Journal de bord

vendredi 24 novembre 2006

Hamburger Steak 2.0

2006-hot-hamburger-2.

Le “Hot hamburger steak 2.0”, c’est comme le “Web 2.0”, ça fait un peu peur…

1. Le 24 novembre 2006,
Michel Leblanc

…J’ai déniché ce chef d’œuvre via mon maître ès pamphletisme, Embruns.

2. Le 24 novembre 2006,
Nébude

Ben si je te mangeais la cuisse, cuisinée avec des petits pois, ça ferait peur aussi ! (quoique)

Nébude, la vache de Paris

3. Le 24 novembre 2006,
Off Topic

Seuls avec leur président.

@Nébude, cherche “ISSEÏ SAGAWA”

Blah ? Touitter !

Tourisme

WASHINGTON (Reuters) - Rude immigration officials and visa delays keep millions of foreign visitors away from the United States, hurt the country’s already battered image, and cost the U.S. billions of dollars in lost revenue, according to an advocacy group formed to push for a better system.

(…) More than half of the travelers surveyed said U.S. immigration officials were rude and two-thirds said they feared they would be detained on arriving in the United States for a simple mistake in their paperwork or for saying the wrong thing to an immigration official.

(…) “Between 2000 and 2006, the number of overseas visitors, excluding those from Mexico and Canada, has declined by 17 percent,” said Geoff Freeman, executive director of the Discover America Partnership, “and business travel in that period has dropped 10 percent.”

Discover America Partnership: “Study: Perceived Treatment of Foreign Travelers Driving Away Visitors, Damaging America’s Image Abroad”.

(Merci Off-Topic.)

1. Le 24 novembre 2006,
Off Topic

Mais je t’en prie! Je suis même très honoré “d’aller en Une” ;)

2. Le 24 novembre 2006,
Off Topic

A cause de cette politique de visa, je remarque dans plus en plus de récits de navigateurs “loisirs/vacances/tour-du-monde” qu’ils évitent purement et simplement les îles de l’Empire pour ne pas avoir à se frotter aux services d’immigrations et aux gardes-côtes. Le monde est un gruyère qui aurait de plus en plus de trous où il ne faut pas aller. Avant, il n’y avait que des “genuine dictatures” tandis qu’aujourd’hui, on trouve en plus des “dictatures démocratiques” qui ne sont pas vraiment “moins pire”.

3. Le 25 novembre 2006,
michel

est ce vraiment cela les USA ?

Blah ? Touitter !

Blasphème nécessaire

Monnaie de singe avec laquelle les prêtres et la divinité récompensent les comportements dits “moraux”, dont la toxicité et la folie se déclinent du simple jeûne à l’auto-immolation, en passant par les mutilations sexuelles. Les religions, toutes les religions, sont ainsi des délires de l’humanité et, comme le démontrent ad nauseam l’histoire et l’actualité, des délires dangereux.

Non seulement on ne voit pas en quoi il serait “responsable” de taire une telle position critique, mais il apparaît au contraire que le devoir le plus élémentaire est de lutter contre ces entreprises d’essence mortifère que sont les religions. Non seulement il ne leur est dû aucun respect intellectuel et éthique au-delà du cadre légal de l’exercice de la liberté de culte, mais encore convient-il de les combattre philosophiquement en en dénonçant, chaque fois que faire se peut, l’imbécillité, la fausseté, la dangerosité, l’escroquerie, et le grotesque profond. Ridiculiser la religion est une vertu. Le blasphème, à propos duquel il faut d’ailleurs rappeler la notion logique et théologique élémentaire qu’il ne concerne stricto sensu que le croyant lui-même, le blasphème est, plus que jamais, non seulement excusable, mais nécessaire. Il doit être clairement et hautement revendiqué en tant que droit.

[Le Monde, “Libre opinion” : Patrick Declerck, “Du blasphème comme nécessité”.]

1. Le 24 novembre 2006,
Eolas

Les intégristes athées sont aussi chiants que les nôtres, ma parole.

2. Le 24 novembre 2006,
william

Encore un peu trop modéré, ma parole.

3. Le 24 novembre 2006,
xave

Voilà qui nous promet des discussions intéressantes, ma foi.

4. Le 24 novembre 2006,
Bob Marcel

si tu veux un vrai blaspheme en voici un : le foot c’est nul.

Note que cela est mon opinion réelle. j’aime pas le sport, je préfere le sexe et la culture.

5. Le 24 novembre 2006,
Gabrielle

“intégristes athées”… J’aime bien la formule. Ca montre bien que certains sont, par certains côtés, plus proches qu’ils ne le pensent de ceux qu’ils croient combattre.

6. Le 24 novembre 2006,
koztjs

Il est con, Patrick, il aurait dû rajouter un passage sur Mahomet. Pour le buzz.

7. Le 24 novembre 2006,
tao

Il était bien quand il écrivait sur les SDF. Propos pas très “philosophiques”…

8. Le 24 novembre 2006,
VinZ

Ah, Patrick Declerck. Je ne peux qu’aimer quelqu’un qui avait publié une tribune dans le Monde intitulée “Je hais l’islam, entre autres…”, il y a 2 ans. Je ne sais pas si Le Monde oserait encore titrer une tribune ainsi aujourd’hui…

9. Le 24 novembre 2006,
Laurent

Merci pour le lien ! :-)

10. Le 24 novembre 2006,
Guillermito

Un livre a conseiller : “The God Delusion”, par Richard Dawkins. A noter que les religions sont aussi un frein aux sciences. Explications naturelles et supernaturelles ne vont pas bien ensemble.

11. Le 24 novembre 2006,
Anne Onyme

Le blaspheme n’est un blaspheme que du point de vue du croyant. Du point de vue du non croyant c’est juste une opinion. C’est le croyant qui en érigeant un idée au rang de blaspheme, c’est à dire de propos à censurer se comporte en intégriste.

12. Le 24 novembre 2006,
MarcelD

religion et foi font deux. je respecte la foi, mais pas la religion, ne fais pas parti des “intégristes athées”

proverbe japonais : “on peut aussi bien prier une sardine, ce n’est qu’une question de foi”

13. Le 25 novembre 2006,
padawan

“religion et foi font deux” > oui mais c’est problématique pour les religions qui disposent d’une holding financière et d’un réseau de merchandising local, comme Vatican Inc™. Séparer les deux, c’est pas bon pour le business.

14. Le 25 novembre 2006,
Irène Delse

Tiens, c’est peut-être l’occasion de signaler un bouquin qui devrait paraître en janvier : L’Athéisme expliqué aux croyants, de Paul Desalmand, chez Le Navire en Pleine Ville, dans une collection jeunesse, mais parfois, c’est là qu’on explique le mieux…

“Si la production de textes sur l’histoire des religions à l’intention du jeune public s’est étoffé ces dernières années, manquait dans ce paysage éditorial une histoire de l’athéisme. Paul Desalmand, avec ses talens de vulgarisateur, comble la brêche en nous offrant un tableau clair et exhaustif. Sans concession mais avec délicatesse, il nous fait comprendre les sources de ce mouvement de penser, pour en peser les qualités et les dérives, afin d’expliquer mieux cet engagement qui a forgé la pensée de nombre de grands intellectuels, en France et ailleurs”

15. Le 25 novembre 2006,
michel

Les intégristes athées sont aussi chiants que les nôtres, ma parole.

on peut être agnostique et détester les religions

la Foi , la spiritualité, intime et personnelle n’est en rien de la religion.

et il est BON et SAIN de rappeler que le blasphème ne concerne que le croyant.

si je devais nier la croix du Christ ou ne pas me signer en rentrant dans une église, ce n’est pas un blasphème car je n’y CROIS PAS .

et je ne suis PAS concerné. et nul n’a à me forcer à être concerné.

Or, trop de croyants s’imaginent que la chrétienté, ou l’islam ou le judaisme (pour ne citer que ces 3, idéalement je citerias tous les grands courants) que cela va de soi, qu’on est forcément dans un de ces trucs, qu’on est forcément obligé d’en respecter les interdits ou droits qu’ils donneraient

que leurs enseignements est leur propriété.

il faut quand même cesser ce cinéma de renversement de valeur, non monsieur dénoncer l’intégrisme des gens qui veulent faire de la religion l’essence du quotidien de chacun ne signifie en rien être : - un athée - être intégriste soit même

en long et en large dire “Les intégristes athées sont aussi chiants que les nôtres, ma parole.” est l’équivalent du “non c’est toi qui l’est, NA !” ha le super argument que voilà! ha on est bien convaincu , hein ?

Les croyants devraient apprendre à d’avantage se foutre de la religion et plutôt se concentrer sur la nature de leur foi et leurs enseignements. pour eux-même.

16. Le 25 novembre 2006,
Yogi

@Eolas : Ah oui oui, l’abominable intégrisme athée, qui fonde des écoles d’endoctrinement athée subventionnées par l’Etat, qui veut imposer à tous l’enseignement de ses vues sous couvert de pseudo-théories scientifiques, qui veut régenter non seulement les pensées mais aussi la vie privée de tous les citoyens, et qui met la planète à feu et à sang de par les combats entre ses factions rivales …

Allons Eolas, aucun “intégrisme” ici dans le sens que les religions savent y donner ! On est dans le pur débat d’idées, et dans des termes qui s’apparentent simplement au style incisif de vos propres billets.

17. Le 26 novembre 2006,
flo

C’est amusant : ceux qui crachent sans discernement sur les religions le font avec autant de contresens, d’inculture, de hantises, que les intégristes.

J’ai mis le temps, mais j’ai maintenant pigé la ligne éditoriale, Laurent. :) Mauvaise foi cachée, ok j’achète. Mais quand même, des fois tu n’as pas envie de ne pas mettre certains trucs dans des petites cases préconstruites ? Tu risques de me dire “oh mais moi j’ai rien dit, je cite”. Je te vois venir, alors don’t even think of it.

@Yogi : tu ne dis pas le mot, mais tu crois au diable ma parole.

Et puis sortons de cette caricature de la notion de “croyance” que le discours athée se fait une joie enfantine de véhiculer. la croyance fait partie du process cognitif. Je suis sûre que parmi plein d’athées ici il y en a une bonne pelletée qui croient profondément que le lait apporte du calcium, ou que 2+2 font 4.

18. Le 26 novembre 2006,
Yogi

@flo : Sans vouloir te décevoir, quand Laurent ne se borne pas à citer, c’est beaucoup plus saignant !

Et le “croire” dont il est question ici n’est pas celui propre à la “croyance, processus cognitif”, mais celui de la “crédulité, processus irréfléchi”.

19. Le 26 novembre 2006,
flo

justement : assigner “crédulité” au domaine de la foi ou de la pensée religieuse et limiter celles-ci à celle-là, c’est de la naïveté, de l’ignorance dans la plupart des cas, et du préjugé. Il ne suffit pas de décider que les gens qui ont la foi ou qui intègrent le concept d’une instance autre que leur simple ego sont des crétins ou des fous, pour qu’ils le soient en effet. Et inversement bien sûr : il ne s’agit pas de dire que les “athées” sont des idiots. Mais le discours “ultra athée” et violent, lui, relève de la cécité intellectuelle, quand ce n’est pas d’une forme de paranoïa obsessionnelle. On trouve la même caractéristique chez les “fous de Dieu” (quelle que soit la religion dont ils se réclament), tu as remarqué ?

Côté “saignant”, tu as peut-être même loupé un épisode…

20. Le 26 novembre 2006,
Yogi

@flo : C’est exactement l’inverse. Ce sont les croyants qui ne se fondent que sur leur ego pour projeter leur “intime conviction” et leurs préjugés sur le monde, sans la moindre considération ni pour les faits ni pour autrui.

La pensée religieuse est sans doute très élaborée, mais elle n’est bâtie que sur le sable de la tradition familiale particulière de chaque croyant : elle a à sa base l’endoctrinement de chaque enfant, et la crédulité est son noyau.

Quant aux “fous de Dieu”, eux ne se contentent pas de polémiquer, ils passent à l’acte. Avec les athées on est dans la conversation de salon. On parlera d’athées “violents” après leur premier million de morts, ok ?

21. Le 27 novembre 2006,
Falstaff

Il fallait s’en douter.

Après les fatwas lancées contre l’occident par les fous de dieu obscurantistes et sanguinaires, apologistes d’un islamisme inhumain et criminel, après les stigmatisations nauséabondes auxquelles se livrent de prétendus “penseurs” occidentalistes qui entendent condamner à leur tour toute la communauté des musulmans, voici le Simplisme Athée à l’oeuvre. Monsieur Declerk est en colère, et il tenait à son tour à apporter sa contribution à la littérature de haine qui prospère dans les colonnes de nos journaux.

Non, monsieur Declerk, blasphémer n’est pas une “vertu”.

Si vous voulez vous extraire de la rhétorique religieuse et en appeler à Nietzsche et Freud, commencez par abandonner le lexique moral. Blasphémer n’est pas une vertu, c’est une option. Une option qui doit être ouverte à tous, sans qu’aucune menace physique ne vienne l’entraver. Une option qui doit effectivement devenir une nécessité face à l’obscurantisme religieux, de quelque obédience qu’il soit. La liberté d’expression doit être la règle, même en faveur de caricatures ridicules ou d’éditos xénophobes. Cette liberté d’expression doit nous permettre de condamner sans cesse les thèses des djihadistes et les actes des terroristes. Mais alors cette même liberté d’expression doit aussi permettre de ridiculiser les écrits de messieurs Declerk ou Redeker, qui chacun à leur façon invoquent un héritage intellectuel et culturel humaniste pour se livrer à une généralisation abusive et criminogène. Car en matière “d’arrière-monde consolateur” et de “béquilles métaphysiques”, l’athéisme anti-religieux n’est pas en reste.

De quelle supériorité croit donc pouvoir s’enorgueillir monsieur Declerk ? Pense-t-il que son athéïsme militant peut être une solution ? Je suis moi-même agnostique, je refuse toute forme de sectarisme et je doute des Vérités Révélées. J’ai par principe la plus grande méfiance envers les dogmes religieux et les clergés. La religion a été le prétexte à des siècles de carnages, des croisades aux talibans, de l’Inquisition au Djihad, mais doit-on pour autant condamner tout culte et mépriser toute recherche de transcendance ? Doit-on priver l’individu de sa dimension spirituelle, en particulier dans nos sociétés de contrôle matérialistes ? Non, monsieur Declerk : la violence “religieuse” est le fait des hommes, des clercs et de leurs troupes, et certainement pas des grands textes métaphysiques ou de la foi de millions d’invidus. A l’impasse fanatique vous ne faites qu’opposer l’aporie matérialiste.

Au milieu de la cacophonie obscène et haineuse qui oppose les intégristes du monde musulman et les prétendus “penseurs” d’occident, l’intervention de Declerk n’est tout simplement d’aucune pertinence, elle ne véhicule aucune hauteur de vue, aucun humanisme, aucune réflexion. Elle n’est qu’une stigmatisation de plus. Certes elle est plus large que la lamentable islamophobie de Redeker, ceertes elle n’appelle pas au massacre d’inf!gèles, certes elle se voudrait plus élevée que les odieuses condamnations islamistes, mais elle procède du même schéma manichéen et réductionniste.

S’il appartient plus que jamais aux laïcs, aux athées et aux agnostiques de combattre l’intégrisme, on doit pouvoir en appeler à la liberté d’expression pour toutes les productions de l’esprit, et pas seulement au secours des plus pitoyables. La liberté d’expression est un principe juridique et philosophique qui dépasse l’instrumentalisation que nombre de “penseurs” occidentaux essaient d’en faire. Elle doit protéger tous les discours, même les plus extrêmes, mais a fortiori doit-elle donner un écho fort et radical aux propos modérés, et combattre les stigmatisations immondes. La liberté d’expression doit aujourd’hui être employée à combattre la thèse infâme du “choc des civilisations”, cette thèse criminelle et monolithique, cette prophétie auto-réalisatrice agitée par les “leaders” belliqueux et illuminés de tous bords. Car les apologistes de cette nouvelle xénophobie civilisationnelle, de Ben Laden à Georges Bush, d’Al Zawahiri à Philippe De Villiers, sont ceux que la Raison doit combattre. Ce “conflit des civilisations” est avant tout une construction politique, pas seulement un antagonisme religieux. Tous ceux qui se laissent aller à la condamnation de toute une communauté de croyants commettent une erreur tragique : ils capitulent devant l’obscurantisme, et rejoignent ceux qu’ils appellent leurs “ennemis” dans le réductionnisme violent. Ces nouveaux croisés avilissent les principes dont ils s’autoproclament les défenseurs, et leurs thèses ne valent pas mieux que celles des égorgeurs islamistes. Ainsi, il est totalement spécieux d’en appeler à la Science et la Raison pour maudire le principe même de foi religieuse.

Il est de bon ton de condamner les délires mystiques des groupes islamistes et de leurs leaders religieux, comme la rhétorique de leurs affidés en occident, mais si la seule réponse que cet occident peut leur apporter, au nom de la Raison, des Lumières ou de la tolérance, ce sont les tribunes navrantes des Finkielkraut, des Redeker ou des Declerk, nos grands principes ne nous distinguent alors pas spécialement des mouvements intégristes. Puisque contre les poseurs de bombes, nous ne faisons alors que stigmatiser des innocents à notre tour, qu’ils vivent de l’autre côté du couloir où sous des latitudes lointaines.

Ces nouveaux croisés, comme les djihadistes, voudraient enrôler les peuples dans une conflagration dramatique, à grands renforts de globalisations injustes. Ils usent de conceptions aussi monolithiques que chimériques de “l’occident” comme du “monde musulman”. De prétendus “spécialistes de l’islam”, des “philosophes”, des écrivains, des politiciens, entendent proposer une vision du monde désormais bichromique et géostationnaire qui n’est qu’un mirage auquel on voudrait donner des accents de vérité. Dans ce grand mix de théologie lyophilisée, de politiques de Terreur, de géostratégies prophétiques et d’anathèmes croisés, les concepts invoqués sont invariablement amputés de leur complexité ontologique. Il en va ainsi des notions d’orient, d’occident, de monde arabe, d’islam, de religion, d’héritage judéo-chrétien. Par pitié, n’entrons pas dans la dialectique incantatoire d’Al Qaïda ou des faucons évangélistes adeptes des “guerres préventives” et des “luttes contre le Mal”. Ils sont les faux clercs qui trahissent les préceptes religieux ou humanistes dont ils n’usent que comme autant de coercitions sclérosantes.

Au terrorisme islamiste, nous devons apporter d’autres ripostes que ce terrorisme intellectuel de “penseurs” déjà partisans. Le clash civilisationnel n’est qu’un mécano conceptuel destiné qu’à combler le vide qu’a laissé la disparition de l’altérité géopolitique soviétique au sein des états-majors et des salles de rédaction. Mais ce clash est artificiel, il n’oppose pas des civilisations (complexes, hétérogènes et inextricablement imbriquées), mais seulement des théories politico-religieuses binaires (qu’elles soient impérialistes ou ségrégationnistes).

Non, Robert Redeker n’avait rien d’un “intellectuel” menacé par une fantasmatique “islamisation” en marche, selon nous. Son texte n’était qu’une litanie islamophobe, qui ne pouvait pas même se réfugier derrière la rigueur scientifique ou l’exégèse théologique. Certes Redeker a le droit de proférer ses insultes manichéennes et caricaturales, et pas un imam de quartier ne doit pouvoir lui dénier ce droit en menaçant sa vie, mais au-delà de telles impasses, est-il possible en France de renvoyer dos-à-dos l’obscurantisme islamiste et l’arrogance occidentaliste ? Est-il possible de convoquer la liberté d’expression pour autre chose que des condamnations outrancières qui dissimulent mal un ethnocentrisme civilisationnel pathologique ? En un mot, ces “penseurs” peuvent-ils s’abstenir de s’embourber dans les pires ornières intellectuelles au motif que des islamistes les y “contraignent” ?

D’autres n’ont pas attendu le 11 septembre 2001 pour réaliser le danger de l’intégrisme islamiste, qui déjà provoquait des attentats dans les années 80. Nous n’en avons pas pour autant conçu les musulmans comme source du danger, et ne nous sommes pas réfugiés dans un manichéisme guerrier inepte.

La laïcité doit redevenir militante, véhémente, face à la radicalisation des discours religieux (puisqu’à l’instar des bouffées délirantes des ayatollahs, le Nouvel Ordre Mondial prôné par certains leaders occidentaux se caractérise également par sa religiosité). La laïcité doit cesser d’être une neutralité frileuse et bien-pensante, elle doit enseigner de façon opérationnelle ce que sont tous les grands monothéismes, afin que l’obscurantisme recule. Mais elle ne doit pas devenir un autre dogme à son tour, réduisant au silence les aspirations métaphysiques de millions d’individus. La thèse de Monsieur Declerk ne fait au final que trahir les principes sur lesquels il voudrait l’appuyer. La laïcité doit permettre à chacun d’exercer sa foi, et certainement pas de bâillonner telle ou telle congrégation parce que des extrémistes l’avilissent. Il s’agit donc pour nous de refuser l’enrôlement méprisable auquel nous convient les thuriféraires d’un “choc des civilisations” que seuls les fanatiques mettent en oeuvre dans le monde. Il s’agit pour nous, agnostiques ou modérés, de réinvestir des champs de pensée que d’odieux chefs de guerre confisquent à des fins stratégiques. Voilà selon nous où triompherait la liberté d’expression. Aucune censure bien-pensante, violente ou névrosée ne devrait donc avoir cours, mais au minimum devrions-nous honorer la liberté d’expression par des réflexions un peu plus consistantes qu’un cri de guerre qui relève du borborygme ignorant. Le babil des rêveurs du Village Global Mondial n’est certainement d’aucun secours face aux kalachnikovs d’Al Quaïda, mais les stigmatisations auxquelles se livrent les chantres de l’Occident Eternel sont encore plus malsaines.

Et dans cette optique, il est certain que la presse occidentale devrait donner toute sa place à un discours non-manichéen, plutôt que d’accorder systématiquement des tribunes aux zélateurs de l’antagonisme culturel et de la supériorité occidentale qui se découvrent soudain une vocation d’exégètes du Coran ou de prosélyte judéo-chrétien. La réaction de Jean Baubérot à l’affaire Redeker, par exemple, est passée quasi-inaperçue. La presse occidentale, si prompte à rappeler son rôle éminemment démocratique, devrait en tous cas contrebalancer des interventions qui font honte aux croyants comme aux laïques, par des analyses un peu moins caricaturales des forces en présence.

Au lieu de brandir avec Redeker le spectre de la résignation Munichoise, au lieu de parler d’un “nazislamisme transnational” (expression sensationnaliste qui ruine les spécificités immondes du nazisme et de l’islamisme), au lieu d’agiter les interprétations bellicistes qu’on a faites des thèses d’Huntington, ces “penseurs” devraient plutôt se remémorer avec Harendt les conditions d’éclosion du totalitarisme en occident, boosté par les discours communautaristes, sécuritaires et massificateurs semblables aux généralisations abusives en marche.

Il est tout simplement inique de stigmatiser toute une communauté de croyants, a fortiori tous les croyants comme le fait Declerk, alors que les dangers proviennent des intégrismes, c’est-à-dire des franges nécrosées et violentes de chaque religion. Monsieur Declerk parle de “banalisation de l’inacceptable”, il est alors regrettable que sa conception de la religion lui fasse épouser les carcans de pensée des plus intolérants intégristes.

Le blasphème devient certainement une nécessité, mais il est à opposer à toute forme de manichéisme essentialiste et à tout enrôlement “civilisationnel” dans des clivages indignes et criminogènes.

22. Le 27 novembre 2006,
VinZ

Falstaff>Quel blabla… Les complices de l’islam, comme vous, ne cessent de nier à Redeker ou Finkielkraut les qualificatifs d’intellectuel, de philosophe ou de penseur… Désolé, même s’ils ne pensent pas comme vous, ce sont de vrais penseurs. Ayez de vrais arguments, qui ne soient pas ad hominem… Si vous accusez d’ethno-centrisme tous ceux qui critiquent une pensée qui n’est pas la leure…

C’est à croire que Salman Rushdie ou Ayaan Hirsi Ali ont la chance de ne pas être européens…

Sur Baubérot, il est faux de dire que sa réaction est passé inapercue… et puis c’est un intellectuel qui est surtout là pour casser la laïcité au profit des religions (et, à vous lire, vous pensez la même chose), en particulier le protestantisme…

Et entre l’occident, et l’islam, s’il y a un totalitarisme qui gronde, c’est bien du côté de l’islam. Arrêtez de faire passer les musulmans des années 2000 pour les juifs des années 30… Quand Redeker dit “Haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran.”, quand Ayaan Hirsi Ali dit “Le problème, c’est le Prophète et le Coran.”, ce sont les plus clairvoyants des résistants à ce nouveau totalitarisme. Et les munichois sont ceux qui se couchent devant la terreur des intégristes islamistes…

23. Le 27 novembre 2006,
Yogi

@Falstaff : Savez-vous que, dépassant le concept du “copier-coller”, Internet promeut l’usage du lien hypertexte ? Je vous encourage à vous familiariser avec cette technique. Par ailleurs, pour quelqu’un qui prône le dialogue, coller 215 lignes de commentaires dans un fil de blog est particulièrement mal venu.

Ceci dit si j’ai bien compris, vous êtes d’accord avec Declerck sur la nature des religions mais vous pensez que : 1) la quête de transcendance est noble même si les moyens en sont souvent vils et les dérives faciles, 2) il faut veiller à garder les modérés avec nous pour lutter contre les extrémistes, 3) Declerck devrait rester poli.

24. Le 28 novembre 2006,
padawan

@Yogi : merci pour le résumé du commentaire de Falstaff, dont la longueur proscrit la lecture.

25. Le 28 novembre 2006,
Bob Marcel

Faut-il haïr l’ignorance ou ignorer la haine ?

26. Le 28 novembre 2006,
Olivier

Faut-il haïr l’ignorance ou ignorer la haine ?

Pourquoi ce “ou” ?

Blah ? Touitter !

Si même Loïc…

…s’y met.

Citation du jour :

“Cela me rappelle les grands moments de la bulle internet ces dîners d’entrepreneurs du web.”

Loïc Le Meur, “Cela sent quand même pas mal la bulle tout ça”.

1. Le 24 novembre 2006,
Eolas

Ton lien n’est pas bon. Et 29879.

2. Le 24 novembre 2006,
Maxime

Voilà le bon lien.

3. Le 24 novembre 2006,
Pep

Je m’interroge : le pense-t-il vraiment ou prépare-t-il seulement ses arrières “juste au cas où …”, histoire de pouvoir tenir son “rang” de blogoprophète incontournable ?

:-)

4. Le 24 novembre 2006,
Laurent

(Lien corrigé - 29 886.)

5. Le 24 novembre 2006,
be-rewt

@Pep: +1 Quand le capitaine sort le canot de sauvetage, les passagers peuvent se poser des questions…

J’avais rappelé chez Loïc qu’il avait affirmé ici même il y a un an environ qu’il n’y a jamais eu de bulle.

6. Le 25 novembre 2006,
Tristan

Il y a de drôles de coïncidences. Par exemple, je vient d’apprendre que l’infâme (et iconique) Boo.com est de retour.

Certains continuent pourtant de nier l’existence d’une bulle 2.0, le temps de s’assurer que chèque de rachat de leur start-up a bien été encaissé. Ensuite, il sera temps pour eux de jouer les Cassandre aux poches pleines en criant “je vous l’avais bien dit !”

Peut-être faut-il accepter que les bonnes idées, les innovateurs se font souvent doubler par les suiveurs moins scrupuleux. Faut-il cesser de projeter son éthique personnelle sur les autres pour pouvoir mieux dormir ? Z’avez 4 heures, après je ramasse les copies :-D

7. Le 25 novembre 2006,
Gilles

Ben Laurent, encore trompé de lien !

Voici le bon ;)

8. Le 25 novembre 2006,
karl, La Grange

Connaissante une partie de son environnement professionnel, Joi Ito a le même discours, à savoir qui a copié l’autre n’est pas si grave. C’est la réalisation lente et tranquille, un peu comme « Ah oui merde peut-être » J’aime beaucoup le « Ce qui a changé c’est qu’avec le nombre important d’internautes, les entreprises reposent sur du vrai chiffre d’affaires. » ça ! c’est à pisser de rires.

9. Le 25 novembre 2006,
padawan

Bin c’est-à-dire que le faux chiffre d’affaires, au bout d’un moment, ça se voit et ça le fait pas :p.

10. Le 25 novembre 2006,
Off Topic

N’empêche, faudrait commencer à se taire vraiment avec cette histoire sans quoi le splendide feu d’artifices que nous nous attendons pour bientôt va se transformer en un ridicule petit psssshhhtttt chiraquien.

11. Le 25 novembre 2006,
Denys

Moi, je veux bien, mais il ne faudrait quand même pas oublier que, au moment de l’effondrement de septembre 2000, l’action ST Microelectronics que je n’avait pas encore acheté était à 70 euros ; aujourd’hui, c’est 14. Car ce qui avait fait mal, à l’époque, ce n’était pas les quelques sous perdus dans les entreprises foireuses des petits génies du web, mais bien les monstrueuses surcapacités qui avaient été construites dans les réseaux de télecommunication, et qui représentaient des investissements un petit peu plus conséquents. Et de ce côté là, on n’en est toujours pas sorti. A l’époque, Alcatel a culminé à 97 euros ; aujourd’hui, ça en vaut 10.

12. Le 25 novembre 2006,
Nébude

Mais que restera-t-il de tout cela quand nous serons morts ???

Blah ? Touitter !

Album Harcourt-RSF

Regard de Carole Bouquet.

Le Studio Harcourt, c’est le photographe des stars depuis 1934. Pas une n’a dû échapper à son objectif et ses projecteurs Fresnel. Ne manquez pas l’album Harcourt au profit de Reporters sans frontières. Dans tous les kiosques, pour moins de 9 euros.

(Et, quand je dis pas une star n’y a échappé, je pèse mes mots.)

1. Le 24 novembre 2006,
lolosquared

c’est donc vrai, tu t’es fait harcourtisé ? non ?

2. Le 24 novembre 2006,
Ankou

Pour l’avoir feuilleté ce matin, je peux vous dire qu’il est superbe. Et que les femmes sont diablement belles. 8,9€ pour autant de belles photos, ce n’est rien. Moi j’suis amoureux maintenant :) Quelles yeux…

Par contre, je viens de voir combien le studio harcourt prend, ça douille : 1900€ la prise de vue et 550€ les 12 photos d’identités :( Il paraît que cela n’est pas inabordable pour certains blogueurs …

3. Le 25 novembre 2006,
Off Topic

Pas cher:

Russian cosmonauts are paid a monthly wage of less than $767 (20,448 Russian rubles) a month and also receive bonuses for flights.

Blah ? Touitter !