Les mots qui passent

Paroles d’avares économes de souffle
Précieuses sous la langue
Dures et froides avec la pierre
Dans le jardin des vies.

Paroles de sourds-muets
Est cristallisée la raison
De leur long silence, pétrifiés l’angoisse
Et l’amour dans un premier cri.

Paroles sans verbe
Où tout a été dit
Pour n’avoir jamais dit : ailleurs,
Naïves et vaines sous la pression des mots.

Paroles dénuées de ciel,
Lettre morte, par elles
Le vivant cèle le vivant
Et du quotidien grave l’infini.

1976 ?