Journal de bord

samedi 20 février 2010

Nouvelles du Concordia

Le Concordia (IMO 1001269) a quitté Recife en direction de Montevideo le 8 février, avec 64 personnes à bord (48 élèves de 16 à 19 ans, 8 professeurs et 8 marins) originaires de 10 pays (Canada, États-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Pologne, Mexique, Australie, Nouvelle-Zélande et Japon).

Mercredi 17 février

Le Concordia chavire mercredi vers 14 h 15 et sombre 30 minutes plus tard, à environ 300 milles au sud-ouest de Cabo Frio, dans des conditions météorologiques difficiles.

Le signal de la radio-balise est capté seulement en soirée par la Marine brésilienne, vers 22 h 00.

Jeudi 18 février

Vers 17 heures, le Commandement du Premier district naval (SALVAMAR SUESTE) demande une reconnaissance aérienne au Centre des opérations de la Seconde force aérienne (II FAE).

À 18 heures, un P-95A de l’escadrille Cardinal décolle de la base aérienne de Santa Cruz.

À 19 h 45, l’avion atteint la zone d’émission du signal de détresse et commence les recherches. Rapidement, il localise une première embarcation de sauvetage avec des survivants.

Vendredi 19 février

Vers 0 h 00, la frégate Constituição (F-42) quitte son port avec un hélicoptère à bord, ETA sur zone vers 13 h 00.

À 2 h 00, un Hercule C-130 de la Première escadrille du Premier groupe de transport quitte la base aérienne de Galeão.

Trois navires marchands, Hokuetsu Delight (IMO 9167370), Crystal Pioneer (IMO 9363118) et Sestao Knutsen (IMO 9338797) se déroutent.

À 3 h 10, le KC-130 arrive sur zone et trouve les trois autres radeaux avec environ 48 personnes. Le Hokuetsu Delight, un cargo de 200 m faisant route vers l’Argentine, est arrivé à proximité, mais ne peut intervenir en raison des vents forts et de l’état de la mer.

À 7 H 00, le Hokuetsu Delight commence les opérations de sauvetage à la lumière du jour. Cela fait plus de 40 heures que l’équipage du Concordia dérive sur les radeaux de survie.

À 9 h 00, la frégate Liberal (F-43) quitte Rio de Janeiro.

Vers midi, le remorqueur de haute mer Almirante Guillobel (R-25) est envoyé de Rio de Janeiro et devrait être sur zone samedi matin (ETA 6 h 00).

La frégate Constituição arrive sur zone.

Dans l’après-midi du vendredi, l’hélicoptère de la frégate Constituição tente de rapatrier les rescapés que sont à bord des navires marchands, mais le vent fort rend la tâche délicate et l’opération est abandonnée au coucher du soleil.

Samedi 20 février

La frégate Constituição doit arriver à la Base navale de l’île de Mocanguê, dans la baie de Guanabara, cette fin de matinée (10-12 h 00).

L’amiral Gilberto Max Rossé Hirsch Feld, commandant du Premier district naval, a salué les compétences du capitaine du Concordia qui a réussi à rassembler tous ses passagers dans les embarcations de sauvetage par des conditions de mer difficiles.

[Sources : Ministère de la Défense, Jornal do Barsil.]

MÀJ. 1. La frégate Constituição est arrivée à la Base navale de Mocanguê à 10 h 40, heure locale. Il y a 13 rescapés à bord, 12 étudiants et le capitaine du Concordia, William J. Curry, récupérés du Hokuetsu Delight. En raison du mauvais temps, il n’a pas été possible de transférer plus de monde à bord de la frégate. Les 51 autres rescapés sont restés à bord des deux navires marchands qui se déroutent vers Rio de Janeiro.

Photo AP.

Edgardo Ybranez, le capitaine du Hokuetsu Delight, joint par l’Associated Press, a déclaré avoir secouru 44 personnes (soit 3 embarcations de sauvetage et un canot pneumatique) dans une mer très formée, dont le médecin du bord qui serait légèrement blessé. Les 20 autres, sur le 4e radeau, ont été récupérées par le Crystal Pioneer.

Selon les premiers témoignages, le Concordia aurait été victime le 17 février vers 14 h 15 d’une rafale descendante (micro-burst) alors qu’il était sous voiles, ce qui l’aurait couché. Le voilier se redressait quand une seconde rafale l’aurait couché à nouveau sans qu’il ne puisse se relever. Il a coulé en une trentaine de minutes, ce qui a permis à l’équipage de revêtir les combinaisons de survie avant d’embarquer sur les radeaux.

Ruth McArthur, 23 ans, de Brampton, Ontario, enseignait la biologie quand le coup de vent est arrivé, et explique que les opérations d’évacuation se sont déroulées avec efficacité et dans le calme. « Tout le monde savait ce qu’il avait à faire et où il devait se trouver ».

L’électronique de bord étant noyée, c’est une radiobalise EPIRB qui a donné automatiquement le signal de détresse. Le bosco Geoff Byers s’est jeté à l’eau pour récupérer la radiobalise à la dérive.

Les circonstances de ce naufrage me font penser à celui du trois-mats barque Marques en 1984, à l’issue bien plus dramatique.

MÀJ. 2. Vers 15 h 00, le Hokuetsu Delight et le Crystal Pioneer sont arrivés devant Rio de Janeiro. Les 51 rescapés, restés à bord de ces deux navires, ont été transbordés par la Marine brésilienne et déposés à terre vers 16 h 20.

Nigel McCarthy, president du West Island College International se pose des questions sur le délai entre le déclenchement de la balise EPIRB et le début des opérations de secours. [Source Calgary Herald.]

School officials are now looking for “clarification” on the time that elapsed between when the distress signal went out and when emergency crews were dispatched, said McCarthy.

“We have questions,” he said.

“Our concern is simply the length of time it took to respond to the EPIRB (Emergency Position Indicating Radio Beacon). We don’t know how long it took them to respond. It’s something we’re looking for some clarification on,” said McCarthy, adding: “It’s a long time for them to be in the water.”

The investigation into what happened will be led by officials in Barbados, where the Concordia was registered.

1. Le 21 février 2010,
Denys

Hum, une photographie à faire pleurer les pierres. Félicitons le responsable de la communication de la Marinha do Brasil qui, dans l’urgence, aura quand même réussi à faire embarquer une caisse de casquettes aux armes de la Constituição pour la photo-souvenir.

2. Le 21 février 2010,
Guillermito

Je me demande comment un navire de cette taille peut sombrer en 30 minutes, a cause d’un simple coup de vent qui le couche. Je pensais qu’un bateau a quille lestée se redressait tout seul. Grands sont les mystères de la navigation a voile.

3. Le 21 février 2010,
Off Topic

@Guillermito: la plupart du temps, les navires pontés ne sombrent pas seulement parce qu’ils sont couchés par un coup de vent. Du façon générale, on peut dire que le seul vent, même terriblement fort, n’a plus ou moins jamais coulé de bateau. Il faut des emmerdements supplémentaires, comme une bonne ouverture quelquepart, un choc contre de l’eau qui casse des vitrages ou abime des structures … Bref, on en saura probablement plus dans quelques temps…

En soit, un quillard étanche revient sur ses pieds s’il a été bien dessiné et qu’un chargement supplémentaire (comme de l’eau de mer) ne vient pas modifier quelque peu son couple de redressement ;) Et parfois, ce chargement supplémentaire entre par l’ouverture que l’on a laissée ouverte :(

4. Le 21 février 2010,
Laurent Gloaguen

Je ne m’avancerai pas sur le sujet, vice de conception comme erreur de navigation (trop de toile), comme ripage de cargaison, peuvent participer à ce genre d’événement. J’ai toutefois tendance à penser qu’il était sur-toilé au vu des éléments.

De nombreux grand-voiliers ont terminé comme ça. Le gréement (mâts, haubanage, drisses) en acier ne doit pas aider le couple de redressement… Sans compter des voiles immenses pleines d’eau…

Pour l’envahissement par les eaux, il y avait sans doute des portes théoriquement fermées à la mer qui sont restées ouvertes…

En souhaitant que l’enquête lève le voile.

5. Le 22 février 2010,
Off Topic

J’ai p’être dit une connerie, aux dires du capitaine du Concordia. Ca serait une rafale verticale.

6. Le 22 février 2010,
Laurent Gloaguen

@Off Topic : si tu avais lu le billet que tu commentes… ;-)

7. Le 22 février 2010,
Off Topic

@Laurent: c’est complètement contraire à la religion Offtopique. D’ailleurs, tu constateras qu’à chaque fois que je lis les billets sur lesquels je commente, je répond “dans le sujet” :) Là, je répondais à un commentaire, c’est “pas pareil” ;) Des bises!

Blah ? Touitter !

Et toc

Parlant de Johnny Weir, ici aussi il se dit beaucoup de niaiseries. Je ne suis pas le dernier d’ailleurs. Mais à la fin, je finis toujours par le saluer : il a un sacré guts, ce garçon. Je pense exactement le contraire des deux commentateurs de Montréal, je pense qu’il est un exemple. Je suis comme je suis, nous dit-il, je l’assume, et je vous emmerde. En cela, il est un exemple.

En même temps, et ce n’est pas une contradiction, je l’écris depuis longtemps, j’en ai contre les falbalas, ceux des filles plus encore que ceux des garçons. Comme la gymnastique tout aussi « artistique » dans son essence, le patinage gagnerait beaucoup à adopter un costume peut-être pas strict mais qui habillerait la performance sans pomponner le performant.

En attendant soyez donc indulgent avec Johnny Weir. Regardez-le patiner plutôt. Sixième aux Jeux olympiques, c’est tout ce qu’on voudra sauf une performance moumoune.

Je vous entends bien : oui mais crisse il exagère. C’est exactement le fond de l’affaire, les gais on les aime bien, on a l’esprit ouvert, mais faut pas qu’ils exagèrent.

Pour revenir à Weir, et ici j’avertis d’avance que je ne ferai d’excuses ni aux handicapés, ni aux gais, ni aux lesbiennes pour ce que je m’apprête à dire, pour revenir à Weir donc, pour moi sa prestation a la même portée « positive » que le geste d’Alexandre Bilodeau quand, devant les caméras du monde entier, il a pris dans ses bras son frère atteint de paralysie cérébrale.

Et Bilodeau et Weir nous disent la même chose : la différence est toujours subversive.

La Presse, Pierre Foglia : “Couleurs”.

Par ailleurs, Foglia ne salue pas l’organisation :

Tout ce qui est organisation, transport, billetterie, accès aux sites, Zamboni, ces Jeux-là sont étonnamment mal organisés, un ratage qui ressemble à celui d’Atlanta, sinon par l’ampleur, par l’esprit. C’est l’excès d’assurance qui a mené à ce gentil cafouillis. Une assurance voisine de la suffisance : ne sommes-nous pas, nous, Canadiens, les plusses meilleurs ? Dans les journaux, John Furlong, le grand boss des Jeux, reconnaissait que le COVAN avait eu, effectivement, beaucoup de feux à éteindre… mais on les a éteints, se pétait-il les bretelles comme un capitaine des pompiers devant des ruines fumantes. J’exagère.

1. Le 20 février 2010,
Bob Marcel

Ca me rapelle un truc

2. Le 23 février 2010,
Karl, La Grange
3. Le 24 février 2010,
hg
4. Le 24 février 2010,
Laurent Gloaguen

@Katrl : trop mignon. Top kawaii !

5. Le 24 février 2010,
Off Topic

Un bon curé est un curé travailleur.

Blah ? Touitter !