Journal de bord

jeudi 9 janvier 2014

Canada, pétrodictature

[…] « Ce que j’ai vu est incroyable. La bibliothèque a été ouverte et les gens ont été invités à venir prendre ce qui les intéressait sur les étagères. J’en ai vu repartir avec des cartons entiers de cartes anciennes ou des documents anciens sur le plancton », raconte un chercheur qui a assisté au démantèlement de la bibliothèque du Freshwater Institute à Winnipeg. Celle-ci, réputée dans le monde entier, comprenait des textes scientifiques uniques, des rapports d’évaluation de la qualité des eaux ou de l’abondance d’espèces endémiques, etc. Certains documents remontaient au XIXe siècle.

[…] Selon le gouvernement, l’économie attendue par la fermeture des sept bibliothèques est de l’ordre de 430 000 dollars canadiens (290 000 euros) pour 2014-2015. Et ce, sur un total de près de 80 millions de dollars (54 millions d’euros) d’économies projetées en 2014-2015 sur le fonctionnement de Pêches et océans Canada.

L’argument budgétaire ne convainc pas la communauté scientifique. « Stephen Harper a fondé toute sa politique économique sur les sables bitumineux de l’Alberta, dont l’exploitation est désastreuse pour l’environnement : le gouvernement n’a d’autre choix que mentir pour cacher ce désastre, estime le biologiste Daniel Pauly, professeur à l’université de Colombie-Britannique, qui est aussi une autorité scientifique mondiale en gestion des ressources marines. Par exemple, pour éviter que des découvertes gênantes ne soient faites sur l’exploitation des hydrocarbures, on ferme les laboratoires d’écotoxicologie. Cela fonctionne désormais comme cela au Canada et c’est extrêmement grave. Nous dérivons vers une pétrodictature. »

Le Monde : “Le Canada accusé de détruire son patrimoine scientifique”.

1. Le 10 janvier 2014,
xave

Des raisons personnelles me font regarder le Canada d’un peu plus près ces derniers temps : ce pays met une grande application à foncer dans le mur, c’est effrayant.

2. Le 10 janvier 2014,
remib

Le pétrole commonwealth est très tendance en ce moment : des écossais qui veulent leur indépendance, des québécois qui débattent, en début d’année 2013 les australiens faisaient la fête, et pendant ce temps des américains plein d’amphétamine font des trous partout. Pour faire le tour de la crise énergétique, je parlerais bien de la nouvelle jeunesse du charbon, de la situation de fukushima et du gouvernement japonais qui espère encore rattraper le coup (pouf pouf), mais ça serait vraiment trop déprimant.

3. Le 10 janvier 2014,
remib

Je ne résiste pas à rajouter un lien vers un joli visuel. Le méthane : son pouvoir “effet de serre” est 21 fois supérieur à celui du CO2, et malgré le coût de la ressource, ça fuit de partout. Le contexte général, c’est l’influence des fuites de gaz sur le climat. Pour revenir au demi-autodafé et au problème de la conservation des patrimoines culturels, un jour, j’ai peur qu’on voit du crowfunding “rachetez la bibliothèque municipale qui ne peut pas payer ses amendes sur la propriété intellectuelle”. Le conseil du communicant : arriver à placer un problème culturel et un problème environnemental dans le même projet vous garantit une très bonne visibilité média.

4. Le 11 janvier 2014,
Nicolas B.

Charmant. :-/

5. Le 12 janvier 2014,
denys

Pendant se temps-là, on s’inquiète. Mais seulement du côté sud de la frontière.

Blah ? Touitter !

Policier prostitué

[…] Payé au Smic, il versait pourtant régulièrement d’importantes sommes d’argent en liquide sur son compte. Au total 42.000 euros.

Selon nos informations, ce jeune ADS a été recruté le 2 juin 2009 et «n’était pas défavorablement connu», selon une source, il n’avait jamais eu de soucis avec sa hiérarchie. En avril 2013, il a fait l’objet d’un signalement de Tracfin (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) au ministère de l’Intérieur. C’est la cellule anti-blanchiment de Tracfin qui a observé des mouvements suspects sur son compte en banque ne correspondant pas à son salaire. Du coup, le ministère de l’Intérieur a diligenté une enquête administrative et très rapidement, le jeune policier a été suspendu. Entendu sur les faits fin juillet par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) et assisté d’un avocat, il a reconnu tous les faits.

Le Figaro : “Policier au ministère de l’Intérieur le jour, il se prostituait le soir”.

Faut être peut-être un peu couillon pour mettre ces revenus sur son compte en banque…

1. Le 10 janvier 2014,
xave

Ah ben il était policier, hein ?

2. Le 11 janvier 2014,
Nicolas B.

Être un peu couillon… ou n’avoir rien à cacher.

3. Le 11 janvier 2014,
Nicolas B.

Et la palme de la morale-à-la-con est décernée… au syndicat UNSA Police :

« Quand on est policier, on ne doit pas avoir une vie dissolue. Sinon on porte atteinte à l’intégrité de tout le corps. […] Il faut avoir des mœurs correctes. »

Étonnez-vous, après, que les flics fassent la chasse aux putes.

Au fait, excellente année à Laurent !

4. Le 11 janvier 2014,
Nicolas B.

Ce policier a été suspendu.

Et l’IGPN demande son licenciement. Et risque fort de l’obtenir.

Tout cela est infondé juridiquement — moralement, dans la police, au point où on est en…

5. Le 12 janvier 2014,
franCk

Nicolas B. la suspension peut venir du fait qu’il y a fraude fiscale (non déclaration des revenus) et que en tant que fonctionnaire il ne peut avoir un autre métier sans autorisation explicite. Le point “il faut avoir des moeurs corrects” est en revanche surement pipoté car la prostitution n’est pas un délit - mais en considérant la nouvelle loi de pénalisation des “consommateurs”, on peut se demander si c’est raisonnable qu’un policier propose des services qui amènent l’utilisateur au délit… Bref, le problème là est plutôt le coté tarifé des services…

Blah ? Touitter !