Journal de bord

lundi 28 mai 2012

Effet Obama

[…] Le cas du Maryland est particulièrement intéressant. Cet État semblait être en voie de devenir le premier aux États-Unis à approuver le mariage gai par voie référendaire, et ce, en dépit de l’opposition de 56% des électeurs noirs, selon un sondage PPP publié en mars. Or, jeudi dernier, la même maison de sondage a publié une nouvelle enquête indiquant un revirement spectaculaire de la part de l’électorat afro-américain sur cette question: si, comme prévu, un référendum sur le mariage gai est tenu en novembre, 55% des Noirs diront oui.

Un changement semblable a été relevé dans l’ensemble des États-Unis, où 59% des électeurs noirs approuvent désormais le mariage entre personnes du même sexe, selon un sondage ABC News/Washington Post publié mercredi dernier. Le soutien au mariage gai du même électorat ne dépassait pourtant pas 41% selon la moyenne des sondages réalisés pour ces deux médias au cours de l’année précédente.

Même en Caroline-du-Nord, les Noirs semblent avoir changé d’opinion. Selon un sondage PPP publié la semaine dernière, 55% d’entre eux «croient que les couples du même sexe devraient pouvoir se marier ou former des unions civiles», un bond de 11 points depuis un sondage publié le 6 mai par la même maison.

En apportant son soutien au mariage gai, Barack Obama aura sans doute encouragé bon nombre de Noirs américains à réexaminer leur opinion sur le sujet. Il aura également incité plusieurs groupes et personnalités importants à lui emboiter le pas, dont la NAACP, la plus ancienne et importante organisation de défense des droits civiques des Noirs.

La Presse, Richard Hétu : “Mariage gai: les Noirs américains font volte-face”.

[…] That surge among black voters helped push support among Americans overall to 53 percent, a dramatic increase from six years ago when only 36 percent supported same-sex marriage.

Only 39 percent of Americans overall maintain that gay marriage should be illegal.

The poll-takers cautioned that the results, though statistically significant, were based on a relatively small sample of black voters, a fact upon which conservative critics pounced. Yet statewide polls taken by Public Policy Polling have found a similar pro-gay-marriage swing in Maryland, North Carolina and Pennsylvania before and after Obama’s pronouncement. Almost all of the movement was driven by black voters.

Chicago Tribune, Clarence Page : “Obama’s effect on gay ‘rites’.”

1. Le 28 mai 2012,
Raveline

Très intéressant. En admettant que “l’effet Obama” soit réel, cela démontre bien que la politique n’est pas simplement une réponse à la demande des électeurs, et qu’on peut parfaitement mener une élection sans courir après les voix justifiant tout et n’importe quoi au motif de ce que “c’est ce que les gens veulent” (toute pertinence de ce propos au sujet de la vie politique hexagonale, ou ce qu’il en reste, serait évidemment purement fortuite).

2. Le 28 mai 2012,
padawan

Preuve que le courage en politique c’est beau et utile à la fois.

Blah ? Touitter !

Bing Bing = Big Bang

casseroles-tardif.png

[Illustration Benoit Tardif.]

Quand vous lancez des pierres, ça les rassure, ils disent, voyez, faut bien qu’on passe des lois spéciales.

Mais quand vous jouez de la casserole, ils ont peur.

[…] Oui, mais les touristes? Quoi, les touristes? D’abord qu’est-ce qu’ils viennent foutre à Montréal? Y’a rien à voir. Qu’ils aillent donc à Québec, c’est plein de trucs pour les touristes. C’est facile, pour voir des trucs, ils vont à Québec, pour voir des gens, ils se trouvent une vieille casserole et restent à Montréal.

Ne croyez pas les flics ni les politiques quand ils dénoncent la violence des casseurs. Elle justifie la leur, elle justifie leur épouvantable paternalisme, elle les justifie de faire ce qu’ils font le mieux dans la vie: garder l’ordre. Les anarchistes? Les casseurs? Sont infiltrés à l’os. Fichés. Ne croyez pas les politiques quand ils disent qu’ils ne veulent pas empêcher les gentils étudiants et les honnêtes citoyens de manifester. C’est précisément ce qu’ils veulent faire.

La violence qu’ils redoutent vraiment est celle, domestique, des casseroles.

Au début, il y a trois mois, j’étais indifférent à cette histoire de hausse des droits de scolarité. Puis je suis tombé en amour avec les trois leaders étudiants, surtout la fille, puis il y a eu la fumée dans le métro et Victo, le discours sur la violence qui m’a fait tellement chier parce qu’il faisait tellement l’affaire du pouvoir. Et voilà l’embellie, les casseroles.

Chérie, est-ce qu’on a des vieilles casseroles?

On a juste des vieilles casseroles.

Mais une qu’on pourrait taper dessus?

La Presse, Pierre Foglia : “La violence des casseroles”.

2. Le 29 mai 2012,
Nicolas B.

Rien à voir, l’illustration me rappelle les dessins de Brecht Evens.

Blah ? Touitter !

Réveil du Québec

Exaspéré, Jacques Parizeau n’a pas de conseils à donner à Jean Charest tellement il trouve « inconcevable » que le gouvernement libéral, par son inaction, ait laissé se détériorer le climat social au Québec.

« Qu’on ait laissé pourrir pendant 14 semaines quelque débat social que ce soit, je n’en reviens pas », a déclaré Jacques Parizeau au cours d’une conférence de presse tenue dans le cadre du volet Capitale nationale des États généraux sur la souveraineté du Québec.

Selon lui, les gouvernements Charest et Harper, qui sont tous deux passés du statut de minoritaire à celui de majoritaire, sont devenus « trop autoritaires ». « Ils disent : “j’ai gagné, tu as perdu, je fais ce que je veux”. Ce qui reste aux opposants, c’est la rue », a avancé Jacques Parizeau. « Le système parlementaire britannique, ça demande une certaine retenue. »

L’ancien premier ministre a repris une citation de François Mitterrand qu’il a lue récemment dans les journaux. « Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort. » C’était en mai 1968.

Au-delà de la crise étudiante, on assiste à « un extraordinaire réveil d’une génération », estime-t-il. « C’est tout à fait fascinant. »

Ce n’est pas sans lui rappeler l’atmosphère de la Révolution tranquille. « La Révolution tranquille, dont on vante constamment les réalisations, c’est une révolution de jeunes », a-t-il fait valoir. « L’atmosphère, à ce moment-là, était irrésistible », à tel point que Daniel Johnson, père, bien qu’à droite, « fut emporté par le mouvement », a relaté Jacques Parizeau. « Et là, ça sent ça. Ç’a commencé avec les indignés et Occupy Wall Street. Écoutez, qu’on dépense 1000 milliards pour sauver les banques et que trois millions de familles américaines perdent leur maison, on s’indigne à moins que ça. »

Pour l’heure, Jacques Parizeau ne sait pas si le réveil politique des étudiants va profiter au mouvement souverainiste. « Il y a une seule chose qui me frappe », a-t-il dit. « C’est la première fois que je vois ça : que 200 000 personnes puissent manifester au Québec sans un seul drapeau canadien, je n’en reviens pas. Les manifestations sont en train de régler le problème identitaire. »

Le Devoir, Robert Dutrisac : “Crise étudiante - Charest exaspère Parizeau”.

Jacques Parizeau, grand défenseur du souverainisme, a été premier ministre du Québec en 1994-95. Initiateur du second référendum, il essuie l’échec du Non en octobre 1995.

Le cul de Kassovitz

Un peu de détente avec Twitter…

Le cul de Kassovitz

À l’heure où j’écris ces lignes, Mathieu Kassovitz a 30 174 suiveurs sur Twitter et il n’a toujours pas montré son cul.

Comme on dit au Québec : “Grand parleur, petit faiseur”.

1. Le 28 mai 2012,
Jean

Chez les ch’tis on traduira par : eu t’ langu’ elle s’ra usée qu’ tes bras ils s’ront encore tout neufs !

2. Le 28 mai 2012,
Guillermito

Twitter, la seule façon pour des gens intelligents et créatifs d’écrire des choses ni intelligentes, ni créatives. Les conversations idiotes de piliers de bar imbibés, mais sans alcool et en 140 signes. C’est beau, internet.

[Mode vieux con fatigué off]

3. Le 28 mai 2012,
Laurent Gloaguen

Pour le “sans alcool”, je ne suis pas sûr…

Blah ? Touitter !

Démarrer dans la vie

[…] En tant que couple, nous avons commencé notre vie « adulte » avec 30 000 dollars de dettes. 30 000 dollars de dettes et rien d’autre dans nos poches qu’un diplôme chacun.

Un diplôme qui ne nous rendra jamais riche. Mais une réelle dette à rembourser. 300$ par mois pendant des années et des années et des années. Ceci est une réalité qui semble peu comprise de ceux qui ne la vivent pas. Et je ne parlerai pas des taxes et impôts! Un tout autre sujet…

Alors revenons à nos moutons: le prix de l’université. Prenons l’exemple d’un étudiant de classe moyenne qui travaille pendant ses études et s’endette tout à la fois.

Un étudiant normal qui vit en appartement et qui n’a pas des parents richissimes derrière lui. Un étudiant qui mange des pâtes (et parfois du pain sec). Un étudiant qui travaille pour arriver à boucler ses fins de mois et qui ne part pas dans le Sud quand vient Spring Break…

Car quoi qu’en disent les mauvaises langues, ces étudiants là font aussi la norme…

Pensons à ceux là, en un futur imparfait, ceux là qui devront payer quoi 500-600$ de remboursement par mois pour un simple bacc? Mettez les en couple. Ils n’auront pas de quoi s’en plaindre n’est-ce pas? Après tout, quand on a l’amour, on peut vivre d’eau fraîche…

Parce-que, vraiment, y’a pas de quoi se plaindre de commencer sa vie avec un tel handicap financier n’est-ce pas? Pas de quoi en faire un scandale…

Ouais… et bien moi, si je me mets dans les chaussures de ces étudiants futuristes et bien je les plains! Et c’est sans parler des multiples exemples de diplômés américains qui croulent sous les dettes jusqu’à s’y noyer…

L’idée de devoir vivre ma vie et rembourser le double de ce que l’on rembourse déjà pour avoir eu le privilège d’étudier me semble si exagéré que cela me révolte…

L’option d’un salaire à 35 000$ - 40 000$ - ou même 55 000$ par année avec un remboursement annuel de plus de 500$ pour un couple me semble si aberrant que la peau me hérisse et voilà que je suis rouge!

Qu’on ne vienne alors pas me parler de politique mais de réalité! Car c’est pour cette réalité là que se battent les étudiants en ce printemps d’érable qui fait les manchettes…

N’oublions pas de nous rappeler que sortir de l’université avec un bagage intellectuel ne veut pas obligatoirement dire avoir un emploi qui apporte la richesse sur plateau d’argent. Étudier, cela veut parfois juste dire obtenir un emploi où l’on peut se nourrir les neurones…

Vol de Mots, Étolane : “Voir rouge…”.

1. Le 29 mai 2012,
Marie-Aude

J’ai vu l’émission spéciale “je sais pas quoi” de la télé québecoise hier soir sur TV5.

C’était assez intéressant, d’abord parce que si je ne lisais pas ce blog, je n’aurais pas eu du tout la même vision. Même si ils sont nettement moins agressifs que les chroniqueurs écrits, on sentait quand même que les journalistes étaient “contre” , notamment à marteler le sondage disant que les québecois étaient pour l’indexation.

J’en ai retiré trois choses :
1- cette culture du consensus, que je ne connaissais pas 2- le fait que le débat nationaliste avait relégué au second plan le débat droite gauche 3- que Gabriel Nadeau-Dubois est tout petit (j’avoue, ça casse un peu le charme…)

Sinon je n’ai pas trop compris cette histoire de médiation ? C’est quoi la différence entre une médiation et une négociation ?

2. Le 29 mai 2012,
Blip

Lors d’une médiation, les parties choisissent ensemble un médiateur, qui est normalement une personne (ou quelques personnes) neutre, dont le jugement est respecté par les deux camps, un genre d’arbitre. Outre celui de faciliter les négociations, son rôle est aussi de proposer une solution, un compromis qui lui semble équilibré.

En se livrant à la médiation, les parties s’engagent implicitement à accepter la proposition du médiateur, une partie qui la refuserait serait vue comme faisant preuve de mauvaise foi ou d’entêtement.

3. Le 29 mai 2012,
Karl, La Grange
4. Le 29 mai 2012,
Marie-Aude

Merci Blip. ça me paraitrait bizarre de remettre la solution d’un tel conflit entre les mains d’une personne. Et assez impossible vu le fonctionnement de la CLASSE, non ?

5. Le 30 mai 2012,
Laurent Gloaguen

Vu le fonctionnement des syndicats étudiants, tout accord doit effectivement être validé après par des AG.

6. Le 3 juin 2012,
Blip

Justement, dans Le Devoir :

M. Nadeau-Dubois a dit que la CLASSE était ouverte à une médiation avec le gouvernement, mais qu’elle souhaitait avoir son mot à dire sur le médiateur sélectionné.

Blah ? Touitter !