Journal de bord

mercredi 3 août 2011

Journalisme de liens

C’est terrible à dire, mais les animateurs du site Fdesouche font partie des meilleurs journalistes de liens de France. Leur pratique de ce type de journalisme, tant vanté par les théoriciens de la profession mais jamais vraiment mis en place en France, est d’une précision et d’une exhaustivité étonnantes, si l’on met à part le biais idéologique.

Leur couverture de l’affaire DSK en liens, vidéos et sons renvoie par exemple toute la presse dans les cordes. Fdesouche a compris mieux que personne que le web est vaste, que le meilleur se trouve toujours ailleurs et que pour la première fois, Internet permet aux journalistes d’indiquer précisément leurs sources, laissant au lecteur la possibilité de jauger lui-même la pertinence de ces dernières.

Les sites qui font du journalisme de liens, comme Slate ou LeMonde.fr, en restent timidement à ce format désuet qu’est l’article. Fdesouche n’écrit pas d’articles, mais ouvre le débat en postant un extrait médiatique, laissant le soin de l’analyse aux lecteurs. Le journaliste est animateur de communauté, il n’est plus au-dessus de la mêlée.

Slate.fr, David Doucet et Vincent Glad : “Sortons Fdesouche du ghetto”.

1. Le 3 août 2011,
Virgile

Il me semble au contraire que l’info brute est incompréhensible, parce que décontextualisée, sortie de sa culture d’origine, sortie du référentiel de valeurs qui permet de la comprendre et de la juger.

C’est justement le boulot du journaliste que de recontextualiser l’info, et donc, de la rendre interprétable. Sinon, la seule chose à laquelle on arrive, c’est à des conclusions du genre “ils sont fous ces américains” (cf. l’émission L’effet papillon sur C+) ou bien “ces arabes, ils ne sont vraiment pas comme nous”. Coïncidence, c’est justement le genre de conclusions auxquelles un site comme Fdesouche souhaite que son lectorat arrive !

Du coup, pas étonnant qu’ils excellent mieux que quiconque dans le journalisme de liens…

2. Le 3 août 2011,
Maxime

« Il me semble au contraire que l’info brute est incompréhensible, parce que décontextualisée, sortie de sa culture d’origine, sortie du référentiel de valeurs qui permet de la comprendre et de la juger. »

Vnai pour un article qui parle d’évènements en Afrique Noire ou en Asie. Vrai pour des votes de lois compliquées au parlement. A moitié vrai encore quand il s’agit d’une affaire américaine, du genre l’arrestation de DSK ou le procès de Michael Jackson. Mais pour les faits divers qui font de l’audience, du type par exempe de ceux présentés par la sélection partielle de fdesouche, je me demande bien ce qu’un journaliste peut bien apporter… Ah ben du cooup c’est facile de faire du « journalisme de liens » pour eux :)

3. Le 3 août 2011,
Maxime

Je suis allé voir l’article sur Slate, et enfin un article intelligent sur fdesouche !

En survolant les 1500 pages de troll de Breivick, il se plaint justement de cet omerta médiatique (ou du politiquement correct). “Si on veux me faire fermer ma gueule, pas grave, je passe à la vitesse supérieure : engrais et fusillades. Là je pourrais me faire entendre”. Laisser ces rigolos parler (et les troller quand on a le temps, mais j’ai arrêté ça depuis bien longtemps) me semble moins dangereux que de risquer qu’ils passent à l’acte.

D’ailleurs, si on va un peu sur la “fascosphère”, on constate un désaccord profond. On a deux, voire trois types de fascos : - les anti-juifs. Classiques, mais ceux-là souvent trouvent à s’allier avec les islamistes ces derniers temps. - les anti-islam, ou les judéo-chrétiens. Ceux-là, souvent, n’hésitent pas à dire du bien du judaïsme, voire à s’acoquiner avec l’extrème droite israëlienne. On mettra Breivick là dedans. - les antisémites tout court. Mais ils sont pas nombreux.

Evidemment, les anti-juifs et les judéo-chrétiens ne pourront jamais s’entendre. Il y a un autre problème lié à cela : depuis 1947, on a une région du monde en guerre civile. Avec le politiquement correct, on peut même pas en débattre. Un des béligérants confonds son Etat et sa religion, l’autre obtiens la solidarité automatique de tous les autres Etats partageant sa religion. Guerre de religion donc. Tous les deux, en tant que minorités, se plaignent de racisme quand on prends part pour l’un où l’autre. Et parviennent souvent à se faire entendre : impossible donc d’en discuter. Le problème c’est que la fascosphère ne cesse de faire de référence à ce qu’il se passe dans cette partie du monde. Et 64 années de conflit, ça commence à faire beaucoup, alors autant dire que si tu n’as pas un doctorat en histoire du proche-orient, même si tu parviens à en débattre sans débordements qu’on pourrait qualifier de raciste (ce qui nécessite de sacrés gants), on va se plaindre que tu ne sais pas de quoi on te parle, puis te mettre dans le même ghetto que fdesouche, avec les racistes. Pourtant, ça calmerait bien des esprits obtus si on parvenait à y trouver une paix durable…

4. Le 3 août 2011,
Maxime

On note d’ailleurs que le franchouille moyen est plutôt anti-islam en France, et pro-islam dans la guerre civile de religion du proche-orient. Un peu paradoxal ce genre de racisme…

5. Le 3 août 2011,
Olivier

Si on compare le journaliste à un animateur, fdesouche c’est Pascal Sevran ou Thierry Rolland ?

6. Le 3 août 2011,
Gilles

fdesouche, un homo ou un macho ? je pense Thierry Roland. Fdesouche, c’est bien fascho de souche non ?

7. Le 4 août 2011,
MB

Facebook a sauvé ma fille.

J’estime que ce commentaire n’est pas hors sujet puisque je me borne à donner un lien, laissant le soin de l’analyse au lecteur. Non ?

8. Le 4 août 2011,
Bob

En lisant les commentaires de fdesouche, j’ai l’impression que la seule chose qui unis les commentateurs, c’est la haine. Haine de l‘“etranger” ou de celui qui n’a pas la bonne religion ou des homos. C’est d’ailleurs assez rigolo, car la “logique” des discussions s’en ressent. En gros il n’y a pas de grand ligne commune, c’est un peu le foutoir .

9. Le 4 août 2011,
Erwan

Glenn Greenwald, blogueur US a Salon, utilise aussi les liens de maniere extensive pour pointer ses sources et relier ses billets entre eux quand un rappel a ses lecteurs est important. Il publie aussi ses interviews integralement, integre et repond aux commentaires, etc. Un journaliste qui traite ses lecteurs autrement que de simples consommateurs d’information.

Blah ? Touitter !