Mallevoüe, journaliste et grenouille de bénitier
Delphine de Mallevoüe, « journaliste » au Figaro, probablement copine avec l’impayable Stéphane Kovacs, gagne à être connue. Entre ses flirts avec la diffamation la plus crasse, son indéfectible militantisme pour l’ordre moral et ses témoignages issus d’un réseau d’informatrices mères de famille indignées, sa prose mérite le détour.
[…] David Kawena est Shaul Dadon, un illustrateur tendancieux.
Mais l’existence de cette guerre juridique entre les deux artistes ouvre une autre polémique : la personnalité sulfureuse du présumé auteur réel de la Marianne, David Kawena. Un pseudo voué à protéger sa vraie identité : Shaul Dadon, illustrateur aux dessins très sexués et « très tendancieux », concède Olivier Ciappa. Adulé des ados et des fans de DeviantART, il est notamment connu pour sa célèbre série de héros de Disney détournés en chippendales très sexués et dont les poses et attributs plus que suggestifs exaltent la communauté homo. En outre, son nom est associé, avec ou malgré lui nul ne sait véritablement, à de nombreux dessins pornographiques et pédophiles. [Journalisme, désinformation, ou diffamation ?]
« Il n’ignore pas ce fait, témoigne un proche de Shaul Dadon. Comme sa famille est très religieuse en Israël, il avait pris ce pseudo de David Kawena, un personnage de Disney devenu un véritable avatar pour lui ». Pourtant, c’est encore sous une autre identité — à consonance allemande — que David Kawena a rempli son contrat à La Poste, pour laquelle il a fait de nombreux autres timbres (Tour de France, Aquarium tropical de Paris…). Une personnalité trouble apparue lors de l’inauguration du timbre Marianne à l’Élysée, selon des proches français et des organisateurs. « Il n’a pas pu assister à la cérémonie parce qu’il lui fallait fournir ses vrais papiers d’identité pour entrer à l’Élysée. Or ils n’auraient ni correspondu à son pseudo Kawena ni à son nom figurant sur le contrat », se souvient un de ses amis. Shaul Dadon se défend de son absence ce jour-là en arguant n’avoir jamais reçu d’invitation…
Reste que sa personnalité crée l’indignation des citoyens qui le découvrent. À l’instar de nombreuses mères de famille alertées par leurs enfants et qui appellent aujourd’hui les médias « à s’indigner de la désinvolture et de l’indifférence inouïes du président de la République et de La Poste dans cette affaire ». « Je ne peux concevoir que le président de la France a commandé le timbre de notre Marianne à cet individu sans savoir qui il était vraiment, se révolte Géraldine. D’un côté un photographe qui fait poser des artistes avec une pancarte qui dit “oui à la GPA, PMA et adoption pour les homos”, et de l’autre un dessinateur plus que tendancieux, ça me rend malade ».
Le Figaro, Delphine de Mallevoüe : “Timbre Femen : vers un procès en France”.
(“Journaliste” — heu, lol ? — au Figaro, cela ne doit pas payer assez : “croyante et pratiquante”, Delphine de Mallevoüe a des activités complémentaires : le commerce de bondieuseries en ligne avec des chapelets new-look pour être “KTO-chic”.)
[David Kawena : “Disney Heroes Collection - Flynn Rider”.]
Ci-dessus, exemple de “dessin de héros de Disney détourné en chippendale très sexué et dont la pose et attributs plus que suggestifs exaltent la communauté homo” qui suscite l’indignation et la révolte de Géraldine, l’une des “nombreuses mères de famille alertées par ses enfants”.
Souvent, tu te dis que le Figaro touche le fond, mais régulièrement, tu découvres que le fond était encore plus profond que tu n’aurais pu l’imaginer.
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P.S. Une grenouille de bénitier “new-look, flashy et top-tendance” :
Quand elle compose ses bijoux, elle prie. Delphine de Mallevoüe revisite joyeusement croix, chapelets, rosaires, dizainiers… Avec un franc succès.
Croix des mages, dizainier des stars, chapelet des miracles, fantaisies bénies et bondieuseries jolies… Delphine de Mallevoüe n’a peur de rien ! Ni de choquer les bien-pensants avec ses chapelets revisités en colliers tendances rock ou classique, ni de séduire les agnostiques avec ses médailles mariales miraculeuses aux couleurs flashy rose bonbon ou jaune citron « garanties bénies et trempées dans l’eau de Lourdes ». Peur de rien, et surtout pas de traduire ses convictions en une entreprise « dédiée à Jésus », ni de porter sa foi avec gaieté et raffinement. Silhouette longiligne, grands yeux bleus, cette journaliste sept fois maman (!) porte cet après-midi-là plusieurs de ses créations au cou et au poignet. Perles noires, piquées de médailles argent, le chapelet des miracles fait sur cette jolie femme l’effet d’un bijou rare et discrètement attestataire.
Qui est-elle ? Une catholique pratiquante – « J’y suis revenue par choix intellectuel et spirituel » – qui va à la messe du dimanche, en pèlerinage à Lourdes chaque année comme hospitalière – « Je crois au rayonnement de la Vierge. » Et qui brouille un peu les clichés qu’on aurait vite fait de plaquer sur ces recommençants jugés parfois exaltés. « Je ne trouvais pas de “support” de foi à mon goût. Trop tristes, trop chers ou trop traditionnels… J’ai voulu décomplexer la croix, l’afficher de manière belle, gaie, légère. Donner un moyen d’offrir de la tendance tout en glissant un message. Et que des ados fashion, des mamies gentilles, des curés tradi ou des jeunes femmes branchées fassent de mes dizainiers de coton coloré un support de piété et d’évangélisation ou un simple accessoire de mode, je n’ai aucun jugement à porter. J’aspirais, à côté de ma famille et de mon travail, à faire quelque chose qui ait du sens, quelque chose pour “Lui”, qui porte son message… Quand je compose mes bijoux, je prie. »
Surlaterrecommeociel.com, la prière qui a donné son nom au site, semble, en tout cas, bel et bien exaucée. Depuis le lancement, le 21 mars dernier, les commandes affluent du monde entier, de la Procure aux concept stores comme Colette. Les bijoux de Delphine, travaillés en gamme basique (de 10 à 50 €) ou en joaillerie, sont disponibles dans les coins tendance de la capitale.
Vous aimez les accueils personnalisés ? Alors rendez-vous au showroom de la dame (103 rue de Grenelle à Paris). Parfum d’encens liturgique (le bien nommé Spiritus sancti !), consoles d’église, lanternes de procession… Et bientôt une moquette léopard. Tout un monde de piété « revisité » ressuscite dans ce cabinet de curiosités qui avoisine des bureaux design, à Paris VIIe.
« Ces choses anciennes nous parlent de la foi de nos grands-parents, d’un monde qui n’est plus, et cela nous rassure, affirme la créatrice. Je crois à la force des paradoxes. Dans une société où les signes religieux sont relégués à l’espace intime, il n’est pas facile d’assumer. Et, paradoxalement, on a besoin aussi de “porter” sa foi. Une croix des Templiers montée sur un bracelet de couleur me parle d’un paradis perdu mais aussi d’une différence spirituelle à revendiquer dans un monde ambiant qui lisse tout. On aspire tous à cultiver la part spirituelle de notre vie. Je vois nombre de clients qui disent “ne pas croire” et qui, à partir de ces objets de piété, reprennent vraiment contact avec la foi. » Et Delphine de se réjouir : « Regardez, cette amie… Depuis qu’elle porte nos bijoux, elle s’est remise à pratiquer. Rien de magique bien sûr ! Mais c’est comme si, avec ce petit objet qui véhicule le sacré, elle retissait les liens et se reconnectait à quelque chose. »
[La Vie, Élisabeth Marshall : « Une dévotion nouvelle pour les bijoux de piété », publié le 16/02/2012.]
“Quand je compose mes bijoux, je prie”. Je suis sûr qu’elle fait la même chose quand elle écrit un article dans Le Figaro. Il ne saurait en être autrement.
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P.S. bis. Daniel Schneidermann ironise aussi sur les “scandales” dévoilés par l’équipe de choc du Figaro : “Annaleaks et timbregate, les scandales du Figaro”.
La mouche du coche
Nous ne nous en rendons pas compte, mais la question de ce timbre est de la plus haute importance : https://www.youtube.com/watch?v=cHidHtfzt3g minute 11.15
Blah ? Touitter !