De blogues en blocs
Grâce à ma lecture du Magoua (à qui je reprends son titre), j’ai découvert que l’Office québécois de la langue française avait considérablement étoffé ses notes sur l’article “blogue”. On ne saurait mieux dire sur le sujet :
Le blogue, qui est créé et animé généralement par une seule personne, mais qui peut aussi être écrit par plusieurs auteurs, se caractérise par sa facilité de publication, sa grande liberté éditoriale et sa capacité d’interaction avec le lectorat.
Dans les blogues, auxquels on peut contribuer et apporter son point de vue, on publie des billets (courts textes) ou des articles (textes plus longs) dont le contenu et la forme, très libres, restent à l’entière discrétion des auteurs. Ils sont parfois accompagnés de liens externes, de photos, de dessins ou de sons. Les visiteurs ont généralement la possibilité de laisser un commentaire ou de compléter l’information. On y trouve souvent des liens qui renvoient ceux-ci vers d’autres sites, soit vers des blogues amis ou des sites de référence choisis.
Dans la définition, l’adjectif antéchronologique veut dire que les textes du blogue sont classés par ordre chronologique inverse, c’est-à-dire que le plus récent texte publié apparaît toujours en premier, en haut de la page d’accueil.
Le terme blogue, forme francisée de blog, a été proposé par l’Office québécois de la langue française (octobre 2000) sur le modèle de bogue, pour remplacer les termes anglais weblog (de web et log « journal, carnet ») et blog, très employés en français. Le mot blogue a permis la création de plusieurs dérivés, dont bloguer, blogueur et blogage, qui sont de plus en plus répandus.
Bien qu’elle soit souvent utilisée par des francophones, la graphie blog (emprunt intégral à l’anglais), qui est mal adaptée sur le plan graphique (le suffixe -og n’existe pas naturellement en français), n’a pas été retenue et est déconseillée en français.
Les termes journal Web et webjournal, parfois utilisés comme équivalents français de blog, n’ont pas été retenus pour désigner cette notion. En effet, comme ils désignent déjà un journal publié sur le Web par une organisation, leur utilisation pourrait porter à confusion.
Bien qu’amusant, le mot-valise joueb (contraction de journal et de Web) n’a pas été retenu en raison d’une concurrence inutile avec blogue et de son lien avec journal Web, terme non retenu pour la présente notion.
En France, le terme bloc-notes et sa forme abrégée bloc ont été adoptés, le 20 mai 2005, par la Commission générale de terminologie et de néologie comme équivalents français de blog. En raison de leur manque de précision, de leur inaptitude à produire des dérivés adéquats et d’une concurrence inutile avec le terme blogue, déjà utilisé par un grand nombre de francophones, ces deux termes n’ont pas été retenus pour désigner la présente notion. De plus, le terme bloc-notes (ou ordinateur bloc-notes) est déjà utilisé en informatique pour traduire notebook (ou notebook computer) et désigne un petit ordinateur portatif dont les dimensions s’apparentent à celles d’une feuille de papier A4. Bloc-notes (notepad en anglais) est aussi le nom d’un accessoire de Windows, un traitement de texte élémentaire avec lequel on peut créer des documents simples. Il y a là risque de confusion.
[Notes de l’article “blogue” du Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française.]
J’ai découvert aussi que l’excellent logiciel Antidote possède dans son dictionnaire de correction toutes les déclinaisons du blogue :
Blogue, nom masculin. [INFORMATIQUE] Page Web personnelle où un internaute écrit, sur une base régulière et sur divers sujets, de courts billets au ton libre, habituellement présentés dans un ordre chronologique inversé et assortis de liens vers des pages analogues.
Bloguer, verbe Intrans. [INFORMATIQUE] Maintenir un blogue en activité.
Blog, nom masculin. Anglicisme à remplacer par blogue, carnet Web, cybercarnet, carnet virtuel, journal Web, webjournal, joueb ou blog-notes.
Blogger, nom. Anglicisme à remplacer par blogueur, carnetier ou carnettiste.
Datant de 2003, mais toujours d’actualité : le fameux lexicoblogue.
be-rewt
La confirmation de l’écriture “blogue”, ouf ! J’en ai avalé mon yahourte de travers, quel souque ces mots étrangers, heureusement qu’on fancise leur orthographe pour éviter tout ce basard.
Patrick
J´aime beaucoup antidote mais je me méfie de la francisation extrème des termes anglais par les canadiens. Chien chaud garni en est un bon exemple. Mais bon… Par contre j´aime bien le terme de pisteur qui traduit trackback, et non pas traquebaque, comme on veut le faire pour blog et blogue.
Martine
J’aime bien leur respect de l’usage courant. C’est un bon texte de l’OQLF, clair et plein de gros bon sens.
keusta
Alors se pose la question : Dois je dire que je bloc quand je publie un article et que je suis un blockeur ?
yves duel
Ce que j’adore chez ces Québecois cultivés et inventifs, c’est leur façon de dire aux français-langue-française, très understatement : pauv cons !
Patrick
Bonjour les ayatollahs de la langue française, c´est comme dans les religions, quand le public manque on devient intégriste
Jean-Pierre
Salut, je découvre ce blog aujourd’hui. Le lexique m’amène à vous proposer quelques définitions marrantes que je viens de lire dans un bouquin d’un certain Marc Escayrol :
EPAVE: Ex-gréement
MARIN PECHEUR : Individu qui se lève tôt et qui se couche avec les poulpes
MAL DE MER : Effet désagréable que provoque la mer sur certains passagers d’un bateau. Les grandes douleurs étant muettes, dès qu’ils quittent terre, l’effet de la mer les fait taire. Heureusement, le mal de mer ne fait que passer, comme les passagers eux-mêmes; ce qui fait que l’effet mer est aussi passager que le passager est éphémère.
RAME-ASSIS : Galériens
ANTARCTIQUE : Océan tellement froid que la seule forme de vie s’y limite aux carrés de poisson du capitaine igloo
ARCTIQUE : Réserve de glaçons sauvages.
Jean-Marc Bondon
J’utilise volontier l’anglicisme blog, mais je vais faire un effort et parlerais donc maintenant de blogue.
Je crois important que la langue soit raisonnée pour mieux être partagée. Je ne crois pas aux différentes comissions de terminologie ni aux lois pour en régir les usages. Une simple coordination des acteurs semble plus efficace.
Je trouve très remarquable l’effort constant réalisé par les Québécois pour se sentir bien dans leur langue. La transcription systématique des termes anglosaxons n’est pas utile, leur intégration systématique non plus. L’important est de garder un équilibre harmonieux et surtout de ne pas trop attendre pour modifier l’usage. L’exemple de courriel est édifiant, mot correctement formé, agréable et descriptif, ne parvenant pas à remplacer l’e-mail. Et le comble, lorsqu’on l’emploi c’est bien d’être obligé de le traduire pour se faire comprendre.
Charles
Je trouve que ce texte explique très bien les blogs. L’orthographe n’a pas tant d’importance.
temps
oups ! la langue esr historique, en d’autres termes elle change tout le temps en fonction des connaissances du moment. Ainsi la faute de frappe, ou la position du clavier varie les mots. Cordialement
Blogodir
Bonjour,
j’avoue être toujours assez embêté par l’orthographe de blogue (que j’écris la plupart du temps blog) et de bloguer (c’est encore pire car je l’écris blogger).
Mais, j’aime assez le côté court et percutant du mot blog (comme souvent les mots anglo-saxons).
Blogodir - annuaire et hébergement de blog(ue)s.
Chris W.
C’est l’orthographe du mot «grog» qui m’a convaincue de passer de «blogue» à «blog». Je remets l’u quand il faut conjuguer le verbe. (La suggestion «bloc» est une infamie, bien entendu.)
Blah ?