L’écrit Web
Je me prête bien volontiers à la publicité de cet opuscule, pour trois importantes raisons :
- Son auteur m’est tout à fait sympathique.
- Il m’a écrit des choses trop gentilles sur la page de garde (et j’ai la bien humaine faiblesse de croire qu’elles sont sincères).
- Ce livre répond à de vrais besoins et est, à ma connaissance, unique en son genre (à part celui-ci, un peu vieux).
“L’écrit Web” de Joël Ronez, publié par les éditions du Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes, se veut donc le compagnon de toute personne amenée à écrire et s’exprimer sur le Web.
Je le trouve particulièrement utile pour ceux qui, souvent en entreprise, sont de plus en plus nombreux à devoir communiquer professionnellement via ce média sans en maîtriser les règles, les usages et les coutumes. Un professionnel aguerri de l’écrit y apprendra sans doute moins, mais un rappel des bases de temps en temps ne fait jamais de mal… (En tant que professionnel du Web, je vois aussi cet ouvrage comme un cadeau idéal à votre client béotien en même temps que vous lui livrez les clés de son nouveau Système de Gestion de Contenus.)
Soucieux de qualité Web, je m’aperçois trop souvent que l’écrit est le parent pauvre d’un projet Web. Il arrive même qu’il soit oublié au chapitre des bonnes pratiques. La cause principale en est assez simple, l’écrit ne rentre pas facilement dans des cases, des normes, des protocoles de vérification de la qualité (Opquast). La qualité rédactionnelle est difficilement mesurable, quantifiable, diversement appréciable à l’aune de la culture de chacun. Mais à quoi bon un site proprement codé, accessible aux différents handicaps, conforme aux standards, au graphisme impeccable et séduisant, etc. si le contenu, qui est la raison première d’exister du site, n’est pas à la hauteur ? Un contenant parfait ne masquera jamais l’indigence des contenus (et, réciproquement).
Je ne saurai dire mieux à cet égard que le charmant Élie Sloïm :
Pourtant, l’écriture Web est l’une des clefs fondamentales du succès d’un service en ligne. Les rédacteurs qui savent écrire pour le web améliorent très rapidement la qualité d’un site. Des bons rédacteurs fournissent un accès plus rapide à l’information. Ils permettent une meilleure compréhension des contenus par les visiteurs. Ils contribuent également à alléger les pages et à mieux les structurer. En bref, ils interviennent directement sur ce qui fait la valeur ajoutée d’un site, à savoir ses contenus et services.
C’est là que le livre de Joël Ronez intervient, et avec un certain talent, car l’auteur écrit fort bien et sait faire dans la transmission de savoir. (Cela dit, il eut été inexcusable, au vu de ses prétentions, qu’un tel livre fût mal écrit…).
Dans l’ensemble, je souscris à l’immense majorité des conseils délivrés, même si nous aurions quelques points d’achoppement avec l’auteur sur certains détails (mais, comment ne pas en avoir sur un tel sujet — il y a déjà des gens prêts à s’entre-tuer ne serait-ce que sur un alinéa de code typographique…). Au registre de la critique, ce livre est définitivement trop court et laisse sur sa faim sur de trop nombreux domaines, il est un peu lège comme nous disons dans la marine. Et le chapitre final sur le blogue m’a paru un peu superflu, surtout dans sa position de finale. Il reste de la place pour un ouvrage plus consistant sur une matière qui le mérite amplement. Je ne doute pas un instant que Joël Ronez puisse en être l’auteur idéal.
(Je dois avouer que, submergé par les événements de la vie, j’avais laissé ce livre de côté et qu’il commençait à prendre la poussière. Jusqu’au moment où mon mari s’en est saisi et l’a lu la semaine dernière. Et qu’il m’a demandé : “Je peux de le prendre ? Il est vraiment bien fait ce livre. Nous en aurions bien besoin au bureau.” Un peu honteux de n’avoir pas pris le temps d’en faire écho plus tôt, je lui expliquais qu’il m’était encore nécessaire, ne serait-ce que pour le lire. Nous sommes donc allés à la Fnac samedi dernier pour en acheter un autre exemplaire, mais il n’était hélas pas disponible. Cette digression personnelle pour dire que les gens qui sont dans la situation de publier sur le Web sans avoir aucune formation ou pratique, trouvent immédiatement ce livre essentiel… Depuis ce week-end, je l’ai lu, d’une traite et avec plaisir.)
[Sinon, juste histoire d’être quand même vraiment désagréable, ce qui est ma touche personnelle, le terme “québecquois” dans la préface, c’est la honte…]
[J’ai mis cet article dans ma catégorie “standards du web”, à dessein…]
En conclusion, “L’écrit Web”, c’est le livre sur le sujet, indispensable pour nombre de gens, en attendant plus complet, car, c’est une question essentielle et trop souvent ignorée, même par les plus grands sites.
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Joël Ronez : L’écrit Web. Traitement de l’information sur Internet.
Éditions du CFPJ, 2007. Distribution Volumen.
ISBN : 978-2-35307-005-3.
128 pages. Prix public : 20 €.
Olivier Ertzscheid
Bonjour Capitaine, étant le préfacier, je relève le gant. Infobésité est bel et bien un terme nous venant de la belle province. Cette expression est une traduction de l’anglicisme : “Information Overload”. Un peu d’archéologie googléenne fait état d’une présence du terme dès Février 2001. La première étude systématique sur la question (info overload) ayant été menée à Berkeley un an plus tôt. http://www.radio-canada.ca/branche/v6/175/trans-infobesite.html
C’est avec joie que je vous rendrai la paternité du terme, dès que vous aurez eu l’amabilité de produire les documents (ou tests ADN) en attestant, documents.
Cordialement.
Olivier Ertzscheid
Oups, bigre et par la malepeste, Trop hâtive lecture de ma part, c’est de querelle orthographique et non philologique qu’il s’agissait probablement. Si tel est bien le cas, mille excuses donc :-)
Laurent Gloaguen
Heu, sans offense, oui, il s’agissait juste d’une orthographe fort maheureuse.
joel ronez
Ouais, fête !!! Hosannah !!! Joie & Alegresse !!! Mettons en perce les fûts d’hydromel pour fêter cette embrumisation légendaire ! Faisons monter de jeunes vierges pour des bacchanales sans fin !!! Et réimprimons une série de 1 000 ex pour faire face à l’afflux de demande qui va submerger les points de vente !
@Laurent : effectivement, un peu court, 128 pages avec les captures écran, mais quand on est sur l’écriture, ça aprait monstrueux. Je fourbis une réédition augmentée pour l’an prochain. Merci au mari, au passage, qui a exhumé cet opuscule. Pour la peine, je lui en envoie un gratuit, envoie l’adresse par mail.
@Olivier : je fais toujours la même faute, c’est un calvaire. Je signale à la correctrice, qu’elle se mette à genoux au coin sur une règle.
@Gentils lecteurs parisiens : si la FNAC ne l’a pas, voyez du coté de Tekhné (7, rue des Carmes, 5eme) librairie spécilisée en communication.
Gilles
Pas très nouveau (17 juillet) mais il ne va pas être présenté partout celui-là ! Pour info, commandable dans toutes librairies de France et de Navarre vu que le distributeur est national. Même en hypermarché :P
joel ronez
@Gilles > en fait, la date Electre de sortie est 17 juillet, mais comme il n’y a pas d’offices (livraisons nouveautés) en Aout, la dispo réélle a commencé il y tout juste un mois, avec des aléas (le distributeur s’est retrouvé à court, entrainant une indisponibilité temporaire…). Effectivement, Volumen étant une grand maison, ils desservent efficacement toutes les librairies, même les plus petites.
Stéphane Deschamps
Alors moi je dis :
Et 2. si seulement on avait identifié Joël avant (on est lents du cerveau), on aurait eu une jolie conférence à Paris Web. Cela dit, après 2007 il y a 2008, etc. :)
Mais tu as complètement raison. Le nombre de projets de blogs/wikis/sites éditoriaux/en-veux-tu-en-voilà morts-nés que j’ai vus parce que simplement on n’avait pas compris que l’outil n’est rien si on n’a pas prévu d’y dire quelque chose…
Stéphane Deschamps
(moi et ma petite tête)
J’oubliais de mentionner qu’on aura une conférence sur les contenus, mais on n’est pas obligé de n’en a voir qu’une. (voir les autres sujets, qui sont abordés par différents orateurs)
joel ronez
@ Stephane > C ma faute, j’ai omis de me signaler, alors que mon comparse Padawan me poussait à vous proposer un truc depuis l’an dernier …
Petite remarque : je suis à moitié d’accord avec ta phrase concernant les contenus, dans le com#7. Je pense qu’il faut renverser le probleme : ce sont les contenus qui prééxistent dans la reflexion, et l’outil qui arrive ensuite. Le probleme aujourd’hui ne devrait pâs être : “on a des supers outils, mais on a oublié les contenus”, mais plutot :”on a trop de contenus, mais pas les bons outils”. En d’autres termes, réflechir aux contenus après les outils, ou même parallélement, est à mon sens deja une mauvaise direction stratégique.
Stéphane Deschamps
@Joël : Je suis complètement d’accord avec toi Joël sur l’erreur d’inversion des réflexions, mais je travaille dans le SI avec tous ses défauts :)
C’est un peu comme travailler chez un quincailler : la vue SI ne se pose pas la question du tableau que tu veux afficher dans ton séjour, elle se pose la question de : marteau ou perceuse, crochets X ou chevilles Molly ?
C’est déplorable, et je dis à qui veut l’entendre que nous avons des choses à dire (les progrès de notre SI, ses réussites, les compétences à partager, etc), et qu’il faut commencer par mettre des moyens sur des gens qui sauront aider à les dire plutôt que sur les outils pour dire.
Briscard
La correctrice à genoux, sur une règle… nue?
mry
…encore à livre à lire donc ?
Thibault Malfoy
Un très bonne analyse à ce sujet de François Bon ici.
Docteur Peuplu
Intéressant. :)
Je viens de lire le résumé sur Amazon et j’ai peur que ce livre soit un peu trop complexe. Mais ce qui me rassure, c’est que vous dites qu’il transmet bien son savoir.
Alors je vais le lire.
FrédéricLN
Dr Peuplu : je vous rassure. Super simple, super clair, vaut 1000 fois son concurrent de l’éditeur d’en face. Ma bible.
Tom
Ton blog vient de passer de pagerank 7 a pagerank 6… Sais tu pourquoi?
MaOkA
J’irai donc le feuilleter à la fnac voir si je le prend :) merci pour l’info !
Blah ?