Qui sont les climatosceptiques ?
De nombreux scientifiques soulignent le rôle de la presse dans la controverse actuelle sur le climat. Le scénario serait le suivant. Après avoir entretenu un catastrophisme outrancier, les médias retournent leur veste en ouvrant leurs pages aux sceptiques. « Le message des scientifiques est très ennuyeux, c’est le même depuis 20 ans. On avait des modèles qui prévoyaient des choses qui sont en train de se produire à peu près comme prévu. Les médias sont tentés d’aller chercher des gens un peu plus agréables à mettre en scène », analyse Hervé Le Treut, directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace et membre de l’Académie des sciences, qui a participé au rapport du Giec de 2007. C’est en partie vrai. Mais la réalité est plus complexe.
Dans son livre, Naomi Oreskes montre que les thinks tanks conservateurs jouent sur le principe journalistique d’impartialité pour diffuser leurs positions, aussi minoritaires soient-elles, dans les médias. Cette réalité est principalement nord-américaine dans les pressions exercées sur les rédactions, mais les tensions sont palpables ailleurs. En témoigne la polémique sur le traitement de faveur qu’aurait reçu Claude Allègre sur France 2 en lui évitant une confrontation avec l’écologiste radical Paul Ariès, ou encore le journaliste spécialisé Denis Delbecq.
Slate, Anne de Malleray : “Qui sont les climatosceptiques?”.
Guillermito
Schéma classique bien résumé par Godard : “Dans le journal, cinq minutes pour les Juifs, cinq minutes pour Hitler”. Ca marche aussi avec le changement climatique ou l’évolution : “Teach the controversy”. Pensée binaire simple. Les journalistes oublient, ou n’ont pas le temps, d’introduire toutes les clés qui permettent une vraie compréhension.
Tout ce qui est graduel, quantitatif, lent, complexe, abstrait, n’est pas facile a expliquer. La science, donc, est difficile a enseigner dans les media-mitraillettes ou l’on doit comprendre en dix secondes ou moins de 140 caractères.
Pour prendre un exemple dans mon petit coin de connaissance, il m’a fallu des années d’université pour saisir la beauté et l’importance profonde du concept d’évolution, qui lie ensemble toute la biologie moderne, et explique tant de choses dans des domaines aussi variés que la botanique, la zoologie, la biologie moléculaire, la physiologie, la biochimie, la médecine, et même la géologie.
Un climatologue peut expliquer un modèle, des prédictions et des confirmations pendant une heure ou deux, il suffit d’un abruti qui dit en souriant “Il a neigé a Montpellier, il est ou ton réchauffement climatique ?” pour annuler le tout, et en plus, faire de la télé divertissante.
La télévision (ou les journaux qui font de la télévision écrite) est l’ennemie de l’éducation. Les contre-exemples se font de plus en plus rares (BBC, NPR, chaines spécialisées de type National Geographic).
CA
Sachant qu’interviennent en effet des lobbies industriels avec des gros moyens. Il y a aussi des travaux sociologiques qui montrent leur capacité d’influence (pour une présentation, voir par exemple http://yannickrumpala.wordpress.com/2008/11/19/les-sources-du-scepticisme-environnemental/ ).
Blah ? Touitter !