À notre époque où l’enseignement du latin se réduit comme une peau de chagrin, le goût pour les locutions latines, curieusement, ne faiblit pas. J’en veux pour preuve cet a minima dont on nous rebat les oreilles depuis une vingtaine d’années… au minimum : « une réforme a minima » (Europe 1), « une hausse a minima » (Le Figaro), « des vacances a minima » (Les Échos), « une communication a minima » (La Croix), « Pékin communique a minima » (Le Parisien), « La Russie s’engage a minima » (France TV), « si l’utilisateur était a minima informé de ce qui se passe » (Libération). Les beaux esprits nous assurent que ça fait chic, dans la conversation. L’ennui, c’est que les dictionnaires n’ont jamais accommodé ladite expression autrement qu’à la sauce juridique ; a minima, ellipse de la locution latine a minima poena ad majorem (« à partir de la plus petite peine vers la plus grande »), ne s’applique selon eux qu’à l’appel que forme le ministère public pour infliger une peine plus lourde — et non plus légère, comme on le pense souvent par contresens — que celle qui vient d’être prononcée : « Puis, sur appel a minima exigé par le “ministre” Weygand, [le Conseil de guerre] me condamnait à la peine de mort » écrit ainsi le général de Gaulle dans ses Mémoires. Il faut croire que le tour s’est depuis échappé des prétoires, en voyant au passage son sens évoluer.
Parler français : “C’est bien le minimum !”.
Cheese-eating surrender monkey
“Société d’admiration mutuelle” (SAM) on dit en principe mais il faut pas demander à des Québécois d’être trop cultivés ceci dit sans arrogance.
Laurent Gloaguen
Je n’avais croisé aucune d’entre elles ; les deux me conviennent.
Blah ? Touitter !