Poésie du soir
C’est le chemin de la vie, tu enfermes certaine douleur dans une boîte, du genre hermétique, et tu la ranges, proprement, docilement. Mais il est de ces soirs, plus en plus rares, où tu as juste l’envie irrépressible de l’entrouvrir, la boîte… juste pour avoir une bouffée, un réchauffé, un pincement. Te malmener de ton étouffant confort. Un peu comme lorsqu’il fait -25 ° c dehors et que tu ouvres la porte ; tu te prends la claque du froid, tu sens le réflexe en toi, animal, réactif, subitement réveillé. Je vis, tu vis, nous vivons. Un jour tu seras trop sec, et tu ne sentiras plus la morsure. Alors, savoure la douleur pour ce qu’elle est. Tant que tu la contrôles et qu’elle ne t’endigue point. Car vivre, c’est finalement souffrir. Les analgésiques de la vie quotidienne, les soporifiques, les anesthésiants, les divertissements… Tout t’endort. Tout t’affadit. Tu vis sans vivre. Tu vis pour mourir. Tu meurs de ne pas vivre. Une vie éclairée et sensible est la plus subtile expérience du masochisme. Exerce donc ta domination.
Krysalia
“ton étouffant confort”. C’est tellement ça. très beau, merci Laurent.
Robin Williams
Mouarf!!!!
Blah ? Touitter !