Journal de bord

samedi 25 octobre 2008

8 years later

“The views expressed in this short film are solely those of the individual providing them and DO NOT REFLECT THE OPINIONS OF ANHEUSER-BUSCH COS. INC.

[Via Vinvin.]

Amours létales

Le Canada promeut toujours l’exploitation et l’exportation de l’amiante extraite au Québec. Mais cette idyle pourrait bientôt se terminer, indique The Economist.

“Pendant plus de dix ans, des ouvriers en combinaison de protection ont percé les plafonds et les murs du Parlement canadien pour enlever l’amiante qui s’y trouvait. Ce travail cher et monotone avait un objectif, protéger la santé des parlementaires. L’amiante cause le cancer des poumons et le mésothéliome, un cancer encore plus grave. Ce risque a déjà poussé plusieurs pays à interdire l’amiante”, rappelle The Economist.

Mais le Canada s’y refuse toujours et continue d’exporter de l’amiante en Asie.

[Le Québec vu d’ailleurs, Marc-Olivier Bherer : “Un étrange amour pour l’amiante”.]

Le gouvernement du Canada semble avoir calculé qu’il est préférable pour l’industrie de l’amiante du Canada d’agir dans l’ombre comme les marchands d’armes, sans égard aux conséquences mortelles.

[Communiqué de l’Association médicale canadienne.]

Combien de Québécois ont défendu leur amiante, en toute bonne foi… Intoxication médiatique des masses par des lobbies, des hommes politiques malléables et des syndicats ambivalents. Mais les vents tournent. Les voix des jusqu’au-boutistes se font de plus en plus inaudibles à mesure du marché toxique se rétrécissant de jour en jour.

Grâce à Stephen Harper, premier ministre conservateur récemment ré-élu, le Canada va peut-être enfin renoncer à empoisonner certains pays du tiers monde.

P.S.

Le Canada dépense des centaines de millions pour débarrasser le parlement d’un minerai cancérigène… dont il continue pourtant à faire la promotion active auprès des pays du tiers-monde. « C’est trop mortel pour les députés, mais c’est acceptable pour les Indiens ou les Bangladais », s’indigne le député Martin, lui-même ancien mineur d’amiante au Yukon.

La mine est fermée, comme bien d’autres au pays. Aujourd’hui, l’industrie canadienne de l’amiante se concentre dans les mines québécoises de Thetford Mines et d’Asbestos, où elle ne génère plus que 700 emplois — 10 fois moins qu’il y a 30 ans. Le Canada n’en demeure pas moins l’un des plus gros exportateurs d’amiante au monde. Et l’un de ses plus fervents défenseurs.

[…] La position canadienne paraît pourtant de plus en plus indéfendable. L’Europe a banni l’amiante sous toutes ses formes, y compris le chrysotile. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation internationale des travailleurs prônent son interdiction totale.

[…] Un rapport publié jeudi par l’Institut Rideau estime aussi que « l’industrie canadienne survit uniquement grâce à un mélange de science au rabais, de manipulation politique et de mépris pour la santé des travailleurs ».

L’Institut du chrysotile, un organisme financé par l’industrie — et largement subventionné par Québec et Ottawa — affirme plutôt que le minerai est inoffensif lorsqu’on l’utilise de manière « responsable et sécuritaire ».

[La Presse, Isabelle Hachey : “Amiante: cancers en stock”.]

Institut Rideau : “Comment le Canada exporte le mal” (PDF)”.