Journal de bord

jeudi 8 juillet 2010

L’étranger

[…] « La société québécoise est extrêmement tournée sur elle-même, dit le cinéaste de The Trotsky. Notre art et notre culture ne présentent que des Blancs francophones. Les anglophones et les immigrants sont ignorés. Ils n’ont aucune place dans le rêve québécois. C’est honteux. »

Il n’en fallait pas davantage pour pincer la corde sensible de l’identité québécoise, vexer quelques thuriféraires du nationalisme ethnique et monomaniaques de la langue française, en offrant une nouvelle tribune au discours poussiéreux du Cercle québécois des réactionnaires, jeunes et vieux. Rappels de « Nous » et de « Eux » évoquant certains souvenirs honteux de la commission Bouchard-Taylor.

[…] S’il a raison, pourquoi a-t-on condamné les propos de Jacob Tierney? Surtout, à mon sens, parce qu’il est anglophone. Le vice rédhibitoire. Un francophone aurait dit la même chose qu’on l’aurait à peine évoqué.

« Je suis né au Québec, je parle français, mais pour les gens, ça ne change rien: je serai toujours perçu comme l’Autre », a-t-il déclaré de manière presciente en début de semaine. On a mis deux jours à lui en faire la preuve par dix.

La Presse, Marc Cassivi : “L’aveuglement volontaire”.

1. Le 8 juillet 2010,
Magoua

Commentaire qui démontre bien le manque de culture de ce cinéaste (et du journaliste ?) , qui n’a pas lu Agaguk roman d’Yves Thériault qui se passe chez les inuit (et tous ses autres romans amérindiens) ni réfléchi au métissage très présent chez le pourtant nationaliste Jacques Ferron, ne sait pas que l’ultranationaliste Victor Lévy Beaulieu a consacré ses meilleurs livres à des auteurs québécois de souche comme Victor Hugo, Melville, Voltaire, James Joyce ou Kérouak (quoique…). Et je pourrais multiplier les exemples.

Et qu’on soit un anglophone de Montréal, un Tremblay du Lac St-Jean ou un Cassivi de Cap-aux-Os ne change rien à l’affaire, ce qui est faux est faux.

2. Le 8 juillet 2010,
Karl, La Grange

J’ai une expérience différente de magoua. Le monde du travail et les entreprises que je rencontre dans une activité qui devrait être justement très ouverte est très souvent monolinguistique. Les agences Web francophones et les agences Web anglophones ont des clients anglophones. Les services sont souvent développés uniquement en français car la population québécoise anglophone est considérée comme secondaire si ce n’est inexistante.

C’est dommage.

3. Le 9 juillet 2010,
Magoua

Je parlais culture et pas travail ;-) Sans connaître ton milieu de travail, je ferais l’hypothèse que les services anglophones sont probablement centralisés à Toronto et qu’on délègue à Montréal ce qui ne peut être fait là bas c’est à dire la partie francophone. À vérifier…

Et dommage pour les 600 000 anglos-québécois d’ici en effet.

4. Le 9 juillet 2010,
Emaber

Hors sujet, pour le Capitaine : “Un lolcat, le plus stupide des actes créatifs, est quand même un acte créatif.” http://www.ecrans.fr/Un-lolcat-le-plus-stupide-des,10356.html

Blah ? Touitter !