Requiem pour une conduite
De 1891, nous nous souvenons que Léon XIII était pape, que le général Boulanger se suicidait sur la tombe de sa maîtresse, que le Stade français se prenait une belle branlée face aux Rosbifs (21 à 0), que Sadi Carnot était président de la République française, qu’Arthur unijambiste rendait l’âme…
Au Canada, le scandale de la Baie des Chaleurs éclatait, le bon curé Labelle nous quittait pour rejoindre son Seigneur et le pays au front ceint de fleurons glorieux pleurait Sir John Alexander Macdonald, père de la confédération et apôtre de la tempérance.
À Montréal, cité industrieuse près du fleuve géant, peuplée de 216 650 fiers Canadiens, des ouvriers poursuivaient l’œuvre de Thomas Porteous à l’angle des rues St James et Windsor en renouvelant une portion de la conduite d’eau “grand trunk”.
Mais ce froid matin de janvier, une bien triste nouvelle fait la une des journaux…
Une nouvelle fuite d’eau paralyse le centre-ville de Montréal depuis ce matin. Un peu après 7 h, le tuyau, installé en 1891, a éclaté inondant la rue Saint-Jacques à l’angle de Peel. [La Presse, 16 janvier 2009.]
Je souhaite que nous ayons collectivement une pensée émue pour ce monument historique ignoré qui s’est éteint après 118 ans de bons, loyaux et méconnus services.
Dans un soupir, un ingénieur de la Ville de Montréal aurait murmuré « La pauvre, elle aurait pû durer encore 30 ans… ».
Hoedic
Pensée émue….
(En tout état de cause, ça fout un beau bordel…)
marie-hélène
Plus fort que Jeanne Calment le tuyau !
Dave
Une spéciale dédicace hors-sujet (à 1m30s dans la vidéo)
karl, La Grange
On y parle de tuyaux aussi, le premier numéro.
Blah ? Touitter !