[Photo Fournier/La Presse.]
MONTRÉAL (Agence QMI) — Le cycliste heurté violemment par une voiture, tard vendredi, dans l’arrondissement de Rosemont-La-Petite-Patrie, se trouvait toujours dans un état critique, samedi après-midi. L’accident est survenu peu avant minuit, à l’intersection de la rue Saint-Zotique et de l’avenue Christophe-Colomb.
« La victime [un homme de 29 ans] a eu des blessures majeures à la tête et au thorax et a été transportée à l’hôpital au centre de traumatologie majeure », a indiqué Stéphane Smith, chef aux opérations d’Urgence-Santé.
L’automobiliste de 44 ans circulait vers le sud sur l’avenue Christophe-Colomb alors que le cycliste allait vers l’ouest sur la rue Saint-Zotique.
Selon les témoignages et après enquête, le cycliste aurait traversé la rue alors que sa lumière était rouge, selon les policiers.
Bien que le cycliste portait un casque, l’impact a été d’une telle intensité qu’il a subi de graves blessures.
« Les médecins attendent de voir l’évolution, mais il est dans un état critique et s’il s’en sort, il aura d’importantes séquelles », a expliqué le porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal, Jean-Pierre Brabant.
L’avenue Christophe-Colomb a été fermée à la circulation entre les rues Bélanger et Beaubien tout comme la rue Saint-Zotique entre les rues de la Roche et Boyer jusqu’à environ 4 h, samedi.
Je m’étonne régulièrement qu’il n’y ait pas plus de cyclistes tués à Montréal (4 à 6 décès par an, sur la période de 2010 à 2013 ; chiffres du SPVM). Car, pour ce que j’en observe quotidiennement, une majorité de cyclistes montréalais semble penser fermement que la signalisation routière ne s’applique qu’aux piétons et aux véhicules motorisés, mais certainement pas à leur personne, ou juste quand ça les arrange, suivant l’humeur du moment, ou encore juste lorsqu’il y a une patrouille de police en vue. Respecter le feu rouge est probablement réservé aux losers. J’exagère à peine. Les sens uniques et les panneaux d’arrêt ne bénéficient pas de meilleure observance.
Vendredi soir, je suis rentré à vélo après la nuit tombée, notamment en traversant le quartier de Rosemont. Les rues de Montréal sont souvent peu éclairées, avec de nombreux arbres aux frondaisons denses qui génèrent des zones d’obscurité. Sur 5 km de pistes cyclables où j’ai croisé des dizaines de cyclistes, les seuls vélos éclairés (faiblement) étaient des Bixi. Vélo Québec nous rappelle bien pourtant que “l’éclairage est obligatoire (selon le Code de la sécurité routière) pour rouler à vélo le soir.” “Rappelez-vous : ce n’est pas parce que l’on voit que l’on est vu ! Il en va de votre vie.” Mais le cycliste montréalais n’en a rien à foutre. C’est un anarchiste dans l’âme, un rebelle sauvage affrontant la jungle urbaine de la manière la plus libertaire possible.
Je ne vois qu’une seule explication à cette faible mortalité : les automobilistes montréalais, contrairement aux cyclistes, sont généralement prudents, courtois et respectueux du code de la sécurité routière.
Alors, avant de parler de casque qui ne sert souvent pas à grand-chose, on pourrait parler de renforcement de l’éducation et de la répression.
(Sans toutefois aller jusqu’aux extrêmes mis en pratique par les policiers de la ville de Québec qui ont une façon aussi expéditive que définitive de traiter les cyclistes délinquants.)
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Blah ? Touitter !