Journal de bord

dimanche 16 janvier 2011

Choc thermique

Nesrine, une autre de ses filles, a été « exfiltrée » à Montréal (où le couple possède une somptueuse résidence) par son mari, Mohamed Sakhr El Materi, le richissime « gendre préféré » de l’ex-président. Elle a été accueillie sous les huées par une foule nombreuse de Tunisiens prévenus de son arrivée et venus l’attendre à l’aéroport Pierre-Elliot Trudeau, dans la nuit du 11 au 12 janvier.

Ultime bravade, El Materi, également député, est ensuite retourné à Tunis participer à la « session extraordinaire » de la Chambre convoquée dans la soirée du 13 janvier, soit une vingtaine d’heures avant la chute du régime. Il a malgré tout réussi à quitter Tunis pour Montréal, le 14 janvier un peu avant 14 heures, à bord de son jet privé – un Falcon blanc, piloté par un pilote américain.

Rue89, Samy Ghorbal : ““L'armée ne tire pas” : l'homme fort de la Tunisie est général”.

La somptueuse résidence serait le 70, place Belvédère à Westmount, H3Y 1P7. Canada, terre d’accueil. On y gâche du ketchup.

Contre toute évidence, le consul de Tunisie à Montréal M. Imed Sassi déclarait à Rue Frontenac le 13 janvier “En tant que consul général, si une personne comme ça se déplaçait (à Montréal), nous serions avisés par le département. Vous n’êtes pas le premier journaliste à m’appeler pour ça, et j’espère que vous serez le dernier ! Je suis en pyjama. Tout ça, c’est de l’intox d’enfants sur Facebook !”

Les internautes tunisiens se défoulent bien sur la page Facebook (officieuse) de Mohamed Sakhr El Materi. (Rappelons que El Materi était vu comme successeur de Ben Ali.)

Des gens ont défilé hier dans les rues de Montréal pour exprimer leur joie. On pouvait lire un panneau “Facebook, pilier de la Révolution”.

On se demande ce qui a précipité le départ soudain de Ben Ali. Il semble qu’il ait été lâché par l’armée (d’où les rumeurs initiales de coup d’État militaire). La décision du 13 janvier de destituer le général Rachid Ammar, chef d’état-major de l’armée de terre, qui refusait d’engager ses hommes dans une répression sanglante, n’aura rien fait, bien au contraire. Le 14, Ben Ali était contraint de fuir. On note également que le général Ali Seriati, le très craint directeur de la Sécurité présidentielle de Ben Ali, a été arrêté vendredi par l’armée.

Il fait -12° C à Montréal ce matin et 19° C à Tunis.

1. Le 16 janvier 2011,
François Magellan

Et de dire nos pleureuses du froid : « 19 °C à Tunis… La vie est bien mieux là-bas… »

Blah ? Touitter !