Litanie judiciaire
Nous recherchons l’info dans près de 4 millions d’articles chaque mois, alors sommes-nous l’éditeur de tous ces articles ? Faut-il modérer les articles avant publication ? Ce qui serait évidemment impossible, surtout pour de l’actu… Mais à chaque fois qu’il nous en est fait la demande, nous retirons sans délai les contenus illicites comme la Loi de Confiance dans l’Economie Numérique nous en fait obligation… Alors pourquoi Olivier Dahan ne nous a-t-il pas demandé de supprimer l’article de Gala qui lui a déplu, au lieu d’engager une procèdure judiciaire ?
S’il gagnait son procès, ce ne sont pas tant les 30000 euros et autres dommages et intérêts exigés qui seraient le pire, mais la brèche ouverte dans laquelle ne manqueraient pas de s’engouffrer d’autres avocats et/ou personnalités… Faudra t-il alors fermer tous les agrégateurs Web 2.0 ? Et pourquoi pas les moteurs de recherche ? Bref, nous nous posons beaucoup de questions, si vous avez des réponses, n’hésitez pas à nous les communiquer, ça nous aidera à bâtir notre argumentaire !
[Wikio Blog : “Mais pourquoi Olivier Dahan s’acharne t-il sur Wikio ?”, via Novövision.]
Olivier
“Faudra t-il alors fermer tous les agrégateurs Web 2.0 ?” Faut reconnaître que ça serait un effet de bord sympa…
Eolas
Ce qui me fait penser qu’il faut que je m’achète une nouvelle Aston Marin, le cendrier de la dernière est plein.
karl, La Grange
Olivier touche un point intéressant.
Laissons juste le temps de nous poser la question de l’utilisation de l’information en général. Beaucoup de services (Web 2.0 et autres) plaident le pas responsables, pas coupables. Un grand volume de données à traiter déresponsabiliserait en illustrant l’incapacité technique structurelle.
Internet est fait de grand flux et résulte très souvent en « Single Point of Failure. » Un aggrégateur en est un exemple. Mais cela veut-il dire qu’il faille laisser faire ou que la technologie doit être modifiée de façon à ce que ces agrégateurs soient plus dans leur rôle.
Cela ouvre un autre problème technique et non trivial qui est celui de l’identité physique sur le réseau. Quand on publie une information (être la source) sur le Web, on peut/pourraît identifier cette information de façon légale, par exemple dans les flux.
Un aggrégateur pourrait refuser toute information qui n’est pas strictement identifiée ou si la décision de publication d’une information « anonyme » (dont on ne connaît pas la source), on accepte alors d’en devenir responsable.
Cela pose technique aussi les problèmes de traçabilité. Comment remonte-t-on à la source d’une information aggrégée, comment efface-t-on une information qui a été diffusée dans un réseau de distribution ou au moins notification du désir de l’effacement ?
Je trouve cela très intéressant. Ce qui est malheureux c’est que les procès se fassent dans un but et une atmosphère qui ne recherchent pas des solutions mais une condamnation.
narvic
@ karl
La recherche actuelle de la justice n’est pas celle d’une condamnation, mais de déterminer où se situe la responsabilité.
Et je comprend parfaitement que les juges soient très agacés par tout le business qui se développe autour de la rediffusion éditoriale (par RSS, par liens, peu importe…), qui est loin de se contenter d’héberger (voire qui n’héberge en réalité rien du tout et se contente de relier), mais qui sélectionne, trie, classe, hiérarchise, note, voire regroupe (avec la fonction “discussion” de Wikio, par exemple) des contenus éditoriaux, bref en les éditant (je ne vois pas comment on pourrait parler d’autre chose que d’édition des contenus dans cette situation…), mais qui refuse pourtant toute responsabilité juridique sur ce qui passe entre leurs mains et qu’ils triturent dans tous les sens… Il y a tout de même dans cette attitude une réelle lâcheté 2.0.
Alors en effet se pose le problème de la traçabilité, permettant de remonter à la source de l’info qui pose problème. Mais il ne faudrait pas que cette logique de la traçabilité revienne à faire peser toute la responsabilité sur les petits auteurs en bout de chaîne et dédouane totalement le business qui s’est greffé sur lui et lui suce la moelle.
Il est peut-être temps de réagit contre une très mauvaise direction que prend aujourd’hui le web 2.0, avec ces gros machins qui se sont posé au milieu de la place (moteurs, agrégateurs, sites de partage), qui tirent la totalité du profit de l’opération et ne partagent absolument rien avec les autres contributeurs.
Pour le moment l’UGC, le contenu généré par les utilisateurs, est une forme pure et simple d’exploitation, par de nouveaux négriers, une véritable escroquerie pour les contributeurs.
Le principal résultat de l’UGC et de toute l’économie du web aujourd’hui, c’est que tout le monde contribue gratuitement, y compris les professionnels de l’info qui travaillent à perte, et pendant ce temps là google a fait 1,3 milliard de dollars de bénéfice, rien que ces trois derniers mois ! Ça ne peut plus durer comme ça.
karl, La Grange
@narvic: hehe. Ça c’est un autre sujet sur lequel j’ai écrit plusieurs fois et qui m’a valu les fourches caudines de certains détracteurs, peut-être à cause de son titre.
La responsabilisation des sites dit Web 2.0 pourraît être si vous ne pouvez pas établir une source identifiée et physique de la nouvelle, vous êtes totalement responsables.
Les commentaires sur un site d’aggrégation est encore à un autre niveau. La responsabilité de celui qui laisse des commentaires est aussi un problème d’identification.
Moktarama
@narvi : je te trouve un peu excessif franchement. Des négriers, rien de moins…gardons leurs proportions aux choses !
Ensuite, certes ces plateformes ne “produisent” rien et s’appuient sur l’utilisateur, en même temps l’utilisateur y trouve également son compte. Une plateforme de blogs permet à un novice de créer un blog clé en mains, un aggrégateur permet d’élargir son audience et de rencontrer d’autres avis. Alors certes ils font leur fric là-dessus, mais quand on voit que pour l’instant les avocats attaquent uniquement l’aggrégateur et pas la source, cela semble tout de même légèrement incohérent à mes yeux. Sans bien sur dédouaner les plateformes. Juste, ne tombons pas d’un excès à l’autre.
Quand à Google, vu la culbute vertigineuse qu’il est en train de faire en Bourse à cause de la chute violente du taux de clics sur les Adwords aux US, je ne suis pas sur que ce soit le meilleur exemple.
Pour ce qui est des professionnels de l’info, fallait peut-être pas qu’ils donnent tout gratos hein, suffit de voir les vente du Canard pour le constater. Quand on se plante de business model, on vient pas se plaindre après . Alors eux se font clairement enfler, mais l’utilisateur lambda qui veut juste partager sa passion, lui il trouve ça bien pratique.
M’enfin, ce n’est que mon humble avis.
Blah ? Touitter !