Journal de bord

[…] Laure Adler, ancienne directrice de France Culture de 1999 à 2005, poursuivait le responsable d’une association d’auditeurs, Antoine Lubrina, pour avoir diffusé, en 2005, un tract où elle était caricaturée tenant des pancartes de manifestante : sur l’une d’elles, était écrit : « Vivre et penser comme des porcs. » Laure Adler y a vu une « injure publique ». Elle n’avait pas entendu parler du livre. […]

Les deux heures d’audience ont abordé beaucoup de sujets, mais assez peu l’objet du délit lui-même. C’est d’abord Laure Adler, au bord des larmes, qui a raconté son « calvaire » face à une association qui semble ne pas l’avoir lâchée d’une semelle pendant cinq ans. « Antoine Lubrina a littéralement empoisonné ma vie professionnelle, psychique, personnelle. » Et l’ancienne directrice de rapporter les coups de téléphone des RG, qui lui déconseillaient d’assister à tel ou tel événement car des membres de l’association de Lubrina l’y attendaient de pied ferme. Cette histoire de pancarte n’a apparemment été que la goutte de trop. « Monsieur le président, vous avez devant vous une femme blessée, diffamée, menacée et violentée en tant que femme. » Car Laure Adler reproche aussi à ces dessins de la représenter en prostituée, « seins à l’air ou en minijupe ». Ces caricatures furent affichées jusqu’à l’intérieur même de la Maison ronde, l’association bénéficiant de sympathies internes, semble-t-il.

[…] Puis les avocats prirent le relais, se jetant à la tête les noms de Dante, de Sophocle et de Praxitèle. On évoqua quelques affaires récentes. Me Olivier d’Antin, pour Antoine Lubrina, rappela le « procès des caricatures », qui a tourné à l’avantage de Charlie Hebdo alors que les dessins étaient nettement plus rudes. Me Basile Ader, pour Laure Adler, a, lui, mis en avant la condamnation en appel du caricaturiste Placid, pour avoir affublé un policier d’un groin. Me d’Antin rétorqua vivement : « Si nous avions voulu caricaturer Mme Adler en cochon, nous aurions écrit “truie” et lui aurions mis un groin. »

[Libération : “Laure Adler ne goûte pas la caricature”.]

Association Défense de France Culture : “Le procès des caricatures de Laure Adler”.

Le tribunal a considéré « que l’expression “gros blaireaux du style Raël” constitue bien à l’égard de ce dernier un terme de mépris, cependant que celle de “tête de con” présente un caractère outrageant ».

En conséquence, il a condamné M. Carlier à 1.000 euros d’amende et à verser un euro de dommages-intérêts à M. Vorilhon.

[AFP : “Le chroniqueur Guy Carlier condamné pour avoir injurié Raël”.]

Pendant que François Bayrou déclare ne pas donner de consignes de vote avant le second tour des élections législatives, la direction de l’UMP demande à son candidat de la 2è circonscription des Pyrénées-Atlantiques de se retirer du second tour pour “laisser la place libre” au président du MoDem.

L’UMP, dans grand mouvement d’ouverture, se soucie de pluralité…

Je n’ai demandé, ni recherché un accord, un désistement, un retrait de personne. Je considère que modestement dans ce petit coin de France, je peux montrer qu’il existe un chemin politique capable de s’imposer face à l’UMP et face au PS.

P.S. À lire chez Jules, “De l’assassinat politique par la douceur”.

Premier effet de l’opération, François Bayrou se trouve opposé à la candidate socialiste ; ce qui ne favorise pas, aux yeux de l’électorat, le rapprochement suggéré par beaucoup.

Second effet : François Bayrou, qui n’en avait nul besoin, se trouvera élu avec des voix venues de l’UMP. C’est autant pour la pureté du positionnement centriste.

Mieux encore, l’UMP pourra clamer à l’envi que le Président du MoDem, prophète de l’indépendance, tient sa place à l’assemblée de la bienveillance de la droite.

[AFP] Explosion de la navette spatiale Atlantis. La navette spatiale américaine Atlantis a explosé peu après son décollage avec sept astronautes à bord, selon des images diffusées sur la chaîne de télévision de la Nasa.

Du côté du bureau parisien de l’agence, on « confirme » l’existence de cette dépêche dans les serveurs informatiques. Un pirate est-il passé par là ? Non. « L’AFP n’a pas été piratée » d’après une journaliste du bureau de Washington. La rédaction a tout simplement envoyé « par erreur » la fausse dépêche. « On avait préparé une dépêche au cas où il y aurait un problème. On l’a envoyée après une mauvaise manipulation », explique une journaliste. Depuis l’incident de la navette Challenger en 1986 — explosion après 73 secondes de vol — les rédactions préparent toujours une « dépêche au cas où ». [20 Minutes : “L’AFP explose en vol”.]

Je connaissais les articles “viande froide” (nécrologies rédigées avant le décès)… Ce genre de dépêche d’anticipation porte-t-il un nom ?

J’observe que quelques blogueurs n’ont pas bien compris l’annonce de Steve Jobs relative aux développements extérieurs sur l’iPhone, et partent parfois un peu en vrille dans leurs analyses.

Les développements sur l’iPhone feront appel au modèle utilisé pour les Widgets du DashBoard d’OS X. C’est à dire que les applications extérieures sur iPhone fonctionnent “à l’intérieur” du WebKit (moteur de rendu de Safari) à l’aide des techniques du Web (HTML, Javascript, CSS). Les Widgets ont déjà montré que l’on pouvait créer ainsi des choses pointues et esthétiques.

Il s’agit pour Apple, en “encapsulant” le fonctionnement des applications tierces dans le WebKit, de les isoler du système et d’ainsi sécuriser au maximum la fiabilité de l’iPhone. Un téléphone portable qui plante, ça ne fait jamais bon effet.

Ce qui demeure peu clair, c’est si ces applications peuvent fonctionner en “offline”, résidant en mémoire de masse ? Si ce n’était pas le cas, ce serait une grande limitation à leur périmètre d’action.

iPhone to Support Third-Party Web 2.0 Applications.