Journal de bord

vendredi 7 août 2009

Journalisme à la française

“Les bidonnages avérés ont trait à l’image,” constate le sociologue Jean-Marie Charon. “Dans la presse écrite, la reconstitution des paroles, la contraction de la citation, les effets de mise en scène, les récits enjolivés sont considérés comme anodins. Notre tradition littéraire française est souple avec le caractère véridique des mots dès lors que la trame de la vérité est respectée.”

[Stratégies, via Rue89 : “TF1 et France 2 « bidonnent » : la plaie de la reconstitution”.]

1. Le 7 août 2009,
samantdi

La “tradition littéraire française” vaut pour des textes narratifs de fiction, le journaliste n’est pas censé écrire un roman mais un texte informatif.

2. Le 7 août 2009,
gilda

Je ne sais pas si le bidonnage est si répandu que ça. À la période de ma vie où j’aurais pu en être témoin, quand je faisais partie du comité de soutien à Florence Aubenas et Hussein Hanoun, il n’y en a eu aucun, les équipes de toutes télés filmaient vraiment sur le vif. La seule partie un peu “préparée” mais ça n’était pas bidon, fut pour un magazine belge de type “Envoyé spécial” : ils étaient venus au local un jour choisi quelconque sans événement médiatique prévu et nous avaient demandé quelles étaient nos activités très quotidiennes. On avait ensuite traité en priorité ce jour-là celles qu’ils souhaitaient filmer (ils ne pouvaient pas rester une journée entière). Par exemple préparer des tee-shirts pour envois était beaucoup plus visible qu’ouvrir le courrier et faire la comptabilité du jour. Donc on avait fait ce qu’on faisait sans artifice et sans autre mise en scène que Mettez vous plutôt par là sinon avec la fenêtre ça fait contre-jour, mais pas dans l’ordre habituel. Et le résultat images + commentaires donnait un excellent reflet de ce qui était, seul mon prénom avait été changé (par discrétion).

3. Le 8 août 2009,
Maxime

Ca fait des années que les journalistes mettent en scène les infos. Les américains parlent d’infotainment, ce n’est pas parce que le mot existe pas en France et que le phénomène y est plus discret qu’il n’existe pas.

Le témoigne de gilda pourrait être 1 parmis 1000. Dans son cas, ce n’est pas vraiment bidonné, mais ça reste une légère déformation des faits. De la très légère déformation des faits à une déformation plus ample et proche du bidonnage il n’y a souvent qu’un pas, et celui-ci est très souvent franchi. D’ailleurs, quand on connait le système, on n’hésite pas à s’en servir : Kouchner s’est fait prendre avec son sac de riz, mais combien y échappent ? BHL s’est fait prendre en Georgie, mais pourquoi n’aurait-il pas agi pareillement sur les autres conflits ?

Rien de neuf, malheureusement.

(Sinon, il n’y a pas à dire, l’audience ici est en baisse, malgré les appeaux de Laurent, il y a relativement peu de commentaires.).

Blah ? Touitter !