Mémoire du Web
Ceci est un extrait d’un billet [25/11/2003] publié par Vincent à l’occasion de la fermeture de mon précédent blogue Navire.net.
Si je lis des blogs depuis un certain temps déjà, je découvre depuis peu ce qu’on appelle la blogosphère (est-ce au moins la bonne orthographe) francophone. Jusqu’alors, les blogs que je suivais étaient anglophones pour la plupart et spécialisés dans le domaine de la micro et du Mac en particulier. Bref, par je ne sais quel truchement, je me suis retrouvé à consulter régulièrement quelques blogs. Je suis devenu assidu à quelques uns ; j’en consulte distraitement quelques autres. J’en découvre évidemment de “nouveaux” chaque jour ; j’en oublie certains parce qu’ils n’ont pas su tenir leurs promesses. En fait, j’aime la variété. Re-bref, je n’étais pas encore client de navire.net. Pas eu le temps. Dans mes liens, dans Safari, il occupe l’une des dernières places, je viens juste de l’ajouter. (…).
Manifestement, navire.net ne sera jamais un blog dont je consulterai fébrilement la mise à jour après une absence. Navire.net vient de fermer. Le blogger vient de faire paraître un”avis de fermeture définitive”. Dommage, peut-être. Le problème avec les blogs, c’est que, assez étonnamment, je n’ai jamais envie de lire les archives. Je trouve le système très mal conçu. Remonter le temps n’a rien de simple. La lecture à l’écran ne se prête pas au défilement inversé. Re-re-bref, je n’aurais pas eu l’heur de connaître navire.net.
En revanche, en allant, moi aussi, consulter ce post ultime, je suis tombé sur la signature, celle de Laurent Gloaguen. Lui ne me connaît pas. Pourtant moi, je le connais. Lorsque en 95-96, je commençais à sillonner Internet avec mon PC et mon modem 14,4, je consultais son site perso. Déjà, évidemment à l’époque, la métaphore marine était là. Le site jouait sur le noir et le bleu. Il y avait une photo de Laurent, retouchée grâce à Photoshop blaguait-il, qui laissait le mystère entier. Il y avait des textes sur l’ami mort. Il y avait l’évocation d’un livre notamment, un livre que je ne connaissais pas et que j’ai lu depuis, Billy Budd, marin, de H. Melville, un récit envoûtant sur la perversion, la haine, l’amour et la mort… en mer, évidemment.
C’est réellement étrange la façon dont on peut marquer les gens à distance via le media Web… Les souvenirs de Vincent sur mon site Web de 1995 sont tout à fait exacts. Comme quoi, quand vous publiez, vous laissez des traces.
C’est même très émouvant de savoir que l’on a laissé une marque en publiant, il y a bien des années déjà, un témoignage. J’ai jeté une bouteille à la mer en 1995, et en 2003, je m’aperçois qu’il y a eu des gens pour la recueillir et pour s’en souvenir encore aujourd’hui
Mon petit site personnel de l’époque n’était pas grand chose. Modestement, (mais amoureusement codé à la main), il était le témoignage de ma douleur du moment. Mais, à cette époque révolue, le site personnel était encore rare, surtout en français. Les gens n’avait pas encore l’habitude d’un tel exhibitionnisme personnel et sentimental sur le Web. Je leur livrais une réalité crue et douloureuse au travers de mots et d’un graphisme sombre.
Par ailleurs, je suis assez d’accord avec Vincent quand il parle des archives des blogues. C’est dans le même esprit que je tente avec Embruns d’inventer une nouvelle façon de publier. C’est encore loin d’être parfait, mais cela rompt avec la linéarité chronologique en mettant l’accent sur les catégories.
Martine
Un bonjour plus qu’un commentaire, pour avoir le plaisir et l’honneur d’inaugurer le tout.
Ça promet…
Édouard
Heureux de te retrouver sur la Toile. Bonne chance avec le nouveau format (ça a l’air beaucoup plus compliqué que la simple linéarité temporelle, mais bon, j’chuis pas fort en nouveauté).
karl
Vu :)))) dans mes referers ;)
Nacara
En recommencant (oui, re) la lecture de Fragments, je me suis rendue compte que moi aussi je l’avais connu, ce site. J’avais oublié les noms, jamais eu la mémoire des noms, mais pas ses poèmes…
O.
Bon. Peu de chances que tu ouvre un site consacré à la Recouvrance, hein. Je me contenterai de celui-ci.
Blah ?