Journal de bord

samedi 9 août 2008

Pékin ou Beijing ?

Notre “Pékin” (pei-king) est le reflet de la prononciation du mandarin telle que rencontrée par les missionnaires jésuites au début du XVIIe siècle. Depuis, il y a eu un adoucissement des consonnes qui donne le bei-jing.

Le mot “Beijing” est la version appauvrie de la transcription phonétique normalisée (“Běijīng” en pinyin) de deux idéogrammes du mandarin :

北

北 - Le Nord. “běi”.

京

京 - La capitale. “jīng”.

Ainsi, Pékin est la capitale du Nord, Nankin (南京) étant celle du Sud.

De nos jours, le second idéogramme suffit à lui seul à désigner Pékin. Par exemple, pour désigner l’opéra de Pékin, on dira 京剧 (jīng-jù), le théâtre de la capitale.

De fait, en français, on conserve l’usage de “Pékin”, au même titre que nous disons Londres, et non “London”, Moscou, et non “Moskva”.

À Radio Canada, le conseiller linguistique Guy Bertrand a tranché :

Depuis quelques années, la presse anglophone désigne sous le nom de Beijing la capitale de la Chine. Les francophones, par contre, appellent cette ville Pékin depuis des centaines d’années et rien ne justifie l’adoption de l’appellation chinoise. On ne change le nom d’une ville, en français, que lorsque le nom de cette ville a été modifié dans la langue d’origine. La capitale chinoise n’a pas changé de nom en chinois, il est donc inutile d’en changer le nom en français. Au fait, pourquoi Beijing et pourquoi pas København, Praha, London, Roma, Beograd, Krung Thep, Lisboa, Athinai, Warszawa et ‘s-Gravenhage ?

À titre personnel, je trouve la tentative de prononciation française du pinyin un peu vaine, et elle est parfois ardue (Canton, c’est quand même plus facile que Guǎngzhōu…). Je préfère le journaliste qui dit “Pékin” plutôt qu’un autre qui se vautrera dans une prononciation foireuse teintée d’anglosaxon du pinyin “Běijīng”. Et si je vous parle de Kǒng Fūzǐ, vous risquez de ne pas comprendre que j’évoque un personnage essentiel du VIe siècle avant J.C.. L’opinion d’un Chinois dans la salle ? 應智仁 ?

1. Le 9 août 2008,
Matthieu

Pas de commentaires, tout le monde regarde les Jeux…

Petit detail interessant, Pekin s’ecrit de la meme facon en chinois ou en japonais.

2. Le 9 août 2008,
Esurnir

@Matthieu: Le japonais utilise 3 sets de caractères: Les hirraganas et katakana sont des alphabets phonétique Les Kanjis sont les caractères chinois qui ont été “importé” et qui représente la premiere écriture existante sur l’ile.

Note est que les japonais ont procédé après la deuxième guerre mondiale a un lifting de certains de leur caractère kanji afin de les simplifiés exemple qui sera suivi par la chine communiste qui fera un gros travail de “simplification” des caractère pour simplifié l’éducation des masses, c’est pour cela par exemple que chine s’écrit 中國 a Hongkong et Taïwan qui utilise toujours le même set de caractère traditionnel, tandis que cela est écrit 中国 au japon et en chine communiste (la chine ayant pomper un grands nombre de caractères simplifiés sur le modèle japonais).

3. Le 9 août 2008,
mozjonathan

Pour avoir étudié le chinois de nombreuses années durant, et tenté d’inculquer les bases de la prononciation à de nombreux amis, il m’apparaît vain de vouloir prononcer les noms à la chinoise : le pinyin est plein de subtilités, tant au niveau de l’air que l’on expire ou pas, que de la langue que l’on place en bas ou en haut… il faut beaucoup de pratique pour ne pas se planter. En ce qui me concerne, je regrette toujours comme tu dis Laurent que les journalistes se vautrent dans une prononciation totalement erronée. Mieux vaut garder les noms français, lorsqu’il y en a. Un compromis intéressant pour les villes pour lesquelles il n’y a pas encore de nom français : la prononciation de l’EFEO Wikipédia est souvent plus parlant pour un non-sinisant et permet de transcrire, peut-être de manière moins précise, mais plus abordable, la prononciation chinoise.

4. Le 9 août 2008,
magoua

Vieux débat en géographie que celui des exonymes, c’est à dire la traduction des toponymes étrangers vers une autre langue. Dans les années 1970-1980 la mode a été d’utiliser le plus souvent les noms locaux (Beijing)plutôt que leur traduction (Pékin). À l’usage, cela compliquait inutilement les choses et on est revenu à la coutume. Cela peut aussi devenir un commentaire politique: beaucoup de géographes refusent d’utiliser Myanmar pour désigner la Birmanie comme autrefois Kampuchea pour Cambodge.

Et fait bien canadien, jusque dans les années 1950, le fédéral traduisait presque systématiquement les noms français sur les cartes marines ou topographiques. Ainsi Trois-Rivières devenait Three Rivers (et rien d’autre) sur les cartes topo. Gênant un peu.

5. Le 9 août 2008,
madd0

En espagnol on appelle la capitale de la Chine “Pekín”, c’est à dire, à peu près comme en français, sauf que nous prononçons la fin /in/ ce qui se rapproche plus de la prononciation chinoise, plutôt que /ɛ̃/ comme en français. En gros, si je prononce en espagnol en Chine, je peux me faire comprendre, ce qui n’est pas le cas en français.

Je suis fan de langues (n’allez pas chercher loin, vous savez de quoi je parle) et je suis toujours favorable à la protection de celles-ci. On m’entend d’ailleurs souvent faire un scandale quand je vois la manière dont les français traitent la leur. Cependant, je suis aussi favorable aux évolutions de langue et trouve que, si quelques siècles plus tard on se rend compte qu’on pourrait être plus précis en modifiant légèrement la prononciation d’un mot, pourquoi pas ?

6. Le 9 août 2008,
Mox Folder

J’ai l’impression qu’on utilise de plus en plus Beijing à nos dépends, un effet de la mondialisation ?

7. Le 9 août 2008,
Sartorius

M’en fous, moi je continuerai à dire Lutèce.

A part ça, petite question technique: Comment puis-je lire correctement les idéogrammes? Ils apparaissent sous forme de petits carrés dans Internet Explorer 7 (Windows XP). (Non, je ne mettrai ni Linux ni Firefox)

8. Le 9 août 2008,
Bertrand

Oui je crois simplement que lorsque l’on dit “Beijing” au lieu de “Pékin”, c’est l’anglais que l’on singe, davantage par méconnaissance qu’autre chose. Comme le fait qu’on utilise de plus en plus “Champions League” au lieu de “Ligue des Champions”, etc.

9. Le 9 août 2008,
Laurent Gloaguen

@Sartorius : je ne sais pas, achète un Mac.

10. Le 9 août 2008,
GM

c’est “Moskva” ou “Mockba”, mais pas “moskba” ;-)

11. Le 9 août 2008,
GreG

@Sartorius le mécréant :

C’est très simple, il faut juste crée une valeur dans ta Base des Registres. Pour se faire…

menu démarré;exécuter tape: regedit Avant tout, va dans fichier et exporter, en cas de problème tu pourras importer pour annuler les modifications. Si une clé n’est pas présente sur ton système il faut la créer, attention à bien suivre les caractères (majuscule, minuscule…). Les optimisations fonctionnent après le redémarrage du système.

Lecture des caractères Chinois:

HKEYCURRENTUSER;Control panel;desktop;

crée la clé EmbrunsReadChinese et octroie-lui la valeur 1.

Voilà c’est fait !

Nan j’déconne…

Tu vas et tu suis le guide.

12. Le 9 août 2008,
Laurent Gloaguen

@GM : corrigé.

13. Le 9 août 2008,
romain blachier

au niveau linguistique, noter aussi le petit débat sur l’équipe de Taiwan (eh oui!!!!!) qui est normalement Chinese Taipei en anglais et sera traduit par Zongha Tapei qui suggére un lien entre la chine et taiwan et heureusement pas Zonhho Tapei qui suggére que Taiwan n’est qu’une province chinoise

14. Le 9 août 2008,
Marie

Sinon on peut aller sur Forvo pour apprendre la prononciation des mots dans une langue étrangère. Prononciation de 中文

15. Le 9 août 2008,
Matthieu

@Esumir: merci, je parle japonais donc je connaissais la premiere partie mais pas le chinois donc je n etais pas au courant que les chinois avaient aussi procede a un lifting de leurs kanjis. Vu qu’on est dans la discussion, sache que les hiragana et katakana sont des derives des kanjis: la forme du kanji est epuree pour former un caractere plus simple a ecrire, la lecture de ce kana etant la meme que le kanji d’origine (generalement une syllabe). Le systeme d’ecriture japonais a trois familles de caracteres est un systeme assez interessant et assez souple, permettant de vehiculer pas mal d’informations en utilisant seulement la typographie. Quelqu’un connait un exemple similaire dans une autre langue?

@madd0: je ne sais pas si c’est comparable mais les Espagnols parlant japonais sont souvent cites comme des personnes dont la prononciation s’approche de la perfection. Un lien avec les sinophones iberiques?

16. Le 9 août 2008,
remi.myopenid.com

C’est vrai que @madd0 à l’Art de manier les langues et les langages ;)

17. Le 9 août 2008,
distordz

vu qu’on parle des jeux à Pékin. Google propose une visite de tous les complexes sportifs de la ville de Pékin sur Google Earth 3D http://www.ilogan.info/?p=568 et nous propose aussi de suivre le nombre de médaillés par pays http://www.ilogan.info/?p=570

18. Le 9 août 2008,
Pierre

Une chose est sûre, c’est que ce soit Pékin ou Beijing, les habitants de cette ville sont restés des Pékinois. En anglais aussi il subsiste l’adjectif Peking pour désigner tout ce qui est pékinois (Peking Duck par exemple). Sinon en complément on peu noter aussi que Tokyo s’ecrit 东京 (Dongjing) en Chinois simplifié, ce qui signifie la capitale de l’est. La version en chinois traditionnelle est 東京, qui est (il me semble) la même chose en kanji japonais

19. Le 9 août 2008,
GreG

… à ne pas confondre avec le mot français “pékin” ou “péquin” qui est le nom que les militaires donnent aux civils.

20. Le 9 août 2008,
Nicolas Krebs

« Pekin s’ecrit de la meme facon en chinois ou en japonais. » (Matthieu)

Non.

21. Le 10 août 2008,
Dave

« Pekin s’ecrit de la meme facon en chinois ou en japonais. » (Matthieu)

Non. (Nicolas)

Si: Chinois. Japonais.

L’écriture est rigoureusement la même et aucun des caractères qui la composent n’a été simplifiée d’un coté ou de l’autre. La prononciation japonaise (qui n’est pas toujours très proche de la prononciation chinoise, en ce qui concerne les toponymes, et encore moins pour les patronymes) est quelques part entre le français et le pinyin…

@Esurnir: les simplifications opérées de part et d’autre au Japon et en Chine Pop n’ont pas grand chose à voir entre elles. Le nombre de formes simplifiées chinoises inspirées des Shinjitai japonais est extrêmement limité. En revanche, fort malheureusement, l’écriture simplifié chinoise a rajouté un nombre proprement indécent de simplifications radicales qui n’existent pas en japonais (mauvais calcul sur le long terme et compte tenu des nouvelles technologies de communication, mais ça c’est un autre problème). Au final, le japonais ressemble bien plus à du Chinois traditionnel qu’à du simplifié…

22. Le 10 août 2008,
Matthieu

@Nicolas Krebs Je vois pas vraiment ta justification: qu’est ce le kanji de la neige a a voir avec Pekin? Je persiste et signe, les caracteres sont les memes.

23. Le 11 août 2008,
krstv

Hmmm je vais continuer à dire Pékin. Simplement pour faire chier les officiels chinois. (Ouais moi aussi je veux être un dissident.)

24. Le 11 août 2008,
Si Mao Savait...

C’est une chose amusante que l’écriture chinoise, car si elle est identique dans toute la Chine continentale, sa prononciation varie de manière radicalement différente suivant les régions, d’où le sous-titrage de tous les filmes, de toutes les émissions en chinois. Car les Chinois arrivent tous à lire les hangzi (caractères chinois) mais le prononcent différement.

25. Le 11 août 2008,
Damien B

C’est vraiment l’effet JO, on sort d’une période où les journalistes et autres commentateurs ont sur-massacré le Sichuan, mais personne n’a pas parlé du nom qu’on utilisait traditionellement en France, beaucoup plus proche de la phonétique correcte que le pinyin pour un francophone.

26. Le 12 août 2008,
Richard

Bof, que l’on dise l’un ou l’autre, ça m’importe peu… C’est vrai par contre que j’ai plus tendance à dire Beijing quand je suis en Chine (même quand je parle à des francophones) alors que je dis Pékin en France…

Il est vrai que Pékin a curieusement gardé son appellation héritée du colonialisme tandis que les autres villes chinoises se sont re-sinisées (hormis Hong-Kong et Macao en raison de leurs rétrocessions tardives, et Tsingtao à cause de la bière).

Dans la liste des capitales, tu as oublié Tokyo, qui est la capitale des emprunteurs de kanji.

27. Le 15 août 2008,
Joachim

Et quid de Mumbai/Bombai et Kolkata/Calcutta ?

28. Le 24 août 2008,
wombat

En lisant tous ces commentaires (intéressants!), je me rends compte que les journalistes ont plutôt tendance à singer l’anglais plutôt que le chinois (cf. le commentaire sur Champions League). Il y a un pays dont le nom aussi pose problème : Biélorussie ou Belarus ??? Même si je cois que la Biélorussie a déclaré vouloir être nommée Belarus…

Blah ? Touitter !

Russie impérialiste

C’est moins la langue de bois à Stockholm qu’à Paris…

La Suède a évoqué Adolf Hitler pour dénoncer la Russie qui, selon le royaume scandinave, se livre en Géorgie à une “agression incompatible avec le droit international”. “Nous avons des raisons de nous rappeler comment Hitler, il y a un peu plus d’un demi-siècle, a utilisé une telle doctrine pour saper et attaquer des zones considérables d’Europe centrale”, a déclaré dans un communiqué le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt. [Libération/AFP : “La communauté internationale impuissante face à l’escalade guerrière en Géorgie”.]

1. Le 9 août 2008,
Bertrand

Ce qui est drôle, c’est que les déclarations de Bildt viennent pratiquement toujours de son blog (permalien du billet en question), sur lequel il n’a pas l’habitude de mâcher ses mots, et qui lui a valu pas mal de problèmes (il a par exemple failli être poursuivi en justice pour incitation à la haine, à la suite d’un billet sur le conflit israëlo-palestinien). Un certain nombre de journalistes lui a d’ailleurs conseillé de s’en tenir aux canaux de communication traditionnels…

2. Le 9 août 2008,
JP

Et un point Goodwin pour Carl Bildt.

Le problème, Laurent, c’est qu’il se confirme là que tu aaurais raté le début du film. Même s’il est vrai que le Fig est le plsu souvent assez sérieux sur la politique internationale, tu n’avais rien vu de ce qui clochait dans l’article malhonnête de Laure Mandeville du Figaro.

Evidemment, en ce moment le président georgien joue à la victime, ayant constaté que Poutine réagissait méchamment. Sauf que. Si on reprend le fil des dépèches jusqu’au tout début, il apparait qu’il a commencé par se vanter d’avoir conquis la capitale ossète et ne se plaignait nullement d’être envahi par les russes. Cela ne s’explique que dnas l’hypothèse où il a pensé qu’il avait réussi son attaque surprise et allait mettre Poutine devant le fait accompli avant qu’il n’aie pu réagir.

Il faut rappeller que Bush, par proxy interposé, asticotent Poutine depuis des années. L’attaque sur l’Ossèttie a simplement été la goutte qui a fait déborder le vase. Peut-on négliger que Poutine a toléré l’extension de l’Otan pour des pays qui rentraient dans l’europe, mais que la volonté américaine d’otaniser aussi l’ukraine et la georgie aboutissait à un encerclement par des satellites américains? Comment les états-unis ont-ils tolérés d’avoir à cuba des armements soviétiques pointés sur eux? Ils ont menacé du Big Boum.

De son coté, Poutine n’a jamais cherché la confrontation. A preuve, face au radars en tchéquie, il se contente de jouer avec le gaz. Il y a quelques semaines, il a proposé un pacte de sécurité avec l’europe, considéré avec attention par les allemands, mais rejeté sans réfléchir par notre sarko. Poutine s’en souviendra, il avait fait moultes avertissements aux américains, mais il est inutile de temporiser eux, trop irresponsables pour comprendre les limites à ne pas franchir.

Quant à Carl Bildt, Sarko est un altermondialiste antiaméricain primaire en comparaison. Voila le pedigree du bestiau en résumé:

  • ancien affairiste dans le pétrole russe

  • lié à bon nombre des think tanks neo-cons US

  • pendant 10 années, le plus fidèle exécutant, parmi le personnel politique européen, de la politique américaine au Kossovo. Autrement dit, ayant légitimé le séparatisme, il est un des premiers responsables du drame actuel. Il ne faut pas chercher ailleurs la raison de son hystérie aujourd’hui, il a du sang sur les mains.

3. Le 10 août 2008,
VinZ

Ah, la russophobie habituelle (qui avait déjà été à l’oeuvre pour Beslan ou la révolution orange) : la Russie réagit à une agression violente de la minorité ossète par la Géorgie, on les traite de nazis…

4. Le 10 août 2008,
fake segolene

Il ne faudrait pas tomber dans les mêmes pièges qu’avec les balkans.
Où la communauté internationale a désigné les “gentils” et les “méchants” (comme par hasard c’était la grille d’analyse anglo-saxonne.)

Sur le terrain, il y a des forces opposées qui veulent en découdre et ils n’en sont surement pas à une provocation près de chaque côté. Il faut traiter le truc diplomatiquement en ne prenant pas partie pour un camp ou un autre.
C’est là encore une fois qu’il nous manque ce qui était prévu par le traité européen, un président permanent du conseil européen et un représentant des affaires étrangères.

AMA, ce n’est pas le pouvoir américain avec sa vision paranoïaque néocons de la Russie (Paul Kagan conseiller de McCain par exemple avec l’idée de campagne saugrenue d’éjecter la Russie du G8) qui va produire les déclarations plus subtiles pour calmer l’affaire.
Au contraire, ils auront, encore une fois, tout intérêt à un échec politique de l’Europe dans la poursuite de négociations.
Ce sont nos alliés, mais il ne faut pas être complètement naïf.

Il faudra compter aussi sur le PS en France pour exploiter cette crise internationale en interne (c’est le jeu politique et ils ont un compte perso à règler avec Kouchenr.) Pas besoin d’être visionnaire poursavoir que cela va arriver.

5. Le 10 août 2008,
Raveline

@JP : Sur la Géorgie, le début du film, n’est-ce pas plutôt 1921… sinon 1801 ? Ceci dit, le propos de Bildt est un peu délirant, et le personnage n’a pas l’air très sympathique.

6. Le 11 août 2008,
Le Nonce

Ce qui est plutôt marquant, c’est la nette différence de discours entre les Suédois-Baltes-Polonais et les autres pays d’Europe sur le dossier géorgien.

Et dans ce fouillis, il est important de se rappeler les faits : ce sont les forces armées de Géorgie qui ont entamé, vendredi aux alentours de 3 heures du mat’, un bombardement d’artillerie mastoc à l’aide notamment de lance-roquettes multiples sur l’Ossétie du Sud, suivi d’un assaut bien préparé en bonne et due forme. Y compris sur sa capitale au nom imprononçable, dont il ne doit pas rester grand’ chose. Mais comme c’est dommage : on n’en a pas d’images, contrairement à Gori. Ballot, pas vrai ?

Sachant que la Géorgie n’est rien qu’un petit pays dirigé par des pourris à la solde de l’Ouest - comme il en existe d’autres, en Asie centrale, à la solde de Moscou -, qu’est-ce qui a bien pu la pousser à agir ainsi ? Ils ont cru possible un “Blitz” contre l’enclave séparatiste ossète soutenue par la Russie ? (Sous-entendu : ce petit pays est bien présomptueux, avec même pas 5 millions d’habitants contre toute la Russie…).

Les USA, qui sont très présents en Géorgie et dont ils entraînent l’armée, étaient forcément au courant de cette aventure militaire. La modestie de leurs réactions officielles en dit long - ils ont l’air bien embêtés… Sans parler du brillant résultat de l’opération : déroute totale d’un candidat proclamé à l’entrée dans l’OTAN face à la Russie !

L’Ossétie du Sud était pleine de soldats russes et ces ressortissants disposant de passeports russes. La Russie en a plus que marre de voir l’OTAN se rapprocher d’elle, et le faisait savoir bruyamment. Bref, la réaction de Moscou était plus que prévisible.

Toute la question est : pourquoi la Géorgie a-t-elle attaqué ? L’Ouest gagnerait à mieux choisir ses alliés.

A propos, personne ne se frappe de voir la Géorgie utiliser sans arrêt le drapeau - attribut officiel s’il en est - de l’Union européenne, dont elle n’est pas membre ?

7. Le 11 août 2008,
Laurent Gloaguen

“Pourquoi la Géorgie a-t-elle attaqué ?” Peut-être parce qu’elle se sentait attaquée ? Peut-être parce que les Ossétes avaient rompu le cessez le feu le 7 août ? Personne n’est aujourd’hui en mesure de dire ce qui s’est vraiment passé.

8. Le 11 août 2008,
Le Nonce

Si la situation est confuse comme tout conflit qui se respecte, il y a cependant des certitudes.

  1. Les escarmouches frontalières sont légion dans le Caucase en général et dans cette région en particulier depuis le milieu des années 90. Cela ne s’est pas arrangé avec la candidature de la Géorgie à l’OTAN, selon le principe US un peu idiot “faut enquiquiner les Russes au max”. Il y a des soldats russes dits “peacekeepers” sur place et une sorte de gouvernement séparatiste a l’air fantoche, comme c’est monnaie courante dans la région. On peut en dire à peu près autant de la Géorgie, qui n’est certainement pas un modèle de démocratie en dépit des images d’Epinal distillées ici. Des deux côtés règne un nationalisme évidemment malsain et bien implanté que personne ne fait remarquer.

  2. La Géorgie a lancé une attaque massive contre l’Ossétie du Sud dans la nuit de vendredi, en applattissant la région et sa population par une bonne préparation d’artillerie des familles suivie d’une attaque au sol en règle.

Ce n’est plus ce qui se faisait depuis 15 ans dans la région en réponse aux accrochages. Ca, c’est un fait.

Beaucoup de médias cèdent facilement à la tentation de distinguer d’emblée des “bons” et des “méchants” - et les méchants sont toujours du même côté. Ce n’est pas pertinent intellectuellement et plutôt malhonnête, surtout dans le cas d’un proxy fight américano-russe, surtout vu la faiblesse de l’info dont nous disposons, comme vous le dites.

Comment comprendre quelque chose en partant avec de tels a priori ? Et nous ne sommes ni US, ni Russes, mais Européens : pourquoi s’aligner d’emblée sur l’opinion de puissances qui servent des intérêts distincts des nôtres ?

Pour ma part, à l’exception des civils ossètes dont on parle peu alors qu’ils se sont pris sur la tronche un truc comme ça vendredi à 3 heures du mat’ (http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/7548611.stm - ça passe mieux en images, pas vrai ? Sympa, la Géorgie. Après tout, c’est la pays de Staline et des orgues éponymes, qui sont ici en action), j’ai bien du mal à distinguer les “gentils” dans cette affaire.

Mais je me garderai bien de céder aux a prioris idéologiques dominants.

  1. Quelqu’un peut me dire pourquoi les déclarations officielles de la Géorgie se font, systématiquement, avec un drapeau géorgien et un drapeau de l’UE (bleu à étoiles d’or) en arrière-plan ? Personne n’a dit à Tbilissi qu’elle n’était pas membre de l’Union ?

Blah ? Touitter !