Le sens du canard
Un célèbre avocat du barreau de Paris m’a posé la question cette semaine : “Mais, qu’est-ce que cette histoire de canard qui fait tant rire les geeks ?”.
Étant d’un naturel serviable, je me dois de lui éclairer sa lanterne.
HTML, HyperText Markup Language
Le HTML est un langage de balises d’une grande simplicité qui permet de mettre en forme des textes pour les publier sur les sites Web.
La révolution du HTML n’est pas dans le concept de balises, qui lui est bien antérieur (on le trouvait déjà dans les photocomposeuses électroniques des années 70), mais dans la fonction hypertexte, c’est à dire la capacité de créer des liens entre différents documents, les fameux hyperliens.
Le HTML est une technologie très rustique. Une page HTML est un fichier de texte tout à fait standard. Celui-ci peut-être créé avec n’importe quel éditeur de texte. Sa structure est des plus simples :
<html>
<head> </head>
<body> </body>
</html>
La balise <html>
marque le début du code HTML et la balise </html>
, la fin. Entre les balises <body>
et </body>
(corps), on mettra le texte que l’on souhaite voir s’afficher dans la page.
Entre les balises <head>
et </head>
(en-tête), on mettra des informations relatives au document. Ces dernières ne sont pas transcrites directement dans la page, mais peuvent être utilisées par le logiciel qui affiche la page Web (navigateur). La plus commune de ces informations d’en-tête est le titre du document, que l’on définira à l’aide des balises <title>
et </title>
.
Dans le corps du texte (body), nous disposons d’un corpus de balises permettant la mise en forme du texte. <p>
et </p>
vont définir un paragraphe, <b>
et </b>
vont définir un passage en caractères gras (bold en anglais), <i>
et </i>
, un passage en italique. La balise <br>
est un saut de ligne (line break en anglais). Etc.
Comme vous le découvrez peut-être, c’est très simple et à la portée d’un enfant de l’école primaire.
La reine des balises, c’est <a>
, celle de l’hyperlien. Elle permet de définir un élément de la page en tant que lien vers un autre document (ou une partie de document). Le nom et la localisation de cet autre document sera spécifié dans un attribut href (pour Hypertext Reference). Exemple :
<a href="https://embruns.net/">Le meilleur blogue francophone</a>.
Ce qui donne :
Voici un exemple de code de page en HTML :
<html>
<head>
<title>Des vérités sur les avocats</title>
</head>
<body>
<p><b>Anton Tchekhov</b> : <br><i>Il en est des médecins comme des avocats. La seule différence c’est que l’avocat se contente de vous voler alors que le médecin vous vole et vous tue par la même occasion.</i></p>
<p><b>Proverbe italien</b> : <br><i>Mieux vaut une souris dans la gueule du chat<br>Qu’un client aux mains de l’avocat.</i></p>
<p><b>Proverbe indien</b> : <br><i>Les mains d’un avocat sont toujours dans la poche de quelqu’un.</i></p>
<p><a href="http://maitre.eolas.free.fr/journal/">En savoir plus...</a></p>
</body>
</html>
Ce qui donnera, à l’affichage dans un logiciel dit “navigateur” :
Anton Tchekhov :
Il en est des médecins comme des avocats. La seule différence c’est que l’avocat se contente de vous voler alors que le médecin vous vole et vous tue par la même occasion.Proverbe italien :
Mieux vaut une souris dans la gueule du chat
Qu’un client aux mains de l’avocat.Proverbe indien :
Les mains d’un avocat sont toujours dans la poche de quelqu’un.
Voilà, vous savez l’essentiel sur le HTML.
HTML, une technologie en voie de fossilisation
Il faut savoir que tous les sites Web à ce jour reposent, au mieux, sur la version 4 de HTML, version qui a été publiée en décembre 1997 (et légèrement amendée en décembre 1999 avec la version 4.01). 1997, en termes de Web et d’informatique, ça commence à vraiment dater. (Utilisez-vous encore des logiciels dans leur version de 1997, ou de plus anciennes encore ?)
Depuis, 1997, plus rien ou presque. On a vu la version 4.01 en 1999, quelques errata (le dernier en 2001), c’est à dire, vraiment pas grand chose.
C’est à ce moment de mon discours que certains crient au fond de la salle “XHTML”…
XHTML n’est pas une nouvelle version de HTML, c’est juste un durcissement des règles formelles du HTML. Quelques principes simples qui signent la fin d’une certaine poésie d’écriture autorisée par HTML 4. Car, voyez-vous, HTML était un peu permissif dans sa syntaxe. Heureusement Sarko-XHTML est arrivé et a tenté de mettre un peu d’ordre dans ce boxon gaucho-arnarcho-alterno-mondialiste.
Un exemple. Avec Sarko-XHTML, il est désormais interdit d’oublier de fermer ses balises. Ainsi, si tu débutes un paragraphe avec la balise <p>
et que tu oublies de le clore avec </p>
, ce qui était précédemment toléré, tu vois le commissaire de la conformité devenir tout rouge, les sirènes se déclenchent, les hélicoptères balaient ton bureau avec leur projecteur, la police du code défonce ta porte avec un bélier, etc.
Retenez donc que XHTML ne propose aucune nouvelle balise par rapport au HTML, c’est simplement une façon plus “stricte” d’écrire le HTML. Bien sûr, au-delà de ma plaisante caricature, le XHTML a plein d’avantages, mais, il n’est pas une obligation. C’est une amélioration de la forme, principalement destinée à rendre compatible le HTML avec la nouvelle lingua franca de l’informatique, le XML. Effet secondaire, cela incite à écrire proprement en étant vigilant sur sa syntaxe. Le XHTML, c’est de la cosmétique.
Le canard, le canard !
Bon, j’y arrive, ne criez pas. C’est là aussi qu’on commence à marcher sur des œufs, parce que c’est un sujet où l’on peut s’en prendre plein la gueule pour pas un rond, la moindre virgule de ce que vous écrivez peut être retenue contre vous comme élément à charge.
Je ne vous ai pas encore parlé du W3C… Le W3C est un consortium (un groupement d’entreprises constitué en vue d’opérations communes) qui s’est chargé de définir les spécifications des principales technologies du Web, d’abord pour le bénéfice des entreprises qui y participent, ensuite, pour celui de tous (mais, pas toujours…).
Le W3C produit des choses capitales dans le domaine industriel, ce sont les spécifications. Pensez par exemple à la spécification du format DVD, c’est l’ensemble des règles techniques qui permet de produire correctement un DVD qui soit lisible par les lecteurs compatibles avec la norme, quelque soit le fabricant du lecteur. C’est ce qu’on appelle l’interopérabilité. J’imagine qu’avec cet exemple, vous saisissez mieux l’importance des spécifications.
Pour un industriel, il y a deux politiques. Soit : j’ai inventé une technologie tout seul, elle est tellement bonne qu’elle va s’imposer sur le marché et tous mes concurrents vont être rétamés, je vais imposer mon standard à la planète entière (pensez Betamax). Soit : nous sommes entre industriels coopératifs, et, plutôt que se faire une coûteuse guerre des standards (VHS contre Betamax), on va se mettre autour d’une table et nous allons tenter de produire un standard commun. Nous y économiserons de l’argent, la diffusion dans le public sera plus rapide, c’est un gage de succès de la technologie et nos consommateurs nous serons redevables de leur épargner une période de confusion du marché, période peu sécurisante qui n’encourage pas à consommer.
Bref. Le public attend donc du W3C le successeur de HTML 4. On va l’appeler “XHTML 2” plutôt que “HTML 5”. XHTML, parce que l’on décide d’y intégrer les règles de syntaxe compatibles avec XML, et 2, parce que l’on a déjà XHTML 1 (et 1.1) qui sont des versions XMLisées de HTML 4.
Nous avons donc un aréopage de gens extrêmement brillants, des pointures dans leur domaine, généralement payés par de grosses entreprises, qui se réunissent autour d’une table (virtuellement le plus souvent) afin d’accoucher de XHTML 2.
Et là, rien.
Enfin, non, pas rien : des working drafts (épreuves de travail, qui sont des avant-projets publics). Mais, rien de définitif et d’opérationnel. Ça progresse à une vitesse de sénateur arthritique, avec une décélération nettement observable. Les utilisateurs commencent à s’impatienter : “Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?”, et la sœur Anne lui répond : “Je ne vois rien que le Soleil qui poudroie, et l’herbe qui verdoie.” Le désespoir s’installe peu à peu.
Pire, les fameux drafts sont loin de faire l’unanimité parmi les futurs utilisateurs, les critiques fusent de tous côtés. Pour beaucoup d’observateurs, cela ne va pas dans la bonne direction, ce n’est pas ce que l’on attendait. D’autant plus que XHTML 2 était présenté comme l’avenir de HTML (HTML, qui est le “joyau de la couronne W3C” pour reprendre les termes de Tim Berners-Lee, et dont les enjeux pour le Web sont considérables).
D’autres deviennent vulgaires (en v.o.) : “What the fuck?”, y compris au sein du W3C. Certains tentent même une aventure hors du W3C (rien ne l’interdit).
À force d’ambition toujours plus grande, de perfectionnisme et d’enculage sémantique de mouches, l’ébauche du phénix 2.0 commence à ressembler un peu à une usine à gaz inachevée (quel est le galopin qui a murmuré “c’est inbitable” au fond de la salle ?). Comme beaucoup de grands projets, le périmètre s’élargit à mesure de son développement… jusqu’à parfois en perdre de vue les limites et objectifs.
Cela dit, le principal problème de XHTML 2, ce n’est pas les divergences d’opinion sur certains points techniques (même si certaines sont importantes), c’est qu’il n’est toujours pas sorti des limbes des drafts.
En résumé, on est dans la merde.
Vous l’avez maintenant deviné, le canard, c’est XHTML 2.
Haro sur le canard
Dans le débat, il y a deux positions principales.
La première position trouve sa principale représentation francophone chez Karl Dubost, qui travaille au W3C. Karl nous dit (je synthétise) : “Ok, c’est un vilain canard pour l’instant, mais, ce n’est pas une raison pour le noyer, il faut lui laisser encore un peu de temps. On connaît au moins un vilain canard qui s’est transformé en beau cygne”. Travaillons encore sur XHTML 2 qui porte en lui de belles choses prometteuses pour l’avenir.
La seconde position est celle, plus sanguine et radicale, incarnée par Daniel Glazman : “Putain, donnez-moi un couteau, je vais égorger ce vilain canard, je vais en faire du confit, des magrets, des cretons…” Arrêtons cette gabegie, il est temps que cette plaisanterie 2.0, qui a trop duré, cesse immédiatement.
(Il faut préciser que Daniel n’a jamais apprécié nombre d’orientations prises par XHTML, et ce, depuis un bout de temps — pour référence : 14 avril 2003, “42 reasons why I don’t like XHTML 2.0. Now, Karl, happy?”)
Très récemment, Tim Berners-Lee, inventeur du Web, a tranché (enfin, pas tout seul, il se place en porte-parole du W3C). Un nouveau groupe de travail va être créé pour produire le successeur de HTML 4, on lui demandera de travailler de façon “incrémentale”, c’est à dire, de ne pas faire table rase du passé (et de l’interopérabilité), de ne pas ré-inventer la roue, mais, d’y aller par touches successives, et surtout de sortir des spécifications dans des délais raisonnables.
Cependant, il est prévu de créer parallèlement un autre groupe pour reprendre le travail sur XHTML 2… XHTML 2 étant toujours porteur de certaines promesses technologiques, malgré le fait que l’accouchement semble actuellement proche de l’impossible. Tim Berners-Lee a tranché, mais pas le cou du canard comme certains l’attendaient.
C’est là que Daniel Glazman saute au plafond, le couteau entre les dents, en hurlant férocement “Le canard, le canard !”.
La question qu’il pose est (de façon synthétique, encore une fois) : “Est-il bien raisonnable de disperser les énergies, et de maintenir sous perfusion le comateux XHTML 2, plutôt que de se concentrer sur l’évolution ’incrémentale’ de HTML, qui promet d’être pragmatique, opérationnelle et efficace bien plus rapidement ?”
Ce qui est à craindre, c’est que Anne puisse encore un bon moment s’esquinter la vue en haut de sa tour. “Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?”, et qu’Anne se doive de répondre : “Je ne vois rien que le HTML 4 qui poudroie, et le W3C qui merdoie encore.”
Quelques citations des protagonistes
XHTML 2.0, le vilain petit canard. Je vous invite tout d’abord à lire ce conte magnifique et toujours d’actualité, plus que jamais, intitulé le vilain petit canard. Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, c’est l’histoire d’un jeune caneton, né au milieu de la basse-cour, ce jeune caneton, différent des autres, gris et sans futur, est dénigré de tous, est détesté de tous, jusqu’au jour où le caneton se révèle être un cygne et fait l’admiration de tous.
[20 janvier 2003. Karl Dubost : “XHTML 2.0, le vilain petit canard”.]
Do you know what happens if you chop off the <head> of a duck? Its <body> keeps moving for a while… But it’s still a dead duck.
[31 juillet 2006. Daniel Glazman : “Dead head, moving body”.]
XHTML 2.0 est un canard mort. Parce que quand on coupe le <head> à un canard, le <body> bouge encore.
[22 septembre 2006. Daniel Glazman, lors de la conférence Paris Web 2006. (Réf.)]
XHTML 2.0 a toujours un marché potentiel et des fonctionnalités trés intéressantes comme RDF/a. Le langage est à mon avis pas allé assez loin dans la rupture avec l’existant, ce qui n’a pas donné un canard, mais plutôt un ornithorynque.
[29 octobre 2006. Karl Dubost, dans un commentaire.]
Deeder
Extrêmement bien synthétisé, je n’aurais su faire mieux. ;)
Maitre Eolas
Je tiens d’une très bonne source que le terme de canard fait aussi référence à cette blague : XHTML, c’est comme un canard : tu coupes le HEAD, le BODY bouge encore.
Si vous avez ri, vous êtes un geek.
Et merci d’avoir éclairé ma lanterne. Pour te remercier, un jour, je t’expliquerai la théorie du grief dans le contentieux de l’excès de pouvoir.
Fred METEY
Je ne goûte pas avec le même intérêt toutes les notes de ce blog mais celle-ci m’épate par le sens pédagogique déployé. Je pourrai la faire lire (et le ferai probablement) à quelques clients peu technoportés. D’autre part elle démontre dans un texte d’une certaine longueur et pas forcément beaucoup retravaillé, une maîtrise de l’humour, de l’écrit, et du sujet (mais tout ça on le savait à travers de nombreuses pages de ce blog). On en veut plus de comme ça pour justifier notre adiction via nos agrégateurs RSS…
dr Dave
<mode pédant = on>
C’est “What the fuck” (sans génitif saxon)…
“What’s the fuck” est une question toute autre, de laquelle je t’invite si nécessaire à t’entretenir en privé auprès de ton époux légitime.
</mode>
PS Off-topic, à l’intention de l’homme en robe qui traîne ci-dessus : la citation dont j’avais fait mention mercredi dernier est postée en mon humble demeure, en principe facilement repérable au milieu de mon habituel verbiage inconséquent…
padawan
Rire, j’allais pointer le gros oubli que Maitre Eolas est allé chercher à la source. Comme quoi le geek pointe sous la robe… ;-)
Pierre Abruzzini
Tout bêtement énorme ce post capitaine… (un peu comme celui sur Movable Type qui m’a tant aidé). En si peu de ligne résumer d’une manière claire et pédagogue ce “boxon”! A quand le bouquin du Capitaine pour nous sortir des brumes… et expliquer clairement certaines technos à nos clients.
Laurent
@ Eolas et Padawan : patience, patience, je n’ai pas encore ajouté les citations ;-)
@ Dr. Dave : je corrige :-)
Pi-xel
Excellent synthétisme dans cette mise en exergue pedagogique à l’attention du néophythe de ce sujet pur geek… Mais perso, j’ai une petite énorme préférence pour l’expliciton du ténor du bateua, plus courte et achement plus drôle… (oui, j’ai ris)
mat
Je ne vois qu’une seule chose à faire: http://openweb.eu.org/openwebgroup/contribution/
:)
Patrick
Passionnant, je file acheter les oranges et le curaçao, on ne va pas laisser tous ces canards pourrir dans un coin… coin… coin!!!!
Bastien
Le “<br />” serait sarkologiquement plus correct il me semble !
Laurent
Non, Bastien, mes exemples, c’est du HTML, pas du XHTML…
Bastien
Oups, mal lu, désolé (et merci pour l’édition).
(Soit dit en passant, je te souhaite de ne jamais devenir sarkologiquement correct … :) )
Karl Dubost, W3C
Excellent résumé ! Fabuleux ! Magnifique.
Quelques petits détails le groupe de travail HTML n’a pas travaillé que XHTML 2.0… et c’est en partie une des raisons du dérapage à mon avis. On ne peut pas demander à un petit groupe de 10 personnes de faire le boulot de 50, un peu comme CSS 3.
Pour note, le GT de HTML a travaillé sur “Modularization of XHTML” (mal nommé, je peux expliquer si cela intéresse), XHTML Basic, XML Events, XForms 1.0, XForms Basic, etc.
Autre ratage du groupe, la façon dont la communication a été gérée avec les contributions extérieures.
Le choix de tuer ou pas XHTML 2.0 ne me revient pas, ni aux employés du W3C, mais à ses membres. Je pense qu’il y aura de nombreuses discussions au prochain Advisory Committee du W3C à Tokyo en décembre 2006. Il y aura certainement beaucoup d’animation. Le rdv consiste en une session plénière des représentants du W3C où l’on présente ce qui a été fait et où les opinions sur le futur des orientations sont exprimées. Daniel y sera, et je pense que c’est bien. Je rappelle que j’ai toujours demandé à ce que le débat se fasse au coeur du W3C, plutôt qu’une bataille rangée entre différents organismes, et donc le fait que Disruptive Innovations joigne le W3C, je trouve cela hautement respectable. Chapeau bas à Daniel là dessus.
Mais revenons à XHTML 2.0, je pense que tout comme XForms, il y a un marché potentiel pour XHTML 2.0. Tout comme il y a eu des marchés différents pour XSL/XPath et CSS/Selectors qui existent dans chacun de leur domaine. On a une vue très très réduite de ce qu’est le Web à cause de l’histoire je pense. Pour la majorité de la population européenne et nord-américaine, le Web se limite à une communication à travers un navigateur type Internet Explorer, Opera, Mozilla ou Safari.
Le développement des applications utilisant Javascript montre qu’il y a d’autres besoins et que le navigateur est plus un carcan qu’autre chose. De nombreuses applis sont développées sur XUL, Microsoft prépare un XAML, etc. Il y a des besoins d’applications. Le domaine Ubiquitous sur le Web est en pleine ébullition. D’ailleurs on parle de plus en plus souvent des rendering engines des navigateurs, plus que du produit au dessus. Les applications riches hors du navigateur se développent de plus en plus et pas seulement pour traiter du (X)HTML. Cela demande une infrastructure, à savoir si XHTML 2.0 en fera partie, je ne sais pas, mais ce qui est sûr pas avec les méthodes de travail précédentes.
L’annonce de Tim est importante, mais rien n’est fait. La montagne de travail est devant nous. Et même si c’est cette fois ci avec un bon espoir, il faudra mettre du coeur à l’ouvrage et ne pas se battre mais s’écouter.
AlbertD
Si j’ai bien compris, l’essentiel du message est “seek my duck” ?
XIII
J’ajoute mon commentaire au concert de louanges : c’est fort bien expliqué. Voilà un exemple de plus de billet long mais pas chiant, qu’on lit sans effort du début à la fin.
Par ailleurs, j’aime beaucoup tes exemples sur les avocats, et nul doute que Maitre Eolas les a adorés également… :-)
Je est un autre
Savoureux.
Pierre Vandeginste
Vachement pédago ! Même moi j’ai compris. T’aurais pas été un peu peu prof dans une vie antérieure ?
Aymeric Jacquet
@Eolas : J’ai ri, j’ai honte. @Laurent : très bon article, je me le garde en référence.
Brad-Pitt Deuchfalh
Doit-on comprendre les termes “enculage sémantique de mouches” comme une attaque directe envers les insectes homosexuels ?
be-rewt
@Laurent: Je note que tu profites de l’article pour essayer de biaiser les résultats de google sur la recherche “meilleur blog francophone”, c’est une honte !
(Attention, ce commentaire contient des morceaux de JLR)
Paul
Syntax error : un sénateur peut être arthritique mais beaucoup plus sûrement arthrosique… ne pas confondre. Je connais une personne polyarthritique depuis ses… 18 mois… je ne vous raconte pas les dégâts. Beaucoup de polyarthritiques n’apprécient guère cette confusion, surtout dans une expression comportant une pointe d’ironie ou d’humour.
Denys
Euhm, en fait, le Betacam est bien un standard qui s’est imposé à la planète entière, c’était, et c’est toujours notamment dans sa version numérique, un format d’enregistrement professionnel d’emploi universel, utilisant des cassettes aux mêmes dimensions que le malheureux Betamax, qui a échoué sur le marché grand public face au VHS. Oui, c’était mon côté XHTML.
Laurent
@Denys : oups, merci de la précision, je vais corriger.
rigas
The author (que je remercie de me faire comprendre ce qu’est un duck) dit : “Tim Berners-Lee, inventeur du Web, ” … ??? … !!! C’est pas … AL Gore… …, non je veux dire Ted Nelson ? Non? Alors Vannevar Bush? Ah, non c’est l’hypertexte (les liens quoi, enfn deux liens au moins quoi). Ah, non, ça c’est l’hypertexte (comme dans H de HTML) mais pas le web. Alors le web c’est …l’ARPA? …. (oui bon, je me couche, c’est encore des trucs de vieux là que je raconte, là). La preuve que je comprends jamais rien aux geeks. Merci pour la tentative d’enseignement.
AlbertD
Je tiens à préciser que “Seek my duck”, en plus d’être une puissante contrepèterie anglo-saxonne, pourrait être l’intitulé de cet excellent article. A moins que le message subliminal qui en découle (!) n’en effraie certains..
Yannou
Magnifique.
Cette synthèse-vulgarisation était sans doute aussi indispensable pour le grand public que le message de TBL pour les avertis.
Pas d’esprit partisan, les positions sont présentées de manière honnête et équilibrée - et ce n’était pas facile.
Merci de l’avoir fait.
Oreille
Je suis scotchée sur ma chaise depuis 20 minutes ( je lis pas je savoure…). Il est 00.43…je pensais pas un jour dans ma vie comprendre quelque chose d’aussi complique aussi facilement aussi tardivement… Merci pour ce moment de grâce avec mon pc… Bonne nuit.
Le Monolecte
Mierda, j’ai ri à la blague d’Eolas… ;-)
Très instructif papier. Et sur le SVG animé, tu as quelque chose??? :-D
Ted Nelson
Bha, l’avantage du xhtml c’est de faire un pas vers la sémantique, bref de détacher le contenu de la forme (d’ou le remplacage par exemple du ’<b>’ pour ’<strong>’). C’est l’amélioration de l’accessibilité qui est en jeu… Après les types qui imbriques des calques à en plus pouvoir tout en se la racontant ’strict’, ou de l’autre coté ceux qui tire sur le xhtml parceque y’a plus la balise blink, ils ont pas compris l’interet du truc sur le long terme (archivage, parsage, croisement du contenu, genre par des IA, si si…). Mais bon, c’est pas les seuls, parceque apparament meme les mecs du W3C on zappé ça :).
D’après un ami universitaire qui squatait le W3C il y’a quelques année, l’ambiance à l’air super mauvaise lors de ces fameuses tables rondes: certains membres se tireraient dans les pattes pour prendre la paternité des innovations (le tout soupoudré de nationalisme latent) tout en proposant dose de regressions (pas par incompétence, non non, dans le but d’apprendre :).
Ted Nelson
syntaxe Markdown… arf.
Guillaume
Pas de référence à wmcoincoin ?
sergio
C’est le canard W3C ?
(OK, je sors)
Fil Ze Loom
Merci. J’ai passé un bon moment à lire ce texte (via Rezo.net qui m’a aiguillé vers lui) dont le sujet ne me disait rien a priori. Bravo pour votre style et votre sens pédagogique.
Aurélien Bardon
Un grand merci pour cet article Laurent. J’avais bien remarqué l’agitation et l’excitation ambiante mais cette histoire de canard restait peu claire…
MD
Ahhhh, enfin j’ai tout compris ! (Merci Laurent) Mais ça va pas m’aider tout ça à me dissimuler tout ça. J’aime pas quand on me traite de geek et son féminin, encore moins ! ;)
Remarque, je me sentirai ptet moins bête à mon prochain Paris Carnet (même si c’est probablement dans longtemps) !
k-ny
MErci pour ce beau pavé sur l’avenir du web !
Jean-Christophe BECQUET
Tu ne crois pas si bien dire en parlant de commissaire et de police. Le web est aujourd’hui suffisamment important pour que la loi s’en mèle. Ainsi, la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées stipule que les services de communication publique en ligne des services de l’Etat, des collectivités territoriales et des établissements publics qui en dépendent doivent être accessibles aux personnes handicapées.
Bien entendu, l’accessibilité ne saurait en aucun cas se réduire à la conformité aux standards mais c’est un prérequis.
Vivement donc la publication du décret d’application afin que l’on sache clairement ce que recouvre la notion d’accessibilité des services de communication publique en ligne.
Nico
Je ne vois pas ce qu’il y a de si compliquer à faire évoluer les standards… Ce qui nous manque, en fion de compte, aujourd’hui, c’est quelques balises.
Je pense aux formulaires avec des types “email”, “date” etc… mais aussi le textarea avec un max et un tribut type (xhtml|html|bbcode|wiki)… Ca me servirai pour mon BBComposer
Bref, ils pourraient, en attendant, créer une version intermédiaire avec toutes ces implémentations…
guy
Dites moi si j’ai bien compris… En résumé, ça donne: “Don’t feed the duck”. Non?
la belle bleue
Moi aussi, je me coucherai un peu moins ignorante et un peu plus geekette ce soir… En plus, j’ai appris une contrepèterie anglo-saxonne…
Pierre & Paul
Merci ! Je viens enfin de comprendre ce que fait un ami qui bosse au w3c !
peut etre faudrait-il plus leur donner la parole…car parler du canard, ça n’a jamais fait naitre un oeuf…
cowboydan
J’ai un peu l’impression d’arriver après la bataille mais tant pis, je vais y aller de mon petit commentaire moi aussi.
Ce qui m’irrite dans cette histoire de canard c’est qu’on semble bien oublier deux personnes pourtant importantes : a) l’utilisateur du web b) le développeur web.
A travers ces batailles rangées j’ai le sentiment que ce sont les industriels qui essayent de placer leurs pions, placer leurs technologies, défendre leurs intérêts et à côté de ça eh ben les deux personnes que j’ai cité sont tout bonnement abandonnées au bord des autoroutes de l’information.
L’utilisateur du web parce que si on maintient deux langages, Html d’un côté et Xhtml de l’autre, il se retrouvera rapidement avec un navigateur qui lira très bien un langage mais pas l’autre ou alors qui fera une soupe à la grimace avec les deux. Les gens utilisent de plus en plus le web, je crois qu’ils n’ont pas besoin de ça alors qu’ils se battent déjà contre les spywares et autres adwares.
Les développeurs web enfin, parce que là, et c’est du vécu, passer plusieurs mois à se former sur une nouvelle technologie pour y être performant et vraiment la maîtriser (en l’occurrence Xhtml) pour s’entendre dire après que finalement cette technologie là n’a plus d’avenir, ça donne vraiment envie de se saisir de son bazooka pour mettre un peu d’ordre dans ces chères têtes pensantes qui font un pas en avant pour en faire deux en arrière.
Alors voilà ou j’en suis. Je viens de changer mes habitudes de travail pour m’adapter à Xhtml (on me promettait le Web sémantique et la conformité de mes sites avec les directives sur l’accessibilité aux handicapés) et là j’apprends que le W3C songe à retourner à Html … ça me laisse vraiment perplexe et j’aimerais bien qu’on m’explique ce que ça va impliquer pour la suite de ma carrière professionnelle…
Philippe@Débloque-notes
Ah ! Je pensais ce matin à ce billet en coupant la tête de mon canard HTML5 (il n’a pas souffert) et à Daniel Glazman qui écrivait en 2006 : « The head element should not exist any more. It’s a useless container for metadata. » Ça fait plaisir de voir que c’est maintenant possible.
Blah ?