lieux de vie de “Grey Howl”

Marc : Pas sûr qu’il ne se raboule pas à Hochelaga pour s’encanailler au stadium. Je le vois bien houspillant, droit dans ses bottes, les hockeyeurs du Canadien, un verre de Bordeaux dans une main, l’autre épluchant du “blé d’inde”.

8. Le 5 septembre 2005,
Martine

Si vous gardez Houellebecq, je suis prête à reprendre Linda Lemay. C’est tout dire.

9. Le 5 septembre 2005,
lolosquared

moi j’adore houellebecq … il n’y a personne pouvant le surpasser. Personne. Et je n’ai pas lu son dernier.

Blah ? Touitter !

Céline Dion…

pourrait bien perdre sa Green Card.

Névrose féminine

Après avoir employé récemment le mot, je me pose des questions. Hystérique, ça veut dire quasi-littéralement “gouverné par son vagin”. Y a-t-il terme plus misogyne ? C’est quoi l’équivalent pour les mecs ?

(Hystera : matrice, vagin, qui a donné le terme utérus. Oui, ça sert d’avoir fait ses “humanités”…)

1. Le 5 septembre 2005,
BabOOn

Équivalent masculin de “gouverné par le vagin” ? “Phallocratie” ? Cela dit, ça n’a pas la connotation névrotique que l’on trouve dans l’hystérie.

2. Le 5 septembre 2005,
Laurent

Phallocratie, ce n’est pas une faiblesse, c’est le pouvoir du phallus. Là non plus, il n’y a pas d’équivalent de l’autre sexe, a-t-on déjà parlé d’hystérocratie ?

3. Le 5 septembre 2005,
Olivier G.

Pour les mâles de l’espéce humaine, il n’y a pas de mot spécifique, parce que ce n’est pas un état spécifique de certains représentants de l’espèce. Un mot particulier serait redondant avec ’mâle de l’espéce humaine’…

4. Le 5 septembre 2005,
Eolas

Le terme hystérie vient bien d’utérus, mais le qualifier de mysogine est excessif. C’est Hippocrate qui a inventé ce terme, car ce trouble était selon lui exclusivement féminin et dû à un trouble de la circulation du sang vers le cerveau (la médecine grecque reposait sur la circulation des humeurs entre certains organes-clés).

Pour lui, l’hystérie n’était pas une sorte de crise de nerf capricieuse comme on l’entend aujourd’hui mais une vraie maladie, qu’il aurait été stupide d’imputer au malade.

Le fait est que les femmes sont deux fois plus sujettes à cette névrose que les hommes.

Ce sont des mysogines qui ont récupéré ce terme médical pour en faire un terme méprisant à l’égard de toute manifestation émotionnelle féminine.

Dès lors, considérer ce terme comme mysogine est donner une victoire à ces derniers, en leur permettant de décider du sens des mots.

5. Le 5 septembre 2005,
François

Le problème, c’est que c’est désormais vraiment le sens de ce mot, par son utilisation. C’est donc pour moi un terme mysogine

6. Le 5 septembre 2005,
Kozlika

Le tout est de savoir si l’on se fonde sur l’éthymologie/l’origine ou l’usage actuel ; sur l’étymologie, alors hystérique ne serait pas mysogyne mais con le serait, sur l’usage ça serait le contraire.

Bref, si vous utilisez con ET hystérique, c’est sûr, vous êtes mysogynes :-P

7. Le 5 septembre 2005,
Kozlika

Aaaaaargh ! le premier “étymologie” sans h s’il vous plaît. Le lecteur aura rectifié…

8. Le 5 septembre 2005,
Damien B

Et médicalement ça ne tient plus, l’hystérectomie n’est plus reconnue comme étant une source intrinsèque de dépressions…

9. Le 5 septembre 2005,
Chris W.

Messieurs-dames (pas toi, Laurent), vous m’écrivez cinq fois «misogyne». (Et je me demandais pourquoi j’avais tellement de requêtes Google pour le poteau rose «génycologue»… maintenant je sais.)

Laurent, ton raisonnement historico-étymologique ne tient pas tout à fait la route. Si chez les Grecs, hystera désignait effectivement le vagin (ou les organes génitaux féminins en général), au moment où le mot hystérie a pris son essor dans les langues européennes, le signifiant était déjà l’utérus. Donc pas la tube, mas le truc qui s’en rattache en haut. ((Celui et) celle qui appellent mon équipement «vagin» risquent un petit exposé avec diagrammes à l’appui. Sauf si elle a réussi de détourner mon attention en l’occupant ailleurs.)

Eolas: Pour ce qui est de la misogynie des ces éminents professeurs qui dissertèrent sur la sexualité féminine et son point focal, ledit utérus, voir aussi leur déclarations comme quoi l’ homme accéderait à la jouissance au moment de l’acte sexuel, alors que pour la femme, ça serait pendant l’accouchement. Je me suis toujours demandée si poser la question à leurs épouses ne les avait pas effleuré, ou du moins l’idée d’expérimenter un peu au lit et de voir comment elles réagissent.

L’affirmation qu’il s’agirait d’une névrose réservée aux femmes a pris un premier coup dans l’aile quand des soldats sont revenus de la 1ère guerre mondiale en exhibant les mêmes symptômes. Aujourd’hui on parle de syndrome de stress post-traumatique pour la version pathologique. (Il y a des livres intéressants sur l’histoire de l’hystérie.)

10. Le 5 septembre 2005,
Chris W.

Ah, j’oubliais :

Damien: C’est surtout comme traitement de l’hystérie que l’hystérectomie n’est plus considéré comme médicalement indiquée.

11. Le 5 septembre 2005,
Laurent

@Chris: On se passera des diagrammes de ton équipement ;-)

12. Le 6 septembre 2005,
Damien B

Chris W, mon commentaire était dans le sens : thèse ancienne = utérus dysfonctionnant régulant mal certaines humeurs entraîne hystérie, hystérectomie entraîne suppression de cet élément régulateur entraîne dépression. Votre commentaire est au niveau de la première proposition, le mien au niveau de la seconde, il n’y a pas opposition. La conclusion est la même (entre guillements) dans les deux cas : l’utérus n’est pas en cause.

Blah ? Touitter !