Journal de bord

lundi 15 février 2010

Langue de jeux

Des médailles, des médailles, des médailles ! On veut des médailles ! Mais pourquoi ? Pour voir des Québécois, ayant grandi ici, parlant notre langue, issus de notre riche culture, s’enrouler dans le drapeau sanguinaire d’un pays génocidaire de sa minorité francophone et gicler de chaudes larmes au son du « Oh Canada, We stand on guard for thee, God keep our land Glorious and free » tout en remerciant son pays comme une quelconque pute remercie son proxénète de lui remettre une infime partie de son dû après une humide nuit de travail. Pour constater que le Canada, sans l’apport d’un Québec qu’il contribue à élimer comme autant de vagues se brisent sur la roche de notre identité, ne représente rien, n’a rien à offrir, ne constitue qu’une supercherie sportive sur-financée temporairement pour espérer offrir au monde autre chose que le triste spectacle de l’agonie d’un pays dont la contribution à l’humanité se résume à un ou deux alinéas dans des documents que les puissants de ce monde lisent sur le trône.

Ne me faites pas pleurer avec votre bilinguisme à la noix. Ces olympiques sont une fumisterie qui consume l’intelligence et qui nous rappellent à tous, aujourd’hui plus que jamais, que ce pays n’est pas le nôtre, que ces athlètes qui se masturbent dans l’unifolié ne méritent pas notre respect et que cette misérable organisation méprisant notre langue et ignorant notre présence ne devrait même pas être habileté à nettoyer les dalles de la plus cochonne des morgues.

LouisPrefontaine.com : “La honte”.

On dira que ces affaires de langues sont de peu d’importance dans une manifestation sportive: ne comptent que les athlètes que l’on verra triompher, pleurer, souffrir, et même mourir comme ce fut le cas hier. Il s’agit pourtant d’un principe fondamental. Le drapeau et l’hymne national, indissociables des cérémonies de remise des médailles, contribuent à la fierté des vainqueurs et de ceux qui les appuient. De la même manière, le français est indissociable de l’olympisme. Il n’y a pas à se gêner pour en réclamer le respect inconditionnel, même à Vancouver.

Le Devoir, Josée Boileau : “Jeux olympiques - En français, toute !

Tant au courte piste samedi qu’au longue piste dimanche, le français a retrouvé son plein statut de langue officielle des Jeux. Je ne me souviens pas de Jeux olympiques récents où le français était autant mis en valeur sur les sites. La présentation des athlètes, leur courte biographie, les temps de passage et les explications, tout nous est donné dans un excellent français. En fait, sans en jurer, aux deux endroits, on a eu plus de français que d’anglais.

La Presse, Pierre Foglia : “La messe”.

1. Le 15 février 2010,
VinZ

Le français est avec l’anglais la langue olympique officielle, mais les organisateurs des précédents JO faisaient souvent le strict minimum… On a eu le droit aux Jeux “de Torino” puis à ceux de “Beijing”, d’après les versions françaises des sites officiels. Là, je trouve qu’il y a vraiment un effort fait pour l’emploi du français.

Blah ? Touitter !

Montreal style

When Chaim Steinberg came to Montreal three years ago to teach at Bialik High School, he pricked up his ears at turns of phrase most Montrealers barely notice.

“Instead of turning off the lights, you close the lights. You have a coffee instead of having coffee. You fall pregnant instead of getting pregnant,” he says.

[…] From dépanneur to autoroute, terrasse to chômage, English Montrealers sprinkle their speech with words and phrases that would baffle most other North Americans.

[…] Professor Charles Boberg, a sociolinguist at McGill University who has studied Montreal English extensively, says the influence of French extends beyond our use of words like guichet (ATM or bank machine), chalet (cottage) and garderie (daycare centre) to the way we formulate our sentences. Some Montrealers say “I’m living here three years,” or “it’s the first time I see that” - a direct translation from French - instead of “I’ve been living here for three years” or “it’s the first time I’ve seen that.”

Some people “pass the vacuum” instead of “vacuuming” and “clean the snow” instead of ”clearing it.”

[…] Reporters at The Gazette are not immune. We read communiqués instead of press releases and cover manifs instead of demonstrations. If you’re an arts reporter, you might cover a vernissage (the opening of an art exhibition) held in an atelier (studio).

Of course, francophones borrow from our lingo just as much as we borrow from theirs, using English words that take on a different meaning in joual (Quebec’s French dialect), like “chum” (boyfriend), “le fun” (great, cool) and “smooth” (easy-going).

And then, in true Montreal style, we import those words back with the French meaning still attached: “I love your hair, it’s really fun!” Say what?

[…] In a 2003 survey, Boberg found that when English Montrealers are thirsty, they reach for a “soft drink,” unlike other Canadians, who prefer the term “pop.” Most Americans drink “soda.”

Only in Montreal does one order pizza “all dressed.” Westerners ask for “deluxe” pizza, Maritimers order “the works,” and Americans want “everything on it.”

The Gazette, Marian Scott: “Montrealers’ borrowed lingo”.

1. Le 15 février 2010,
xave

Ah ben tu vois que tu peux encore m’apporter des liens intéressants !

2. Le 15 février 2010,
karl, La Grange

Photographies interdites. Vigipirate dit le soldat.

3. Le 15 février 2010,
Bix

Génial ce texte. Tu devrais nous remettre liens vers tes billets où tu regrettes (ou tu cites des gens qui regrettent) l’emploi de syntaxe plaquée de l’anglais vers le français.

5. Le 15 février 2010,
Kevin Zaak

C’est beaucoup pour ce métissage des langues que j’aime Montréal.

6. Le 16 février 2010,
niemand

27 ans plus tard, rien de différent.

Le site de l’INA n’était-il pas un peu mieux avant? Il ne fait pas un peu vulgaire la??

Blah ? Touitter !