Journal de bord

lundi 27 août 2012

Comme un ouragan…

Cyclones et tempêtes tropicales depuis 1851. Projection stéréographique polaire.

[Cyclones et tempêtes tropicaux depuis 1851. Projection stéréographique polaire.]

Image IDV Solutions, John Nelson : “Hurricanes Since 1851”.

Données Organisation météorologique mondiale : “IBTrACS-WMO data”.

La zone circulaire obscure sur la projection polaire correspond à la zone équatoriale.

Presque tous les cyclones tropicaux se forment à moins de 30 ° de l’équateur et 87 % à moins de 20 ° de celui-ci. Comme la force de Coriolis donne aux cyclones leur rotation initiale, ceux-ci se développent cependant rarement à moins de 10 ° de l’équateur (la composante horizontale de la force de Coriolis est nulle à l’équateur). L’apparition d’un cyclone tropical à l’intérieur de cette limite est toutefois possible si une autre source de rotation initiale se manifeste. Ces conditions sont extrêmement rares et de telles tempêtes se produisent, croit-on, moins d’une fois par siècle.

La plupart des cyclones tropicaux apparaissent dans une bande d’orages tropicaux qui encercle le globe terrestre, et qu’on appelle la zone de convergence intertropicale (ZCIT). Leur parcours affecte le plus souvent des zones au climat tropical et au climat subtropical humide.

De par le monde, on rapporte en moyenne 80 cyclones tropicaux par année.

Fr.Wikipedia : “Cyclone tropical”.

1. Le 27 août 2012,
Guy Verville

Halluciant. As above, so below.

Blah ? Touitter !

La démocratie, victime du Web

Ainsi les accusations les plus folles, protégées par le vide juridique qui préside au fonctionnement de la Toile, peuvent circuler librement, détruisant les réputations, accréditant les visions les plus complotistes de l’Histoire, faisant, en tout état de cause, le jeu des extrêmes et des adversaires de la démocratie.

Le Nouvel Observateur, Laurent Joffrin : “La Commission Jospin et les dérives du web”.

“Si tu reviens, j’annule tout”.

1. Le 27 août 2012,
Jean

Ben oui. Elles peuvent…

2. Le 27 août 2012,
Karl, La Grange

Le glissement sémantique de Laurent Joffrin…

Seulement voilà : par capillarité, de boîte e-mail en boîte e-mail, le texte circule

Oui communications de personne à personne comme toute conversation chez soi, dans un café, entre deux personnes ivres ou pas.

sans que personne ne puisse s’y opposer

Encore heureux. À moins de vouloir vivre dans un état fasciste.

et sans que les vraies informations sur le sujet, publiées par la presse sérieuse, ne soient jamais prises en compte.

Heu ? je ne comprends pas. Donc la presse a publié des informations sérieuses et tout le monde s’en fout. Parce que la presse n’est pas/plus crédible, parce que la presse a des gamelles aussi, parce que depuis très longtemps les gens écoutent les on-dits plutôt que les sources sérieuses

Pourquoi ? Parce qu’il est très difficile d’engager des poursuites en diffamation contre un texte anonyme,

Cela a toujours été le cas. De tout temps.

parce que ceux qui le font circuler n’encourent aucune sanction

Si on se réfère à la mention précédente les personnes donc qui font circuler par mail.

et surtout, parce que par un étrange renversement, une partie du public considère que ce qui circule anonymement sur le Net est plus fiable

Non, ce n’est pas un renversement. Le public a toujours voulu croire les rumeurs scandaleuses. Les tabloids existent depuis longtemps. Et les histoires de comptoir de café n’ont pas attendu Internet. Et puis la presse sérieuse dans l’histoire a aussi été la source de propagande pour l’état. George Orwell l’exprime plutôt bien.

que les informations publiques et vérifiées publiées dans les journaux ou sur les sites des organes d’information qui ont pignon sur rue.

Cela donne un petit goût de la Pravda cette phrase. Quelle ironie.

La rumeur se détruit non pas par la censure surtout dans un réseau social mais bien par étayant des faits sérieux et en les diffusant.

3. Le 27 août 2012,
ossobuco

Joffrin fait du Joffrin, je ne sais plus qui a dit que l’obstination était la marque du génie. Soutenons le prince Harry

4. Le 27 août 2012,
Marie-Aude

Karl, si il a toujours été difficile d’engager des poursuites contre des anonymes, c’est encore plus vrai avec le net, et le nier ne sert à rien.

Un compte yahoo avec une fausse adresse, sans aucune vérification réelle d’identité, un compte paypal alimenté par quelques transferts, ou tout simplement une affiliation publicitaire (toujours sur une fausse identité), un hébergement aux bahamas avec un whois anonyme, et 90% des monsieur tout le monde se trouvent complètement désarmés, face à une complexité pour arriver à obtenir justice, qui n’existaient à l’époque des bonnes vieilles transactions physiques, des petites annonces, et des paiements par chèque.

Avant il était difficile d’avoir une fausse identité. Maintenant il est extrêmement difficile de trouver des anonymes.

Le problème n’est pas que la “diffamation et les fausses idées”. Quand une PME chute dans Google à cause d’un negative SEO, c’est grave. Pareil quand un mec se fait faussement accuser d’être pédophile. Et le retentissement n’est pas non plus le même qu’à l’époque des corbeaux qui ragotaient dans les salons.

La question c’est comment arriver à faciliter les choses pour préserver la liberté d’internet tout en rendant le recours en justice facile pour les “petits”.

Et si on ne le fait pas, on se retrouvera dans 5 ou 10 ans avec un internet dominé par les très grosses boites commerciales (encore plus que maintenant), qui feront leur propre police avec leurs règles, et ça risque d’être pire que hadopi.

(cela dit je n’ai pas de solution… )

5. Le 27 août 2012,
Karl, La Grange

@Marie-Aude: Ce n’est pas plus vrai avec le net, ni moins vrai avec le net. Il y a des circonstances où même la traçabilité est beaucoup plus importante sur le net. C’est un amalgame que vous faites.

Plutôt que de parler d’anonymat, on devrait d’ailleurs de traçabilité de la source. Ce qui change la donne entre le monde physique et le monde numérique connecté est une question de rapidité. (voir McLuhan) Mais si on veut faire ce procès là, il faut alors faire le procès de l’électricité.

La diffusion de l’information rapide à travers un réseau hyperconnecté permet de faire courir une rumeur très rapidement et de prévenir d’un tsunami très rapidement.

Avant il était difficile d’avoir une fausse identité.

Une fausse identité != Anonymat. Ce n’est pas tout à fait la même chose. La fausse identité ou pseudonymat est également très pratique quand il s’agit de se protéger de l’identification directe par exemple pour un problème médical.

Viser la technologie est le mauvais ennemi ici. Ou disons plutôt l’ennemi facile à atteindre car le problème est beaucoup plus vaste, sur les notions d’éthiques, de principe de responsabilités, etc.

Quand une PME chute dans Google à cause d’un negative SEO, c’est grave.

Non. Ce qui est grave, c’est que l’on en vienne à penser uniquement en termes de Google (et non pas de moteurs de recherche) et en termes de SEO (et non pas en termes de pertinence). SEO != pertinence. Le SEO est la manipulation d’une information pour s’ajuster à un algorithme mathématique afin de faire croire à une pertinence. Typique des religions…

La question c’est comment arriver à faciliter les choses pour préserver la liberté d’internet tout en rendant le recours en justice facile pour les “petits”.

Dans le cas de Joffrin, on ne parle pas du recours en Justice des « petits. » Amalgame.

Et si on ne le fait pas, on se retrouvera dans 5 ou 10 ans avec un internet dominé par les très grosses boites commerciales (encore plus que maintenant), qui feront leur propre police avec leurs règles, et ça risque d’être pire que hadopi.

Je pense que cela n’a rien à voir. L’intérêt de la domination des grosses boîtes commerciales n’est aucunement relié à la notion de diffamation, si ce n’est qu’elles utilisent ce levier légal pour mieux justifier de leur contrôle, de même que pornographie. Etc. Typiquement « Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser [blah] parce que nous serions légalement responsables. » (et en passant, on ne vous le dit on est bien content parce que cela nous permet de préserver notre chasse gardée.)

(cela dit je n’ai pas de solution… )

Il n’y a pas de solution. Dans le sens où il n’y a pas une solution miracle. Il y a des compromis et des ajustements à trouver par l’intermédiaire de la société civile, ce qui inclue aussi les sociétés commerciales. C’est donc une lutte entre différents intérêts.

Le contrôle des grandes boîtes commerciales pourraient se limiter soit-disant par la limitation de l’étendue de leur pouvoir économique et de la possession de leurs usagers. Cependant aucun gouvernement ne serait prêt à faire cela. :) Et puis les interdictions sont toujours moins intéressantes que de mettre en place ce qui permet de développer de nouveaux équilibres.

Un exemple, une société où les connexions internet sont bi-directionnelles avec les mêmes capacités. Pourquoi cela change ? Car cela redistribue la possibilité de diffuser de l’information à tous de façon équivalente, à développer de nouvelles applications sur la notion P2P, à recréer des localités (réseau), etc.

6. Le 28 août 2012,
Anonyme

Oui tout à fait et il faut ajouter que des gens avec de tels pédigrées, qui font un boulot pareil (quasiment la 6ème République) en si peu de temps (voir le décret et la lettre de mission) pour rien, c’est éminemment suspect et à tout le moins caractérise un manque de confiance en soi bien inquiétant. D’ailleurs si ledit décret avait été mieux rédigé et avait précisé les conditions de défraiement, on n’en serait pas là et Laurent Joffrin aurait pu éditorialiser sur les dangers du pollen de l’ambroisie, pour le coup une vraie cochonnerie dont on n’arrive pas à se débarrasser.

7. Le 29 août 2012,
padawan

Karle, je l’aime aussi pour son cerveau. Et puis je ne l’aurais jamais rencontré en vrai sans internet.

8. Le 29 août 2012,
padawan

s/Karle/Karl/

9. Le 29 août 2012,
padawan

Un exemple, une société où les connexions internet sont bi-directionnelles avec les mêmes capacités. Pourquoi cela change ? Car cela redistribue la possibilité de diffuser de l’information à tous de façon équivalente, à développer de nouvelles applications sur la notion P2P, à recréer des localités (réseau), etc.

Dans mon quartier parisien il y a le « Passage du bureau ». C’était une ancienne barrière d’octroi. Dans un monde occidental qui fabrique de moins en moins de biens matériels et cherche son salut dans l’immatériel, dont le numérique, rien ne change. Il y a, et il y aura toujours, des gens pour vouloir placer des barrières d’octroi partout, y compris sur internet. La disymétrie n’est qu’un artifice pour gouverner les flux, de l’architecture du contrôle.

10. Le 29 août 2012,
narvic

1/ Arrêtez. Joffrin n’est pas un benêt qui ignorerait la différence entre pseudonyme et anonyme. Il sait très bien ce que c’est qu’un pseudonyme. Joffrin est d’ailleurs le sien ! Son nom à l’état-civil est Mouchard, ce qui, pour un journaliste, ne s’invente pas. ;-)

2/ Il faut arrêter aussi de propager cette analogie foireuse entre courrier électronique et courrier postal, qui seraient la même chose, alors que c’est manifestement très différent.

Pour une fois, Joffrin soulève ici une question pertinente : le pouvoir viral du courrier électronique en fait quasiment désormais un média de masse. Ce que le courrier postal n’a jamais été. On n’a jamais vu les gens recopier à la main des lettres reçues et les reposter à des correspondants qui faisaient la même chose à leur tour, en une chaine quasiment instantanée et virtuellement infinie.

Joffrin commet toutefois une - légère - erreur en soulignant le caractère “anonyme” d’un tel mode de diffusion, alors qu’il devrait plutôt dire que c’est une diffusion “privée”. Le courrier électronique viral (car c’est bien de ça qu’on cause) est bel et bien devenu un média de masse non public (sa diffusion est privée), mais avec un effet public réel (puisque sa diffusion est massive). Et c’est une grande nouveauté. C’est le premier média de masse privé !

Le bouche à oreille/rumeur/café du commerce n’a que très très exceptionnellement eu de tels effets de masse : rumeur d’Orléans, peut-être, la grande peur de 1789 ? Alors que des mails viraux, j’en ai tous les jours dans ma boîte aux lettres !

Au bout du compte, entre ça et une diffusion réellement anonyme, ça revient au même. La traçabilité existe bien sur le net avec le courrier électronique “classique” (la question n’est même pas celle des adresses email anonymes et “jetables”), mais cette traçabilité ne sert à rien dans la plupart des cas. Vu l’ampleur de la tâche et son coût, il faut que ça le mérite vraiment pour qu’on remonte à la source. D’où, en pratique, une quasi impunité.

Joffrin a raison de relever aussi que ce qui circule à travers ce média est totalement incontrôlable et le plus souvent non vérifié. Il a raison aussi de souligner que les gens accordent pourtant plus de confiance à ce canal qu’à des modes de diffusion publics comme ceux des médias traditionnels.

On le constate de la même manière avec les avis de consommateurs, qui sont privilégiés par la plupart des gens sur les avis de journalistes, alors qu’il n’y a pas de véritable motif de les croire moins corrompus. Ils le sont peut-être d’ailleurs davantage. Ça mériterait d’être étudié de manière précise. Et pourtant, Dieu sait qu’une certaine forme de journalisme alimentaire est corrompue en France, dans les secteurs du voyage, de l’automobile, des cosmétiques, par exemple.

De la même manière que l’on sait qu’il existe des agences spécialisées pour corrompre les avis de consommateurs en ligne, il en existe aussi pour trafiquer photos et vidéos virales (la “fausse” photo Romney/R-Money qui profita beaucoup du mail, par exemple).

Et c’est un vrai problème !

Sanctuariser le courrier électronique, au nom de l’analogie avec le courrier postal, en lui étendant sans y réfléchir plus que ça la protection accordée à la correspondance privée, c’est se voiler la face. C’est faire comme si c’était pareil, alors que c’est différent.

Il existe dans le droit démocratique un principe au moins aussi important que la protection de la correspondance privée, qui est un principe de proportionnalité entre protection des libertés et sécurité des biens et des personnes.

Rien ne justifie que l’on étende par principe à la correspondance privée électronique les garanties accordées à la correspondance privée sur papier : il faut juste vérifier au préalable que l’équilibre, la proportion est de même nature et de même ampleur dans les deux cas.

La question de Joffrin est donc pertinente, quand il demande si les effets non désirés de la correspondance privée électronique ne sont pas disproportionnés par rapport à ceux de la lettre papier dans le cas des mails viraux manipulateurs et diffamatoires.

Et comme disait l’autre, ça se discute.

Bref, l’analogie du “postier électronique” est aussi foireuse que celle de “Google, ce vaste kiosque à journaux”, dont on a mis des années d’efforts à avoir (enfin ?) la peau…

11. Le 30 août 2012,
Karl, La Grange

@narvic: le seul qui parle de courrier postal… c’est vous dans votre commentaire. Je ne comprends pas. :)

12. Le 30 août 2012,
narvic

@ karl

Personne, parmi nous, ne joue au plus fin. Et nous nous comprenons. ;-)

13. Le 30 août 2012,
Anonyme

Laurent Joffrin s’appelle Mouchard !? Si c’est une blague, elle est de mauvais goût (en même temps je trouve que le niveau des commentaires baisse un peu ici, sinon leur longueur).

14. Le 30 août 2012,
MB

Ben, moi, je trouve le commentaire de Narvic bien intéressant, même si je ne suis pas parfaitement convaincu et reste pour le moment sur une position Karl, La Grangienne, notamment parce que, là où Laurent Joffrin décrit et déplore sans rien proposer, il analyse le fond du problème à défaut de lui trouver une solution.

15. Le 30 août 2012,
Karl, La Grange

@narvic

non désolé, je ne comprends pas.

La question de Joffrin est donc pertinente, quand il demande si les effets non désirés de la correspondance privée électronique ne sont pas disproportionnés par rapport à ceux de la lettre papier dans le cas des mails viraux manipulateurs et diffamatoires.

Quelle est la question dans son article ? Il ne parle pas non plus de lettre papier.

Parce qu’il est très difficile d’engager des poursuites en diffamation contre un texte anonyme, parce que ceux qui le font circuler n’encourent aucune sanction

Ce que Laurent Joffrin semble vouloir ici, c’est la responsabilisation de la transmission. Je reçois une fausse information, je la rentransmets, je devrais être légalement responsable face à cet acte. Enfin ce que j’essaie de comprendre cette phrase. Donc non merci pour cette non solution qui est dangereuse dans ces utilisations détournées.

et surtout, parce que par un étrange renversement, une partie du public considère que ce qui circule anonymement sur le Net est plus fiable que les informations publiques et vérifiées publiées dans les journaux ou sur les sites des organes d’information qui ont pignon sur rue.

Cette phrase est idiote. Ce n’est pas un étrange renversement. Cela a bien souvent été le cas. Quant à faire confiance aux organes d’informations, « le pignon sur rue » n’est pas une marque de crédibilité. Loin de moi l’idée d’un tous pourris mais bien plutôt de ne pas faire un chèque en blanc à la presse. Il y a eu et aura encore de la presse de propagande, manipulée par les budgets publicitaires, manipulée par le pouvoir, par les communiqués de presse, et il y aura aussi de bons journalistes qui feront des bourdes.

Ainsi la calomnie détient-elle, grâce à ce mécanisme pervers, une priorité sur l’information ?

Non. Et c’est une fausse question. C’est une affirmation posée comme une question pour pouvoir se dédouaner de l’opinion.

De même que l’opacité (la vie privée) a été bouleversée par l’électricité puis l’électronique, la circulation de l’information et sa crédibilité se trouvent bousculées. Il faudra inventer, créer de nouveaux mécanismes, de nouveaux repères pour s’orienter. La surveillance et pénalisation des communications n’est jamais un bon outil dans un univers où le périmètre est entièrement accessible par l’autorité. Un gouvernement totalitaire contrôlant par exemple toute l’information circulant dans un pays. Sur le net, la portée étant globale et (presque) immédiate, toute loi qui pénalise, contrôle a des conséquences très importantes pour la liberté d’expression. Cela fonctionne dans les deux sens.

16. Le 1 septembre 2012,
Jean

Je ne comprends pas cet article comme celui de quelqu’un qui souhaite instaurer un contrôle et une pénalisation des échanges par mél. Joffrin peste face à au phénomène incontrolable, irrépressible — et il le sait bien — de l’amplification des rumeurs par le réseau. La calomnie à la puissance numérique.

La calomnie, Monsieur ? Vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j’ai vu les plus honnêtes gens prêts d’en être accablés. Croyez qu’il n’y a pas de plate méchanceté, pas d’horreurs, pas de conte absurde, qu’on ne fasse adopter aux oisifs d’une grande ville, en s’y prenant bien : et nous avons ici des gens d’une adresse ! … D’abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l’orage, pianissimo murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et piano, piano vous le glisse en l’oreille adroitement. Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando de bouche en bouche il va le diable ; puis tout à coup, on ne sais comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s’enfler, grandir à vue d’œil ; elle s’élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au Ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ? — Beaumarchais

Blah ? Touitter !