Cf. texte Au stop, il y a le parking pour le shopping.
Cf. texte Petite réponse à Martine.
Grâce à la fine renarde, je viens de découvrir le module consacré aux anglicismes du site du Centre de communication écrite de l’Université de Montréal ; centre qui a la très lourde responsabilité de mettre en oeuvre la politique de la maîtrise de la langue française dans les études. On y trouve une définition de l’anglicisme plus large que celle du Petit Robert (1967) : l’anglicisme est un mot, une expression, un sens, une construction propre à la langue anglaise qui est emprunté par une autre langue (de Villers, 2003, à paraître), par rapport au simple emprunt à l’anglais du Robert.
Certains paragraphes du texte d’introduction à cet opuscule numérique entrent en étrange syntonie avec mon texte de samedi dernier. Notamment dans le passage intitulé La France et le Québec :
Les anglicismes critiqués du Québec ont peu de choses à voir avec les anglicismes que l’on peut trouver en France. Les spécialistes vous diraient peut-être que les anglicismes du Québec avaient peu de choses à voir avec ceux qui ont cours en France, car la situation française change, mais nous nous en tiendrons ici à la première affirmation. En France, le sentiment de sécurité linguistique des gens qui parlent français est différent du nôtre, et on semble y pratiquer beaucoup plus l’emprunt direct à l’anglais qu’au Québec.
S’il est bien d’énoncer la vérité première : un anglicisme québécois a une nature différente de son homologue de France, je crois saisir une petite pique dans la deuxième phrase sous couvert de ces fameux “spécialistes”, une figure de style “c’est-pas-moi-ki-dit-c’est-lui” mais je le dis quand même. J’apprécie la tonalité ironique de cette rhétorique au conditionnel (vous diraient peut-être) et la retraite immédiate après l’énoncé (mais nous nous en tiendrons…), mais j’eus souhaité quelque développement. Quant au sentiment de sécurité linguistique qui conditionne le regard porté sur l’anglicisme, je ne disais pas mieux samedi.
En France, on utilise couramment les termes shopping, parking, week-end, e-mail, etc., et ce, tant dans les conversations familières que dans les communications officielles. Au Québec, en revanche, tout emprunt direct à l’anglais est suspect. Dans les communications soignées, on tente d’éliminer tout mot à consonance anglaise, quitte à faire parfois des… fautes de français ou à se priver d’un mot dont on a besoin pour parler clairement. Ainsi, pour désigner l’ensemble des marchandises d’un magasin et éviter l’emploi d’un mot anglais, on parlera fautivement d’*inventaire alors qu’il faudrait utiliser le nom stocks , l’inventaire ne désignant que “le dénombrement (d’articles, de marchandises, etc.) et le document qui en résulte” (Multi, p. 808).
Au Québec, on emprunte peu directement à l’anglais, mais davantage de façon inconsciente. On commet plutôt des anglicismes sémantiques et des anglicismes syntaxiques, car la réalité linguistique québécoise est différente de la réalité linguistique française. Ainsi, tel dirigeant sera content de *nous introduire son épouse (au lieu de nous la présenter), telle chanteuse *sera sous l’impression qu’elle avait la faveur du public (alors qu’elle devrait en avoir l’impression), tel journaliste nous dira que les médecins sont *sur appel (alors qu’ils sont de garde). Ces personnes croient, en toute bonne foi, parler un français correct, mais leur usage de cette langue subit, bien contre leur gré, la pression des structures anglaises sur les structures françaises.
C’est bien le caractère pernicieux des calques que je soulignais encore samedi. Moi-même, à vivre au quotidien avec un québécois, certains de ces calques se sont immiscés dans ma langue. De vrais “virus” linguistiques. Tiens, je propose un slogan [angl. vers 1850] : “Des claques aux calques” !
On remarquera par ailleurs que ce sont toujours les mêmes anglicismes qui reviennent quand on parle du français de France : shopping, parking, week-end, e-mail. Cela frôle vraiment la caricature ! (d’où mon titre Au stop, il y a le parking pour le shopping). J’ajouterai que les trois premiers ne me choquent outre mesure. Si l’on fait parfois du shopping [angl. 1906], on fait aussi souvent des courses ou du lèche-vitrines. Si l’on se gare au parking [angl. vers 1945], le panneau dira souvent : parc de stationnement. Si l’on part en week-end [angl. 1906], c’est qu’on a pas d’équivalent de cette notion en français dans une forme aussi courte (j’hésite à dire bons congés de fin de semaine au lieu du tonique bon week-end !). Quant au dernier, e-mail… Je ne l’apprécie pas beaucoup et j’en suis l’usage ici au jour le jour et j’observe les évolutions suivantes : les gens disent de plus en plus mail et même parfois simplement lettre ou courrier, tant dans certains contextes professionnels, la forme électronique est évidente. Autre point positif, on ne vous regarde plus avec des yeux ronds lorsque vous dites courriel. (Quant au mèl, fichez moi ça à la poubelle illico).
L’utilisation ostentatoire au Québec de mots forgés de toutes pièces et recommandés par des organismes officiels pour contrecarrer l’anglais, c’est l’arbre qui cache la forêt. Je crois qu’un emprunt direct est beaucoup moins dommageable à la langue qu’un calque, et de plus, il est parfaitement identifiable et peut à l’occasion aisément se corriger. Comme le souligne parfaitement le texte cité, les anglicismes syntaxiques et sémantiques sont beaucoup plus pervers. Je pense qu’une politique de préservation du français passe par un enseignement plus soutenu de la grammaire et de la syntaxe. Au risque de me répéter, les shoppings, parkings et week-ends sont tout à fait anodins et inoffensifs. Jeter l’anathème sur quelques emprunts directs sans se préoccuper de l’état invertébré de la langue de tous, c’est mettre la charrue avant les boeufs. “Vous les Français, vous avez une sacrée couple d’anglicismes alors que nous autres, on fait très attention”.
Que ce soit en France ou au Québec, la langue évolue. Les anglicismes traités dans les exercices de cette section constituent des impropriétés. Cependant, quelques-unes de ces impropriétés se situent actuellement dans des zones dites de transition, en ce sens qu’elles sont maintenant consignées dans Le petit Larousse illustré, et à l’occasion dans Le petit Robert, accompagnées de la remarque “emploi critiqué”.
Même si ce texte n’en est pas la plus flagrante illustration, je ne peux pas m’empêcher de sourire quand je relève des marques du “fanatisme du dictionnaire”. Le petit Robert n’est qu’un reflet imparfait de la langue et est le résultat de décisions du très estimé Alain Rey. Un dictionnaire n’officialise ou ne légitime en rien quoique ce soit. (À cet égard, je suis consterné par les campagnes marketing annuelles de Larousse sur les nouvelles entrées du dictionnaire, souvent très contestables et vite oubliées). Une impropriété qui entre dans un dictionnaire ne signifie en rien une zone de transition réelle, les dictionnaires n’ont RIEN de scientifique et ne peuvent servir de base qu’à des études de lexicographie. Ce ne sont que des photographies imparfaites (et très incomplètes) de l’état de la langue à un instant et un lieu donnés. Et les dictionnaires sont toujours en retard sur l’usage et se doivent de conserver des impropriétés vieillies pour la compréhension de textes plus anciens. La définition d’une zone de transition est propre à chaque dictionnaire, ce qui relativise beaucoup l’usage de ce concept.
Manifeste du groupe “Hommes contre la patriarcat” - Montréal
Extrait :
(…) Alors même que des femmes sont victimes d’agressions à caractère sexuel, sans compter la violence et le harcèlement psychologique et physique, à l’intérieur même de notre mouvement dit-révolutionnaire !
Le silence correspond à une collaboration ! Il est temps de passer aux dénonciations !
A qui profite le dénie des méfaits du patriarcat ? Qui a avantage à conserver le statu quo hommes/femmes ? Qui retire des bénéfices de la mise en marge des femmes révolutionnaires ? Qui d’autre que nous les hommes ?
Il importe que le fardeau de la preuve ne repose plus sur les épaules des militantes féministes !
La lutte contre le patriarcat nous concerne tous et toutes. Assumons-nous ! Responsabilisons-nous ! Transformons-nous ! Et organisons-nous !
Ça nous concerne !
C’est important !
En ne disant rien, on y consent !
Parce qu’abolir les classes sociales, c’est aussi abolir les classes de genre !
De nos jours, être d’extrême-gauche et révolutionnaire, ce n’est déjà pas facile. Alors, imaginez, être une femme en plus !
Et les pédés dans tout ça ? Quid de la condition des tapettes révolutionnaires ? On y pense, hein, gros gauchos machos ?
Cf. texte Pascal Nègre ou le corporatisme moisi.
(…)
L’UFC-Que Choisir s’insurge contre cette campagne acharnée de culpabilisation du public. Affirmer que 230 millions de CD-R vierges vendus en France correspondraient à 230 millions de copies d’oeuvres protégées et donc à 230 millions de disques enregistrés qui auraient pu être vendus s’apparente à une manipulation de chiffres. D’abord il faut préciser qu’un disque sur deux est acheté par une entreprise pour stocker des données personnelles, ensuite tout disque copié ne se substitue pas forcément à un achat. Nous dénonçons la campagne de désinformations de l’industrie qui cherche à culpabiliser l’ensemble des consommateurs et à donner de fausses bonnes raisons aux pouvoirs publics de mettre fin au droit de copie privée.
Le comportement répréhensible de 3 ou 4 % des consommateurs ne justifie pas que l’on restreigne la liberté et les droits de tous les autres. Faut-il rappeler que si nous sommes tous des copieurs, si nous avons tous créé « mille et une » compilations à partir d’oeuvres achetées, c’est pour les écouter dans la voiture ou en vacances, les faire partager dans le cercle de famille. Pour cela, nous avons versé en 2002 près de 140 millions d’euros en taxes sur les supports vierges.
(…)
Plutôt que de refuser aux consommateurs le droit de bénéficier des progrès de la technique, l’UFC-Que Choisir invite les industriels à s’interroger sur la conjoncture économique, le vieillissement du CD comme support, son prix excessif, sur le fait que, l’auteur et l’interprète récupèrent seulement 15 % du prix de vente, la grande distribution : 25 %, l’Etat : 19,6 % et que 5 % des artistes occupent 95% du temps d’antenne, pour expliquer les maux qu’ils évoquent. Que les industriels cessent de trouver en la copie privée un parfait bouc émissaire !
Progressivement, les intérêts des industriels l’emportent sur ceux des consommateurs. Restreindre la copie privée à une seule copie dégradée serait illégitime et donc inacceptable !
Source : Union Fédérale des Consommateurs - Que Choisir.
Microsoft oublie de patcher ses propres serveurs et est victime du ver Sapphire. Mort de rire !
Nouveau PowerMac G4 biprocesseur à 1.42 GHz.
La Grande Rousse se prépare à apporter son grain de sel à mon texte. Elle prendra toutefois le temps d’un bon mijotage avant de servir chaud. Je m’en pourlèche par anticipation. Elle me trouve du bagou, j’en suis flatté.
Mon lapin n’aime pas mon texte sur les libertariens : “Ce n’est pas un de tes meilleurs textes malheureusement !”. Il trouve ça destructuré, confus, me suggère de séparer l’explication et la critique en deux paragraphes. Et il ne comprends rien à la fin. Et ma conclusion est “simpliste”.
Désespoir. Bon, il a pas tout à fait tort, mais j’ai pas le courage de le refaire en ce moment. Promis, j’y retournerai, parce que je ne les aime vraiment pas les libertariens. Je garde tes précieux commentaires au chaud. Et puis je ne peux pas être constamment bon, mon lapin, la perfection, c’est d’un ennui.
Les experts s’interrogent sur une “perte de savoir-faire culinaire” chez les femmes de 20-35 ans.
Mathilde, 32 ans, ne s’en cache pas : contrairement à sa mère, elle n’a rien d’un cordon-bleu. Cas particulier, exemple isolé ? Pas si sûr. Les experts du comportement alimentaire commencent à s’interroger sur l’existence de ce qu’ils appellent “une perte de savoir-faire culinaire” parmi les femmes de la génération des 20-35 ans, en particulier lorsqu’elles sont actives et résident dans les grandes villes. S’ils évoquent les femmes, c’est que les chercheurs assurent - sans l’ombre d’une hésitation - que, dans le couple, l’homme n’assure toujours que de façon marginale la préparation des repas. Sauf, peut-être, le week-end, pour épater la galerie (mais il range rarement la débauche d’ustensiles de cuisine qu’il a déballée…).
(…)
“La responsabilité des repas incombe toujours à la femme, mais le temps passé ou le mal que l’on s’est donné n’est plus valorisant, en tout cas les soirs de la semaine”, considère Christophe Misrachi, directeur du marketing des produits Marie. Il faut, insiste-t-il, “continuer de déculpabiliser” les mamans qui “ne se sentent plus jugées sur leurs qualités de cuisinière mais sur leur capacité à réussir la convivialité du moment repas”. Et ça se réchauffe au four à micro-ondes, la “convivialité du moment repas” ?
Source : Le Monde.
Tout fout le camp, même dans le pays de la gastronomie. C’est sans doute le prix à payer pour la libération de la femme !
En tout cas, c’est dramatique pour les enfants. Quel éducation du goût vont-ils avoir à manger des pizzas surgelées de chez Marie, ou des pâtes, ou des steaks-frites ? Quelle curiosité culinaire auront-ils adultes ?
Élevés au coke et aux plats industriels, aux saveurs standardisées, connaîtront-ils la saveur d’un miroton, d’une daube ?
N’est-ce pas aussi la fin de nos spécialités tripières, gloires de nos terroirs, tripoux, cervelle d’agneau, ris de veau, andouillette, coeur de boeuf, tripes à la mode de caen, pieds de porc, cervelas, museau, langue de boeuf et j’en oublie ? J’observe que les enfants et jeunes adultes d’aujourd’hui sont dégoûtés rien qu’à entendre cette liste.
Les as du marketing veulent déculpabiliser les mamans ? Donnez du junk à vos enfants pour vous libérer du temps et qui nous fera gagner beaucoup d’argent ?
Parents indignes. Pauvre France !
PS Oui, je sais, je fais vieux réac. Mais c’est un cri du coeur ! Pour moi, la bouffe, c’est sacré.
To be genuinely anti-American, as the Italian political scientist Robert Toscano points out, is to disapprove of the United States “for what it is, rather than what it does.” Bush Administration officials and their supporters in the media would like to confuse this point in order to dismiss or delegitimize widespread concern and anger about the course of US foreign policy. To listen to their words, Europe has become a smoldering caldron of anti-Americanism, in which even our best qualities are held against us by a jealous, frustrated and xenophobic population led by cowardly, pacifistic politicians. The picture painted in the US media is one of almost relentless resentment. [ Eric Alterman, The Nation ].
L’Amérique de Carrie Bradshaw et des Sopranos, OUI, l’Amérique de Bush & Co, NON.
P.S. La contrepartie : l’anti-europeanisme. À noter que ces expressions anti-européennes se nourrissent volontiers de racisme alors que c’est rarement, voir jamais, le cas des attaques anti-américaines. Et si finalement l’Amérique était-elle avant tout essentiellement raciste ? Non, je dis des bêtises. Pas racistes. La preuve : les USA pratiquent une discrimination positive des nègres pour les exécutions capitales.
À ce rythme là, à quand la guerre des États-Unis contre l’Axe du Mal européen ?
P.S. bis. Je crois que les USA ont trouvé plus moderne que Voice of America, maintenant ils font des blogues.
Blah ? Touitter !