La coiffeuse de Tunis
Elle symbolise, mieux que personne, les turpitudes et l’arrogance du régime Ben Ali. Elle est devenue la femme la plus haïe du pays. On l’appelait « la régente ». On spéculait sur ses chances d’accéder un jour à la présidence. Elle était devenue politiquement incontournable, médiatiquement omniprésente, et économiquement hégémonique.
Leïla Trabelsi, l’épouse du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, est d’ores et déjà, et quelle que soit l’issue de la crise qui secoue aujourd’hui le pays du jasmin, l’une des principales « victimes politiques » de l’affaire. Avec le limogeage des inamovibles Abdelawahab Abdallah et Abdelaziz Ben Dhia, deux de ses obligés, intervenu jeudi 13 janvier au palais de Carthage, elle a perdu ceux qui étaient ses meilleurs alliés du sérail.
Elle-même, à en croire la vox populi, aurait déjà fait ses bagages et se serait provisoirement repliée sur Dubaï, une ville où elle a ses habitudes. Une rumeur, insistante mais invérifiable, prétend qu’elle serait partie dès le début des troubles, le 19 décembre, et qu’elle aurait emporté avec elle 1500 lingots d’or extraits des coffres de la banque centrale. L’histoire est sans doute trop belle pour être vraie. Elle montre cependant à quel point « Leïla la coiffeuse devenue présidente » cristallise les fantasmes et les haines.
Dernières Nouvelles d’Algérie : “Du séchoir au pouvoir : Le destin contrarié de Leila Trabelsi Ben Ali”.
Comment voyez-vous la situation évoluer ?
Je ne sais pas. J’espère que le pouvoir comprendra que la solution est d’abord politique. Il y a certes des problèmes économiques et sociaux qui doivent être résolus. Mais il y a d’abord un problème politique de fonds qui est le manque de liberté. La question de la corruption est également importante. Le Premier ministre a annoncé la constitution d’une commission, j’espère que celle-ci n’enterrera pas le problème comme c’est souvent le cas. Elle doit avoir un mandat général et n’épargner personne.
Vous croyez sérieusement qu’une commission puisse en Tunisie enquêter sur la famille Trabelsi ? (Leila Trabelsi est l’épouse du chef de l’Etat, NDLR).
Je reconnais que je suis sceptique…
L’Express : “L’analyse de Moktar Trifi, le président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme”.
Blah ? Touitter !