Je ne comprends vraiment pas la politique des compagnies aériennes qui fait qu’un allez simple est toujours plus coûteux qu’un allez et retour. Ainsi, pour aller à Fort-de-France l’année dernière, j’ai dû prendre un allez et retour. Alors que je n’avais besoin que d’un allez simple puisque que je revenais en métropole par la mer ! La préposée Air France a été incapable de me fournir une explication plus logique que “c’est toujours comme ça” et “vous savez, nous ne vendons généralement que des allez-retour”. Elle m’a donc vendu un allez-retour, moins cher qu’un allez simple, tout en savant pertinemment que je ne ferai pas usage de mon retour. Retour virtuel qui fut fixé à une date tout à fait arbitraire en fonction des tarifs.
La logique du transport aérien, c’est que la moitié d’un tout est supérieure à la totalité.
Je prie aux lecteurs québécois susceptibles d’être heurtés par ce texte iconoclaste (provocateur ?) d’accepter par avance mes excuses.
Je viens d’apprendre (via la Grande Rousse) que le drapeau du Québec fêtait aujourd’hui ses 55 ans. Je le pensais beaucoup plus ancien en raison de sa facture très classique et très pure en regard des canons de l’héraldique (d’azur à la croix d’argent cantonnée de quatre fleurs de lys du même argent). Et ce drapeau fait tellement royaliste (bleu roy, croix et lys) qu’on le croirait volontiers de l’Ancien Régime.
Si je trouve le pavillon québécois simple et élégant, bien qu’à la symbolique marquée, j’ai toujours eu des doutes quant à la devise du Québec : Je me souviens.
La première fois que je l’ai vue, c’était sur une plaque d’immatriculation. C’était ma première visite à Montréal, et j’étais à bord du taxi qui me menait de Dorval au centre-ville. Je me suis alors dit que cela devait être une déclaration de foi du conducteur du véhicule. Il voulait sans doute dire “attention à toi, je t’ai à l’oeil”, comme d’autres ont des autocollants “bébé à bord” ou “Breizh atao”. Mais une minute après, je m’apercevais que tous les véhicules arboraient cette maxime. J’ai appris ce jour là que c’était la devise du Québec et je l’ai trouvée de prime abord dénuée de sens, et par la suite, évoquant un caractère revanchard et mesquin.
Je pense qu’il n’y a aucune grandeur de vue dans cette devise exclusivement tournée vers le passé. Elle exprime le ressentiment. Elle donne l’image d’un petit peuple renfermé, rancunier et intransigeant. De plus, elle n’a que peu de sens isolément, sinon un sens négatif. Pire encore, alors que je m’enquerrais du sens profond de cette devise auprès de québécois, je m’apercevais qu’elle était inexplicable par la plupart d’entre eux. Quelques uns m’ont dit qu’elle faisait peut-être référence au souvenir de ces maudits français (dont j’étais un vivant exemple, coupable par héritage), qui les avaient autrefois lâchement abandonnés dans leurs lointains arpents de sloche. D’autres m’ont évoqué le souvenir bien présent du “joug” anglais. En résumé : J’me souviens que l’histoire m’a fait bien des misères.
Peut-être devrait-il y avoir sur le drapeau du Québec un éléphant, animal qui symbolise la mémoire de maltraitances très anciennes ?
Le gouvernement du Québec a créé un site dédié aux armes et symboles du Québec. On peut y lire :
En concevant en 1883 les plans du Palais législatif de Québec (aujourd’hui l’Assemblée nationale), Eugène-Étienne Taché (1836-1912), architecte et sous-ministre des Terres de la Couronne, fit graver dans la pierre, sous les armes du Québec qui apparaissent au-dessus de la porte principale du parlement, la devise Je me souviens. Elle fut utilisée et désignée comme la devise du Québec durant plusieurs décennies. L’adoption en 1939 de nouvelles armoiries du Québec sur le listel desquelles elle figure, raffermit son caractère officiel.
En l’absence de textes où Eugène-Étienne Taché expliquerait ses intentions, c’est en se plaçant dans le contexte où il a créé cette devise qu’on peut en comprendre la signification. Taché a conçu la décoration de la façade de l’hôtel du Parlement comme un rappel de l’histoire du Québec. Il en a fait un véritable Panthéon. (…) D’autres éléments décoratifs évoquent des personnages ou des épisodes du passé et Taché avait prévu de l’espace pour les héros des générations à venir. La devise placée au-dessus de la porte principale résume les intentions de l’architecte : Je me souviens… de tout ce que cette façade rappelle.
En fait, personne ne sait au Québec ce que la devise veut réellement dire, et peu de citoyens sont au courant de cette conjecture architecturale. Je me souviens, oui, mais de quoi ?
Je viens de lire dans plusieurs blogues américains des discours comme quoi ceux qui sont contre la guerre soutiennent ipso facto Saddam Hussein et les atrocités de son régime, voir pire encore. Je ne sais pas trop si c’est de la naïveté, de la bêtise ou bien de la désinformation volontaire.
Il semblerait aussi que la plus grande arme des va-t-en-guerre d’aujourd’hui est de faire l’amalgame entre pacifisme et extrême-gauche.
Moralité : il y a aussi des cons dans la blogosphère, comme dans la vraie vie.
Ce billet entre bien sûr dans ma catégorie “mauvaises humeurs”.
Marie-Louise
Il s’agit de logique étatique et non pas aérienne ! L’explication est simple : éviter d’avoir des « blancs manqués », comme on les appelle à la Guadeloupe. En fait, l’état français s’assure que les métros ( = Français de métropole) qui vont aux Antilles françaises ont assez d’argent pour en revenir, et qu’ils ne finiront donc pas SDF là-bas. Seuls les résidants aux Antilles peuvent prendre un aller simple.
Marie-Louise P.S.: Je vous donnerais volontiers mon courriel s’il n’était pas automatiquement publié sur votre site.
Laurent
J’ai observé le même phénomène sur d’autres destinations, aussi je ne pense pas que votre explication soit tout à fait exacte. D’autant plus que l’aller-simple est bien vendu, il est simplement plus cher.
Merci en tout cas de m’apprendre cette belle expression de “blanc manqué”. J’ai vu aux Antilles que ce ne sont pas les “blancs manqués” qui manquent…
Vous ne devez pas être une “métro” avec votre joli prénom…
Marie-Louise
Désolée de vous décevoir mais je ne suis qu’une métro avec un prénom rétro.
Marie-Louise
Blah ? Touitter !