Journal de bord

vendredi 24 octobre 2014

Liberté de déplacement

Sur la photo, Ahmad Rouleau s’apprête à quitter l’aéroport Montréal-Trudeau pour s’envoler vers le Pakistan. Dans les faits, Martin Couture-Rouleau est sur le point de vivre un échec qui marquera le début de son cheminement vers l’islam radical.

[…] En « vrai musulman », selon notre correspondant, il a voulu se joindre aux forces de l’EI en Irak. C’était en juillet dernier. Les autorités canadiennes ont saisi son passeport alors qu’il s’apprêtait à prendre un avion pour la Turquie. C’était la goutte qui allait faire déborder le vase.

« Il était stressé, tendu après avoir attendu un an [pour concrétiser ses projets de voyage]. Il s’est fâché », a affirmé son ami. Il a perdu la trace d’Ahmad trois semaines avant qu’il ne fonce sur deux militaires canadiens à Saint-Jean-sur-Richelieu, lundi. Il a pleuré quand il a appris sa mort. Mais il arrive à comprendre le raisonnement de son ami, qu’il n’aura finalement jamais rencontré.

« C’est simple : si on empêche toujours quelqu’un de faire ce qu’il veut, il se fâche, il explose. Il voulait venir au Pakistan, puis aller en Irak », a-t-il expliqué.

La Presse, Marie-Michèle Sioui : “Martin Couture-Rouleau : « il avait le cœur noble et le cerveau déprimé »”.

OTTAWA (QMI) — Michael Zehaf-Bibeau, qui a tué mercredi un soldat à Ottawa, était frustré de ne pouvoir obtenir de passeport pour quitter le pays, ont raconté des résidents d’un refuge où il a vécu quelque temps avant son attaque du Parlement.

Des pensionnaires de la Mission d’Ottawa, un refuge qui se trouve à une quinzaine de minutes à pied du Parlement, ont raconté que Zehaf-Bibeau y a demeuré avant de tuer le caporal Nathan Cirillo au Monument commémoratif et de prendre d’assaut le Parlement.

[…] Certains pensionnaires ont indiqué que Zehaf-Bibeau avait mentionné être frustré du fait que les autorités fédérales ne lui donnaient pas de passeport pour quitter le pays.

Mais laissez-leur leurs passeports et qu’ils aillent se faire tuer en Irak, en Syrie ou ailleurs si c’est leur volonté.

1. Le 24 octobre 2014,
Carlos Carmelo de Vasconcelos Motta (feat. RIP)

Ouaiche, mais avant de se faire tuer, ils riquent de tuer d’autres gens là-bas où on veut les empêcher d’aller, en Irak ou en Syrie. D’accord on peut déjà imaginer le commentaire de celle qui pseudote “la mouche du coche” : “En Irak ou en Syrie, ce sont des arabes ou au mieux des kurdes, autant qu’ils tuent des gens comme ça que des gens normaux de l’occident de par chez nous”. Le débat est ouvert. Qui sont le plus à mourner : les morts d’icitte ou de là-bas ? Sur ce, bon plug de week-end.

2. Le 24 octobre 2014,
Laurent Gloaguen

Oui, emprisonnons les gens avant qu’ils ne commettent des actes peut-être criminels. Sensation de déjà-vu.

3. Le 24 octobre 2014,
Carlos Carmelo de Vasconcelos Motta

J’ai jamais pu voir un Spielberg jusqu’à la fin, généralement à cause de la musique-à-chier comme dans les indianajones, ou parce que c’est vraiment trop con comme E.T. C’est à cause de la musique aussi que j’ai jamais vu un harrypotter jusqu’à la fin quoique la thématique du combat du bien-et-du-mal me passionne.

Là je regarde en même temps un film où à 2’ le héros prend des pillules d’un flacon de dexédrine 5 mg. Saurez-vous le reconnaître ? À la fin il meurt. 1979. “If I were god… sometimes I think I am.”

Cela dit, si on emprisonne préventivement les gens pour les crimes qu’ils pourraient commettre, comment commettront-ils les crimes qui permettraient de les emprisonner curativement ? RIP est déjà couchée, cette raclure.

4. Le 25 octobre 2014,
JMU

Protocole 4 de la CEDH :

(…)

Article 2 – Liberté de circulation

1 Quiconque se trouve régulièrement sur le territoire d’un Etat a le droit d’y circuler librement et d’y choisir librement sa résidence.

2 Toute personne est libre de quitter n’importe quel pays, y compris le sien.

3 L’exercice de ces droits ne peut faire l’objet d’autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à la sûreté publique, au maintien de l’ordre public, à la prévention des infractions pénales, à la protection de la santé ou de la morale, ou à la protection des droits et libertés d’autrui.

(…)

Note : jouer au soldat en Syrie ne menace pas l’ordre public en France (ni dans un autre pays non frontalier de la Syrie), ni la sécurité nationale des mêmes pays, et n’est pas une infraction pénale si elle est commise par un non-citoyen (sinon, quiconque lit ceci est passible du goulag devant les tribunaux nord-coréens).

Mais bon, comme disait Cameron, la CEDH ça suffit, hein.

Blah ? Touitter !