Jean-Marc Roberts, le patron des éditions Stock, veut bannir la vente de livres sur Internet.
Il reproche également à Internet de prendre du “temps de cerveau disponible” au détriment de la lecture de romans, comme les siens je suppose…
Après, étonnez vous des relents de poussières et de moisissures qui flottent dans les décombres de la littérature française.
Maintenant, chez Twitter, on te raccourcit tes URLs sans te demander ton avis. Brillant…
Ainsi, j’ai http://lcg.net/-/1b2 qui devient http://t.co/auXpVeO. Superbe.
Je partage ce genre de commentaire :
“Twitter, you need to provide a means to disable this infuriating feature in profile settings. I do NOT want URLs I post to be obfuscated and mangled. I want to post full-length, human-readable URLs, without interference, and without having to jump through hoops to make it happen.”
Je veux pouvoir choisir, entre un raccourcisseur pour te “rickroller” ou te “goatsiser” et des URLs sans surprises.
Comme si c’était le moment de donner encore plus aux gens l’envie d’abandonner Twitter…
ossobuco
Lieu unique du livre, ça sent sa maison close. Dans la ville relativement importante où je vis, les libraires sont assez hautains et désagréables ; j’ai toujours l’impression qu’ils me prennent pour un voleur : je ne dois pas avoir une tête de lecteur. Je préfère encore la Fnac où je vais souvent et commence à bien connaître les vigiles. Je finirai bien par réussir à piquer quelque chose. Je n’ai pas écouté l’interview, que pense le monsieur du livre électronique?
Eolas
Le capitalisme “à la française” repose sur ces quelques principes simples : la clientèle captive, le monopole de droit ou de fait, et le protectionnisme, le tout bien sûr à la charge de l’Etat, qui créera une haute autorité indépendante comme ma couille gauche est indépendante de ma couille droite pour veiller sur le tout et placer quelques copains.
Laurent Gloaguen
Ça manque d’un bouton “+1” les commentaires ici…
Jean
C’est curieux. J’ai eu beau regarder la vidéo trois fois, je n’ai pas entendu Jean-Marc Roberts réclamer le bannissement de la vente de livres sur internet ni quelque monopole que ce soit. Certes il se plaint du fait que les gens passent plus de temps sur internet qu’à lire des livres mais c’est vrai et il n’invente rien. Il plaide pour les libraires et c’est sans doute un crime de lèse internet, du moins pour Numerama.
L’émission est intéressante et consacrée à 90 % aux œuvres qu’elles présente et non au web. Il vaut mieux la regarder jusqu’au bout que de dilapider du temps de cerveau disponible à lire le webloïd qui comme il en a l’habitude a extrait de son contexte quelques citations utiles à construire la fable d’un dangereux ennemi d’internet et des internautes. C’est bon, c’est vendeur, on s’y laisserait prendre. On peut trouver que la littérature française sent le moisi, c’est une opinion, en tout cas chez Numerama pour ce qui est des mauvaises odeurs, on a de leçons à recevoir de personne.
ossobuco
J’ai du temps de cerveau disponible alors j’ai écouté. Quand J.M. Roberts qualifie la librairie de “lieu unique du livre”, on peut comprendre sans être spécialement de mauvaise foi qu’il veut l’exclure des autres lieux et comme il consacre la moitié de son temps de parole disponible à sa diatribe anti-internet, on ne peut pas s’étonner du raccourci journalistique. Le journaliste d’Europe1 tente de lancer le thème du livre électronique, qui ne prend pas et c’est bien dommage car je crois que c’est le seul vraiment intéressant. Pour le reste l’émission n’a pas beaucoup d’intérêt (à moins d’être passionné par la nouvelle formule du “Monde Littéraire”, l’avis de J. Birnbaum sur la rentrée littéraire (“y’a plein de pays qui nous… enfin je crois qui nous envient un peu cette espèce d’institution spécifiquement française qu’est la rentrée littéraire” dit-il à 2’12” sans trace apparente d’ironie) ou encore l’analyse de son impact sur le compte d’exploitation des libraires par le vice-président de leur syndicat, libraire à Rouen, qui rapporte aussi l’opinion selon laquelle “c’qu’on reproche souvent à la littérature française c’est d’être très tournée vers les femmes” (vers 11’20”).
Damien B
Tiens, c’est sur le blog et pas Google+ ça ? Ha oui, sur Google+ il n’y a que les posts avec moins de 140 caractères…
Jean
Le Soir est allé plus loin que les provocations de Jean-Marc Roberts. On l’a appelé pour lui demander de s’expliquer et cela a été l’occasion d’une discussion intéressante. Même qu’à la fin, ils le remercient… Sont cons les Belges ? :-)
ossobuco
Ah ah Le Soir c’est “les Belges”, et Europe1 céléfrançais? J.M. Roberts est donc directeur des éditions Stock, société du groupe Hachette Livre (elle-même du groupe Lagardère), Hachette Livre qui a signé le 28 juillet avec Google un accord de numérisation de livres dont elle détient les droits - et visiblement pas pour le bénéfice de la librairie petite, grande ou moyenne ; mais rien ne force personne d’être cohérent avec soi-même. On ferait mieux de s’intéresser au développement du livre numérique plutôt que de mener des combats d’arrière garde - c’est une spécialité nationale, avoir une guerre de retard.
Jean
On trouve bien les éditions Stock en vente sur internet, papier et format numérique au standard ePub. J’en ai même vu défiler parmi les nouveautés sur l’écran d’accueil iBooks de l’iPad. Même s’il est inquiet, je n’ai pas cru une seconde que Jean-Marc Roberts voulait faire interdire la vente de livres sur internet. Le raccourci est abusif et lui attribuer dans le titre de l’article des mots qu’il n’a pas prononcés est une tromperie. Il a cherché le buzz, c’est réussi, nombre sont tombés dans le panneau, et le nigaud n’est pas celui qu’on croit.
Pour ce qui est du livre électronique je ne sais pas si l’équipement en liseuses et tablettes fait déjà la différence en France — le Kindle n’est pas encore disponible, sauf sur Amazon US —, et en francophonie. Les éditeurs proposent leurs nouveautés de la rentrée en ePub. Pour ma part, je me pose la question de savoir si à la fabrication on songera s’en tenir aux bonnes pratiques, comme pour les pages web.
ossobuco
Ah désolé là je ne poursuivrai pas le débat car je refuse de lire Le Figaro Dassault, c’est une discipline que je m’impose. Il faut avoir des principes pour survivre dans ce monde de brutes. Vous dites que “J. M. Roberts a cherché le buzz” mais je ne peux pas imaginer qu’un esprit aussi brillant se livre à des jeux aussi puérils. Bon. En tant que citadin ce qui m’embête vraiment c’est la disparition avérée des bistrots des centres villes (venez ici essayer de manger un sandwich accoudé au zinc : good luck), mais comme ce n’est pas la faute d’internet tout le monde s’en fout.
ossobuco
Post scriptum (omne animal triste est) : Jean-Marc Roberts (Stock) : l’ebook, c’est bon pour les SDF - Cet homme est un visionnaire, la Librairie est sauvée. Dommage que le podcast ne soit pas disponible sur le site de FranceInter, on va encore dire que c’est de la faute du journaliste qui est un nigaud.
Jean
Il est effectivement regrettable qu’en France, à ma connaissance, il n’y a qu’au Figaro qu’il se soit trouvé un journaliste pour faire son travail : se sortir le doigt de la lune et contacter l’éditeur pour obtenir des précisions sur ses déclarations surprenantes.
L’eBook pour les SDF ? Plutôt bien vu en ce qui me concerne ; en effet c’est pour ça — en plus de l’internet —, que je me suis acheté une iPad ; quelque chose de peu encombrant pour des moments sans domicile fixe. Songez à ce que le fait d’avoir dit ça dans une émission de radio il y a deux ans n’en valide pas pour autant une titraille trompeuse de cette semaine.
ossobuco
Vous avez réponse à tout! Je vous laisserai le dernier mot de peur que le Capitaine ne se lasse. Ce matin à la pause, j’ai commis un commentaire sous le billet du jour, rapport à un coup de sang de Me Eolas (vous connaissez?) relativement aux éditorialistes lybiens (le temps est orageux). Si ça vous dit… je m’y sens un peu seul. Bien amicalement.
Jean
Oui. J’ai vu votre commentaire. Sur le sujet, coup de gueule, etc. je reste perplexe. Pour l’instant je n’ai rien à dire. J’ai lu la longue suite d’interventions sur Google+ et ça a fini par me lasser.
ossobuco
“Pour l’instant je n’ai rien à dire” Et moi donc! ça n’empêche. C’est vrai que Google+ est lassant, je m’y perds. Embruns est plus reposant.
ossobuco
De quoi combler JM Roberts : “Le Rêve Français” en téléchargement gratuit
Jean
Merci mais je ne lis pas les livres des politiques. Je considère ça comme une sorte de marketing et je n’aime pas trop. Je me contenterai des survols que m’en proposeront les journalistes.
Et puis voilà qu’en même temps je découvre que Karl est pour l’interdiction de la vente des livres en ligne et qu’un sans logis survit à Paris avec une tablette iPad dont il ne peut se passer : I’m Homeless and This Is Why I Have an iPad. Le monde est sans dessus-dessous.
Karl, La Grange
Je ne suis pas pour
J’ai dit que cela ne me dérange pas. La première raison en est que plus on interdit des formes de diffusion du livre (objet papier), plus on le retire du circuit. On pénalise par cela
En revanche, la vente de textes littéraires (autrefois contenus dans des livres) au format électronique ne me choque pas. Il y a toujours l’enjeu du DRM, mais c’est un autre débat.
ossobuco
J’ai pas ce problème : dans mon quartier il n’y a pas de librairie ; il n’y a pas d’indice qu’il y en ait jamais eu ; je suis obligé d’aller en centre-ville où, comme j’ai essayé de l’expliquer dans mon commentaire n°1, les libraires ne sont pas baisants selon l’expression de mon grand’père qui était un puits de sagesse. Le livre électronique serait particulièrement adapté à la publication de correspondances d’écrivains, impossibles ou difficiles à avoir en format papier notamment à cause de leur volume, je serais personnellement intéressé par celles de Rousseau Jean Jacques, ou de Proust Marcel rassemblée par Ph. Kolb dont je n’aurai jamais la place pour héberger les 21 volumes qui suffiraient à m’occuper jusqu’à la fin de mes jours. Is Bernard-Henri Lévy having the best week ever?
Jean
Qu’on se rassure. J’ai bien compris ce que pense Karl. J’ai seulement fait un peu de provoc et à l’occasion illustré comment on peut construire n’importe quoi à partir d’une phrase de 14 mots, mal interprétée, isolée de son contexte de 413 ; 80 signes sur 2472, soit environ 4 % de l’ensemble du texte. Par contre l’histoire du sans-logis est authentique. L’art de la mésinformation : mettre une once de vérité dans le mensonge.
:-)
Sinon la sottise ne relève pas de l’interdiction, supposée ou à venir, de la vente de livres en ligne, mais de croire à un tel roman. La société de la marchandise ne peut interdire la commercialisation de la marchandise livre. C’est à l’opposé de ses fondamentaux.
Pour le reste, rien ne me choque et, papier, numérique, audio… tous les formats ont leur intérêt. Il me manque un lecteur ePub sur ordinateur. Tous ceux que j’ai essayés sont épouvantables. À ce jour personne n’a été fichu de sortir un truc minimaliste qui affiche une page blanche en plein écran sur fond noir et dont on fait tourner les pages avec les flèches du clavier.
Beaucoup de livres gratuits sont des horreurs typographiques et par exemple je passe du temps à corriger avec Sigil et BBEdit ceux que je télécharge du site du Projet Gutenberg. C’est vraiment dommage : plus de 1800 livres ; illisibles.
Cadeau : par Denis Diderot, Lettre sur le commerce de la librairie ; format ePub et typo normalisée par mes soins.
Karl, La Grange
Oui pour les lecteurs de ePub sur mac c’est une catastrophe.
Jean
Je les ai tous essayés à part FBReader et je ne vois pas de version Mac. J’ai jeté un œil sur la page de l’appli et rien que les captures d’écrans avec les fenêtres pleines de boutons me font fuir. Je ne vois pas une telle éruption de pustules sur un livre papier et même si je suis réservé sur les interfaces singeant la réalité concrète, pour un lecteur d’eBooks c’est indispensable.
Coïncidence en voici un nouveau : Alice et à première vue ça ne me convient toujours pas d’autant qu’il est en vente sur l’App Store et que donc on ne peut l’essayer. L’App Store ne me gêne pas tant qu’on peut évaluer ou aussi acheter en direct sur le site après une période d’essai avant l’enregistrement. J’ai laissé un mot sur le blog du développeur.
L’appli iBooks pour iPad est excellente et je n’ai pas trouvé mieux. J’ai installé Stanza qui, à l’inverse de l’horreur développée pour ordinateur, est quand même très bien fait pour la tablette. Mais iBooks est meilleur.
ossobuco
Dédicace spéciale à Jean qui va bien trouver à y redire.
Jean
J’ai peu d’estime pour les pseudo-analyses du Closer des loisirs numériques et je ne perdrai pas de temps à lire leur article. On a vu avec cette soit-disant affaire Jean-Marc Roberts qu’ils étaient de piètres interprètes, et au pipeau. Alors c’est quoi le truc ? Le prix unique du livre « say male et lé éditeurs cé tout dé vilins méchan ? Pa modern. » À mon humble avis ça fonctionne plutôt bien et les ventes de livres numériques c’est peanuts : moins de 1 % du marché. Pourquoi changer ? Ils n’en vendront pas plus et perdront un maximum d’argent. L’équipement en liseuses n’a pas atteint la taille critique pour que les ventes décollent. Il sera toujours temps de revoir ça dans quelques années lorsque la situation aura évolué. Est-ce qu’Apple vend ses iPads à 75 € ?
karl, La Grange
Je viens de remarquer que le commentaire 21 l’adresse vers l’image il manque le nom de domaine de la grange. ;)
karl, La Grange
Aussi pour donner un suivi à cet article ou une fin de suivi.
Jean-Marc Roberts est mort à 58 ans, le 25 mars 2013, des suites d’un long cancer.
Laurent Gloaguen
Il n’est jamais trop tard pour remarquer ce genre de choses…
http://www.la-grange.net/2011/08/23/ereader-mac
Blah ? Touitter !