Front de Libération du Poulet
Le groupuscule People for the Ethical Treatment of Animals (Peta) s’attaque au géant américain du poulet frit Kentucky Fried Chicken (KFC). KFC, le plus grand exterminateur de poulets de la planète, est accusé de traiter inhumainement les poulets et de les égorger vivants.
Chickens are inquisitive and interesting animals and are thought to be at least as intelligent as dogs or cats. When in natural surroundings, not on factory farms, they form friendships and social hierarchies, recognize one another, love their young, and enjoy a full life, dust bathing, making nests, roosting in trees, and more.
Source : le site de PETA, Kentucky Fried Cruelty.
J’ai peur que les militants de Peta n’aient jamais fréquenté de basse-cour. Le poulet est certes un animal sympathique, mais l’intelligence n’est pas la première qualité qui vient à l’esprit quand on pense à ces gallinacés. Et c’est faire insulte aux facultés intellectuelles de nos félidés et canidés domestiques que de les comparer à des poulets stupides. (C’est une règle darwinienne qui fait que les carnivores sont généralement plus intelligents que les animaux végétariens. L’art de la prédation encourage le développement intellectuel.)
Quant à la vision paradisiaque du poulet vivant en liberté, s’organisant en société hiérarchisée, aimant ses enfants, profitant de la vie, qui s’ébroue dans la poussière, qui nidifie, qui se perche dans les arbres… on dirait un dessin animé. Rappelons aussi que le poulet est un animal domestique, créé par l’homme, qui n’existe pas à l’état sauvage.
Chickens are often still fully conscious as their throats are cut or when they are dumped into tanks of scalding hot water to remove their feathers. When they’re killed, chickens are still babies, not yet two months old, out of a natural life span of 10-15 years.
Source : le site de PETA, Kentucky Fried Cruelty.
Il faut savoir que lorsque le poulet passe dans un bain d’eau chaude pour le déplumer (la plumaison), il n’a déjà plus sa tête. On peut donc considérer, avec bon sens, qu’un animal sans tête n’est plus pleinement conscient de ce qui lui arrive. Comme d’autres oiseaux, le poulet décapité bouge encore mais ce n’est pas un signe de conscience. Peta nous précise aussi que les poulets sont encore jeunes lorsque qu’ils sont tués, “ils sont encore des bébés”. Franchement, y a-t-il une différence éthique entre l’abattage d’un poulet juvénile et d’une poule adulte, à moins de souffrir d’un grand excès de sensiblerie ou de pécher par anthropomorphisme ? Les militants de Peta ont peut-être été trop impressionnés par le film d’horreur Chicken Run…
Peta propose, en remplacement, le gazage de nos charmants volatiles. Imaginez la scène : dans la froidure du petit matin d’hiver embrumé, une troupe caquetante d’une centaine de gais poulets se dirige vers la lumière du grand portail ouvert. Et voilà qu’on les pousse, qu’on les houspille ! Paniquée, la foule bruissante se précipite par la porte et se retrouve dans une grande pièce carrelée, toute blanche. Les poulets se calment. Mais un affreux pressentiment commence à les saisir. À quoi servent ces pommeaux de douche au plafond ? Silence. À peine on entend un furtif caquètement. Mais quelle est cette odeur ? C’est l’odeur de la mort. Quel est ce bruit de tuyauterie ? Un sifflement. Le gaz létal arrive ! Le lourd brouillard s’abat sur la foule. Ah, misérable poulet, que ton sort est tragique. Ton peuple est condamné à finir dans nos assiettes. Tu vivait gaiement dans ta basse-cour et te voilà traité comme un spectateur de théâtre moscovite ! Le gazage n’est-il pas lui aussi un crime abominable ? Comment Peta peut-il proposer une telle indignité ? Peta n’est pas très logique dans son discours.
Plus sérieusement, je préfère le poulet fermier bio : abattu comme il l’a toujours été, c’est-à-dire égorgé. Achetez du poulet élevé en plein-air, au bon vrai grain et égorgé par la fermière. Non seulement c’est plus bio, mais en plus c’est plus bon ! (C’est aussi plus cher, mais faire un acte politique et se régaler à la fois, ça a un coût).
Et puis je me méfie de ces gaz… Comment être sûr qu’il n’en reste pas des traces dans le poulet ? Et enfin que choisir : gaz moutarde, Zyclon-B, gaz russe spécial tchétchène ?
En France, dans les années 60-70, l’élevage intensif hors-sol du poulet, produit en six semaines, grâce aux hormones de croissance, aux antibiotiques et autres farines animales, a fait fuir les consommateurs. Ces poulets n’étaient pas chers mais aussi pas mangeables. Aujourd’hui, la tendance des aviculteurs est d’adhérer à des chartes de qualité afin de bénéficier de Labels Rouges attestant de la qualité organoleptique et sanitaire de leur production, et le poulet est revenu sur nos tables. Le poulet sans label se fait maintenant rare dans nos supermarchés. Le consommateur veut au minimum un poulet fermier ou un Label Rouge. Il est de plus en plus prêt à payer pour un poulet fermier issu de l’agriculture biologique. Mais ce qui irrite Peta, ce n’est pas tant l’élevage et l’abattage du poulet, c’est le fait qu’on le mange. Dire au grand public, ne mangez plus de viande, ça ne marche pas. Montrer des photos sanguinolentes, ça impressionne.
KFC a promptement réagi aux accusations de Peta :
LOUISVILLE, Ky. (January 7, 2003) - KFC is committed to the well being and humane treatment of chickens and we require all of our suppliers to follow welfare guidelines developed by us with leading experts on our Animal Welfare Advisory Council.
Source : Kentucky Fried Chicken Press Releases.
Traiter humainement les poulets… L’expression prête à sourire. Mais soyez rassuré, KFC a un Conseil de surveillance du bien-être du poulet, tout comme Nike a un conseil de surveillance de sa main-d’oeuvre humaine exploitée de façon inhumaine. Toute entreprise moderne se doit d’avoir un Conseil de surveillance de quelque chose.
Dawn Carr, director of Peta Europe, said: “KFC is the world’s largest killer of chickens, and as such has a responsibility to treat these birds humanely. Nearly 800 million chickens are killed every year in the cruellest ways imaginable. Although our ultimate aim is for people to go vegetarian, we are calling on KFC to implement some welfare standards and make life a little bit better for these birds.”
Source : The Independent.
“(If) these animals do have the same right to be free from pain and suffering at our hands, then of course we are going to be, as a movement, blowing stuff up, and smashing windows. For the record, I don’t do this stuff, but I do advocate it. I think it’s a great way to bring about animal liberation. And considering the level of the atrocity and the level of the suffering, I think it would be a great thing if, you know, all of these fast-food outlets and these slaughterhouses and these laboratories and the banks that fund them, exploded tomorrow. I think it’s perfectly appropriate (applause) and I think it’s perfectly appropriate for people to take bricks and toss them through the windows and, you know, everything else along the line. Alleluia to the people who are willing to do it.”
Bruce Friedrich, PETA Vegetarian Campaign Coordinator, at Animal Rights 2001 National Conference in McLean, Va., July 2, 2001.
Transcribed from a recording available at http://www.consumerfreedom.com/
Source : Kentucky Fried Chicken Press Releases.
Sans commentaires. Le terrorisme végétarien est aussi effrayant que tous les autres.
Pour terminer, je suggère à tous ces militants de consacrer leur trop plein d’énergie à des causes plus urgentes (la biodiversité, l’exploitation de l’homme par l’homme, etc.).
Occupons-nous d’abord des hommes et de la planète, on verra pour les poulets après.
Revenons sur terre, vous êtes-vous aperçu combien il est difficile de trouver de nos jours une poule ? N’ayez pas l’esprit mal tourné, je ne parle pas de la femme de m’urs légères ou de la danseuse, mais bien de la volaille qui sert à notre plat que je qualifierai de national, dominical, et ô combien de saison : la poule au pot.
“Je veux que chaque laboureur de mon royaume puisse mettre la poule au pot le dimanche.”
Henri IV.
Impossible de trouver la moindre poule au Monoprix où je fais mes emplettes, et c’est le cabas triste que je rentrais à la maison lorsque j’ai découvert une petite boucherie qui affichait de la poule, de la bonne vieille poule, à 6 euros le kilo. Sauvé. Hélas, la poule est en voie de disparition sur nos étals. Nos petits enfants mangeront-ils donc encore de la poule-au-pot ? Non, ils vous tanneront pour aller chez KFC ou au St-Hubert manger du poulet industriel. Et plus grands, ils deviendront végétaro-raëliens.
À lire, article de Libération : http://www.liberation.fr/page.php?Article=81582
Anne Onyme
C’est quoi ces messages insanes que je lis plus haut ?
Animal Liberation Front
Vous représentez le parfait exemple du spéciste humaniste à deux balles. Oui, on peut traiter les poulets humainement.
Blah ? Touitter !