Accélérateur de particules
[…] Il fut néanmoins proprement stupéfiant de voir, lundi en fin d’après-midi, la quasi-totalité des sites des médias les plus sérieux, reprendre sans le moindre conditionnel la thèse de la tentative de suicide, propagée par TF1. Une fois de plus, l’exemple montre comment une rumeur peut prendre corps dans un groupe humain (et le groupe humain des journalistes des dits sites n’est pas différent, finalement, de celui des braves bourgeois d’Orléans, qui crurent fermement, dans les années soixante, que les cabines d’essayage de certains magasins de prêt-à-porter de la ville amenaient directement certaines clientes à des bordels du Maghreb). […]
Ces phénomènes sont éternels. Qu’y change le Web ? À première vue, il en accélère la propagation, et… le dégonflement. Dans les années 80, la rumeur selon laquelle Isabelle Adjani aurait été atteinte du SIDA avait circulé souterrainement, des semaines durant, avant que Adjani ne vienne la tuer sur le plateau du 20 heures. S’agissant de Laura Smet, il n’aura fallu que quelques heures pour que la version officielle ne vienne concurrencer, environ à égalité, la thèse de la tentative de suicide. Au total, on peut considérer qu’on a gagné du temps.
Arrêt sur Images, Daniel Schneidermann : “Laura Smet, la rumeur acceléré”.
OlivierJ
Ça me fait plaisir de lire ça, je vais pouvoir envoyer ça à mon père (65 ans) qui me disait que les fausses informations avaient plus de place avec le Net. Finalement pas plus qu’avant, et c’était ce que je lui avais soutenu. Les fausses informations sont facile à vérifier. La crédulité des gens est malheureusement toujours la même.
Ou en tous cas si les gens de la génération de mon père créditent plus particulièrement ce qui vient du Net (courriels rebalancés surtout), ils apprendront à douter comme pour le reste.
Blah ? Touitter !