La fin d’Astrid
Le brick Astrid (1918/1999), 41,65 m, jeté ce matin sur les rochers près de la pointe de Ballymacus, non loin du port de Kinsale, en Irlande. L’équipage de 30 personnes (dont 23 adolescents) a été secouru.
Le voilier avait quitté Kinsale et devait se rendre à Cherbourg. Une des raisons du naufrage serait une panne de moteur laissant le navire être drossé sur les rochers.
Irish Times : “30 crew rescued after tall ship hits rocks off Cork coast”.
[Photos Michael Mac Sweeney/Provision, Cork.]
P.S.
[Le brick Astrid en difficulté, privé de ses moteurs, sous voilure réduite.]
Philip_Marlowe
Es-tu sûr que le navire drosse sur les rochers, ou plutôt qu’il est drossé sur ceux-ci ? Je ne suis pas expert en vocabulaire maritime mais il me semble que soit le navire doit être le complément d’objet de ce verbe, soit ce qui le drosse sur les rochers le complément d’agent. Et ce qui le drosse sur les rochers n’est pas la panne de moteur mais la tempête, ou le courant, ou quoi que ce soit qui le pousse vers les rochers. La panne de moteur joue un rôle passif.
La bonne phrase serait : une des raisons du naufrage serait une panne de moteur laissant [la mer, la tempête, le courant, etc.] drosser le navire sur les rochers.
Je ne prendrais pas mal d’être contredit.
karl, La Grange
Un truc que j’ai dû mal à comprendre pour le néophyte que je suis. C’est un bateau avec des bouts de tissus accrochés à des morceaux de bois verticaux. Je comprends que le moteur fût en rade… mais quid des voiles si ce n’est au moins pour pousser au large en remontant même avec un vent de front.
Laurent Gloaguen
@Philip_Marlowe : vous avez tout à fait raison, j’aurais dû écrire “laissant le navire être drossé sur les rochers” et non pas “laissant le navire drosser sur les rochers”.
Lire donc :
Drosser veut dire “être entrainé, emporté”. Son usage se limite souvent à la locution “drosser par le courant” :
Pour reprendre les termes d’Auguste Jal :
L’usage daterait du milieu du XVIIIe.
Philip_Marlowe
@Laurent : je suis heureux de vous avoir repris, je sors finalement plus instruit de ce que vous venez de m’apprendre.
Je suis désolé de vous avoir tutoyé, je croyais que c’était l’usage.
Laurent Gloaguen
@Karl : je ne connais pas les circonstances précises des événements; mais je peux avancer quelques points :
établir des voiles prend beaucoup de temps, de mauvaises conditions, seuls 6 adultes disponibles et une cargaison de 23 adolescents peu expérimentés et pour certains sans doute effrayés, n’aident probablement pas.
les gréements carrés ne permettent pas de remonter au vent, ils sont bien moins manœuvrables que ceux de goélette, côtre et sloup. Si tu es dans une anse et que le vent vient du large…
Après, juger de ce qui a été fait, ou aurait pu être fait, il faudra attendre les résultats de l’enquête.
xave
Chuis d’accord avec Karl : c’est con, un voilier qui a une panne de moteur.
Laurent Gloaguen
Ah, je viens de trouver des photos qui permettent de dire que le brick était sous voilure réduite juste avant (deux focs, voile d’étai et brigantine), ils ont dû tout affaler dans un dernier effort.
Il avaient aussi probablement le petit hunier fixe avant l’arrivée du photographe, car je vois que cette voile carrée n’est pas rabantée.
Sur la première photo du billet, tu peux voir trois personnes sur le beaupré, ça veut dire qu’il viennent juste d’affaler les deux focs.
Sur le seconde photo, on voit la voile d’étai affalée, “en vrac”, alors qu’elle était encore hissée sur la première photo.
Laurent Gloaguen
[J’ai rajouté une photo en fin de billet.]
Esurnir
Je vais juste laisser cela ici. Et aussi ça
CDT Pierre Coppens
Comme ancien commandant de voilier licencié aux USA sur Tall Ships de plus de 500 Tx, ceci n’est qu’une simple opinion. Je suis curieux de connaître les circonstances du naufrage, mais une panne de moteur n’est pas en soi une excuse pour perdre un Voilier…comme la plupart des commandants de grands voiliers, je n’ai jamais perdu un navire ni souffert d’accidents, cependant j’ai assisté a de nombreuses imprudence qui peuvent être fatales. Beaucoup de ces navires utilisent leur moteur comme propulsion principale alors que un voilier est conçu pour naviguer…à voile! Le ou les moteurs doivent toujours être considérés comme des moyens d’appoint, il serait en outre bon de savoir ce que ce bateau faisait aussi près de la côte avec un vent et des courants qui ne paraissent pas favorables. La majorité des fortunes de mer, surtout sur des voiliers sont généralement dues a des erreurs humaines …
Blah ? Touitter !