Journal de bord

lundi 25 juin 2007

Désirs d’embrouilles

Le pire n’est jamais sûr. Avec les socialistes, il devient chaque jour un peu plus probable. À observer tout ce qui oppose désormais Ségolène Royal et François Hollande, on comprend qu’il y avait bien urgence à ce que le couple officialise sa séparation. L’opposition est réduite à l’état de cendres, le « peuple de gauche » déprime et le PS sombre dans le tout-à-l’ego. À peine subie une troisième raclée présidentielle, ses leaders n’ont d’yeux que pour la prochaine. Les caciques s’insurgent, à raison, de l’attitude de Ségolène Royal. Celle-ci s’absout de toute autocritique, snobe un parti qu’elle prétend conquérir et abuse de recettes de communication éculées pour afficher sa singularité. Elle récuse même certaines de ses promesses de campagne et pose en martyre dès qu’on lui demande des comptes. L’individualisme forcené d’une femme qui se croit habitée d’une mission peut inquiéter. La violence de ceux qui se coalisent pour lui faire barrage n’a rien de rassurant. [Libération, éditorial de Renaud Dely.]

Quand elle affirme qu’elle était absente du Conseil National du PS parce qu’elle « se devait à sa région » pas de question sur le miracle qui la rend libre et transportée jusque sur le plateau de télévision où elle se trouve. Le plus stupéfiant est de l’entendre mettre sur le compte de la partialité des médias au service de Sarkozy l’échec de l’élection présidentielle sans un mot de réplique de quelqu’un qui anime une émission sur la campagne depuis le début de celle-ci ! Dans ses conditions à quoi bon faire des interviews ? Pourquoi ne pas lire des communiqués à l’antenne ?

Je jette un oeil navré sur tout cet épisode. Quel cauchemard. De la pure novlangue, comme dans Orwell. Transparence: mentir pendant la campagne sur les principaux mots d’ordre proposés. Nouvelle façon de faire de la politique: élire le candidat avant d’avoir écrit le programme et lui donner tous les pouvoirs. Et ainsi de suite. Les mots ne veulent plus rien dire de ce qu’ils énoncent et bien heureux quand ils se contentent d’annoncer seulement le contraire de ce qu’ils disent.

[Jean-Luc Mélenchon, “Un samedi tranquille”.]

Ce qui m’a le plus frappé, tout au long de cette séquence électorale, c’est la manière dont la dérive droitière du Parti socialiste a produit des effets dans l’ensemble de la gauche et jusqu’à la gauche radicale.

En effet, pendant que la calamiteuse candidate socialiste, dont les conditions de désignation avaient déjà traduit l’état de délabrement politique et intellectuel de son parti, menait campagne sur des voies douteuses, pour ne pas dire dangereuses, au gré de ses pulsions conservatrices (une sorte de conservatisme compassionnel, du sarkozysme avec des larmes), on a vu une partie de la gauche radicale (notamment chez les intellectuels) la soutenir sans conditions et sans distance critique, et souvent même dès le premier tour, au nom des nécessités du vote utile.

Ce qui a permis ensuite au PS de faire comme s’il avait réellement réuni 26% des suffrages au premier tour et que les autres courants de la gauche avaient effectivement quasiment disparu. Par conséquent, là où il y avait un espace possible pour réfléchir à ce que peut être la gauche aujourd’hui (ou à la manière dont les différentes gauches peuvent se rejoindre le temps d’une élection); on a renoncé à penser et à élaborer des réponses de gauche aux questions, anciennes ou nouvelles, qui appelaient une réflexion d’ensemble, et on s’est laissé aspirer par une sorte de logique électorale qui enjoignait de taire les critiques et les divergences pour ne pas nuire à la candidate. Avec le merveilleux résultat que l’on sait! A l’évidence, ce n’était pas ainsi que pouvait se créer une dynamique de gauche.

[Rue 89, entretien avec Didier Eribon.]

1. Le 25 juin 2007,
CSP

“on a vu une partie de la gauche radicale (notamment chez les intellectuels) la soutenir sans conditions et sans distance critique, et souvent même dès le premier tour, au nom des nécessités du vote utile.” Oué. tutafé. On a vu des têtes qu’on pensait mieux arrimées sur leurs épaules (Loïc Wacquant…)tourner casaque avec un enthousiasme consternant. Et tout ça pour quoi ? Ce vote n’a été “utile” qu’à Royal: il n’a servi qu’à donner les moyens de ses ambitions à une arriviste. Tiens, je sens que je vais culpabiliser quelques personnes qui ont voté “utile” aujourd’hui, moi…

2. Le 25 juin 2007,
Eolas

@CSP : Ne soyez pas méchant. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir voté inutile.

3. Le 25 juin 2007,
âne

cet océan de médiocrité va-t-il permettre à de nouvelles têtes d’émerger ?

4. Le 25 juin 2007,
CSP

Inutile: genre Bayrou ? Mouahahaha.

5. Le 25 juin 2007,
Simon

Il fallait s’abstenir utile…

6. Le 25 juin 2007,
Irène

Sous les embruns, rien de nouveau. Bof, bof.

7. Le 25 juin 2007,
Laurent

Sous la plume d’Irène Delse, rien de nouveau… Ségolâtrie incurable. ;-)

8. Le 25 juin 2007,
Eolas

Laurent, ne clique pas le lien sur le commentaire d’Irène : c’est un piège !

9. Le 25 juin 2007,
Laurent

Merci de la mise en garde. Quelle perfidie ;-)

10. Le 25 juin 2007,
Simon

je fus eu.

11. Le 25 juin 2007,
Irène

@ Laurent (commentaire 7) : Eh non, encore du roman. Ou un réflexe simplificateur, du genre tiers exclus.

Critiquer l’insuffisance des “arguments” (ou plus souvent des râleries) déployés par les adversaires de Royal, rappeler que ceux qui la descendent en flamme aujourd’hui n’ont pas fait mieux, ce n’est pas non plus de l’admiration béate.

Ce serait trop simple.

12. Le 25 juin 2007,
Dagrouik

@CSP : enfin une bonne nouvelle aujourd’hui, vais-je devoir une nouvelle fois te répondre Tovarich ?

13. Le 25 juin 2007,
CSP

@ dagrouik : gné? Quelle bonne nouvelle ? Euh, je sais pas si je vais avoir le temps, aujourd’hui…

14. Le 25 juin 2007,
Simon

“rappeler que ceux qui la descendent en flamme aujourd’hui n’ont pas fait mieux”

Ah pardon, en 73…

héhé

15. Le 25 juin 2007,
Anne Onyme

Jean luc Mélenchon: » Quel cauchemard.

Rhaaâa.

» De la pure novlangue

Pas mieux.

16. Le 25 juin 2007,
Vic

Hélas ils n’ont pas fait mieux ,c’est juste !

Bon je vais attendre un peu pour revendre mes teeshirts ” Demain ne se fera pas sans toi “

17. Le 25 juin 2007,
Simon
18. Le 25 juin 2007,
Vic

Des fois que les enchères remontent ! peu de chances , ça fiche le cafard ces règlements de comptes ! Et Ségo sur le bûcher , en couverture de Libé ,ohhhhh

19. Le 26 juin 2007,
GPH

Garde des les Vic, dans 5 ans ils seront peut-être collector (ou pas).

Blah ? Touitter !

911 WTC Simulation

Scientists simulate jet colliding with World Trade Center.

Department of Computer Science at Purdue University, Computer Graphics and Visualization Lab.

1. Le 25 juin 2007,
Celui

On s’ennuie vraiment ici en ce moment !

2. Le 25 juin 2007,
samantdi

Ne verrais-tu pas une corrélation entre l’ennui secrété par ce blog et le nombre de tes commentaires ?

3. Le 25 juin 2007,
Celui

Tu as raison, que 2 sur 70, ma moyenne baisse.

4. Le 25 juin 2007,
Daniel C. Hall

ON VEUT DU SEXE !

5. Le 25 juin 2007,
Bladsurb

Si vous voulez lire des commentaires, vous pouvez plonger dans ceux de la vidéo : 4610 à cet instant, et les théories conspirationnistes dès la première page …

6. Le 26 juin 2007,
Guillermito

Sinon, moi hier j’ai vu Manu Chao pour la quatorzieme fois. Il a les cheveux gris, mais toujours autant la peche sur scene.

7. Le 26 juin 2007,
karl, La Grange

Pour le sexe, il suffit de demander Female Yakuza Trailer 22 Mo.

8. Le 26 juin 2007,
Simon

Abject, glauque.

9. Le 26 juin 2007,
Laurent

Manu Chao passe à Montréal le 1er juillet.

10. Le 26 juin 2007,
Laurent

@Karl : hmmm, ça semble être un beau navet des années 70 :-)

11. Le 26 juin 2007,
karl, La Grange

Cela fait partie des films classiques navets des années 70. Ce sont devenus des films cultes de la série “Girl Boss”, mafia, sex, violence. Renversement du fantasme macho avec une femme dominatrice et qui va vous botter les fesses.

Ce sont en effet des navets mais avec leur identité propre, et qui ont influencé des générations de cinéastes. Le dernier en date étant Quentin Tarantino et ses deux « Kill Bill » pure produit de ces films des années 70. Martin Vieillot en parle beaucoup mieux que moué.

@simon: tu es sur la bonne voie de l’autocritique. Continue.

12. Le 26 juin 2007,
Simon

karl, abstenez-vous des “vannes” de ce tonneau. Vous marchez sur les plates-bandes du jeune premier gay mc qui en use au moins à bon escient.

Blah ? Touitter !