Journal de bord

mardi 11 mai 2010

Apprenez le québécois #4 - La plug et ploguer

Ne dites pas « La prise », mais dites “La plug”.

Ne dites pas « Brancher », mais dites “Pluguer” (ou “Ploguer”).

Ne dites pas « Débrancher », mais dites “Tirer la plug”.

“C’est difficile de faire la coupure et pourtant, il faut être capable de tirer la plug ! Il ne faut pas laisser le travail envahir la vie privée.” — Nicole Hébert, psychologue, citée par La Presse du 8 février 2010.

Étym. De l’anglais, plug.

Ne dites pas « Une publicité », mais dites “Une plug”, ou “Une plogue”.

Ne dites pas « Faire la publicité », « Faire la promotion », « Vanter », mais dites “Faire la plug”, ou “Pluguer” (parfois “Ploguer”).

“Et puis, hein, Montréal, c’est une grande ville, elle existait avant le Grand Prix de F1, elle existera après la fin de ces courses chromées qui servent à ploguer les grandes marques de la consommation mondiale…” — Patrick Lagacé, La Presse du 23 juillet 2009.

“Puis je songe aussi à mes clients que j’aime bien ploguer de temps à autre (bonjour Claudelle) tel que ShoppingTVA ou à cet autre pilier de l’empire Quebecor Archambault ainsi qu’à Ice.com qui est la référence des sites de bijoux en ligne (scusez les liches pour mes clients, mais ils sont tout de même des incontournables).” — Michelle Blanc, plogueuse et autoplogueuse professionnelle, 13 novembre 2007.

Étym. De l’anglais, to plug. “To mention (a product, event, or establishment) publicly in order to promote it.”

1. Le 11 mai 2010,
brem

Correction, on ne dira jamais “Faire LA plogue”, mais plutôt “Faire UNE plogue”.

2. Le 11 mai 2010,
Léon

Les québécois de passage en France s’offusquent parfois de nos panneaux “Stop” alors qu’eux sont fiers d’avoir adopté le “Arrêt”.

L’arbre qui cache la forêt.

3. Le 11 mai 2010,
le phoque

On dit ‘ploguer’ comme on dit bloguer (blog en France), des adaptation pour la survie, à la québécoise, avec des compromis. Nécessaire lorsqu’on vit en français sur un continent anglais qui maintien la pression très fort. L’ARRÊT est une belle victoire et il n’y a plus d’arbres assez gros ici pour cacher la forêt.

4. Le 11 mai 2010,
padawan

@Léon : dans la mesure où la France est l’une des premières destinations touristiques au monde (sinon la première), et que le mot stop fait partie du vocabulaire français, je vois mal en quoi ce choix de mot est critiquable puisqu’il est utilisé par les voisins européens de la France (pays dont proviennent les conducteurs qui vont y être confrontés). Un pragmatisme de bon aloi pour la sécurité routière, en somme.

Je n’ai jamais bien compris pourquoi on applaudit quand nos amis anglo-saxons adoptent un mot français, et qu’on pousse des cris d’orfraies lorsque c’est l’inverse.

5. Le 11 mai 2010,
padawan

Pour clarifier mon commentaire précédent, je ne suis pas fan des anglicismes à outrance lorsque les mots existent déjà en français. Et pas plus fan de la francisation idéologique faite à la hache. Ce que je veux dire, c’est que je ne vois aucun mal à adopter un mot anglais quand il n’existe pas d’équivalent en français, ou que sa francisation aboutit à une horreur sans base étymologique acceptable. Blog est un bon exemple (je l’emploie à dessein pour que Laurent puisse me contredire ;-). Lorsqu’il existe un mot français, je m’efforce de l’utiliser même si je passe 90% de mon temps à travailler en anglais (j’utilise courriel, par exemple, quand j’écris en français).

P.S. au passage, au chapitre poésie québécoise, je préfère « voyager sur le pouce » à auto-stop.

6. Le 12 mai 2010,
Michelle Blanc

Cher Laurent Que tu es chou d’aller ainsi gruger dans mes archives :-) Gros minou va!

7. Le 12 mai 2010,
Magoua

Il y a aussi le sens de nul : être plogue au hockey. Ex: Ah non ! Pas encore un autre débat plogue sur les anglicismes de part et d’autre de l’Atlantique ! ;-)

Blah ? Touitter !