Les maisons et appartements à vendre sont signalés, comme chez nous, par des panonceaux d’agences immobilières. Mais ici, la grande différence, c’est que l’agent immobilier y affiche son portrait. Une photographie où figure invariablement un visage tout “sourire Colgate”, si possible avec un air un peu niais qui doit sans doute inspirer confiance dans cette profession, que dis-je, ce sacerdoce, qui a réputation commune avec nos arracheurs de dents.
Au détour de l’une de nos promenades, riant d’un portrait soulignant avec acuité la stupidité revendiquée d’un bellâtre au dentier impeccable et à la choucroute laquée, à l’air benêt d’un premier de la classe, je posais la question à mon lapin “mais, est-il donc possible de faire carrière dans l’immobilier si on a une sale gueule ?”. Mon homme pris le parti de rire de tant de naïveté de ma part et me répondit que cela serait totalement improbable.
Songeur, poursuivant notre périple urbain, je me demandais quel était cet étrange pays où pour vendre un condo (appartement dans une co-propriéte), il fallait une face de Saint-Niais propre sur lui sorti d’une sit-com à l’eau de rose, alors que l’on n’avait pas tant d’exigence en politique, à voir les sales gueules d’un Paul Martin ou d’un Jean Chrétien. Il semblerait que la confiance réside plus dans les apparences dans l’immobilier, et plus dans les idées en politique.
Bon, aujourd’hui que j’aurais le goût d’explorer la jungle urbaine, voilà que c’est le déluge. Grrr… Enfin, il y aura quand même un rayon de soleil puisque j’ai un 5 à 7 avec Martine la banlieusarde, non, pas celle-là, l’autre, la virtuose du jardinage, de la cuisine et de MovableType ! (Trop de Martine icitte, Marlier et Delahaye ont dû faire bien du dégât au Québec dans les années 60).
PS. Comprendre “5 à 7” dans l’acception canadienne française de l’expression. Il ne s’agit nullement d’une rencontre salace dans un hôtel miteux comme mes lecteurs de France pourraient le comprendre.
Blah ? Touitter !