Journal de bord

jeudi 17 janvier 2013

Vu du Québec

Autant dire que la France projette actuellement une image désastreuse. Les Québécois un peu surpris découvrent son côté obscur et réactionnaire, digne de nos voisins du Sud :

[…] Les chiffres de dimanche dernier, entre 300 000 et 800 000 manifestants antimariage pour tous dépendant des sources, m’ont donné froid dans le dos. On savait que les États-Unis comptaient leur lot de bigots. Tous ces gens qui se donnent une image prude, mais en fait semblent obsédés par les questions touchant le sexe comme pouvaient l’être les curés d’autrefois — contraception, avortement, homosexualité, etc. On savait, donc que les États-Unis avaient leurs Rush Limbaugh, leur Tea Party, leurs Palin, Bush, Romney et compagnie, tous antichangement. Et pourtant, voilà qu’État après État, les lois sur le mariage changent et embrassent plus large. […]

Mais la France ? […] Le pays de la liberté, de la fraternité, de l’égalité ? Le pays laïque qui aurait pu dire des décennies avant notre premier ministre Pierre Trudeau que l’État n’a pas sa place dans la chambre à coucher, lui, voudrait bouder l’ouverture ? […]

Comme parent, on se demande toujours si on fait les bonnes choses. Mais quand j’entends mes enfants s’insurger contre une blague homophobe et d’autres commentaires dénigrants, je ressens une paix profonde. Le bonheur de leur avoir transmis une ouverture fondamentale à la différence, qui me semble essentielle en vertu des valeurs judéo-chrétiennes qui m’ont été inculquées lorsque j’étais enfant.

Ce n’est pas rejeter la religion que d’être en faveur du mariage pour tous comme le prétendent ses opposants. Au contraire. C’est faire une lecture moderne de ses messages.

Le mariage pour tous n’enlève rien à personne. Il donne aux autres, il partage. Et n’est-ce pas là un des messages fondamentaux de cette Église qui, pourtant, attise aujourd’hui le refus au changement ? Absurde.

La Presse, Marie-Claude Lortie : “Le dimanche 27 janvier, je ne serai pas à Paris.”

En parlant chiffres, il y a eu moins de 340 000 participants à la manif.

Le préfet de police de Paris est en colère… et le fait savoir. La mise en cause de ses services par les organisateurs de la manifestation contre le mariage pour tous du 13 janvier a fait sortir Bernard Boucaud de son habituelle réserve. Il s’est défendu jeudi de toute manipulation dans le décompte des participants, jugeant « inacceptables » les prises de position mettant « directement en cause la neutralité des méthodes de travail des fonctionnaires ».

« Le recomptage, entamé dès le lendemain de la manifestation à partir du visionnage intégral des supports vidéo, a permis de confirmer l’évaluation, à savoir 340 000 manifestants, le chiffre exact étant même légèrement inférieur », précise-t-il. Le président de l’UMP, Jean-François Copé, avait accusé mardi le gouvernement d’avoir « faussé » le nombre de participants, estimés entre 800 000 et un million par les organisateurs.

Le Parisien.

P.S.

L’évaluation du nombre de participants à la manifestation contre le « mariage pour tous » dimanche 13 janvier a donné lieu à une série de prises de position dont certaines, en raison de la forme qu’elles ont revêtue, mettent directement en cause la neutralité des méthodes de travail des fonctionnaires de la préfecture de police. La conscience professionnelle et la déontologie de certains hauts fonctionnaires, nominativement cités, ont parfois été directement contestées.

Ces allégations sont inacceptables et le préfet de police tient, en réponse, à apporter deux séries de précisions.

En premier lieu, et comme il est d’usage lors des défilés d’importance significative, il rappelle que l’ensemble de la manifestation du 13 janvier a été enregistré. Le recomptage entamé dès le lendemain de la manifestation à partir du visionnage intégral des supports vidéo a permis de confirmer l’évaluation communiquée dimanche soir par la préfecture de police, à savoir 340.000 manifestants — le chiffre exact étant même légèrement inférieur.

La préfecture de police tient l’intégralité de ces enregistrements à disposition des journalistes intéressés. Elle rappelle que lors de précédents rassemblements tenus à Paris à l’automne 2010, plusieurs opérations de recomptage effectuées par des organes de presse à partir d’enregistrements vidéo similaires avaient abouti à la publication de résultats très proches de ceux annoncés par la préfecture de police, bien souvent même légèrement inférieurs.

En second lieu et de manière générale, le préfet de police indique à nouveau que la méthode de comptage employée à Paris depuis plusieurs années repose sur des relevés de terrain précis et rigoureux, selon une méthodologie transparente et connue à l’avance.

Mise en œuvre par des fonctionnaires de police expérimentés, dont c’est le métier, cette méthode est d’une totale objectivité. À plusieurs reprises, la presse et des organisateurs de manifestations ont d’ailleurs été invités à assister à des opérations de comptage en marge de défilés. Cette invitation sera renouvelée.

Alors que les méthodes de comptage utilisées par la police sont rigoureuses et transparentes, le préfet de police regrette qu’il n’en aille pas de même pour celles utilisées par les organisateurs de la manifestation du 13 janvier. Aucune précision sur les modalités techniques de comptage mises en œuvre par le comité d’organisation pour aboutir à leur propre estimation n’a, à ce jour, été fournie. La question mérite donc de leur être posée.

Communiqué du Préfet de police, 17 janvier 2013.

2. Le 20 janvier 2013,
Nicolas Krebs

À propos de comparaison transatlantique, que pensez vous de l’article « Le Canada, plaque tournante de l’industrie minière… et de ses magouilles », http://www.bastamag.net/article2852.html ?

3. Le 20 janvier 2013,
Laurent Gloaguen

@Nicolas Krebs : le Canada est le paradis mondial des minières.

Blah ? Touitter !