Reste maintenant au gouvernement fédéral à bouger puisqu’il est le seul véritable législateur en matière de “mariage” selon la Constition canadienne. Ce que Québec permettait jusqu’à maintenant était une union civile (qui, somme toute, me semble largement suffisante, mais je ne suis pas expert en la matière). Tant que le fédéral n’aura pas modifié sa loi, les couples “mariés” au Québec ne le seront légalement que devant la province (impôt provincial) mais pas devant le fédéral (impôt fédéral, nous payons deux impôts au Canada). Aussi, la question des rentes, pensions et autres machins légaux (et fédéraux) demeure un bric à brac juridique qui n’est pas résolu. C’est devant la Cour Suprême qui, bien que très juste, a aussi tendance à renvoyer ces questions épineuses au législateur ou à couper la poire en deux. Bref, le principe est gagné, mais servira-t-il plus que ce que les nouvelles lois et prédispositions québécoises actuelles ne donnaient déjà depuis quelques temps (et que le fédéral s’apprêtait à imiter)? Enfin, j’ai en mémoire la chanson de Brassens: J’ai l’honneur de ne pas te demander ta main… (l’écriture ne rend pas ici la syncope rythmique). En tous les cas, je suis heureux de voir qu’Yves et toi serez à nouveaux réunis! Commence à préparer tes papiers d’immigration!

N’oublie pas non plus, Laurent, que le Québec tout comme le Canada ont attendu le jugement de tribunaux avant d’agir. Et ils font leurs petits pas non pas par réelle conviction mais bien parce qu’ils y sont contraints par la loi. Ainsi, Pierre et moi sommes officiellement mariés face à l’armée canadienne et ce, depuis 1998! (Pierre était soldat à l’époque). La cause de cette acceptation? Un jugement de la cour avait forcé l’armée à donner les mêmes droits aux gais en ce qui a trait au mariage. Pourquoi alors le fédéral et les autres provinces n’ont pas tout de suite emboité le pas sachant très bien qu’ils devraient en arriver là compte tenu des dispositions de notre Charte des droits et libertés? Le même constat peut se faire quant à l’équité salariale… Donc, oui, tu prends un mari, mais le pays vaut le tien, ou vice versa.