Conte de Noël avec Postes Canada
Sylvain Carbonneau est facteur. Il l’était, du moins, jusqu’à son congédiement. Un genre de facteur du village, très apprécié dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce. Un gars qui se met en quatre pour faire plaisir aux résidants.
En cinq ans, Sylvain avait réussi à tisser un lien de confiance avec les citoyens du village Monkland. Pour lui, ils n’étaient pas que des numéros. Il les saluait en souriant. Il faisait des blagues. Il prenait des nouvelles. Il en donnait aussi.
[…] Ses explications n’ont pas impressionné son superviseur. Les lettres d’appui de clients, confirmant qu’ils étaient d’accord pour que le facteur signe à leur place, non plus. Sylvain devait laisser son sac de facteur et sa casquette puis partir. On a jugé qu’il avait commis des « fautes graves ». Assez graves pour que ce père de famille, apprécié du quartier pour son bon travail, perde son gagne-pain quelques semaines avant Noël.
[…] Des dizaines de résidants indignés ont aussi envoyé des lettres à Postes Canada. « Au tribunal des citoyens, M. Sylvain Carbonneau est non seulement innocent, mais il mérite les excuses de la part de ceux qui l’ont jugé trop sévèrement en ayant comme modèle un facteur robotisé, faisant son travail machinalement et sans intelligence, tout à l’opposé de ce que souhaitent les citoyens », a dit à son sujet l’écrivain Marco Micone.
Et puis ? Et puis, rien. Officiellement, Postes Canada dit vouloir travailler pour satisfaire ses clients et même « dépasser leurs attentes ». Mais si c’est le cas, comment expliquer que la société d’État mette à la porte, sans avertissement, un employé qui n’a fait que répondre aux demandes de ses clients ?
Postes Canada n’a que peu de choses à dire à ses clients déçus. « Je ne peux que confirmer qu’il y a eu congédiement », m’a dit la porte-parole. Elle s’est empressée d’ajouter que, s’il se sentait lésé, le facteur avait des recours et qu’on allait « poursuivre le dialogue ». Elle a précisé que les cas de congédiement ne sont jamais pris à la légère et doivent être motivés par des « fautes graves ».
À quelques jours de Noël, Sylvain est dévasté et amer. À regret, il a dû annoncer à ses enfants qu’ils n’auraient pas de cadeaux cette année. « J’avais tout. Je n’ai rien », m’a-t-il dit, découragé. Il m’a remis une pile de lettres d’appui des résidants du quartier, les unes plus touchantes que les autres. Comme la lettre de cette dame qui raconte comment Sylvain lui a remonté le moral alors qu’elle combattait un cancer.
La Presse, Rima Elkouri : “Un si bon facteur”.
Krysalia
et pendant ce temps là, l’imbécile qui ne vérifie pas les poids payés des paquets est sûrement félicité par la hiérarchie de postes canada ?
ces gens là marchent vraiment sur la tête…
Mox Folder
Signer les colis et lettres à la place des destinataires ca me parait etre quand même grosse infraction non ? Même si c’est avec les meilleures intention au monde, et j’imagine que poste canada est responsable en cas de pépin.
temps
Il n’y a pas assez d’informations dans cette affaire, et même quand il y en aura assez, il faudra faire attention aux faux qui est un usage courant chez de nombreuses personnes (soit par ignorance qui fait dire ce qui n’est pas, soit par intérêt). Il faudrait une vrai enquête d’une personne indépendante qui rencontre chaque personne du quartier, sans chercher à l’influencer. En d’autres lieux, l’an passé à noel, j’ai couru derrière un colis pendant trois semaines, un colis remis à un voisin et personne voulait m’indiquer son nom ! Finalement après avoir frappé à la porte dans le froid plus de deux heures (j’avais vu la lumière), on m’a ouvert et rendu mon colis !!! Cordialement
Gilles
@temps : pas pire que la Poste FR : un jour, je devais recevoir… une brioche en reco. Au final, pas de colis, après enquête au bureau de poste : le facteur l’a donné à un voisin, preuve par la signature (pas ma signature) et j’ai été remboursé mais je n’ai jamais revu la brioche…
P.C.
Postes Canada n’est plus l’ombre d’elle-même:
https://www.youtube.com/watch?v=_9Xulx-jTn8
Blah ? Touitter !