Journal de bord

Il fait chaud, c’est estival. 28° C.

Nous avons pris un café au Starbucks du Village, plein de gars avec des ordinateurs portables (“laptops” ici) et des grands mugs de café allongé. Ça facilite la drague : “Beau moustachu musclé avec Dell/Windows XP, no way ! Petit geek maigrichon barbu sous Ubuntu, sexy ! Éphèbe blondinet avec G4 17 pouces, woaw !!!”

Samedi soir, c’était BBQ avec un excellent Angus acheté chez Loblaws, fondant et savoureux. Nous avons mangé sur la terrasse, sous les étoiles, à la lumière des bougies.

Agréable repas familial et dominical à Laval. L’occasion, lors de la promenade digestive, de faire un cours d’architecture banlieusarde, du genre bungalow des années 60 à la disneylandisation du style qui prévaut de nos jours (dans des coloris délavés immondes et très anglais : vieux rose, café au lait, gris perle). Et de constater que l’argent fait ici rarement bon ménage avec bon goût.

J’ai appris aussi qu’il ne fallait pas seulement regarder la maison, mais aussi les voitures garées devant, pour juger du réel “standing” des occupants. Parce que c’est bien important d’avoir de grosses voitures. J’ai même vu un garage avec de grandes baies vitrées dans la paroi latérale afin que personne n’ignore les augustes carrosses qu’il abrite. Et de saisir cette remarque :“lui, c’est rien dans la maison, et tout dans le char”. L’idéal étant que le rapport maison-auto soit équilibré. Un Hummer devant un bungalow, c’est la faute de goût. Un énorme SUV devant une monstrueuse baraque style “neo-castel-blockhaus”, vous voilà roi envié de votre quartier.

Chers amis touristes, si vous souhaitez réellement connaître l’âme du pays, ressentir son américanité, vous ne pouvez faire l’impasse sur la banlieue qui ne figure pourtant dans aucun guide touristique. Une visite de Carrefour Laval est un must, bien plus passionnant que le “Montréal souterrain”.

Vision un peu saisissante juste en face de la maison.

Je suis déçu, il n’y a pas d’écureuil dans notre bloc. Raison : surpopulation de chats. Et je crois que ces derniers se sont donnés le mot pour venir me narguer sur la terrasse, il y a même un petit effronté qui est entré dans la maison. J’ai aboyé très fort, l’intrus a détalé à la vitesse de l’éclair.

Faudra que l’on m’explique cette loi idiote qui fait qu’il n’y a que 4 caissiers au supermarché “Metro” de Papineau à 18 heures.

Difficile de ce caler à l’heure locale, je me réveille à 6 heures du matin et vers les 21 heures, je suis hors-service.

Jeudi prochain, expédition en terra incognitae, direction Le Saguenay. Retour à Montréal mardi.

Je n’ai toujours pas mangé de Pogo.

DotClear avec un système de templates ? Je dis oui ! J’achète !

La réplique se prépare.

Chryde : “Mon heure de peur américaine”.

Ça me rappelle de bons souvenirs…

Moi aussi, je suis pour l’Alberta indépendant, le pays qui a du pétrole, des Stetson Hats, des idées, et des primes pour Noël.

Il y a un climat étrange qui flotte maintenant ici au Québec. Comme si l’indépendance était acquise, inéluctable, juste une question de temps, de modus operandi. Un indépendance fataliste.

Même avec une belle gouverneure générale, la cote du fédéral n’a jamais été aussi basse…

L’indépendance du Québec, en fin de compte, ça ne changerait pas grand chose dans la province, ce serait de l’ordre du folklorique, du sentimental et de l’anecdote. Les lois du commerce sont toujours supra-nationales. Mais, paradoxalement, l’indépendance du Québec aurait un impact bien plus majeur sur le ROC (reste du Canada), soulignerait encore plus le manque de fondations et de consensus qui font du Canada un pays, fragiliserait l’unité d’une façade qui cache ses lézardes. Un Canada amputé du Québec aurait-il encore des raisons d’exister ? Cette fédération de solitudes, d’égoïsmes bien compris, deux fois moins peuplée que la France (33 millions d’habitants) sur un territoire plus grand que les États-Unis, a-t-elle un avenir ? À part faire figurer la portrait d’Elisabeth II sur les billets de banque, ça sert à quoi l’idée de Canada ?…

Splogs ou pas, la “loi de puissance” en question fait le désespoir des blogueurs: elle signifie qu’un tout petit nombre de blogs accapare la majorité des citations, tandis que l’immense majorité des blogs n’est citée (et peut-être lue) par personne ou presque… [AixTal, “Blogs: Les derniers ne seront jamais les premiers”.]

Ce qui relativise un peu les assertions enthousiastes de certains apôtres du blogue commercial.

Ceci dit, il faut procéder d’une certaine démarche pour venir à en être cité, il faut le vouloir, et peut-être que de nombreux blogueurs ne souhaitent même pas s’y engager. D’autre part, il faut savoir que l’immense majorité des blogues est constituée de cadavres, car, selon mon intuition, il ne doit pas y avoir un blogue sur dix qui arrive à dépasser le cap des six mois.

Beuh, fait trop chaud…