Journal de bord

jeudi 2 septembre 2010

Sales

Un flot de boue et de vase charriant des monceaux d’ordures. Chaque semaine, chaque jour presque, de nouvelles raisons de nous mettre en colère, de crier à l’injustice, à la bêtise, à la manipulation, à la poudre aux yeux. Le flot s’insinue jusque dans les conversations entre collègues ou au marché, des absurdités, des contre-vérités. Je me sens envahie, submergée, asphyxiée. Je me sens salie. Je ne sais plus où donner de la révolte, à quelle protestation donner ma priorité. Alors je me tais, je me terre et plus je me tais et me terre plus je m’en veux de leur lâcher le terrain, de baisser les bras à argumenter contre ces fausses évidences, de laisser le dernier scandale enterrer la dernière magouille.

Liberté, égalité, fraternité, où êtes-vous ?

Kozeries en dilettante : “Le 4 septembre, contre l’asphyxie”.

1. Le 2 septembre 2010,
vanch'
2. Le 2 septembre 2010,
LG

Paru dans en Août dans “la Voix du Nord” :

« Comme beaucoup de leurs congénères, les gens du voyage ont convergé dans notre région (…) »

(le gras est de moi). source

Quand on ouvre les vannes, les journalistes lâchent les torrents de boue !

3. Le 2 septembre 2010,
Brizok

Disons-le tout net, soyons courageux : le froid, la faim, la guerre et la méchanceté, le sarcasme et l’hypocrisie, la douleur et l’ennui, et toutes ces choses… Eh bien, on se sentira beaucoup mieux lorsque ça aura disparu. Ou que ce sera interdit.

4. Le 6 septembre 2010,
olivier

« (…) Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s’étaient établis à Rouen. — Voilà la troisième fois que j’en vois — Et toujours avec un nouveau plaisir. L’admirable, c’est qu’ils excitaient la Haine des bourgeois, bien qu’inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sous — Et j’ai entendu de jolis mots à la Prud’homme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d’ordre. C’est la haine que l’on porte au Bédouin, à l’Hérétique, au Philosophe, au solitaire, au poète— Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère — Il est vrai que beaucoup de choses m’exaspèrent. Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. (…) »

G. Flaubert, lettre à G. Sand, 12 juin 1867 (Correspondance, éd. de la Pléiade tome 5, pp. 653-654)

5. Le 6 septembre 2010,
Laurent Gloaguen

“Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton.” …

Blah ? Touitter !