“Miscellanées”

actus et opinions

Contre la licence globale

Mise à jour, 09/03 : je parle bien sûr de la licence globale en tant que taxe systématique sur les accès, telle que proposée par certains, à l’image de la taxe sur les supports numériques. Je le précise, car cela n’a pas été clair dans l’esprit de certains. Quant à la licence globale optionnelle telle que défendue par l’Alliance Artistes-Public, je n’y crois pas trop pour des raisons essentiellement techniques. Je trouve qu’une solution comme celle proposée par le député Frédéric Dutoit est plus originale et prometteuse.

Je n’ai jamais téléchargé, ni même acheté de façon légale, de la musique sur Internet.

Tout juste ais-je pu écouter une ou deux fois une “radio-blogue”, et il est possible qu’il me soit arrivé de télécharger quelques productions cinématographiques (du genre Bareback Moutain ou Fisting Club), mais, à titre tout à fait exceptionnel.

Devrais-je donc accepter sans sourciller une taxation de mon accès à Internet, pour permettre à quiconque de s’échanger les fichiers qu’il souhaite en toute légalité ?

Au même titre que je m’insurge contre la taxe qui touche les supports enregistrables que j’utilise uniquement pour faire des sauvegardes, je suis contre la licence globale qui est injuste. Sans parler de la redevance télévision-radio, alors que je ne regarde pratiquement pas la télé… Des taxes, des taxes, et encore des taxes.

Pourquoi une partie non-négligeable des internautes se devraient-elle de payer pour les autres ? N’y a-t-il pas aussi une différence entre un internaute qui télécharge un ou deux MP3 par mois et celui qui remplit des gigaoctets de stockage d’impressionnantes collections musicales ?

Pourquoi pas me taxer sur la pollution des automobiles, moi qui n’en ai jamais eu, pendant qu’on y est ?

Ensuite, que penser d’une augmentation de plusieurs euros de l’abonnement pour les gens les plus modestes ? Ceux pour qui le prix représente une barrière d’accès à l’Internet ?

La licence globale est une fausse bonne idée, séduisante au premier abord, fallacieuse après examen. Elle ne s’attaque pas à la distribution de la musique sur Internet ni ne propose de système de répartition au pro-rata de la consommation effective.

Il faut trouver une autre option. Qu’on encourage la création de plateformes de diffusion payante, avec des prix très modestes (0,2 à 0,5 € le titre) — et pourquoi pas des forfaits pour les gros consommateurs —, qui proposeraient des fichiers sans DRM, et inclueraient à leur catalogue la fameuse “longue queue”, pas seulement les “hits” du moment et les artistes en vue.

Je ne doute pas que le “peer-to-peer” deviendra bien moins séduisant pour une majorité d’internautes qui préférera la facilité, la sécurité, la légalité et la richesse de l’offre. Cette solution garantirait les droits des créateurs et étendrait l’accès à la culture pour le public, sans oublier le maintien de l’interopérabilité.

Il se trouve qu’il y a un député qui est très proche de ma pensée, dans ses déclarations d’hier soir à l’Assemblée. Il s’agit de M. Frédéric Dutoit, député communiste à Marseille, et blogueur.

Celui-ci penche plutôt pour une distribution sur Internet dans l’esprit d’un service public, pourquoi pas ?

M. Frédéric Dutoit - Nous avons fait part de nos réserves à l’égard de la licence globale, mais n’oublions pas qu’elle est issue d’une proposition des artistes eux-mêmes et non des associations d’internautes que vous vous plaisez à montrer du doigt.

Cette précision étant apportée, nous estimons que le projet de licence globale souffre de plusieurs défauts : les difficultés techniques attachées à la répartition du produit de la taxe, mais aussi le fait qu’il ne prévoit aucune contribution des fournisseurs d’accès à internet. Pour ma part, je vous propose aujourd’hui d’examiner une troisième voie, la mise en place d’une plateforme publique de téléchargement, qui pourrait être à la fois financée par les FAI et par une taxe sur les énormes profit que génère le développement de l’e-commerce. Une contribution forfaitaire pourrait être également demandée aux internautes. Un tel système permettrait une rémunération juste et équitable des auteurs et artistes tout en participant à la démocratisation de la culture. Il ne s’agit pas d’une proposition « clef en main », mais d’une piste de réflexion prometteuse, ouverte par l’Union nationale des syndicats d’auteurs et musiciens.

Vous ne proposez, Monsieur le ministre, que de bâtir une ligne Maginot. Votre projet de loi est non seulement obsolète, et donc inefficace, mais aussi dangereux, car il légalise des pratiques prédatrices fortement préjudiciables au droit des consommateurs.

Retirez donc votre projet, Monsieur le ministre, et organisez une concertation qui permettre d’arriver à une loi conciliant les préoccupations légitimes du monde de la création et le droit, non moins essentiel, des utilisateurs et des consommateurs. Je soulignerai pour finir qu’une grande majorité de nos concitoyens sont hostiles à votre projet de loi. L’opération publicitaire que vous avez menée à grand fracas avec la création du site « Les telechargements.com » est là pour l’illustrer, puisqu’à peine 5 % des internautes ayant laissé des commentaires sur ce site se sont déclarés favorables à votre texte. Ne nous engagez donc pas à nouveau, Monsieur le ministre, dans l’examen de mesures hasardeuses. Il faut que la sagesse l’emporte enfin.

Frédéric Dutoit - […] Par ailleurs, et compte tenu des risques que comporte la voie répressive dans laquelle le Gouvernement s’est engagé, la légalisation du téléchargement nous paraît la seule issue.

Sur le fond, ceux qui refusent notre proposition soulèvent deux problèmes. D’abord, il faudrait mesurer l’impact économique des téléchargements. Vous avez dit, Monsieur le ministre, que nul ne remettait en cause l’incidence nocive du peer to peer, mais je suis désolé de dire que c’est faux : aucune étude indépendante n’a abouti à cette conclusion, et vous n’avez pas produit celles que nous vous avons demandées. Notre sous-amendement a également pour mérite de tordre le cou à l’idée que seuls les sites de téléchargement des grandes enseignes peuvent prétendre à la légalité. La réalité est que ces enseignes voient d’un très mauvais œil l’existence de plateformes d’échange gratuit et tentent de s’imposer ! Or, leur offre reste non seulement onéreuse, mais limitée. Le coût des mesures techniques de protection favorise la concentration de l’offre sur les segments du marché les plus porteurs, au détriment de la diversité culturelle et de la promotion des jeunes artistes. Il est fâcheux que ce discours recueille une oreille aussi attentive d’un gouvernement qui prétend par ailleurs défendre la diversité culturelle.

Mais notre proposition implique de trouver une solution pour la juste rémunération des auteurs, une compensation financière de cette forme de copie privée que rien ne distingue, sur le fond, des autres. Nos collègues socialistes proposent la licence globale. Nous préférons l’offre publique légale, c’est-à-dire une médiathèque numérique publique regroupant toutes les œuvres, musicales, audiovisuelles, iconographiques, enregistrements de spectacle vivant et art plastique. Cette médiathèque, techniquement réalisable, rendrait possible le respect du droit moral des créateurs et une rémunération proportionnelle et équitable des auteurs. L’offre serait ouverte à tous les styles et garantirait la diversité culturelle. Le financement pourrait être assuré par une contribution des fournisseurs d’accès à internet, principaux bénéficiaires du développement des échanges en ligne, et accessoirement, de manière forfaitaire, par les utilisateurs. Cette proposition n’est qu’une piste : le préalable indispensable reste, ainsi que nous l’avons déjà dit, de mener les études nécessaires pour trouver des solutions viables et conformes aux intérêts des auteurs et des utilisateurs.

Cette proposition permet en outre de résoudre certains problèmes posés par la licence globale, comme la difficulté de contrôler les flux sur internet, donc de répartir équitablement les rémunérations. Grâce à une offre publique légale, il deviendrait possible de savoir très exactement qui télécharge quoi et de garantir une rémunération proportionnelle à l’exploitation réelle des œuvres. Cette offre publique légale correspond à une demande. Elle est plus facile d’accès et très peu chère, ce qui favorise la démocratisation de la culture. Elle responsabilise l’utilisateur sans le toucher au portefeuille, en lui donnant la satisfaction de verser des droits aux auteurs qu’il écoute vraiment : une grande majorité des internautes y sont favorables. Les auteurs y trouveront une source de rémunération équitable et les utilisateurs ne seront plus guère tentés d’utiliser le peer to peer classique, souvent vecteur de virus et très aléatoire quant à la qualité des fichiers. Cette solution est également conforme à notre approche de l’internet, que nous considérons comme un espace public et non comme un espace purement marchand.

1. Le 8 mars 2006,
Dam

Elle n’est pas sensée être “Optionel” la licence globale comme elle est proposée ?

2. Le 8 mars 2006,
Laurent

Une licence globale optionnelle, ça tient un peu du gag. Tu imagines une redevance télé optionnelle ?

3. Le 8 mars 2006,
Ami TRETREMIX

Hé, toute l’astuce est dans le ’optionnel’. Et vu le taux de fraude de la redevance télé (et le coût de la collecte de celle-ci)…

Quelques euros par mois pour ne pas risquer de procès, et télécharger à volonté, ce n’est pas trop cher payé je crois.

4. Le 8 mars 2006,
Dam

Elle l’est, tu ne payes pas la redevance TV si tu n’a pas de TV (je t’accorde que tu pourrais avoir une TV et ne regarder que ton lecteur DVD voire uniquement des chaînes privées, mais un écran LCD et la déclaration qui va bien doit pouvoir remplir l’office sans payer la redevance). tout est basé sur l’honnêteté des gens pourquoi devrait-il en être autrement sur le grand ternet ? (Note que je ne télécharge pas non plus ni vidéo ni musique)

5. Le 8 mars 2006,
lagroue

> Qu’on encourage la création de plateformes de diffusion payante, avec des prix très modestes (0,2 à 0,5 € le titre)

On se demanderait presque si la chourave ne serait pas complètement généralisée si ce n’était quand même pas plus simple de dire bonjour, choisir son article, sortir sa carte bleue et sortir satisfait dans la rue en virevoltant du sac à emplette et du popotin.

Entendu récemment dans une soirée dont l’open-bar était entouré d’une gangue de soiffards rendant l’accès aux serveurs très difficile : « est-ce que c’est dans l’étiquette que de donner 2 euros à un gars pour qu’il aille me chercher ma boisson gratuite ? »

Par ailleurs, l’idée de Dutoit, cette médiathèque publique en ligne, si j’ai bien compris, est généreuse et sympathique. À terme, incorporation des contenus de l’Ircam (qu’est-ce que c’était cool quand leur médiathèque était en accès libre…), de la médiathèque, de l’INA, de la Grande Bibliothèque, des Archives, des musées nationaux, ha je m’emballe ! Des téras et des téras de gigas de données !

J’ai l’air d’être ironique, mais je suis réellement séduit.

Je peux imaginer un contre-argument qui serait que seule la concurrence peut améliorer un tel service. Contre-argument étayé par les succès d’Amazon ou d’iTunes Music Store.

Ce à quoi il est aisé de répondre que les bibliothèques et médiathèques n’ont jamais tué les grands distributeurs.

6. Le 8 mars 2006,
Laurent

@Dam : non, elle n’a rien d’optionnelle, un téléviseur même toujours éteint rend son propriétaire pleinement redevable. C’est une taxe systématique sur l’appareil, pas sur l’usage (tu ne peux pas y échapper en disant “je ne regarde que TF1, c’est une chaîne au financement privé”). Vu les proportions de la fraude à la redevance, il ne faut définitivement pas compter sur l’honnêteté des gens. Il en va de même sur Internet. Un accès = une taxe. Alors, oui, si tu veux, tu as le choix de ne pas avoir Internet au même titre que celui de ne pas avoir de téléviseur, un choix binaire, tout ou rien. La licence globale sur du déclaratif est une blague.

7. Le 8 mars 2006,
Weborg

Nous préférons l’offre publique légale, c’est-à-dire une médiathèque numérique publique regroupant toutes les œuvres, musicales, audiovisuelles, iconographiques, enregistrements de spectacle vivant et art plastique. Cette médiathèque, techniquement réalisable, rendrait possible le respect du droit moral des créateurs et une rémunération proportionnelle et équitable des auteurs.

Un billet vieux d’une semaine.

Mais ce qui est intéressant c’est le débat qu’a enclenché ce texte de loi. A mon avis, pour ce qui est de la démocratie participative, il y a eu une forte mobilisation, à ceci près, c’est que les pouvoirs publics n’en tiennent pas ou peu compte. Et que le phénomème va s’amplifier, notamment pour les prochaines élections. A suivre, donc.

8. Le 8 mars 2006,
lecapitan

Moi je ne suis jamais malade… je ne vois pas pourquoi je dois cotiser… Juste un pas plus loin dans le raisonnement individualiste. Un net individuel ? Belle utopie.

9. Le 8 mars 2006,
xave

lecapitan> oui bien sûr : les avanies parfois graves qu’on subit de la part de Mère Nature et l’envie de pirater parce que ces artistes, c’est tous des gros riches, c’est absolument comparable. Absolument !

10. Le 8 mars 2006,
lecapitan

J’ai une âme de troll :) Je viens de le découvrir… Ca n’est pas directement comparable mais il n’y a pas si loin que ça dans la philosophie “je ne paie que pour ce que je consomme”. Une taxe répartie sur tous les internautes permettrait à ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter des CD DVD et autres biens de consommation de profiter quand même de cette culture. Une manière de rendre accessible au plus grand nombre… C’est mal ?

11. Le 8 mars 2006,
Eolas

@ Lecapitan : Je veux bien admettre qu’acheter un album de Kyo c’est comme choper la chaude pisse : sur le coup, on veut se faire plaisir et après on a mal pendant des semaines, mais là, le parallèle licence globale / maladie me paraît aberrant.

On ne choisit pas de tomber malade. Jamais. C’est un risque, contre lequel on s’assure. La mutualisation a ses avantages : à chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités. Bon, quand elle est obligatoire et affirme être gratuite quand son coût dépasse en réalité le budget de l’Etat lui même, ça a aussi ses inconvénients, mais on se fait traiter de fasciste dès qu’on le dit.

Télécharger de la musique en ligne est un choix, car il faut acheter un ordinateur, s’abonner à un fournisseur d’accès, télécharger un logiciel idoine, rechercher sur le réseau les morceaux qui nous intéressent et lancer le téléchargement. C’est médité, calculé, réfléchi.

Les deux n’ont rien à voir, je ne comprends pas la comparaison, à part pour traiter celui qui oserait ne pas être d’accord de salaud, mais je refuse de croire que vous donniez dans des procédés si méprisables.

Participer au financement du soin de personnes malades ne me dérange pas trop. C’est elles que ça devrait déranger tant vivre aux crochets des autres est contraire à la dignité, mais bon.

Par contre, participer au financement d’artistes dont je n’ai que faire et dont j’exècre parfois les oeuvres parce que Machin a dépensé l’argent de 100 CD pour s’acheter de quoi en télécharger 2000 qu’il n’écoutera jamais, c’est niet. Nein. No. Nej.

Toujours le même fantasme de faire prendre en charge ses frais par les autres. Comme quoi, la dignité dont je parlais, elle s’arrête au porte monnaie pour beaucoup.

Et je revendique mon individualisme, le XXe siècle ayant assez démontré à quoi aboutit un régime qui efface l’individu derrière la collectivité, que celle ci soit une race ou une classe. Les fosses communes sont remplies d’individus, pas de collectivités.

12. Le 8 mars 2006,
Laurent

@Le Capitan : “Je ne suis jamais malade”, c’est un choix personnel ? Je suppose que tu es aussi à l’abri de tout accident. Et que tu ne vas pas vieillir. Tu ne peux pas comparer la mutualisation de la protection contre les accidents de la vie et la consommation d’un produit plus ou moins culturel.

13. Le 8 mars 2006,
lecapitan

La mutualisation, c’était ça le sujet. Même si l’exemple était un peu gros. Merci maître pour la justesse de ce mot.

14. Le 8 mars 2006,
Laurent

Zut, Eolas m’a court-circuité…

15. Le 8 mars 2006,
lecapitan

En fait je viens de créer la license globale individuelle. C’est pas joli ça . Tout le monde est content ?

16. Le 8 mars 2006,
Eolas

@ Lecapitan : “Une taxe répartie sur tous les internautes permettrait à ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter des CD DVD et autres biens de consommation de profiter quand même de cette culture. Une manière de rendre accessible au plus grand nombre… C’est mal ?”

Non, c’est très bien. Ajoutons une taxe sur les slips pour permettre à ceux qui n’ont ont pas les moyens de voler les ordinateurs légalement pour “accéder à la culture”.

17. Le 8 mars 2006,
Mambo

Je l’ai souvent dit quand on a sorti cette idée débile des taxes sur les médias : pourquoi ne pas faire payer une amende pour excès de vitesse à tous les possesseur de véhicule ? Avoir des intérêts de retard à chaque facture ? Puis dans la foulée envoyer tout le monde en prison quelques jours. OK, des gens font des actes répréhensibles… mais en quoi en suis-je responsable ?

18. Le 8 mars 2006,
Leeloolene

Je vais ajouter mon grain de sel au débat… même si je suis loin d’avoir une position tranchée sur la question ! Là où ton article part mal c’est quand tu dis “Au même titre que je m’insurge contre la taxe blabla…” ! En fait, tu n’es pas en premier lieu contre la licence globale… mais contre les taxes en général tout court !

Comme tu le dis ensuite, “La licence globale sur du déclaratif est une blague.”. Effectivement… et les fraudes à la redevance télé en sont un bel exemple.

Cependant, chacun serait alors dans son propre “droit” de se mettre dans l’inégalité en payant ou non cette fameuse taxe de la licence globale, comme certains déclarent volontairement n’étant pas propriétaires de télé.

Les anciens fraudeurs deviendraient de “bons petits” payant leur taxe et chargeant leur musique en toute légalité… et ceux qui refuserait une nouvelle taxe en ne se déclarant pas à l’autorité “suprème”, se mettraient alors dans l’inégalité… On tourne en rond… ZUT alors !

19. Le 8 mars 2006,
Patrick

Une taxe sur la connerie, ça serait pas mal non plus, d’autant que personne ne pourrait se targuer de son individualité pour s’en exonérer. Mais à quoi servirait-elle ?

20. Le 8 mars 2006,
Swâmi Petaramesh

Ô capitaine (non, je n’ajouterai pas “mon capitaine” ;-), tu m’as une fois de plus grillé sur le poteau avec cet article bien senti à propos de la “licence globale”, alors que je me procrastinais dans mon coin en me disant qu’il faudrait bien que je rédige quelque chose du plus ou moins même tonneau. Du coup, la lecture de ton billet à regonflé ma motivation, et la terrible vexation que je ressentis à être ainsi battu d’une tête rendit le ton du mien encore plus râlatoire. J’en livre l’URL ici, plutôt que de tout recopier dans ton accueillante boîte à commentaires, et puisque ton blog ne semble pas permettre le trackback : http://petaramesh.org/2006/03/08/120-arnaque-globale

21. Le 8 mars 2006,
Laurent

@Leeloolene : pourquoi me prêter des idées qui ne sont pas les miennes ? Je ne suis en rien contre les taxes, je suis contre les taxes injustes et/ou mal ciblées, et leur multiplication excessive.

22. Le 8 mars 2006,
Laurent

@Petaramesh : qui cherche, trouve (pour les trackbacks…).

23. Le 8 mars 2006,
Leeloolene

@Laurent : Loin de moi cette idée… mais avoue que tu es plutôt réticent à payer des taxes qui ont cependant, pour chacune, une explication (la redevance>>> pour payer le service public / les supports enregistrables >> pour enrayer les pertes de l’industrie du disque…). Alors effectivement une nouvelle (encore une) serait évidemment encore moins admissible de toi, même si elle devait apporter une solution (partielle) aux droits d’auteurs sur internet et soit disant pertes financières qui en découlent…

24. Le 8 mars 2006,
Ol

Ah, ça fait plaisir d’entendre des voix entre les pro-dadvsi et pro-licence. Je suis de plus en plus mal à l’aise dans le débat actuel. Note préliminaire: le nombre de mes téléchargements est ridicule, que ça soit en illégal (ça ne doit pas dépasser les doigts d’une main) et légal (deux douzaines - en comptant ma collec’ de versions ridicules d’Eleanor Rigby, chacun ses perversions). Et d’autant plus ridicule par rapport à mes CDs (dûment encodés).

L’idée de médiathèque de Frédéric Dutoit est très intéressante, elle a aussi le mérite de remettre en évidence les points forts des modèles centralisés: les reversements sont équitables et transparents, le service au public et aux artistes sont clairs. Autre attrait: son idée peut croître, s’amender, provoquer des usages intéressants.

En face, la licence globale a deux problèmes majeurs: ses promoteurs repoussent à plus tard le problème majeur de la répartition (et de tous les détails désagréables afférents: mesure-flicage, transparence des répartitions, influence des majors, … ). Et finalement, la licence globale, tout comme DADVSI, ne s’attaque aucunement aux problèmes de fond: les pratiques des grands labels, les contrats des artistes, le foisonnement des sociétés de gestion des droits, l’inadéquation flagrante de leurs offres (ne prenons que l’exemple cité des radioblogs), etc.

Et, j’avoue, j’ai un certain énervement à apercevoir parfois derrière la Grande Idée Généreuse de la licence globale quelque chose qui pourrait être formulé dans le style “je veux tout, maintenant, et gratuit (ou presque)”.

Sur les plateformes légales, oui, ton idée d’avoir un élargissement de l’offre et une baisse des prix, et une absence de DRM est évidemment raisonnable. Deux remarques peut-être: je pense que le problème des contenus des plateformes est plus des ’trous’ flagrants de l’offre tant dans les têtes de gondoles que dans la longue queue, plus qu’une sur-représentation des têtes de gondoles (j’aurais plutôt l’impression contraire). D’autre part, je reste pessimiste: même dans cette situation de rêve (bas prix, pas de DRM, offre large), j’ai peur que le P2P ne recule pas, tant le pli est pris.

25. Le 8 mars 2006,
Swâmi Petaramesh

Eolas a écrit: “Participer au financement du soin de personnes malades ne me dérange pas trop. C’est elles que ça devrait déranger tant vivre aux crochets des autres est contraire à la dignité, mais bon.

C’est hors du sujet de ce billet, mais j’avoue que ma mâchoire s’est décrochée en lisant ce paragraphe. Est-ce un troll ? Un troll de Maître Eolas ? Bizarre…

Comme si “vivre aux crochets des autres”, selon son expression, était un choix délibéré lorsqu’on est malade ou âgé, et comme si l’on devait avoir à rougir de ce dont l’on n’est pas responsable.

Quant au “tant vivre aux crochets des autres est contraire à la dignité” il l’énonce ici sous une forme qui tend à faire passer pour une vérité universelle ce qui n’est qu’une opinion personnelle (et fortement ancrée dans un système moral judéo-chrétien).

Rappelons que “vivre aux crochets des autres”, c’est à dire de la charité, de l’aumône, était commun chez les vieux que l’on appelait les chemineaux avant l’invention de la pension de retraite…

C’est aussi une tradition de nombreux ordres monastiques, y compris en occident, et particulièrement développée en orient (moines bouddhistes) et en Inde (saddhus, sannyâsins…).

Vraiment, ce paragraphe m’a paru d’une coloration idéologique pour le moins suspecte, pour ne pas dire plus…

26. Le 8 mars 2006,
Patrick

Eolas ? On l’appelle le Dick Cheney du bareau de Paris.

27. Le 8 mars 2006,
Laurent

Swâmi, tu connais Doc Jekyll et Mr. Hyde ? Eolas, c’est pareil, juriste éclairé et éclairant chez lui, troll d’or chez Embruns.

28. Le 8 mars 2006,
Hoedic

@Ol : Nul part il n’a été dit que le débat actuel visait à remettre en cause les pratiques des grands labels ou les contrats aux artistes (ces derniers n’ayant pas formulé de manières claires une envie de remettre le système en cause).

Personnellement j’interprête ce débat comme une réponse à une attaque en bonne et due forme contre les droits des amateurs de musique d’utiliser librement ce qu’ils achètent.

Pour ce qui est de baisser le coût par chanson, en fait ça consiste uniquement à jouer l’offre et la demande en restant vaguement dans la situation qui tient ces dernières années ce qui est inacceptable pour beaucoup de monde.

L’idée de plateforme publique ne tient absolument pas non plus. C’est totalement anti-concurrentiel, tu peux être certain de finir devant une instance nationale ou supra-nationale (y a le choix) pour régler des comptes.

29. Le 8 mars 2006,
Mambo

Pour ma part je comprends tout à fait maître Eolas… vous par contre semblez ignorer la différence entre “[i]taxe prélevée arbitrairement pour aider des sangsues[/i]” et “[i]aide aux plus démunis[/i]”.

Quoi qu’il en soit (et pour revenir au débat), je doute que des sociétés comme Alias (Maya 3D) soient heureuses que l’on puisse pirater légalement leur logiciels (Maya Unlimited 7 par exemple) en s’acquittant d’une taxe de 20cent pour un logiciel qui en faut 367450x plus (précisément ^^). Bref, sous des airs de redresseurs de tors certains se font leur beurre sur le dos des autres.

30. Le 8 mars 2006,
Laurent

@Hoedic : je ne te savais pas aussi libéral. @Mambo : je crains de ne pas avoir saisi l’à-propos de votre commentaire.

31. Le 8 mars 2006,
IreneDelse

Dans tout avocat, il y a un troll qui s’ignore… La parole qui fait (ré)agir, hein… Eolas, lui, a eu le courage de sortir du placard ;-)

Blague facile à part, je trouve la position de Frédéric Dutoit pleine de bon sens et, au contraire de celles de certains ministres, appuyée sur une vraie connaissance du Net. Une offre légale variée, où chaque téléchargement est peu onéreux, non entravée de trente-six mille barrières techniques que n’importe quel lycéen bidouilleur peut faire sauter (même moi je sais faire…), cela pourrait permettre à la fois de rémunérer les artistes et de favoriser l’accès à la culture.

L’Internet est à la fois outil technique et canal de diffusion de contenu, un morceau de musique en ligne est à la fois un produit en soi et un outil promotionnel (pour des concerts, par exemple). La musique en mp3 au prix du CD, c’est ridicule. En revanche, je verrais bien aussi des abonnements ou des forfaits de téléchargements pour les gros consommateurs, comme il y a des abonnements et des carnets de tickets pour le cinéma. (Je serais assez preneuse pour le téléchargement de films et de musique en ligne, mais pour l’instant, les systèmes actuels style Virgin ou iTunes me débectent. eMusic est plus intéressant.)

Bref, ce n’est pas en essayant de sauvegarder coûte que coûte un système obsolète qu’on va aider les artistes, c’est en inventant un nouveau modèle économique. En s’inspirant par exemple de celui des logiciels en shareware. Mais pourquoi interdire des logiciels qui ne sont pas nocifs en eux-même, parce que les pirates peuvent les utiliser ? Autant interdire les fenêtres parce que les cambrioleurs peuvent passer par la fenêtre ! Pourquoi fliquer tout le monde ou faire payer un produit à ceux qui ne consomment pas ?

Etant moi-même “créatrice” (ouh là, le grand mot !), je voudrais aussi garder la main sur ce que j’offre gratuitement ou pas. (Pas comme à la SACEM où l’artiste doit leur payer une redevance s’il met une chanson gratuitement à disposition des interntautes !)

Exemple concret : j’ai un contrat pour un roman chez un éditeur. (Très sympa, d’ailleurs.) Donc je ne donne pas gratuitement ce texte-là. En plus, c’est un gros boulot, et une rémunération est la bienvenue. Mais si je veux mettre des textes courts en ligne, je ne m’en prive pas ! Et peut-être que les gens qui ont lu ces nouvelles seront intéressés par le roman, qui sait ?

32. Le 8 mars 2006,
Eolas

Laurent : “Swâmi, tu connais Doc Jekyll et Mr. Hyde ? Eolas, c’est pareil, juriste éclairé et éclairant chez lui, troll d’or chez Embruns.”

Laurent m’appelle d’ailleurs son Janus préféré.

33. Le 8 mars 2006,
Laurent

Il y a un “j” en trop…

34. Le 8 mars 2006,
Patrick

Je vous rassure Janus n’est rien d’autre qu’un petit satellite de Saturne, pas de panique.

35. Le 8 mars 2006,
Weborg

D’abord, c’est mon idée, que j’ai formuler de cette manière : voir le post du 24/02. (Comment je fais pour les droits d’auteur ?)
Ensuite je suis assez d’accord avec Swâmi Petaramesh, sur la lecture d’Eolas. (to troll or not to troll).
Ensuite dans le genre “g d thunes alors à moi la Kulture”, y’en a d’autres qui mutualisent, un peu dans tous les domaines, même dans le computer à bas prix, et pour tout le monde. Mais comme à l’accoutumée, privatisons les profits, socialisons les pertes.
Là le pb, c’est qu’avant le numérique, il n’y avait pas de numérique. Donc pas de règles “écrites”, toutes à “inventer”. Pas facile. Comme à l’invention de l’imprimerie, seuls quelques marchands fortunés ont pu s’offrir la Bible imprimée par Gütemberg. Ils en ont conçu l’éthique du protestantisme, et tant qu’à faire le capitalisme (Max Weber), et autres Réforme. Aujourd’hui, seul les riches devraient avoir droit d’avoir des ordinateurs, et la culture qui va avec ! J’ai déjà entendu ça quelque part. Messieurs de la chose publique, à quand les idées en “Creative Commons Licence”.
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36. Le 9 mars 2006,
Hoedic

Laurent, je ne suis pas libéral, je suis réaliste. On demeure dans un système capitaliste et par voie de conséquence ni les politiciens (et plus particulièrement un gouvernement de droite) ni les lobbies n’accepteront les idées proposées.

(Idée de système public qui pourrait effectivement être très intéressante)

37. Le 9 mars 2006,
Oli

Même si Le Capitan n’a pas choisi la meilleure comparaison possible pour le côté individualiste de la position de Laurent, on peut quand même signaler que nos impôts financent des organismes culturels dont tous ne profitent pas. Financer le musée d’art contemporain de Lyon, pourquoi faire, j’y vais jamais? On ne va pas très loin avec ce comportement individualiste. Je paye des impôts locaux pour la mairie du XIe, qui finance une bibliothèque, dans laquelle les gens peuvent emprunter des téraoctets de bouquins! Alors que je n’y vais jamais. La licence globale optionnelle une utopie parce que les gens ne déclareront jamais qu’ils téléchargent? Faudrait savoir si c’est pas bien parce que c’est intrinsèquement mauvais, ou juste parce que les gens sont de mauvais contribuables. Les services de la redevance ont les moyens de savoir si on a une télé ou pas. Pourquoi n’auraient-ils pas les moyens de savoir si on télécharge ou pas? Avec une bonne grosse amende à la clef, je suis sûr que nous serions nombreux à nous acquitter des 3-5 euros par mois. Mais ne mélangeons pas les problèmes. Si on ne paye pas un impôt, ce n’est pas que l’impôt est mauvais, mais que nous sommes mauvais.

Et l’argument du “encore une taxe, mais comment vont faire les pauvres pour accéder à l’ADSL?”, ça me rappelle le débat sur la taxe sur les billets d’avions “40 euros pour un vol long-courrier classe affaire, mais les pauvres ne pourront jamais s’acquitter de cette taxe!”. La fracture numérique ne concerne pas une opposition entre abonnements triple play ADSL2+ et abonnements à seulement 1024k à 15€/mois, mais internet ou pas internet, ordinateur ou pas ordinateur.

38. Le 9 mars 2006,
lecapitan

Merci Oli de recadrer ma métaphore un peu “lointaine”.

39. Le 9 mars 2006,
Eolas

@ Laurent : je me disais bien que je ne l’avais jamais entendu, mais j’avais attribué cela à ton cheveu sur la langue.

40. Le 9 mars 2006,
zehunter

@laurent: pour ma part la license globale EST dans son texte OPTIONNEL, au meme titre que tu peu a present prendre un abonnement ADSL seul, et avoir une ligne tel en option… tu paye que ce que tu veux, donc ou peux apres imaginer de nombreuse possibilite pour que ca soit faisable et il y en a des proposition dans ce sens…

bref compare pas la license glogale optionel a une taxe comme la redevance qui est une arnaque depuis qu’elle ne vinance plus nos vieux …

d’ailleurs je paris que pour toi l’argument UNIQUE qu’on entends partout qui compare cette license a l’histoire du forfait chez un boulanger est credible…non?

pour ma part je suis pas pour une license globale non, je suis pour un retour a la justesse des choses…

libre acces au contenu audio pour tous GRATUITEMENT et les artiste ils vont trimer un peu plus que 3semaine par ans, a faitre 300 concert et a vendre leurs CD et t-shirt pour avoir un salaire decent et nons comme bcp de grand nom quelque millions juste en pissant un album mediocre (tjrs en 3semaine de taf et apres il parlent de passion…lol!)…

perso tout travail merite salaire et la comme travail de l’artiste ca reste peu de temps pour bcp TROP d’argent!!

par la meme ocasion, un fond commun alimenter par des artistes qui seraient EUX taxer pour aider les prochaines generation de nouveaux artiste… et basta!!!

pour la video je pense qu’on pourrais interdire et rendre le telechargement illegale avec les mesures actuel, mais par contre, si on va au cine et qu’on aime aps le film bah on se fait rembourser… pareil pour les DVD, vu que personne n’accepte le fait qu’il est plus normal de payer ce qu’on aime et pas juste pour voir si on va aimer…

41. Le 9 mars 2006,
Statler

Plize see :

http://balp.over-blog.com/article-1978670-6.html

42. Le 9 mars 2006,
Lilith Lucifer

Moi ce qui m’emmerde avec cette idée de médiathèque publique (qui est une idée super séduisante si elle n’est pas mise aux mains des majors elles-mêmes), c’est qu’elle est publique, justement. Et que demain on puisse se permettre d’enlever de cette médiathèque des chansons avec “bite” ou “cul”, ou même des textes anarchistes… parce que ça ne cadre pas avec la conception publique de l’art… voilà qui me dérangerait beaucoup. Evidemment, nous sommes en démocratie, mais n’oublions pas qu’il n’y a pas si longtemps on accusait des bibliothèques de mettre à disposition des enfants des livres exposant la vie rêvée d’un enfant qui a deux mamans.

Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il vaut mieux que les sites de diffusion de l’art soient privés. La pression des majors est une insupportable entrave à l’activité artistique, non pas comme barrière, mais comme force d’inertie anti-création. Mais une médiathèque d’état… ça peut passer un temps, mais il y a un risque de dérives.

43. Le 9 mars 2006,
Xavier

[Commentaire supprimé à la demande de son auteur.]

44. Le 9 mars 2006,
Laurent

@Oli : la bibliothèque de prêt est accessible à tous, c’est un lieu de partage des savoirs, souvent d’accès gratuit et qui vise les publics les plus modestes, ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter leurs livres, les étudiants par exemple. C’est une mission de service public. Sans ignorer que les bibliothèques achètent leurs livres (c’est souvent une part très lourde de leur budget), livres qui sont des support physiques, qui ont un coût à fabriquer et à distribuer. (Il ne faut pas oublier les frondes régulières des éditeurs contre les bibliothèques qu’ils considèrent souvent comme un manque à gagner.)

Le téléchargement illégal est réservé aux gens disposant d’un ordinateur, d’un accès haut-débit à Internet et utilisant les réseaux d’échanges P to P. J’écarte les positions farfelues du style Zehunter, genre “tout gratuit”, il faut que quelqu’un paye et rétribue les artistes car il est clair que le marché du disque va disparaître s’il y a légalisation. Le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière… soyons raisonnables.

La question est alors : est-ce que la musique sur Internet doit être considérée comme un service public d’intérêt commun, au même titre que les bibliothèques ? Ma position est non.

Je dis que c’est au consommateur de payer et tu m’accuses de comportement individualiste, je trouve ça un peu fort. Mon entreprise consomme des milliers de CD et DVD enregistrables, pour archivage et échange de sa production, elle paie la taxe sur les supports numériques. Je dis que c’est une taxe injuste et qui ne concerne en rien l’activité de l’entreprise. Faudra-t-il en plus qu’elle paye une taxe supplémentaire sur son accès Internet pour permettre à des ados de télécharger gratuitement le dernier album de Kyo  ? Et, pourquoi pas une taxe qui permettrait à tout le monde de télécharger tous les bouquins sur Internet ? Où est l’ordre de priorité ? J’envisage très bien une société sans musique, plus difficilement une sans création littéraire et livres. Et les films, c’est moins important ? À ce train là, ce n’est plus 10 euros de plus par mois, c’est carrément 100 qu’il faudra ajouter.

Et dans la même logique, pourquoi les cinémas, les théâtres, les concerts, sont-ils payants ? Pourquoi ne pas les financer avec des taxes et impôts ? Parce que ce sont des produits de consommation, comme la musique échangée illégalement sur Internet. Des produits qui ont un coût, et dont l’acquisition est facultative et ne sont pas de l’ordre de la nécessité. L’État devrait-il prendre en charge tout ce qui est de près ou de loin ’culturel’ ? Il ne l’a jamais fait (sauf peut-être en URSS, avec le contrôle et la liberté que l’on sait), et ne le fera jamais. Ce n’est pas son rôle.

45. Le 9 mars 2006,
ron

Je n’ai pas été plus loin que la première phrase.

Si tu n’as jamais téléchargé (ou acheté) de musique en ligne, je ne vois pas comment tu peux t’exprimer sur le fond du problème, Laurent.

46. Le 9 mars 2006,
Laurent

@Ron : je trouve ton commentaire un peu con. Si je suis redevable d’une licence globale, n’ai-je pas le droit d’avoir mon opinion sur le sujet ? C’est justement l’objet de mon billet, le problème d’une licence globale en tant que taxe sur l’accès Internet.

47. Le 9 mars 2006,
Laurent

Non seulement con, mais, en plus, commenter quelque chose que l’on n’a pas lu, n’est-ce du même ordre que ton reproche ? Réfléchis bien.

48. Le 9 mars 2006,
Ricou

Nan ! :) …

49. Le 9 mars 2006,
ron

Je veux juste dire que je télécharge de la musique légalement, illégalement et sur des sites russes (légalité ?) depuis 6 ans maintenant.

Je ne remets pas en question ton désir réel de t’exprimer sur le sujet mais c’est pour moi pure réthorique, tu ne sais pas réellement de quoi tu causes, sur le fond.

Il faut avoir subi le diktat des fournisseurs officiels de zique (Itunes) ou la jungle des Kazaa and Co pour pouvoir parler un peu de ça, non ?

Moi, ça me dépasse. Mais je suis sûrement très con. Donc, pour reprendre Audiard, j’ose. J’ose dire que n’avoir jamais télécharger et s’exprimer dessus, c’est gonflé.

50. Le 9 mars 2006,
Laurent

S’exprimer sur un meurtre sans avoir jamais tué, c’est gonflé, non ?

51. Le 9 mars 2006,
ron

Et sur la cocaine sans en avoir pris, etc etc.

C’est de la rhétorique, point. J’ai donné mon avis. Il ne va pas dans le sens du vent. La lecture de la première ligne d’un essai, d’un avis, me conditionne pour la suite. C’est comme ça.

Le Douanier Rousseau a peint les îles sans y avoir foutu les pieds mais tout le monde n’est pas né génial.

^^

52. Le 9 mars 2006,
ron

/ me* ne sait toujours pas comment s’écrit rétorik *

/me* Va se télécharger un Larousse et revient en parler après *

53. Le 9 mars 2006,
Laurent

Avant d’illégalement télécharger le Larousse, tu ferais mieux de lire mon billet avant de te permettre de porter des jugements, de faire des procès d’intention et d’écrire des commentaires mal venus et irritants du style “j’ai pas lu mais ce que tu écris n’a pas de sens”. J’y parle notamment de “longue queue”, cela devrait intéresser en regard du commentaire où tu dis que tu es obligé d’entrer dans l’illégalité en raison de la pauvreté de l’offre.

54. Le 9 mars 2006,
Oli

@Laurent: je vois pas du tout le rapport avec le concert et le théâtre. le coût marginal d’une représentation est non nul, bien au contraire! Alors qu’il est nul (ou presque, au prix de la bande passante pour 3 Mo) pour un mp3. Ta comparaison est donc pour moi nulle et non avenue. Quand à la taxe sur les CD que tu payes par ton entreprise, je ne vois pas le rapport non plus. La licence globale est prévue pour les particuliers, pas pour les entreprises.

55. Le 9 mars 2006,
Laurent

Tiens, c’est gratuit et légal : http://fr.wikipedia.org/wiki/Rhétorique

56. Le 9 mars 2006,
Oli

(j’ai fait plus d’efforts que Ron sur le coup. les phrases qui commencent par “et pourquoi pas tant qu’on y est”, en général, c’est plus du nawak que de la réflexion bien menée)

La bibliothèque du XIe permet, en l’échange de l’acquittement d’une taxe de quelques euros par an, de lire des tas de livres qu’on n’aurait pas les moyens de s’acheter par ailleurs. Quelques euros sur ton abonnement internet te permettraient de découvrir Verdi ou Kyo. Si quelques euros par mois,c’est trop pour toi, alors déjà t’as pas les moyens de t’acheter un ordi. Mais le concept de médiathèque numérique par la grâce publique, à l’instar de la médiathèque municipale, je vois pas où est le pb.

57. Le 9 mars 2006,
Pep

Oli > “Si quelques euros par mois,c’est trop pour toi, alors déjà t’as pas les moyens de t’acheter un ordi. “ Au moins, quand tu fais allusion au nawak, tu sais de quoi tu parles :-)

58. Le 9 mars 2006,
Laurent

@Oli : je ne compare pas un concert à un mp3, je parle de logique du financement de la culture, et d’extension de la logique de la licence globale à d’autres médias de la culture. Je dois vraiment très mal m’exprimer…

Pour le second point, si, justement, c’est exactement la même chose. Je parle de licence globale en tant que taxe sur les accès Internet, aucune différence entre particulier et entreprise, je parle de la licence globale telle qu’elle est actuellement discutée à l’Assemblée nationale. La taxe sur les supports numériques comme celle sur l’accès ne cible pas les utilisateurs, mais la possibilité d’un usage supposé, c’est en ça qu’elle est injuste car elle s’applique sans discernement.

59. Le 9 mars 2006,
Laurent

(Je commence à me demander s’il n’ y a pas un concours entre Ron et Oli…)

60. Le 9 mars 2006,
Laurent

Je résume donc à l’usage des mal-comprenants : je suis contre la licence globale comme taxe systématique sur l’accès et je ne crois pas, pour des raisons essentiellement techniques, à la viabilité de la licence globale optionnelle telle que vaillamment défendue par l’Alliance Public-Artistes (mais, ce n’était pas l’objet principal de mon billet). L’idée de Frédéric Dutoit me paraît être originale et mérite d’être mise en avant et discutée.

61. Le 9 mars 2006,
Statler

TELECHARGEZ EN MASSE !

62. Le 9 mars 2006,
Mambo

@Laurent : ce que je voulais dire c’est qu’en prélevant une taxe pour “rétribuer” les auteurs “floués” (rappelons le, l’industrie du disque et du cinéma n’ont jamais fait autant de bénéfices) on arrivera jamais à répartir honnêtement cet argent (en fonction de quel critère de toute façon ?). Donc au final nous avons des gen strès riches, très bien défendus et très bien représentés qui se feront encore plus d’argent, et pas forcément grâce à leur talents… et d’un autre des gens piratés qui ne veront jamais le retour de cette taxe. Je ne trouve ça ni juste, ni équitable, ni même honnête.

63. Le 9 mars 2006,
Ol

@mambo: disons que c’est le double effet pervers de la licence globale, à la fois pour les artistes et pour les “prélevés”. D’une part la répartition a toutes les chances d’être inégalitaire et de profiter finalement qu’aux gros poissons. Et de l’autre coté, le systématisme de la taxe la rend tout aussi contestable, avec cette “possibilité d’un usage supposé” comme dit Laurent.

64. Le 9 mars 2006,
versac

3 choses.

  1. Trolldetector n’est installé que sur le carnet de bord ? Les commentaires d’Eolas en rose, c’est quand même pratique.

  2. Sur le fond, je partage pas mal ton point de vue sur la licence globale, qui ne me parait pas une solution propre d’un point de vue philosophique. L’analogie avec les assurances collectives, le mutualisme ou les oeuvres publiques me parait vraiment difficile, quand il s’agit finalement de culture+divertissement.

Je ne rejoins donc pas Oli. Les abus de certains ne doivent pas rendre tout le monde responsable. Même si l’accès à la culture doit être favorisé pour les plus démunis. Et puis, de toute façon, je pense la chose irréalisable, tant du point de vue du décompte

  1. Ceci-dit, la médiathèque publique de Frédéric Dutoit (qui tient, en dehors de cette proposition, un discours raisonnable et fait partie de ceux qui semblent vraiment vouloir avancer sur le fond) me parait être un pur produit collectiviste encore pire que la licence globale. L’accès aux archives publiques des oeuvres tombées dans le domaine public, oui. Mais une médiathèque publique qui aurait pour charge la distribution des oeuvres récentes, non, vraiment, je ne vois pas. Qui ferait les choix ? Comment garantir l’exhaustivité ? La liberté et l’abondance des créations me parait incompatible avec ce genre de fonctionnement. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas un fonds public. Mais il ne saurait représenter une solution.

  2. (parce que 3 c’est un peu chiant). La solution aux problèmes posés par les téléchargements est quasiment impossible à définir, dans des termes légaux, aujourd’hui. Une récente étude du Berkman center de Harvard avouait ce simple fait : il est trop tôt pour légiférer et choisir une voie. Faisons donc comme le préconise Dutoit (et d’autres) : continuons à travailler sur le sujet et étudier. On est loin d’être arrivé au bout.

65. Le 9 mars 2006,
Oli

tiens, un concours entre Ron et moi? c’est que moi aussi donc j’aurais le droit d’être pris pour un con par Laurent. A se demander à quoi ça sert alors de donner son point de vue ici si c’est pour être pris pour un con. Enfin. Les cons, je sais pas si ça ose, mais moi, je persiste. Laurent, tu t’es déjà inscrit dans une médiathèque? Non, je présume. Bon, donc tu dois mal comprendre l’idée qu’il y a derrière des gens qui payent quelques euros (80 F/an quand je me suis inscrit en 1990) pour avoir accès à des CD de façon illimitée. Tu veux donner un avis sur la licence globale optionnelle, alors qu’il est acquis que tu ne voudras pas y souscrire, que ce problème ne te concerne pas. Je te propose aussi de laisser à tous les illettrés le droit de parler du financement des bibliothèques, à tous ceux qui ne connaissent rien au net de voter une loi sur l’économie numérique (ah zut, on me dit que c’est déjà fait), et perso, je veux bien donner mon avis sur le confinement des pintades en Ariège, et je te conseille de proposer à Ron de nouvelles techniques pour faire une intraveineuse. Ron ne prend pas les bons exemples, mais il a raison. Tu prends volontiers certaines personnes pour des demeurées, mais ce n’est rien face à ta capacité à demander à ce qu’on soit d’accord avec toi sur un sujet qui ne te concerne pas.

66. Le 9 mars 2006,
Oli

(Pep aussi me prend pour un con on dirait, mais là, je peux lui retourner cette faveur, tant qu’il ne m’a pas expliqué pourquoi ma phrase était fausse)

67. Le 9 mars 2006,
Pep

Oli > Non, je ne te prends nullement pour un con (enfin, pas pour l’instant). Je trouvais juste cette remarque simpliste.

Utiliser un tel argument revient à dire “du moment que tu as les moyens de t’acheter un ordinateur, tu peux payer n’importe quelle taxe sans broncher”. Et là, excuse moi, mais je ne partage pas cet avis du tout.

Et pour rappel, on est toujours le con d’autrui ;-)

68. Le 9 mars 2006,
Vincent

Les propositions des députés communistes sont forcément aujourd’hui très intéressantes car elles proviennet d’un mouvement qui créait autrefois un équilibre avec notre système capitaliste. Ce dernier ,sans garde-fou, donne aujourd’hui toutes ces dérives que l’on peut voir (à lire la dernière en date chez Veuve Tarquine). Il faudrait s’en rappeler l’année prochaine dans l’isoloir. PS Ah il faut maintenant donner son e-mail pour commenter! C’est pour les revendre j’espère! Et les revendre bien cher!

69. Le 9 mars 2006,
lagroue

@versac : Le “machin” de Dutroit, semble-t-il, jouerait le role d’une médiathèque/bibliothèque. Et celles-ci n’ont jamais prétendu à l’exhaustivité ni à la perfection.

C’est d’ailleurs un de leurs atouts : les “trous” dans leurs catalogues jouent le role d’appel vers les boutiques classiques. La version en ligne, dans son imperfection, a le meme avantage. Le mieux est l’ennemi du bien, en l’occurence.

De plus il est vraisemblable que les CD des médiathèques se font dupliquer à tour de bras par les emprunteurs; en ligne ou en dur, la conséquence est donc la meme : les disques durs se remplissent de morceaux sans DRM, “achetés” via l’abonnement.

70. Le 9 mars 2006,
Eolas

Ouais, les marques sur les voitures de course dans les films, c’est une dérive scandaleuse du capitalisme (car dans la vraie vie, les voitures de courses sont recouvertes de peintures contemporaine).

Ouais, le communisme créait un équilibre avec ce système et ses dérives. Ainsi, la Stasi n’a jamais été sponsorisée par une entreprise privée, et les barraques des camps Khmers rouges étaient vierges de toute marque commerciale.

C’était le bon temps. Staline, réveille toi, ils veulent nous vendre de la musique !

71. Le 9 mars 2006,
Hoedic

AH ! Je suis bien content, Laurent a soulevé un point auquel je pensais et que je m’étonnais de ne pas avoir vu : les calculs pour la licence globale ne sont QUE pour la musique. Mais personne ne s’étonnera du fait qu’il n’y a pas que la musique qui se télécharge : film, logiciels, livres électronique, etc. C’est quoi le truc ? Une licence globale pour tout ? Elle va couter les yeux de la tête. Et de toutes manières, la logique ne marche pas du tout pour les logiciels (qui sont loin de tous valoir le même prix) ; la légalisation du téléchargement et des réseaux P2P est par voie de conséquence utopique.

Pour ce qui est de pouvoir s’exprimer sur le sujet alors qu’on ne télécharge pas, ça n’a pas sens ; les conséquences des débats actuels vont bien au-delà des gens qui téléchargent : accès aux oeuvres, coût d’une éventuelle licence globale, etc. La portée est nettement supérieur au fait de galérer avec iTunes ou Kazaa !

72. Le 9 mars 2006,
Vincent

“…(car dans la vraie vie, les voitures de courses sont recouvertes de peintures contemporaine).”

Excellente idée qui me ferait peut-être apprécier les voitures de courses.

73. Le 9 mars 2006,
Laurent

@Mambo : je suis d’accord avec toi, c’est pour cela qu’il faudrait un système permettant exactement de savoir ce qui est téléchargé, c’est l’avantage de la solution du député Dutoit. La licence globale, optionnelle ou pas, ne répond pas bien aux problèmes de répartition.

@Versac : pour le point 3, il faut faire un constat : l’offre légale est indigne (pauvreté) et s’empêtre dans les problèmes interopérabilité, et même parfois d’accessibilité. Comment alors inciter le privé à proposer des services alternatifs de diffusion selon un cahier des charges clair (tarification, pas de DRM, etc.) ?

@Oli : je ne te prends pas pour un con mais je trouve que tu postes parfois des commentaires hors sujet et que tu me lis en diagonale en présupposant de ma pensée, c’est surtout ce dernier point qui est agaçant.

Et figure-toi que j’ai été jeune et pauvre, cependant, les médiathèques n’existaient pas à l’époque, juste des bibliothèques poussiéreuses, mais gratuites.

“Non, je présume” écris-tu, au nom de quoi ? Que présumes-tu de ma vie, de mon histoire personnelle ? Ta perception m’intéresse.

“Tu dois mal comprendre l’idée qu’il y a derrière des gens qui payent quelques euros (80 F/an quand je me suis inscrit en 1990) pour avoir accès à des CD de façon illimitée.”

Pourquoi le comprendrais-je mal ? Quel est le rapport avec le sujet ?

“Tu veux donner un avis sur la licence globale optionnelle, alors qu’il est acquis que tu ne voudras pas y souscrire”.

As-tu lu le billet que tu commentes ? Il n’y a pas de souscription à la licence dont je parle, il n’y a pas de choix. Imagine que tu n’as pas d’automobile et qu’on t’impose de payer une vignette parce tu pourrais éventuellement en avoir une dans le futur ? Qu’en penserais-tu ?

Pour terminer, en quoi l’usage est-il un présupposé au droit de parler d’un sujet ? Cela s’adresse autant à toi qu’à Ron qui exprime la même chose. Et pourquoi me fais-tu aussi l’injure de croire que si je n’ai pas l’usage régulier, je n’ai pas la connaissance ? Que sais-tu de mes connaissances sur le Peer-to-peer, sur les plates-formes marchandes, sur les DRM ? Que sais-tu de ma connaissance du marché de la musique ? Qui te dis que je ne suis pas concerné à d’autres titres que celui d’utilisateur ?Tu n’en sais strictement rien. Encore une fois, tu présumes… Tu es fort à présumer. Votre argument de l’usage est idiot (désolé). Si on est autorisé à ne parler que des choses dont on a directement l’expérience, on ne parlerait plus de grand-chose. On peut avoir une opinion structurée et documentée sur la drogue dure sans être consommateur, non ? Bien sûr que oui, et tu en conviendras sûrement. Pourtant, votre argument de la supériorité de l’usage est identique. Et je retourne la question, en quoi aurais-tu un monopole de l’expression d’opinion ? Qu’est-ce qui te légitime ? Le nombre de Mo piratés par mois ?

Bref, le sujet me concerne directement et m’intéresse vivement (j’ai encore passé la nuit dernière des heures à lire tout le verbatim de l’Assemblée), et si ce n’était pas le cas, je n’en parlerais pas. Je ne parle pas des sujets qui ne m’intéressent pas, cela t’étonne ?

Ce que je subodore, c’est que ce que tu penses de ma personne, ta perception instinctive, obscurcisse ton jugement et ta lecture de ce que j’écris. Mais là, je procède comme toi, je fais du procès d’intention, je présume non pas sur des faits mais sur une vague intuition. Et ce ne serait vraiment pas bien…

@ Vincent : si vous saviez comme les fichiers d’adresses e-mail ne valent rien… ;-)

@ Hoedic : heureux que tu relèves le fait que la musique bénéficie d’un traitement privilégié qui lui est indu. Je m’étonne aussi que si peu de monde en parle. “La portée est nettement supérieure au fait de galérer avec iTunes ou Kazaa !” Certains semblent avoir du mal à comprendre. Ici et ailleurs.

74. Le 9 mars 2006,
Vincent

@ Laurent : Dommage, je pensais que ça pouvait servir à quelque chose. Je me voyais déjà en grain de sable contribuant à la rémunération des blogeurs bénévoles et autre logiciels libres par ma petite adresse à spam.

75. Le 9 mars 2006,
versac

lagroue : ” Nos collègues socialistes proposent la licence globale. Nous préférons l’offre publique légale, c’est-à-dire une médiathèque numérique publique regroupant toutes les œuvres, musicales, audiovisuelles, iconographiques, enregistrements de spectacle vivant et art plastique.” Ce n’est pas moi qui le dit, mais Dutoit, qui semble bien vouloir créer une médiathèque publique universelle. Un truc que même google n’arrive pas à faire.

Qu’il existe une médiathèque publique, accessible facilement, performante, et tendant à proposer pour des forfaits une offre de qualité, j’y suis favorable. Mais elle ne représente ni une solution pour le devenir financier des artistes, ni une solution pour la mise à disposition de tous de la culture. Sur ce point, la mise en collectif de millions de personnes que permet le PtoP est insurpassable.

Il y a chez Dutoit un petit peu de ce fantsame stalinien de la culture d’Etat. Je préfère la culture gérée directement par la multitude des individus.

Laurent : la faiblesse de l’offre des offres de téléchargement payantes me semble directement connectée à l’absence de concurrence efficace, en grande partie liée aux DRMs. Il faudrait que l’Etat les interdise (dans leurs abus) pour que la concurrence se développe. L’autre raison de la faiblesse, c’est la réticence des possesseurs de catalogues à mettre à disposition leurs titres. Le problème est que le verrou des DRM sauté, beaucoup d’auteurs pourraient être échaudés.

L’offre de téléchargement payante est donc dans un vrai dilemme : les facteurs clefs de développement impliquent des risques que leurs parties prenantes ne sont pas encore prêts à prendre. Et aucun catalogue payant ne saurait rivaliser avec la richesse du PtoP. Ses bénéfices sont ailleurs (outre la légalité).

Ce qu’il faudrait, ne serait-ce pas une plate-forme de PtoP sympathique (moins buggée, plus ergonomique, virusée, etc..) légale et payante, permettant de reverser des droits aux auteurs. Peut-être est-ce cela que certains appellent la licence globale optionnelle ?

76. Le 10 mars 2006,
Damien B

@Laurent

Y’a mieux que Wikipédia pour l’orthographe, rien ne vaut l’argent des fonds publics pour la recherche : http://atilf.atilf.fr/scripts/fast.exe?rhétorique

Quant au problème du post, je vois qu’on est encore à discuter de propositions exclusives, alors que la rémunération pour l’oeuvre musicale est tout sauf exclusive. Si on repart dans des époques au coût marginal de reproduction plus élevé, on avait bien le coût du support préenregistré, les taxes sur les produits vierges (même si les cassettes servaient aux informaticiens et aux musiciens amateurs pour enregistrer leurs créations), les taxes spécifiques à la radiodiffusion, les taxes de diffusions dans un espace public, et sans doute des dizaines d’autres opérées par nos glorieuses associations capitalistes et opaques, en tête desquelles la SACEM.

Le problème d’internet, c’est d’accéder avec un coût forfaitaire (même dans le cas des cyber-débits-de-boisson) au catalogue illicite des oeuvres. Pour rétablir l’équilibre, et avoir une taxe plus juste, un moyen simple serait de repasser à un accès non-forfaitaire à un internet, mais ça, c’est le passé.

Quant au problème de la redistribution des droits perçus (mais qui a été téléchargé ?), c’est juste la mise en exergue de ce qui ne fonctionne pas dans le système déjà existant. En admettant qu’on trace chaque téléchargement sur P2P, bibliothèque numérique, site marchant ou autre, on peut être sûr que si une rémunération dépend de ce volume, les premiers téléchargeurs de France vont être curieusement (et indirectement) effectués par les vendeurs de yaourts.

Un système est fait pour être abusé, le forfait optionnel sur abonnement internet n’est-il pas en l’espèce l’abus mineur ?

77. Le 19 avril 2006,
oriane

Que de mots… Une question : dans de nombreux pays du Tiers-Monde, le piratage à tous niveaux est institutionnel, ou quasi. Pour moi, licence globale ne veut rien dire, j’achète mes DVD piratés 2 euros, idem pour la musique, etc. Bon. Le piratage satellite aussi est institutionnalisé, donc les chaïnes satellites européennes, pour une somme dérisoire, sont reçues, disons, entre autre, dans le MAghreb. Bien. Et si on supprime tout ça? On va regarder quoi dans le Maghreb? A votre avis? Qui va occuper le terrain, satellite, DVD, et musical? Al Jazira. Alors. Est-ce que le piratage n’a pas du bon? Est-ce qu’il n’est pas aussi vecteur de culture? J’aimerai bien que vous fassiez des assauts épistolaires sur le sujet. Sans me faire remarquer qu’il y a un glissement sur le sujet.

Oriane

78. Le 20 avril 2006,
oriane

En fait, la licence globale, c’est payer pour que les maison de disques rentrent dans leurs frais. Ce système financier qui a tué la musique spontanée at authentique, qui emprisonne les artistes sous le carcan de l’argent, ce système serait menacé par les téléchargements? Et si les jeunes artistes laissaient tomber les maisons de disques? Et si tout le système s’écroulait? Et s’il cessait d’être intéressant financièrement de produire de la musique? Serait-ce la fin de la soupe? de la Starac? Libérés des contraintes financières, les musiciens et chanteurs feraient ce qu’ils voudraient, et le public aurait une plus grande variété de musiques? Je suis nulle pour ça, mais quelqu’un de sympa pourrait peut-être nous faire écouter La complainte du progrès de Boris Vian. On aurait peut-être d’autres chansons comme cela? Le monde change. Pourquoi tout le monde se dispute dans les commentaires?

Blah ?