Pour vous, le libéralisme est-il toujours l’ennemi de la justice sociale ?
Il y a beaucoup de « libéralismes » différents. Par exemple, aux États-Unis, liberal veut dire de gauche. Nous, socialistes, nous sommes des libéraux au sens du libéralisme politique originel car nous sommes ardemment attachés aux libertés individuelles et démocratiques, à la liberté de pensée, d’expression, d’aller et de venir, d’entreprendre, de voter, de mener sa vie, etc. Nous tenons à ces libertés parce que, sans elles, l’air devient vite irrespirable et la société se fige, mais aussi parce que nous les considérons comme nécessaires au combat pour la justice sociale. C’est le débat démocratique, ce sont les libertés syndicales, le droit de grève qui ont permis de faire avancer partout le sort des salariés et des plus démunis, même s’il a fallu lutter dur et arracher chaque conquête. Donc, pas question de jeter l’opprobre sur le mot lui-même et, ce faisant, de jeter par-dessus bord cette part de mémoire révolutionnaire à laquelle, dans l’histoire, le concept politique de libéralisme est attaché.
Mais si vous entendez par libéralisme cette conception de l’économie, je dirais même ce dogme ou cette idéologie, qui confie aux marchés, et aux marchés seulement, la régulation des sociétés, alors, oui, je pense que le libéralisme est l’ennemi de la justice sociale. Ennemi n’est d’ailleurs pas le mot adapté. Les marchés ont leur logique, le profit maximum. Ils ne sont pas porteurs d’un projet de société, fût-il inégalitaire. Ils sont une « force qui va », insensible aux conséquences sociales ou environnementales. S’en remettre à eux — aucun État ne le fait totalement, les États-Unis pas plus que les autres —, c’est accepter une sorte de jungle anarchique où les êtres humains sont broyés par les mouvements erratiques de l’économie. Jaurès le disait déjà : « Le capitalisme, c’est le désordre. » Le capitalisme s’est profondément transformé mais le constat vaut toujours car le désordre fait partie, si j’ose dire, de son code génétique. C’est pourquoi sa vitalité aveugle doit être canalisée, civilisée. C’est le rôle de la politique de porter les valeurs d’une société et de fixer les règles qui en résultent. Alors, naturellement, l’économie administrée, ça ne marche pas. Et l’histoire du XXe siècle est là pour nous dire à quels autres types d’errements, de désordres et de désastres peut conduire le fantasme d’un contrôle absolu de l’économie. Voyez l’Union soviétique, le totalitarisme, le goulag. Mais je crois, en revanche, que l’État doit plus que jamais être le garant d’un ordre économique et social juste.
[Ségolène Royal, “Maintenant”.]
Alice
Comme notre éternelle et fabuleuse candidate a un seuil de tolérance à la critique très bas, doublé d’une propension à la rancune hors norme, ses nouvelles règles seront un bon moyen d’éliminer ses opposants politiques. On ne va pas se marrer tous les jours … Vouloir sanctionner Cambadélis pour l’emploi du mot “pétaudière”, pfff, il n’y a pas plus grave au PS ?
Anne Onyme
J’ai bien aimé aussi celle de Cambadélis :
“il vaut mieux dire la vérité sur le PS et la précipitation de Ségolène Royal (à se déclarer candidate au poste de premier secrétaire) que de tirer nuitamment la sonnette de François Bayrou malgré l’hostilité de son parti”
Avec elle, le débat politique, c’est sanction, assignation, sanction, assignation, sanction…
Sauf quand on s’appelle Georges Frêche et qu’on peut vous refiler une fédération.
koz
Tiens, marrant : sur la page d’index, y’a “anonyme” et en com’, “anonymous”. Enfin, anglais ou français, c’était moi.
VinZ
Royal avant la présidentielle, c’était une femme qui bousculait le PS, rompait volontairement le discours habituel socialistes. Maintenant qu’elle se prend pour la chef, c’est la pire gardienne du dogme qui soit (sauf, en effet, quand on s’appelle Frêche).
nom
gros connard :D
Anne Onyme
“…des sanctions à l’encontre de ceux qui se comportent «mal» en «dénigrant» leur parti.”
Euuuuh, prendre des libertés avec le programme du parti lors de l’élection présidentielle, est-ce que ça compte comme dénigrer ?
mich"
(le commentaire précédent est de moi)
nom
GROS CONNAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARD :D
Michel Valdrighi
Et ne se rendre à aucune réunion qu’on n’a pas soi-même organisé, comme elle fut si prompt à le faire avant la présidentielle, cela compte t-il comme du dénigrement ou comme du mépris envers le parti ?
Baptiste
On perdrait dagrouik…
humour japonais
françois hollande a un humour fou
JP
Oui, Hollande a un sens très supérieur de l’humour et de la liberté de parole.
Hollande croit profondément qu’il ne saurait y avoir de censure au PS, à moins de comportements exceptionnellement graves menacant l’essence démocratique du parti, tels que, juste pour donner un exemple, une vanne de Montebourg.
Euh, bon, zut, faudrait que je reformule ainsi ma phrase d’introduction:
Hollande a un sens très hiérarchique de l’humour et de la liberté de parole.
ELM143
Elus et dirigeants socialistes accrochez vous : bientôt des procès en excommunication. On se croirait revenus au PCF du temps de Georges Marchais. C’est ça l’avenir et la “démagogie participative ? lol et relol !!!
Gus
ça fait quand même un moment qu’on l’explique : le libéralisme, pour les socialistes, c’est les défauts du libéralisme pour tout le monde, et les avantages cumulés du libéralisme pour les autres de la régulation pour eux pour les heureux élus chargés du service de la société, typiquement choisis pour conformité aux dogmes et croyances transmises par leurs parents eux-mêmes serviteurs de la société
Les variantes sont les suivantes :
Le modèle Delanoë : conception large du la notion de service de l’état : les banquiers, les entreprises assez gentilles pour respecter les 35h et euthanasier leurs salariés surnuméraires plutôt que de les licencier sont considérés comme contribuant au service de la société.
Le modèle Royal : le service social a pour contrepartie le devoir d’obéissance à l’état : rompez les rangs, vous pouvez fumer, mais dehors. Déplait évidemment beaucoup aux gens qui se considèrent comme serviteurs de la société mais exerçant libéralement.
Le modèle Hollandais : Il faut changer quelque chose ? Pourquoi donc ? On a pas déjà tout ce qu’il faut ?
Le modèle Besson/Kouchner/Cohn-Bendit : favorable à la promotion de l’ascenseur social, mais uniquement entre serviteurs de l’état, le reste pouvant se démerder avec des vélos et du bio dans les cantines. Violemment opposé au modèle de société chinois tout en y ressemblant trait pour trait, innefficacité du système judiciaire mis à part par hypocrisie.
Le modèle “Sarkozyste de gauche” : les pauvres y sont cons, yen a marre des pauvres, s’ils sont pauvres c’est qu’ils font vraiment rien pour devenir riches d’abord déjà on les laisse circuler dehors alors que des fois ils sont même pas lavés et ils parlent pas bien.
dagrouik
@Baptiste: ah bon ? c’est dommage par ce que j’ai quelques centaines de Mo de données en tout genre pour mes autres camarades ;o)
Blah ? Touitter !