journal de bord

07 h 45

Raclée éducative

Le châtiment corporel est d’un autre âge, y compris administré par les parents. Accepter la fessée comme normale, c’est accepter le premier échelon d’une échelle qui peut amener très vite trop haut. Car la fessée ne fait pas mal, et l’enfant finira par ne plus en avoir peur. Il faudra aller plus loin. Et quand il aura quinze ans et mesurera 1m80, que va faire le parent ?

Vous connaissez sans doute mon degré d’amour des enfants (et des chats) et vous pourriez donc présupposer de mon opinion sur le sujet, mais je n’ai en réalité pas d’avis ferme et définitif sur cette question éducative.

Cela dit, je tiens à préciser que je suis un fervent supporteur de la fessée entre adultes consentants.

(En savoir plus sur la fessée entre hommes : le CLEF.)

P.S. Jules se permet de disconvenir sur le fond juridique au jugement d’Eolas.

blogueurs > maître eolas

1. Le 2 février 2008,
âne

le fondement juridique ?

2. Le 2 février 2008,
mry

Un bon coup pied au cul remet les choses en place…

3. Le 2 février 2008,
Ouinon

Je me permets de poster un lien vers un billet que j’ai écrit hier soir, en soutien à Maître Eolas.

4. Le 2 février 2008,
Gonzague Dambricourt

Malgré la législation, je trouve qu’une claque de temps à autre ça remet en place :)

M’enfin, il est sur que ça n’est pas “la” solution

5. Le 2 février 2008,
Ouinon

Attention, il convient de rappeler qu’il ne s’agit pas seulement d’une simple claque. L’élève s’est vu jeter ses affaires au sol, plaqué contre un mur. Côté élève, l’insulte est alors partie. Puis la claque, puis l’enseignant à trainé l’élève à travers la salle de classe. Enfin, ce dernier a demandé aux autres élèves de ne rien dire de ce qu’ils venaient de voir.

Sources : La voix du Nord et Le Parisien

6. Le 2 février 2008,
Bob Marcel

Je met n’importe qui au défi, y compris maitre eolas, de ne pas peter un cable lorsque l’on a tout les jours des classes difficiles pendant des années. Cette gifle n’est sans doute que le paroxysme de toutes les rancoeurs accumulées par ce prof.

Parceque je puis vous l’assurer, cher maitre, c’est tout les jours, toutes les heures, que les profs se retiennent de distribuer des baffes.

7. Le 2 février 2008,
Ron

Il a raison, intellectuellement, Eolas, comme Super Nanny, mais un gosse qui hurle, dans la rue, qui se roule par terre…Je vais te dire, la claque, c’est pas pour le gamin que je m’inquiète, c’est pour les parents. Qu’est-ce que ça détend un adulte de foutre une bonne claque dans la gueule à son moutard. Un adulte stressé, c’est pas bon non plus, avec tout cette colère qui reste dedans.

8. Le 2 février 2008,
Marc

Je me souviens qu’en primaire, je m’étais mangé une tarte par le maître qui était physiquement un mélange entre Mike Brant et Robert Conrad, ce qui avait eu pour effet, outre une bénéfique circulation du sang au niveau de la joue droite, de me filer une prodigieuse gaule dans mon slope d’une bonne demie-heure.

Je suis donc plutôt pour les baffes.

9. Le 2 février 2008,
Anne Onyme

Sinon, Samantdi aborde le sujet via une andectote de classe C’est juste, honnête, vivant et touchant. Comme d’hab’ quoi…

10. Le 2 février 2008,
aymeric

Ah, ben tiens, j’avais oublié de mettre mon nom… (Le commentaire 9, c’est moi.)

11. Le 2 février 2008,
n0wai

@ bob marcel

les profs dont vous parlez doivent changer de métier parce que des profs qui se retiennent “tout les jours, toutes les heures, […] de distribuer des baffes.” n’ont rien à faire avec des enfants/adolescents. la question se pose autour du métier de prof que beaucoup choisissent par défaut : à la sortie, par exemple, d’un bac littéraire, un étudiant “moyen” n’aura pas vraiment beaucoup d’autres choix que de s’orienter vers des études courtes, qui, dans sa filière, n’offrent pas d’autres débouchés que prof de français : avec un peu de chance, cet étudiant se plaira dans l’enseignement et deviendra un bon prof, dans d’autres cas, ce sera un prof “par défaut”, qui n’aime pas vraiment le côté relationnel avec l’élève et qui se fera “bouffer”. Le problème vient aussi de la mauvaise pub faite des profs dans les médias : considérés comme des feignants ayant 2 mois de vacances et ne passant que 18/21 heures dans l’établissement (cf: la vidéo de Royal durant la campagne présidentielle), ca peut faire rêver plus d’un étudiant qui cherche sa voie, et l’orienter vers l’enseignement, dont il découvrira les nombreux mauvais côtés à ses dépens. il y a dans ma famille une personne qui travaille depuis pas mal de temps dans une zep connue et qui n’a jamais eu de mal à inculquer le respect à des élèves jugés difficiles, à les contraindre à bosser, et il n’y a jamais eu aucun problème entre cette personne et un élève.. De la magie, à cette heure de perte des valeurs (haha) ? non, juste une vocation…

12. Le 2 février 2008,
Pascale

@nOwai : oouh lala… ce n’est pas si simple !

J’ai passé le concours de prof de lycée professionnel il y a presque 20 ans avec la foi, une vraie foi. J’avais été maitre-aux pdt deux ans en LP et cela avait été la révélation. Ce job était pour moi, il n’y avait pas de doutes. Bref : je ne suis devenue prof de LP ni pour les “vacances”, et encore moins pour la paye.

Aujourd’hui je pense très très sérieusement à changer de job. Depuis 10 ans, entre réformes successives abberantes et évolution de la société, je ne me reconnais plus dans ce système. Je ne me vois pas non plus à 60 balais devant des jeunes de 15/18 ans. Des insultes, j’en ai essuyé bcp, des agressions, j’en ai eu aussi.

La plus grande des vocations ne peut pas résister pas à tout ça. Aucun de nous n’est protégé contre la perte de contrôle, tout être humain a ses limites. Le mot de trop, le geste de trop, aucun prof n’est à l’abri, même pour les plus expérimentés et les plus convaincus de leur mission…

13. Le 2 février 2008,
n0wai

je me suis peut-être un peu trop emballé sur les quelques exemples que je connais, c’est vrai.. mais je pense que le facteur de prof par défaut/par vocation joue quand même pas mal, notamment au niveau du ressenti des élèves…mais tu as raison, ce n’est pas une science exacte et beaucoup de facteurs peuvent l’altérer ;) Quant aux “réformes successives abberantes”, c’est un autre débat, mais je comprends que ca puisse faire mal à une vocation

14. Le 5 février 2008,
Louis BAPTISTE

Le problème peut être renversé. Si tu te contentes de crier sur tes enfants, au bout d’un moment ils s’y habitueront. Tu devras alors crier encore plus fort. Mais ils s’y habitueront, etc. Et quand ton gamin aura mué… et qu’il « mesurera 1m80 »…? La véritable solution est d’instaurer du respect de la part de ses enfants, pas de la crainte.

Blah ? Touitter !

17 h 21

800 euros

Leur pouvoir d’achat baisse, elles le disent toutes. « Ce sont les loisirs qui prennent », remarque Marjorie, caissière chez Auchan à Lille. Une de ses camarades soupire : « Pendant la foire aux vins, tu vois passer des chariots à 800 euros. Un mois de salaire qui s’en va sous notre nez… » Elles en rient, fort. [Libération : “Pour les caissières, c’est dur à encaisser”.]

1. Le 2 février 2008,
Gonzague Dambricourt

Ce sont les ménages de ces caissières qui se battent pour acheter un téléviseur LCD plus grand que celui du voisin ou pour acheter une BMW à crédit, évidemment les loisirs en pâtissent ;)

2. Le 2 février 2008,
Christophe

Gonzague: +1

Ceux qui ont vraiment des problèmes de pouvoir d’achat, sans avoir de Xbox 360 chez elles, ou autre, sont beaucoup plus rares que ce qu’elles veulent bien faire croire…

3. Le 2 février 2008,
Dominique

C’est un concours de trolls entre Gonzague et Christophe ? Vous savez ce que cela veut dire un temps partiel subi quand on est déjà au Smic et seulement au Smic ?

4. Le 2 février 2008,
OL

@1 ET @2 malheureux commentaires! beurk!

5. Le 2 février 2008,
erwan

Je suis assez atterré par les deux premiers commentaires. Il est vrai que 800 euros c’est au moins le minimum de ce que vous recevez par mois en gadgets, cadeaux et rétributions pour vos posts publi-rédactionnels. En attendant les gens au SMIC que je connais n’ont pas de BMW, se tapent 4 heures de RER chaque jour pour rentrer dans leur banlieue pourrie et font leurs courses chez Leader Price la calculatrice à la main. Vous avez réfléchi un seul instant combien il reste après avoir déduit un loyer parisien de 800 euros?

6. Le 2 février 2008,
Kozlika

Appelons-les Marie et Antoinette, ça leur ira très bien. Et puis s’ils reviennent on aura une preuve supplémentaire que le ridicule ne tue pas.

7. Le 2 février 2008,
Redrag

“Et puis s’ils reviennent on aura une preuve supplémentaire que le ridicule ne tue pas.”

hélas parfois…

8. Le 2 février 2008,
n0wai

décevant, gonzague… je pensais que tu étais plus ouvert d’esprit et un peu plus intelligent que ce genre d’image sortie tout droit d’une mauvaise émission de TF1…

berk…tu es bien loin des réalités.

9. Le 2 février 2008,
Jean

Oui Gonzague tu as raison. Au moins toi tu paies cash. Elles sont vraiment minables. Qu’elles crèvent.

10. Le 2 février 2008,
versac

C’est sur qu’après s’être fait offrir un diner où on a bouffé un mois de salaire de caissière en caviar, ca ne donne pas une fantastique image de recul, ahem.

y’a vraiment des mecs qui n’ont toujours pas compris que le salaire médian, en France, ne dépassait que de peu les 1000€ mensuels. Et qu’il y avait des millions de couples qui ne gagnent pas plus d’un gros smic pour faire vivre un foyer. Enfin.

11. Le 2 février 2008,
Eolas

Effectivement, la décence s’impose. Quand mon chariot atteint les 800 euros, je vais à la caisse automatique.

12. Le 2 février 2008,
Laurent

J’imagine que c’est du 100ème degré, parce que penser que le premier souci d’une mère de famille payé keutchi à temps partiel est de savoir comment raquer une télé saiznefhachdé est soit digne d’un neuneu soit d’un type venant d’une autre planète (et encore).

13. Le 2 février 2008,
O.L

eolas excellent propos

14. Le 2 février 2008,
erwan

@ Laurent : Non, digne de quelqu’un dont l’éducation a été faite sur le visionnage intense du Droit de Savoir, l’écoute des discours de Nicolas Sarkozy et les conversations au bistro du coin avec ses camarades d’école de commerce.

15. Le 2 février 2008,
Guillermito

Les deux premiers commentaires sont une belle illustration de mépris absolu pour ceux qui ont eu moins de chance dans la vie. Je clique et je vois que l’un de ces deux commentateurs est un zentrepreneur, l’autre est un étudiant en commerce. Ils ont vingt ans et me filent deja la gerbe.

16. Le 2 février 2008,
Turtle Crazy

» un de ces deux commentateurs » est un zentrepreneur

Un entrepreneur, en France ? Voyons, voyons, restons sérieux.

17. Le 2 février 2008,
Pascale

J’espère vraipment que les 2 trous du cul des 2 premiers commentaires faisaient du 110ème degré. Mais à voir leurs blogs, j’en doute… hélas.

18. Le 2 février 2008,
Pascale

zip ! “vraiment” ! (le clavier glisse ;-) )

19. Le 2 février 2008,
Dagrouik

@kozlika: marie-antoinette c’est déja pris :o)

20. Le 2 février 2008,
O.L

La jeunesse ne peut expliquer une permissivité à l’ignorance!

21. Le 2 février 2008,
flo

Ne nous méprenons pas : le coup de la brioche, ce LCD pré-moderne, ce n’était pas Marie-Antoinette.

Laquelle il faut créditer de davantage de cerveau, y compris celui disponible pour une éventuelle tentative de montée en degré, que ce qu’on a pu lire ci-devant.

22. Le 2 février 2008,
manu

Est-ce que les caissières en font de moins en moins parce qu’elles sont de moins en moins bien payées, ou l’inverse ?

23. Le 2 février 2008,
Anne Onyme

On savait que les supermarchés étaient odieux en affaires, ça ne m’étonne pas qu’ils le soient aussi avec leur employés…

24. Le 2 février 2008,
Maxime

Gonzague, ne s’intéressant évidemment nullement aux BMW (surtout avec télécommande pour la garer dans son garage) et aux écrans LCD (surtout ceux d’Apple. C’est bien connu.

Non, ce qu’il rêve de faire, c’est d’emmener un mannequin à Eurodisney en VIP. D’ailleurs, il s’entraîne déjà.

Z’auriez pas un peu marché dans son troll douteux ?

25. Le 2 février 2008,
GreG

Concernant les deux jeunes loups, il y a franchement des claques dans la gueule qui se perdent. Il est clair que la vie ne les a pas encore mouchés, ça viendra un jour ou l’autre…

Il y a des personnes dont le rêve n’est pas forcément de devenir riches et puissants, mais simplement de pouvoir s’offrir une belle bagnole, un bel écran plat ou une console de jeux pour leurs gamins. Il ne manquerait plus que cela qu’on leur interdise d’accéder à ces plaisirs simples de la vie sous prétexte qu’ils sont au bas de l’échelle.

Biensûr, beaucoup s’endettent pour cela mais peut-on vraiment les blâmer quand on sait que tout est fait pour qu’ils tombent dans le piège, et qu’ils ne puissent pas résister à la tentation.

Soyez plus humbles les mecs.

26. Le 2 février 2008,
Nichevo

Merci pour votre commentaire Greg; j’allais faire le même, mais en moins bien! L’humilité rend plus lucide.

27. Le 2 février 2008,
Eric

On se croirait sur équilibre précaire ici.

@Versac, gauchiste!

28. Le 2 février 2008,
Gaamin

Bah, le boulot mieux payé que 800 euros, c’est pas ce qui manque non plus, pourquoi ne pas simplement en changer? ;) Quoique… après tout, rien ne vaut une bonne grève, non?

29. Le 3 février 2008,
Maxime

Gaamin : «800 euros pour 26 heures, c’est plutôt mieux qu’ailleurs».

Il suffusait de lire avant de poster.

30. Le 3 février 2008,
Gonzague Dambricourt

erwan : j’aimerais bien recevoir autant par mois mais ça n’est pas le cas. Et si tu penses que tout ce que je teste m’a été donné, tu te mets le doigt dans l’oeil, j’en paye la plus grande partie (+ de 90%) ou alors c’est du matériel en prêt.

n0wai : non, disons juste que j’en connais un paquet des gens comme ça. Ils ont le coeur sur la main cependant. Mais ils sont appâtés par la facilité du crédit.

versac : tu aurais refusé un tel dîner ? c’était une belle invitation. Et comme tu le dis, j’ai été invité je n’ai pas payé (je ne me permettrais jamais un tel dîner)

Guillermito : à tes souhaits

Pascale : à moitié

Maxime : héhé…. bien vu

GreG : si je rêvais de devenir riche et puissant je ne bosserais pas dans le web (mais oui comme tu le dis l’endettement est affreusement trop facile)

Gaamin : he non… ça ne court pas forcément les rues

[Commentaire reformaté…]

31. Le 3 février 2008,
Gonzague Dambricourt

Merde les sauts de ligne ont sauté

désolé pour tous ceux qui ont pris mon commentaire au pied de la lettre , il ne faut pas croire que je ne connais pas de caissière ou de gens qui rament dans la vie…

32. Le 3 février 2008,
nicola

Il n’y a pas que le salaire qui peut être en cause, il y a ce qui va à côté:

-lorsque l’on a pas d’argent et que l’on est dans le rouge, les frais de banques sont plus importants que le montant du découvert. A contrario, des personnes plus aisées ont des autorisations de découvert.

-les banques prêtent plus facilement aux riches à des taux d’intérêts extrêmement bas et pour les ménages pauvres, il n’y a que ces crédits à 16%. Alors c’est sûr, ils ne sont pas obligés de faire des crédits mais ils ont bien le droit de se faire plaisir et de faire plaisir à leurs enfants. (il suffit de voir l’offre qui traine en ce moment chez B*P: un prêt pour les soldes mais il faut emprunter au minimum 6000€)

-enfin, dans la majorité des cas de sur endettement, pour les 2/3 d’entre eux, les prêts font suite à un accident dans la vie (divorce, décès, maladie,…) et pas à une fièvre aigue de consommation.

J’admire ces personnes qui arrivent à survivre avec cette somme d’argent, parce que je sais pas comment ils font.

33. Le 3 février 2008,
versac

Gonzague : “versac : tu aurais refusé un tel dîner ?”

J’ai refusé mieux (deux beaux macarons au michelin, par une marque qui voulait se payer du blogo-influenceur-truc). Et je n’en aurais sans doute pas rendu compte sur mon blogue. C’est pour ça que je ne suis pas invité à ce genre de sôteries pour influenceurs du web, dont on se demande à quoi ça sert, sinon à faire baver les lecteurs (hors cible) de quelques geeks.

Et le problème n’est pas tant d’être invité, de bouffer du caviar, que de venir chier sur la caissière après ça. Ca fait contraste, après, forcément.

34. Le 3 février 2008,
leeloo

que ce soit ceux de Christophe ou ceux de Gonzague Dambricourt, les commentaires font vomir !

jeunes gens, faut sortir vos poubelles et tester le boulot d’hotesse de caisse pendant 1 week-end de soldes… on en recoze après bande de spoiled children !

35. Le 3 février 2008,
Christophe

Pour répondre à vous tous, sachez que j’en connais beaucoup de caissières moi.

J’ai juste critiqué celles qui vivent, purement et simplement, au dessus de leur moyens. Ce n’est pas un scoop, beaucoup de gens, caissiers ou non, vivent au dessus de leur moyens.

Et oui, j’en connais pas mal qui ont beaucoup plus d’instruments de loisirs (la xbox est un exemple réel) que je n’ai chez moi, par exemple. Je sais bien que tout est à crédit, et qu’elles s’enfoncent progressivement, lentement mais surement, dans la précarité. La vraie celle là.

Je maintiens donc ce que j’ai dit plus haut.

Et pour ceux qui m’accusent (déjà?) de ne pas connaitre la précarité, demandez-vous un peu pourquoi j’ai quitté la France…

36. Le 3 février 2008,
Gonzague Dambricourt

Versac : rien - absolument rien - ne m’obligeait à en “rendre compte” sur mon blog. Je l’ai fait par choix, car c’était une expérience assez unique, que j’ai eu la chance d’être invité. Et il y avait plus de blogueurs “gastronomiques” que de blogueurs “généralistes” invités.

Et… je n’aime pas le caviar, après avoir goûté je peux le dire. Maintenant si tu refuses les chances que la vie t’offre, ça ne tient qu’à toi.

Je ne chie pas sur la caissière. Faut pas déformer. C’est compréhensible de voir des gens vouloir s’équiper et se faire plaisir. Mon commentaire était court et pas du tout argumenté - je le regrette - j’aurais du détailler le fait que ces caissières sont typiquement le genre de personnes tombant dans les pièges du crédit, remboursé par un autre crédit, lui même remboursé par un autre. Bien sûr il n’y a pas que les caissières à vivre cette galère.

Ma mère gagne 800 euros par mois en se démenant comme institutrice à mi-temps, entourée de gamins qui la rendent sourde. Elle ne se plaint pas trop pourtant et on a une vieille télé (pas plate), une vieille voiture Rover, un vieil ordinateur HP… et on ne s’habille pas en Ralf Lauren

Il ne faut donc pas mélanger le fait que je sois invité à un dîner chez Petrossian avec le fait qu’à côté, ma famille puisse ramer aussi. Pas à ce point, certes.

Et concernant le salaire des ménagères, il faut espérer que leur concubin travaille lui aussi. Et pas en tant que caissier….. ce qui fait au final un salaire plus élevé que les huit cent euros dont on nous parle.

Après quoi, il y aura toujours des gens pour te dépasser sur l’autoroute en Ferrari, avoir une plus grande maison, un compte bancaire plus flatteur. Que tu gagnes 1000, 2000 ou 5000 euros par mois , tu chieras pas sur la caissière mais peut être sur ce mec plus riche que toi… Te plaignant d travailler plus que lui qui gagne cinq fois , dix fois plus que toi. Peut-être que le type en Ferrari te chieras dessus aussi.

Oui nous avons la chance de ne pas être dans des situations aussi extrêmes que certaines personnes mais quand je vois leurs enfants, habillés en jogging , casquette et veste Nike ou Lacoste, que je vois les prix de tels habits en magasin, finalement ils devraient peut-être moins investir dans les fringues ;-)

Leeloo : j’ai fait caissier chez Champion, magasinier chez Valeo. Je ne suis pas trop mal placé pour en parler

37. Le 3 février 2008,
Christophe

Je constate que Lord Gonzague a précisé le fond de sa pensée, qui se trouve être le fond de la mienne aussi. (merci)

38. Le 3 février 2008,
Franck

Je vous recommande ce billet

http://www.alarch.ath.cx/index.php/2005/04/17/39-tu-finiras-comme-la-dame

39. Le 3 février 2008,
Mox Folder

” Oui nous avons la chance de ne pas être dans des situations aussi extrêmes que certaines personnes mais quand je vois leurs enfants, habillés en jogging , casquette et veste Nike ou Lacoste, que je vois les prix de tels habits en magasin, finalement ils devraient peut-être moins investir dans les fringues ;-) “

Gonzague, en théorie tu as raison, en pratique il y a ce qu’on appelle les crédits à la consommation et le surendettement, des tas de leviers qui vont te pousser à consommer encore, et encore… rien à avoir avec le pouvoir d’achat puisque le système te permet de consommer plus que tu ne devrais te permettre.

40. Le 3 février 2008,
Xavier

Je crois que Gonzague et Christophe font référence à ça.

41. Le 3 février 2008,
Redrag

“le fait que ces caissières sont typiquement le genre de personnes tombant dans les pièges du crédit, remboursé par un autre crédit, lui même remboursé par un autre.”

Il faut en connaitre un paquet de caissières pour tenir de tels propos…

42. Le 3 février 2008,
Gonzague Dambricourt

@redrag : quand tu as bossé en grande surface tu finis par voir ce que ça donne…

43. Le 3 février 2008,
samantdi

C’est sûr qu’à 20 ans, étudiant en école de commerce, on doit avoir une expérience remarquable du monde du travail.

Trois mois pendant les vacances ?

44. Le 3 février 2008,
kik

Perso, je gagne 500€/mois et ça me suffit largement \o/ (bon ok, j’ai pas de gosses).

Moi aussi j’ai envie de troller un peu, mais permettez moi de déplacer le débat : j’ai l’impression que les tonalités se mélangent, ici.

On est parti d’une note d’humour sarcastique, qui se voulait tout sauf sérieuse (pas la peine d’argumenter, Gonzaque), pour en arriver à une réflexion sur la politique de crédit…

On est parti d’une citation d’une caissière pour en arriver aux motivations profondes des “gens surendettés”…

Bref, j’ai l’impression qu’il s’agit ici plus d’un débat d’émotions que d’un débat d’idées, parce qu’il faut bien l’admettre : aucun de nous ici n’est sociologue (ou je me trompe?)

Peu importe les caissières (c’est pas du mépris, hein), peu importe les ferraris, la vraie question de ce thread, c’est : jusqu’à quel point faut-il prendre au sérieux quelques mots dans le commentaire d’un blog?

45. Le 3 février 2008,
Gonzague Dambricourt

samantdi : mais qu’est ce que tu en sais…..(rien justement…)

46. Le 3 février 2008,
michel v

kik: avec ces 500 euros tu dois te loger, sortir, te vêtir et te nourrir… laisse moi deviner, tu vis chez tes parents, et ces 500 euros sont de l’argent de poche ? effectivement, on vit bien avec ce budget dans ces conditions.

47. Le 3 février 2008,
Mox Folder

kik: Gonzague étant le premier a avoir commenté on peut lui laisser le bénéfice du doute (même si le second degré à souvent bon dos), par contre celui qui ajoute juste dérrière +1 n’a aucune excuse.

48. Le 3 février 2008,
kik

@michel_v : perdu, j’ai 25 ans, j’ai mon studio qui me coûte cent euros/mois apl déduis, je cuisine moi-même pâtes et légumes du marché (ça coûte rien) et j’achète des vêtements chez h&m tous les deux ans (et je n’ai plus aucun contact avec mes parents si ça te fait plaisir de l’entendre). J’ajoute que tous frais déduis, je peux encore largement me permettre de sortir régulièrement dans des bars (évidemment, je n’habites pas à Paris). Mais c’est encore hors sujet : Le sens de mon commentaire et que tous le déchaînement passionnel qui vient d’avoir lieu relève de tout sauf l’esprit moral auquel il prétend.

@mox folder : je connais personnellement christophe, et quand je disais que personne ici n’est sociologue, ça s’applique aussi à lui (comme d’ailleurs quand je posais la question d’avec quel sérieux il faut prendre un comment). Évidemment, ce qui se manifeste ici, c’est avant tout des embrouilles purement politiques (comprendre : la confrontation de tendances politiques opposées). En fait, quand je discute avec christophe habituellement, c’est moi qui a l’habitude de défendre ce qui a été défendu ici (c’est même lui qui a donné le lien de ce thread en me disant : « vas-y, lâche toi sur moi » ), mais jamais en m’acharnant à ce point. Il n’y a pas débat, il y a troll. Une réponse ou deux auraient été de bon ton. Ce qu’il y a eu est pire que ce qu’on peut penser de l’intervention de christophe en ayant une position politique diamétralement opposé à la sienne.

49. Le 3 février 2008,
tardif

sur-trollons un peu, vu que le filon s’épuise. Il est pourtant passionnant !

A croire que que ce sont les petits z’entrepreneurs SupDeCo de 20ans, prêts à vendre leur cul pour une demi louche de caviard, qui ont la vision la plus réaliste de ce qu’on fait de sa vie quand on gagne 800 euros par mois.

N’en déplaisent aux gentils bourgeois de gauche (ça y a est, troll en marche !), mais l’équipement en écran LCD et consoles derniers cris des foyers pauvres (ASSEDIC, RMI, temps partiel chez Carrefour, interim, etc.) est supérieur à celui de bien des membres des classes moyennes !

Si, si ! Le même phénomène a déjà été constaté avec les lecteurs DVD et les magnétoscopes. Si, si !

Et il y a 2 explications fort simples à ça :

les banques et autres organismes de crédits liés aux hypermarchés acceptent de payer. Ça s’appelle le sur-endettement et c’est tout de même plus la responsabilité du créancier que du débiteur d’accepter ces crédits non-remboursables ! Aux USA, ils ont même fait ça avec les maisons !
vu du côté du pauvre, c’est quoi le choix réel ? Etre rationnel, raisonnable et intelligent ; ne pas aspirer à ce que je ne peux pas m’offrir ; épargner chaque mois sur un salaire qui n’est même pas suffisant pour vivre, pour espérer me payer ces équipements après ma mort… Ou bien emprunter, me payer tout de suite un écran LCD et la dernière WI, faire plaisir à mes enfants et me faire plaisir à moi aussi, tout de suite maintenant, jusqu’à ce qu’un huissier vienne mettre fin à la fête.

Le choix est clair. C’est celui que tous les pauvres font : un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. Alors six mois ou un an de LCD avant l’huissier, ça vaut mieux que pas de LCD du tout.

Ils sont assez rationnels, ces pauvres, finalement ;-))))

En plus, tf1 et les films hollywoodiens, ça abrutit bien. Ça aide bien à supporter la misère. Sinon, y a l’alcool aussi. Mais avec les accidents sur la route et au travail, ça coûte trop cher à la société. Le crédit à la consommation, c’est moins risqué pour qu’ils restent calmes, bien abrutis, mais pas dangereux.

50. Le 4 février 2008,
palpatine

Bonjour, je me présente, Palpatine, “gauche caviar”, je viens de découvrir que ma carte bancaire était plafonnée (saleté !), deux ans auparavant je vivais avec les 700€ que me viraient mes parents tous les mois et les 300€ d’APL pour 600€ de loyer en banlieue (où j’habite toujours).

Je ne connais pas de caissière mais une ex-caissière, et quelques musiciennes et ouvreuses, qui se font dans les 750€ par mois ; habituellement, elles sont toutes inscrites au chômage, ce qui fait déjà un complément de salaire juste en dessous du smic me semble-t-il. Il y aussi l’effet “logement social” (200€ pour 45m²), et l’effet “mini studio parisien” (même prix, mais trois fois moins de surface). Et puis ça ne paie pas d’impôts non plus, et ça a droit à quelques allocations. C’est pas le paradis, mais des fois quand on calcule, on trouve que certains mois elles peuvent mettre plus de côté qu’un ingé débutant (heureusement, ce n’est pas tout le temps, sinon à quoi ça sert de faire 5 ans d’études abominables post-bac ? Autant faire caissier).

En même temps, dans ma banlieue pauvre où l’on se balade en savates, au carrouf du coin (l’un des plus grands de la région parisienne), le rayon des écrans plats est passablement immense (bien plus grand que mon appart en tout cas). Ne me faîtes pas dire ce que je n’ai pas dit : les jeunes filles n’ont tout simplement jamais de télé à chaque fois (mais comment font-elles ? On remarque souvent qu’elles sont déconnectées de la réalité, notamment en politique). Mais bon, je veux bien croire que pour regarder le match de foot en buvant de la bière, un écran plat soit plus indiqué (pendant que les mêmes droits télévisuels de ce sport d’abrutissement des masses pauvres se négocient à quelques centaines de millions d’Euros) ; quand on voit le nombre de gens devant tf1, on se dit que ce ne doit décidément pas être les mêmes que l’on retrouve dans les salles de concert (à 85€ la place, 160 pour les opéras) ; oui, c’est dur, mais c’est vrai (et un bouquin chez Folio, ça vaut 4€, moins cher que la redevance).

Et puis la caissière est rarement célibataire, et habite plus à Juvisy que dans le 8ème. Bref, ça me fait penser que le salaire d’un foyer de la classe moyenne est de 2500€, et que même en comptant double ration de bouffe (et encore, un jour sur deux au resto), je me demande encore pourquoi ça se plaint tant de gagner si peu (pas assez de pouvoir d’achat, tout ça) ; à moins de devoir rembourser une bagnole (c’est mal), ou un appart’ (c’est la bulle).

Et si le problème venait tout simplement réellement de la gestion du (maigre) capital ? (dit le petit-fils de maçon et gardienne d’enfants) (qui vivait chichement avec son millier d’Euros virtuels avant, et dépense des 900€ chez Kenzo maintenant, mais après tout, la définition du luxe, c’est l’inutilité intrinsèque) (ah, et puis personne ne peut se payer de Ferrari comme on en voit dans Paris en travaillant honnêtement ; comptez le nombre de Russes plein aux as pour vous en rendre bien compte, c’est ahurissant ; il ne faudrait donc pas comparer avec l’incomparable)

51. Le 4 février 2008,
flo

A tous les adeptes des stéréotypes sur les “pauvres”, je suggère d’ouvrir les yeux en enlevant les peaux de saucifflard calées devant. Ce fantasme à la con de “la caissière qui bénéficie du salaire de son mari/compagnon/d’aides sociales et au logement/se jette sur le dernier LCD ou la Xbox et dont les enfants sont taggés Nike ou Lacoste”, ce n’est que la version XXIe des fantasmes du XIXe sur la classe ouvrière.

Le débat de fond n’est pas sur la possession d’un LCD ou pas, du reste (quoique : cette vertueuse et vieillotte indignation qui repose sur la conception de la vertu propre aux pauvres, c’est intéressant psychologiquement). Le problème du revenu insuffisant est autre : besoins fondamentaux et incontournables (loyer, énergie, transport, nourriture, vêtements) mal financés, fins de mois en négatif qui génèrent des agios venant creuser le déficit chronique, endettement désavantageux (moins on est solvable moins on peut négocier, la base de la négo du loyer de l’argent reposant sur l’échange réduction du risque pour le prêteur/réduction des frais pour l’emprunteur —avec peu de surface financière on est sous-scoré donc surtaillé) qui génère rapidement la cavalerie pour effectuer les remboursements ou refinancer en bout de financement précédent…

C’est quoi, la pauvreté ordinaire ? non, ça ne consiste pas à aller voir Sofinc* pour se payer des trucs “inutiles” (et puis il est bien entendu dans la morale du trouduc condescendant que le pauvre se voit appliquer des critères et des injonctions sur quoi faire avec son manque d’argent, hein). ça consiste essentiellement à vivre dans l’anxiété, dans le sentiment d’incapacité à pourvoir aux besoins et aspirations de ses enfants, à voir se réduire son univers quotidien sur le modèle de la maigre cartographie financière ; à ne pas avoir le choix (car ne pas céder aux choix, c’est ne pas avoir le choix) ; à subir le mépris et la morale ambiante qui, resucée du milieu du XIXe, remplace la notion de responsabilité par un factice fantasme de “mérite” ; craindre la prochaine augmentation de loyer, la prochaine erreur de calcul d’une administration qui file une aide ; être peu à peu amené à penser avec le porte-monnaie, et risquer la décompensation…

Le manque de fric, l’instabilité ou l’insécurité des sources du fric, c’est la vie fragile.

Un peu de respect, merde à la fin. Si ça continue va falloir inventer le point Hilton.

52. Le 4 février 2008,
Celui

Flo, décidément, vous n’avez rien compris : Godwin n’était pas nazi, Eolas n’est pas n’est pas ministre de l’intérieur.

53. Le 4 février 2008,
flo

Celui, ne soyez donc pas à côté de la plaque… Un “point X ” n’est pas obligé de porter le nom de qui le désigne, on s’en fout de ça. Mais peut-être faisiez-vous du 20e degré ? Allez, je vous laisse le bénéfice du doute.

54. Le 4 février 2008,
palpatine

Heu, Flo, tu parles effectivement du seuil de pauvreté, là ; ce qui est effectivement extrêmement problématique. Mais force est de constater, lorsque je suis dans le RER, que le djeunz moyen a un téléphone à 400€ minimum quand je me traîne mon vieil bidule d’il y a six ans (mais qui fait très bien ce que je lui demande, et ne regrette pas du tout la fonction radio-mp3 avec hauts-parleurs) ; évidemment, il ne l’a pas payé d’un coup mais avec un abonnement ; qui grève tout aussi évidemment le budget. Des fringues Nike ou Timberland ou autres, je vis au milieu de trois cités (une qui porte le nom d’un ancien député communiste, une d’un ancien conseiller municipal résistant communiste, et la dernière d’un cosmonaute, on voit le genre ?), les priorités sur le budget sont parfois bien absconses, et on en voit à foison. Mes voisins vivent à cinq ou six par appart’ franchement pas grand, ils ne sont pas du tout cadre supérieur (pour l’aspect loyer, qui est forcément plus élevé que le mien, à moins de solidarité inter-musulmane avec mon proprio), et ils ont non pas un LCD, mais un vidéoprojecteur (d’ailleurs, en été, c’est séance ciné arabe à minuit dans le jardin, folklo :) ).

En outre, les allocations existent, et c’est tant mieux — foi de “survivant” de la période où les APL étaient plus que vitaux ; je ne vois pas où est le mal (ou la honte). D’ailleurs, dans ma ville de pauvres, je voterai communiste aux prochaines élections, mais pas pour me racheter une conscience ; ici, on a besoin de valeurs de partage et d’entre-aide profondes. En attendant, étant aussi issu pour moitié d’une famille de pauvres (et immigrée) où le diplôme le plus élevé est le Brevet Professionnel, il faut bien avouer que si au lieu de téléphoner à monsieur Cofidis (ou autres, s’ils font autant de pub, c’est que ça marche du tonnerre, faut pas s’étonner) pour avoir 10K€ remboursables sur 15 ans (et ça ne concerne pas que ceux qui gagnent peu, loin de là), on vivait chichement en acceptant un peu mieux son sort (et en épargnant) plutôt que pleurer (rire en l’occurrence, tant mieux !) de ne pouvoir s’acheter 800€ de pinard, ce ne sera pas plus mal non plus — reste les “accidents”, on est d’accord, mais cela se prévoit aussi, et fort heureusement notre système de santé n’est pas celui des américains. Pour finir, l’éducation nationale, ce n’est peut-être pas parfait, mais on peut tout de même s’en sortir avec ; ensuite, c’est un peu trop tard — oui, “la vie est dure”.

55. Le 4 février 2008,
palpatine

Ah, et puis, les caissières se plaignent surtout ici de leurs conditions de travail. Qui sont clairement pas bonne, mais pour moitié (packs d’eau trop lourd, ou que sais-je encore), ce n’est pas bien nouveau (et puis, patience, ce sera bientôt remplacé par des technos rfid ; bon, ça va supprimer leurs emplois…). Le problème principal, c’est les horaires. Et là, elles ont complètement, totalement, raison. C’est vraiment le nerf de la guerre, tout le reste est optionnel (puisque de toute façon, comment les payer plus que le SMIC ?). (d’un autre côté, il y a trente ans, on bossait 45h et même le dimanche, sans sécurité ; faut arrêter de déconner avec le “ça se déteriore de plus en plus” — mention spéciale pour les clients qui sont de plus en plus impolis —, sinon je leur fait faire un stage au point troisième âge du coin, qu’ils leur raconte comment ça se passait, avant, l’interprétation du droit du travail — on peut vouloir, et c’est très légimtime, améliorer sa condition, surtout lorsqu’il s’agit de refaire simplement un planning stupide, sans sortir des énormités pareille, pour bien repréciser le propos, avant qu’il ne soit déformé)

56. Le 4 février 2008,
flo

Palpatine, sans faire partie à mon sens des “trouducs” condescendants, tu mélanges pas mal de choses je trouve. Le “djeun” avec son mobile dans le RER, tu ne sais pas comment il l’a payé (et ça le regarde de toutes façons), tu ne peux rien supposer ; les fringues siglées n’ont pas grand chose à voir avec le problème des bas salaires ; les gens ne pleurent pas de ne pouvoir s’acheter 800 euros de pinard (tiens, quand même, là un bout de fantasme dix-neuviémiste, aïe) ; Cofid* ne fourgue pas 10 KE remboursables sur 10 ans, Cofid* fourgue en priorité du revolving, et quand il fourgue un crédit fixe, ce n’est pas sur 15 ans mais c’est bien avec un taux deux fois (voire trois fois, 14,90% par exemple… joli !!) supérieur à celui accessible aux surfaces financières plus étendues…

“avant”, oui, on vivait autrement, et vivre chichement ne voulait pas forcément dire vivre difficilement, ni se retrouver en situation de pauvreté. Aujourd’hui, deux types de rapports ont changé : le rapport entre les besoins de base et les revenus (le logement est un exemple flagrant, et il ne faut pas penser que les APL résolvent tout, parce que pour signer un bail déjà il faut justifier non seulement de revenus bien plus élevés qu’il ne le fallait il y a seulement 10 ans, et/ou avoir un garant, pouvoir arguer de la stabilité de sa situation… le logement social, c’est sur liste d’attente, donc sur attente), et le rapport entre les “normes” de possession (envies) et les revenus. Mais quand les revenus n’atteignent pas les dépenses incontournables ou à peine, c’est là qu’il y a le plus gros problème. De plus en plus de gens ont un travail en CDI, mais pas de logement par exemple. Ils ont peut-être un mobile (prépayé, le forfait c’est avec adresse), en se démerdant ils peuvent peut-être dégoter une veste avec un logo dessus, mais pas de logement. De plus en plus de gens ne s’offrent pas des soins dentaires ou des lunettes, parce que c’est hors de portée.

Le mobile, le vêtement, ce sont des signes peu significatifs au fond. Si tu gagnes 800 euros/mois, oui tu peux trouver 150 pour t’acheter un truc siglé : mais même si tu te dis que tu vas économiser ces 150 là, tu ne trouveras quand même pas le bail. Tu vois la différence ? Et puis de toutes façons, il ne faut pas perdre de vue que la mère de famille, quand elle a 150 devant elle, c’est plutôt pour le budget nourriture, le chauffage, ou tout simplement pour se dire “et merde, j’ai 150 devant moi et 400 à sortir pas très loin devant moi”. Epargner avec un smic voire moins aujourd’hui ? Peau de balle, rêve total. Et quand tu as 500 euros sur un codevi mais que tu es à moins 200 au 20 du mois, ton codevi, il te sert juste à discuter une petite autorisation avec la banque histoire de ne pas te prendre 50 euros d’incident de paiement dans les dents ou de pouvoir encore honorer un chèque dans ton quartier, en attendant le salaire du mois suivant. Alors le mobile du jeune dans le RER, c’est vraiment pas la question.

Intéressant de parler avec le 3e âge, en effet : le 3e âge te rappellera que de son temps, on trouvait du travail avec un brevet ; qu’on pouvait vivre dignement avec un revenu modeste ; qu’on pouvait progresser, monter son commerce sans trop d’embrouilles. Tout n’était pas facile après-guerre, et même jusqu’aux années 80, mais pas mal de choses étaient faisables, qui ne le sont plus guère maintenant. Le chemin que mes grands-parents et parents ont parcouru, eh bien ils ne le parcourraient pas aujourd’hui, et les tiens non plus. Parce que l’écart entre le prix à payer pour vivre et les ressources s’est creusé de façon accélérée depuis quelques années.

57. Le 4 février 2008,
palpatine

Je suis bien d’accord (je n’invente pas le coup du pinard, c’est dans le texte ! Si encore elle avait dit qu’elle ne pouvait pas se payer la nouvelle édition du Littré…), mais revient encore sur ce fameux téléphone mobile, car il symbolise bien des choses : ce genre d’outils très couteux est entré en fort peu de temps au même rang des choses à posséder à tout prix. Et on le paie bien sur le long terme (abonnement). De telle sorte que les 20€ de-ci de-là s’additionnent (internet, ciné, etc), et pèsent beaucoup à la fin de l’année. Je me rappelle que lorsque j’ai dû prendre un abonnement internet il y a quelques années, pour mon appart’ (ça devenait vital, en tant qu’étudiant en info), on a calculé avec mes parents pendant un bon bout de temps comment financer les 30*12€ que ça coutait par an… Et comme l’on parle bien de famille dans ce qui nous intéresse (d’ailleurs, c’est surtout ça qui embête la caissière, ne pas pouvoir s’organiser pour voir ses enfants), il faut bien se rendre compte que les coût sont multipliés. Moralité : si vous ne pouvez pas assumer financièrement vos gosses, n’en faîte pas (pensée pour la “surcharge” que représente d’acheter 200€ de bidules divers pour l’école à la rentrée, de marque certainement à ce prix-là, et justifiant une énième allocation spéciale). Faut pas venir se plaindre ensuite ; parce que de base, 800€+alloc, c’est galère, mais c’est vivable, pour une seule personne (pour le logement, c’est la misère, en réalité c’est l’éloignement qui compense, l’on paie presque la même chose à Juvisy, quoique c’est plus grand, mais l’on demande beaucoup moins de garanties ; sur Paris, on m’a refusé un appart’ l’année dernière parce que je n’avais jamais payé d’impôts : impossible de vérifier un éventuel surendettement…).

58. Le 4 février 2008,
flo

Coûteux (encore que, pour le terminal pas tant que ça, en pack+engagement c’est peu, occase+prépayé c’est peu) ok, je ne dis pas le contraire ; ce que je dis simplement, c’est que si tu gagnes moins de 1000 euros/mois, tu as les moyens de t’offrir un forfait mobile ou un terminal cool +prépayé (au cas où tu n’as pas d’adresse à fournir)… mais pas les moyens de t’offrir les fondamentaux. Avec de l’argent de poche, tu peux t’acheter des super trucs d’argent de poche, mais pas des trucs de bases indispensables. Or, ce dont les gens ont besoin, c’est des trucs de base indispensables (logement en premier) ; s’ils n’ont que le montant qui permet d’avoir des choses “coûteuses à leur portée”, eh bien le fait qu’ils les achètent n’est pas obstaculaire ni contradictoire vs le fait de se révolter sur leur faible revenu —revenu qui correspond à un super argent de poche mais qui ne correspond pas à un revenu pour vivre autonome. Le mobile, le loyer (ou la nourriture, l’énergie…), c’est deux registres totalement différents.

Ce que tu dis de ton expérience du logement est parlant d’ailleurs (sauf que l’avis d’imposition démontre le revenu net imposable sur un an, mais ne renseigne pas l’endettement, ça n’a rien à voir). Et encore, tu avais la possibilité de justifier d’un contrat de travail avec tel salaire ; avec moins de 1000 euros, pas d’éloignement qui compense (ou alors chambrette, avec du bol quand même, et pas à petit prix). Se retrouver dans la rue avec un boulot en CDI, c’est une chose à la portée de tout le monde. Comme le mobile, finalement.

Mais bon, fais juste l’expérience : calcule-toi un budget mensuel avec 800 ou 900 euros. Tu y arrives ? moi pas. Et pourtant je coûte pas cher en bouffe :))

d’ailleurs ça me fait penser à un truc : mon mobile m’est à certains égards presque plus “vital” que la bouffe : sans mobile, c’est un pan de mon activité pro qui prend un coup ; alors que si je mangeais une seule fois par jour, eh bien ça serait finalement moins impactant dans ma vie. Voilà, les choix, les “passages obligés”, expliquent aussi nos achats…

59. Le 4 février 2008,
luc

euh Gonzague moi je veux bien être d’accord avec toi mais sur ton blog quand tu mets que tu cherches un appart de 50m2 au moins avec ton ami cela me fait bien rire. Bref, tu es un privilégie donc arrête de dire que les gens qui n’ont que le smic se font des credits pour acheter des “futilites” comme tu le dis.

60. Le 5 février 2008,
Maxime

Palpatine: Cfidis fait de la pub non pas parce que l’activité tourne du tonnerre, mais pour trouver des clients, il ne faudrait pas confondre. Tu peux néanmoins en déduire que le marché du crédit est sans doute assez important pour justifier l’achat de tels pubs. Encore faut-il ne pas oublier que c’est la publicité qui créé l’envie de consommer, et finalement frustre le plus ceux qui ne le peuvent pas. *insert ici texte anti-pub et anti société de consommation

Or avoir recours à ce genre de crédit, c’est générallement vivre au-dessus de ses moyens et dangereux. Et si le taux est élevé, c’est que tu payes la pub ! La CAF accordant des prêts sociaux pour les cas utiles (par exemple pour remplacer un frigo qui vient de rendre l’âme), il est utile de se demander si ces sociétés ne sont pas des endetteurs professionnels. Et sans oublier que dans le crédit à 15%, tu payes aussi (surtout) la pub !

Flo: moi aussi mon GSM m’est indispensable pour usage professionnel aussi. Le vrai luxe pour moi ce serait de ne pas me le traîner… mais ce GSM indispensable, je ne le paye pas ! Et si ton activité professionnelle justifie un GSM, est-ce aussi le cas de celui de la caissière ?

Et ce GSM ce n’est pas de l’argent de poche. A 30€ / mois de forfait, c’est 360€, soit proche d’un demi-salaire mensuel.

Et sinon, avec 800€ par mois (+APL), j’arrive a boucler un budget. Je vivais pas avec plus quand j’étais étudiant. Il suffit (comme ça a déjà été dit) de ne pas vivre à Paris intra-muros. La Belgique, c’est très sympa côté immobilier, c’est pas trop cher, et mon proprio m’a demandé comme seul justificatif ma carte d’identité, pour être sur que je ne signe pas le bail avec un faux nom.

Et si le logement parisien est cher, cherchez au chapitre “centralisation”. La Défense est vraiment une aberration immobilière. On devrait détourner quelques avions et raser ces tours.

61. Le 5 février 2008,
Maxime

le 3e âge te rappellera que de son temps, on trouvait du travail avec un brevet

En fait, on trouve encore facilement du travail avec un brevet si on a moins de 35/40 ans. Mais c’est du travail de manutentionnaire, d’ouvrier ou de caissière payé au SMIC (au moins pour les régions les plus riches de France, c’est vrai que ce n’est pas dans la habitudes Françaises de changer de régions, et pour un SMIC, ça se comprends…). Ce qui n’est pas très différent de ce qui se faisait dans le temps (mais on ne connaissait pas le licenciement économique). Il y a même un intérêt pour le patronnat d’avoir un certain taux de chomâge, et de le rappeler sans cesse : faire peur au salarié (pour mieux le controller).

L’explosion du chomâge est pour partie due à un contexte économique dégradé, mais pour partie à un changement dans la société : “pourquoi j’irais me lever tôt pour un travail de merde, pour toucher 1100€ par mois, quand je peux en avoir 700€ et ne rien faire ?”. Avant, on avait honte de ne pas avoir de travail, de ne servir à rien, aujourd’hui avec le contexte morose, c’est presque devenu facile à assumer pour certains. Et se contenter de vivre quelques mois à 700€ (et éventuellement un peu de black) avec beaucoup de temps libre, avant de chercher autre chose. Pratique bien compréhensible. On parle même en Belgique de ’licenciements de complaisance’, pour toucher le chomâge (ce serait courant dans la restauration en particulier).

Oui, c’est un problème (que la gauche bobo refuse générallement d’entendre). Cependant “supprimons/baissons les indemnités, ça supprimera le chomâge”, l’impact serait minime, ce qui manque c’est les emplois, pas les salariés (sauf à supprimer le SMIC dans la foulée). Ce chomeur pas réellement à l’écoute du marché du travail cède sa place à d’autres plus pressés que lui de trouver du travail, tout simplement. Ce serait un problème si l’industrie avait besoin de lui, mais un ouvrier smicard c’est interchangeable, et les demandeurs, ca court plein les rues (par contre si il y a des ingénieurs système Linux qui font ça, vu comment c’est devenu introuvable…).

Autre cause de “déception” qu’on attribue au chomâge : les études qui ne servent à rien. Le chomâge des jeunes en France ne serait pas un problème si certaines études avaient une utilité. Et si celui qui a suivi de tels études ne passait pas ensuite 18 mois chez papa-maman à chercher dans une branche vide correspondant à ses études, avant de comprendre que ses études ne lui ont servi à rien (et de se retrouver… employé au niveau brevet). Un certain nombre de filières d’études ne débouchent sur rien, ou uniquement pour un petit nombre de chanceux. Ca n’empêche pas un certain nombre de jeunes de les choisir (soit par optimisme, pensant faire partie de la poignée de chanceux, soit par intérêt personnel pour la matière choisie bien que les études soient réputés ne menant à rien, soit par défaut n’étant admis nul part ailleurs, et souvent un peu des trois). On se demanderait presque si certains filières ne sont pas là plutôt pour sortir les étudiants des chiffres du chomâge (et donc des gens à indemniser).

Le chomâge est aussi un fléau économique : le chomeur qui pourrait participer à l’augmentation du PIB n’y participe pas (Dit autrement : “que de temps perdu pour la nation !”). On devrait se dépêcher de lui trouver un emploi. Ou s’interroger sur la société de consommation, et la nécessite induite de la croissance.

Bon, je vais me coucher, je raconte n’importe quoi.

62. Le 5 février 2008,
Gaétan

Guillermito : tu decris le fond de ma pensée

Gonzague : Gonzague Le Meur cela t’irait bien en fait ou plutôt petit poulain de Sarko….

Cela m’a fait beaucoup rire quand tu as dit que tu connaissais des caissières qui avaient le même profil de celles dont tu as parle dans ton premier commentaire. Oui tu as travaillé dans une superette mais cela te donne t-il pour autant l’impression de les connaître? Qu’est-ce que tu connais à la vie professionnelle? Tu as 20 ans, tu es étudiant en commerce et on te rabat toute la journée que tu es avec les autres élèves la crème de la crème, celle qui va bientôt supplanter les Le Meur et autres si tu vas travailler un jour dans le web. Et arrête de dire que si tu avais voulu gagner davantage d’argent tu ne serais pas allé dans le web. C’est totalement gerbant de dire cela…

Monsieur qui ne gagne pas des masses, pourquoi as tu achete un sit on sit qui doit coûter dans les environs de 200 euros lorsque tu es alle à la conférence d’apple? Mais oui bien sûr je n’ai pas grand chose mais à part cela j’ai un super appareil photo que je n’ai pas du achete avec un credit…….

Bref, tout cela pour dire que je cela me chagrine de voir que la blogosphère est “noyautée” par de nouveaux blogs dits influents comme le tien. Le monde des blogs s’amenuise mais il reste encore des irréductibles heureusement qui n’ont pas été pollués et qui ne tombent pas dans les pièges d’opérations de buzz et autres sorties petrossian..

Bref, tout cela pour dire que tu as le droit de juger les gens comme cela mais la GRANDE MAJORITE des personnes gagnant le smic ne sont pas comme cela à acheter du nike et autre adidas à leurs enfants. Ne serait-ce que pour eux tu aurais pu réfléchir… Mais c’est marrant tu passes tout de suite à l’extrème un peu comme ceux qui disent que les gens au chomâge préfèrent rester chez eux plutôt que de rechercher du travail. Lis un peu la documentation fraçaise et les études du conseil economique et social et reviens après me dire le même discours…;

63. Le 5 février 2008,
palpatine

J’ai eu un budget autonome de 700€ pendant 2 ans et demi, puis 800€ (partie net de mon stage de fin d’étude ; parce qu’un stagiaire n’est pas payé au SMIC dans le meilleur des cas, et pourtant il bosse 40h/semaine minimum et a un certain niveau d’étude très largement supérieur à celui de la caissière lambda), durant six mois. C’est pas le nirvana, mais avec de l’astuce on s’en sort sans trop de peine ; avec 570€ de loyer à l’époque, et pour connaître du monde qui touche plus que ça, au bout de deux ans d’attente (ok, c’est long, mais bon), on peut avoir un logement social (dans ma banlieue, c’est très bien situé, et 200€ pour 45m² pour une personne, “pas mal”…). En revanche, là où l’on comprend sa douleur, c’est le jour où la machine à laver lâche (ou alors, si l’on va au lavomatic, c’est indecent comme c’est cher !).

Je crois qu’il y a une habitude au confort. Quand mes grand-parents sont arrivés en France, ils ont pris une planche, et ça a fait une table. Il serait hors de question de nos jours de vivre ainsi, aux Français du moins (l’on fait tout de même subir ça aux gentils immigrés, c’est une tradition de bizutage…), fusse-t-il au RMI. C’est ainsi que le téléphone portable, certains de mes amis pourtant ingénieur s’en sont passés jusqu’à il y a très peu ; et dans tous les cas, entre l’entrée de gamme et le machin qui lit les mp3, il y a bien 400€ d’écart, ce n’est pas une blague.

Sinon, ce matin, il y avait de la publicité sur i>télé sur le “nous rachetons tout vos crédits, c’est super chouette, vous n’en aurez plus qu’un seul” ; l’indécence économique n’a pas de limites (qui a dit “subprimes” ?), mais force est de constater que ça marche…

64. Le 26 février 2008,
Gonzague Dambricourt

Alalaaa… M’appeler Gonzague Le Meur juste parce que j’ai des sous (par le travail) et que - effectivement - à 20 ans je n’ai pas une vie malheureuse, c’est aussi d’une facilité…

Blah ? Touitter !

samedi 2 février 2008

Raclée éducative

800 euros