Journal de bord

mardi 25 juin 2013

Dura lex sed…

[…] Voilà l’éclairage que je puis vous donner. Une sévérité certaine, aucune anomalie juridique. Libre aux tenants de la théorie du complot totalitaire de donner libre cours à leurs élucubrations sur un prétendu prisonnier politique, rien ne vaut la Résistance sans danger. Vous ne lasserez que plus vite vos concitoyens. […]

Journal d’un avocat : “Bref commentaire sur l’affaire Nicolas”.

Je doute que ce genre de texte argumenté empêche le moindrement certains de croire qu’il s’agit d’un complot rouge-LGBT dont les maîtres de basses œuvres sont des magistrats maçonniques à l’assaut de la vraie France du réel, de droite, blanche et catholique.

Pour ma part, cette condamnation sonne comme un rappel à l’ordre salutaire aux jeunesses bourgeoises, et a frappé, non pas un péquin au hasard, mais un meneur et organisateur particulièrement virulent qui se voulait martyr de sa cause perdue. Je veux bien croire qu’il était tout particulièrement visé, et à raison, par la police pour sa seconde arrestation.

Vive la Justice Pour Tous.

1. Le 25 juin 2013,
Eolas

Je ne me fais aucune illusion. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas leur compliquer le travail.

2. Le 25 juin 2013,
Blah Login

C’est La résistance amusante, 100 expériences à faire soi-même. Car rien ne vaut les expériences que l’on fait par soi-même : jusque là, ces gens-là vivaient le martyr par procuration, maintenant ils ont l’impression d’être les chrétiens des catacombes. Ça les excite visiblement, et pourquoi pas, s’ils embêtaient personne et ne faisaient pas de bruit.

Blah ? Touitter !

Kane is a comedy

[…]

Richard Burton comes to the table.

Richard Burton: Orson, how good to see you. It’s been too long. You’re looking fine. Elizabeth is with me. She so much wants to meet you. Can I bring her over to your table?

Orson Welles: No. As you can see, I’m in the middle of my lunch. I’ll stop by on my way out.

Burton exits.

Henry Jaglom: Orson, you’re behaving like an asshole. That was so rude.

O.W.: Do not kick me under the table. I hate that. I don’t need you as my ­conscience, my Jewish Jiminy Cricket. Especially do not kick my boots. You know they protect my ankles. Richard Burton had great talent. He’s ruined his great gifts. He’s become a joke with a celebrity wife. Now he just works for money, does the worst shit. And I wasn’t rude. To quote Carl Laemmle, “I gave him an evasive answer. I told him, ‘Go fuck yourself.’ ”

[…]

H.J.: Did the French know about Kane?

O.W.: I thought it had been a big success in Paris. When I arrived there, I found that it had not been. They didn’t know who I was. The first thing they heard about it was the violent attack by Jean-Paul Sartre. Wrote a long piece, 40,000 words on it or something.

H.J.: Well, maybe it politically offended him in some way.

O.W.: No. I think it was because Kane is a comedy.

H.J.: It is?

O.W.: Sure. In the classic sense of the word. Not a fall-in-the-aisles-laughing comedy, but because the tragic trappings are parodied.

H.J.: I never thought of Kane as a ­comedy. It’s profoundly moving.

O.W.: It’s moving, but so can comedies be moving. There is a slight camp to all the great Xanadu business. And Sartre, who has no sense of humor, couldn’t react to it at all.

Waiter: Shall we show you desserts?

O.W.: Don’t bring us a dessert for the next two minutes. But I’d like a café espresso.

Waiter: Décaféiné?

O.W.: Oui, décaféiné—oui.

Excerpted from My Lunches With Orson: Conversations Between Henry Jaglom and Orson Welles, by Peter Biskind, to be published next month by Metropolitan Books. Copyright © 2013 by Peter Biskind. All rights reserved. Vulture: “From the Time Capsule: Lunch Conversations With Orson Welles.”

1. Le 26 juin 2013,
karl, La Grange

un expresso décaféiné, quelle faute de goût.

2. Le 26 juin 2013,
Blah Login

Oui, ça me rappelle avoir commandé un expresso décaféiné dans une brasserie de qualité vers Sèvres-Babylone. Le garçon m’avait répondu avec le snobisme inimitable et inégalé du garçon de café moyen de cette grande ville que non, il n’y avait pas ça (c’est moi qui souligne) ici (idem).

3. Le 26 juin 2013,
Laurent Gloaguen

Il y a pire, quand on te sert un caféiné en te disant que c’est un déca (il suffit de retourner la petite cuillère).

4. Le 26 juin 2013,
Blah Login

Je ne comprends pas, que se passe t il quand on retourne la petite cuillère ? En tout cas j’essaierai.

5. Le 26 juin 2013,
Joachim

Blah Login : lorsque le garçon presse ton expresso, il met la cuiller à l’endroit si c’est un vrai café, à l’envers si c’est un déca… ou alors c’est l’inverse ?

6. Le 27 juin 2013,
Blah Login

Merci Joachim, j’imaginais quelque chose de plus scientifique, ou magique. Je crois que le garçon presse la bière du fût, mais qu’il percole le café. Celui du bistrot que je fréquente le plus assidûment à la pause méridienne porte des genres de pantacourts quelle que soit la saison, mais on a un bon contact oculaire. 99% de la communication est non verbale (à la louche), c’est dire si ces commentaires ne servent à rien. En outre, on porte tous les deux le même prénom générationnel, comme Nicolas, Isabelle ou Catherine.

7. Le 28 juin 2013,
Raveline

“And Sartre, who has no sense of humor, couldn’t react to it at all.”

Tellement vrai.

Blah ? Touitter !