Intellectuels français
Combien d’intellectuels la France compte-t-elle ? Une dizaine, guère plus. Qui sont-ils ? À peu près les mêmes qu’il y a dix ans, c’est-à-dire presque ceux d’il y a un quart de siècle. Que font-ils ? De la télévision. Quoi d’autre ? Ils virent à droite. Leurs noms : Bernard-Henri Lévy, Pierre Rosanvallon, Alain Finkielkraut, Max Gallo, André Glucksmann, Alain Minc, Pascal Bruckner. En 2005, pour résumer leur contribution au rayonnement intellectuel de la France, l’universitaire britannique Perry Anderson titra son livre La pensée tiède. Le reste de l’ouvrage était encore moins chaleureux que cet adjectif.
[…] Deux jours plus tard, Le Nouvel Observateur, qu’une audace n’effraie jamais, consacrait sa « une » et son dossier principal à un sujet original : « Les intellos. Virent-ils à droite ? » Cinq visages se partageaient la couverture du magazine : Alain Finkielkraut, André Glucksmann, Bernard-Henri Lévy, Max Gallo et Michel Onfray. Dessous, en plus petits caractères, la liste des « intellos » comptait sept noms supplémentaires. Dans le dossier, la place de choix était néanmoins réservée à Bernard-Henri Lévy, l’« intello star » que, quelques jours plus tôt, son ami Jean-Pierre Elkabbach avait lui aussi invité (et louangé) sur Europe 1.
Inutile de poursuivre. Chacun sait que dès qu’une idée bateau est lancée, la règle du pluralisme journalistique veut que tous les médias ou presque la reprennent en chœur. Et n’interrogent que ceux — ceux, pas « celles » : les douze « intellos » du Nouvel Observateur étaient en effet tous des hommes, comme d’ailleurs ceux de France Inter — qu’on a déjà entendus cent fois. Mais au fond, doit-on encore s’en étonner dès lors que n’est reconnu comme intellectuel que celui qui consacre sa vie aux médias qui le consacrent. Les autres, ceux de l’ombre, parfois précaires, ont, il est vrai, bien autre chose à faire. Ils travaillent ou militent ailleurs qu’au Flore, et sans attaché de presse. Il n’est pas certain que M. Nicolas Sarkozy exerce sur eux un magnétisme irrésistible.
Le Monde diplomatique, Serge Halimi, mercredi 21 février 2007 : “Les intellectuels éternels”.
L’important pour l’imposture, c’est la posture.
La mouche du coche
Entre tous ces intellectuels qui semblent en apparence s’opposer, l’important me semble être ce qui les rassemble (et leur permet de passer à la télévision). Ils ont tous un Plus Petit Commun Dénominateur, saurez vous deviner lequel ?
La mouche du coche
Ou dis autrement il y a disons au moins 2, peut-être 3 sujets tabous qu’aucun deux n’osera aborder et qui est le territoire sacré de l’idéologie officielle. Et ce sont évidemment ces 3 sujets qui seuls comptent. Le reste n’est que du caquetage pour nous occuper.
La mouche du coche
Vous m’avez compris : qu’ils soient de gauche et virent à droite, est évidemment d’un inintérêt total pour ceux qui les laissent passer à la télé. C’est un bel exemple du caquetage dont je parlais.
La mouche du coche
En fait je publie plusieurs commentaires pour avoir plusieurs minous. ;-)
lolosquared
ils sont réacs ? j’ai gagné la valise RTL ?
Philip_Marlowe
Vous me fournissez l’occasion de me fâcher, non contre vous, la mouche du coche, mais contre cette aberration que constitue le plus petit commun dénominateur (qui est 1, si l’on tient à cette notion). Dans mes jeunes années, j’ai appris ce qu’est le PPCM, plus petit commun multiple et le PGCD, plus grand commun dénominateur. En l’occurrence, si l’on voulait s’intéresser aux intellectuels mentionnés, on pourrait essayer de considérer le plus grand ensemble des idées avec lesquelles ils sont tous d’accord, les deux ou trois tabous suggérés.
On ne cesse de nous rebattre les oreilles, ces temps-ci, avec cette expression frelatée de plus petit commun dénominateur.
Il y a une autre expression qui m’énerve, c’est celle des Trente Glorieuses. Mais c’est une autre histoire.
M. LeChieur
En tout cas, ce que ces photos nous rappellent indiscutablement, c’est qu’il ne vaut mieux pas compter sur les “intellectuels français” pour égayer une partouze.
La mouche du coche
Arf. Vous avez parfaitement raison Philip. Et votre talentueux commentaire m’a obligé à réviser ces notions juvéniles, bien apprises autrefois mais hélas adultérées aujourd’hui vous me l’avez montré, par l’influence d’une mauvaise presse quotidienne (pléonasme). Maudis médias et merveille des forums où se trouve toujours quelqu’un pour nous réinformer correctement. Profitons-en, cela ne durera pas. L’internet libre est une parenthèse enchantée dont nous ne n’apprécierons la valeur que lorsqu’il aura disparu (ce à quoi ils se préparent activement, on sait pourquoi)
La mouche du coche
Quand aux tabous dont je parlais, qui couronne et commande les propos de ces intellectuels, et donc leurs pensées (et même jusqu’à leur visage comme l’a remarqué LeChieur), c’est évidemment le sionisme mais pas seulement. On pourra y inclure l’athéisme, le darwinisme, et surtout surtout un rigorisme dévastateur et morbide qui entre 2 réponses, leur fera toujours opter pour la plus triste, la plus éloignée des femmes, de la joie, de la vie. Bref, ce sont des intellectuels.
La mouche du coche
pardon “qui courronneNT et commandeNT”
flor
mais non, la relève est là et à gauche… Caroline Fourest, Thomas Piketty, … certes on ne fait plus de philosophes
Blah ? Touitter !